Maroc

Le nord du Maroc - 1997

6 Septembre - 13 Septembre 1997

Je passe une semaine au Club Med de Malabata. Malabata est au nord du Maroc face à Gibraltar, au nord-est de la ville de Tanger. J'en ai profité pour visiter quelques villes du nord.

Le Club Méditerranée à Malabata

La maison principale du Club Med, qui était la réception, était l'ancienne résidence d'un journaliste anglais, Walter Burton Harris, correspondant du Times à la fin du XIX ème siècle, à l'époque de la reine Victoria.

La maison aux fenêtres bleues se trouvait au milieu d'un parc immense et extraordinaire.




Walter Burton Harris (29 août 1866 - 4 avril 1933) était un journaliste, écrivain, voyageur et mondain qui est devenu célèbre pour ses écrits sur le Maroc, où il a travaillé pendant de nombreuses années comme correspondant spécial pour le Times. Il s'est installé dans le pays à l'âge de 19 ans et s'est finalement construit une belle villa à Tanger où il a vécu une grande partie de sa vie. Ses compétences linguistiques et son apparence physique lui ont permis de se présenter avec succès en tant que marocain natif, voyageant dans des parties du pays considérées comme interdites aux étrangers. Il a écrit un certain nombre de livres et d'articles réputés sur ses voyages au Maroc et dans d'autres pays du Proche et de l'Extrême-Orient. Harris a également joué un rôle important, mais pas toujours constructif, dans les intrigues diplomatiques européennes qui ont affecté le Maroc au tournant du XXe siècle.
Son corps repose à l'église Saint-André à Tanger. Wikipedia


Walter Burton Harris, 1907




Il avait un magnifique parc de 16 ha

Les bungalows du Club Med
Mais le Club Med de Malabata n'existe plus aujourd'hui


On est sur la côte nord du Maroc face au détroit de Gibraltar et l'eau était froide et il y avait beaucoup de vent.
Au loin, de la plage, on voyait la ville de Tanger qui était notre aéroport d'arrivée.
La plage était publique et l'on cotoyait les Marocains venus se baigner.




La plage du Club Med était une plage publique
On y cotoyait les Marocains et les Marocaines

Vue sur le golfe de Malabata et Tanger au fond

TETOUAN

On l'appelle au Maroc : Al hamama al bayida (la colombe blanche).
En fait le mot tetouan vient du mot amazigh (berbère) "Tetawoun" = "oeil" en berbère.

Le Club Med est très proche de Tanger, et Tetouan est à 50 km à l'est de Tanger. C'est la 2 ème ville économique du Maroc après Tanger.

Née à l’époque phénicienne, la ville fut pendant des siècles un important point de contact entre le Maroc et la culture arabe de l'Andalousie sur la Péninsule ibérique. Elle a connu de nombreuses cultures et civilisations. C'est une ville qui a été détruite puis reconstruite sur ses ruines.





L’histoire de Tetouan

Tetouan a été fondée par les Phéniciens qui établirent un comptoir à l'embouchure de l'Oued Martil au 4e siècle av. J.-C. puis les Carthaginois s'y installèrent à leur tour, au 6e siècle av. J.-C. Le nord du Maroc fut ensuite occupé par les Romains, la présence romaine se maintint seulement dans la région de Tanger jusqu'à l'arrivée des Vandales, en 429.

Tetouan devient musulmane en 706 avec l'entrée des musulmans au Maghreb. Au cours des siècles suivants, les dynasties marocaines, tunisiennes, égyptiennes et espagnoles se disputent sa souveraineté

Ce n'est qu'en 1307 que le sultan Abou Thabet en fit une ville fortifiée. Le but avoué de ce sultan était d'y construire une base avancée susceptible de récupérer Sebta (Ceuta). Peuplée de soldats, la ville devint rapidement un nid de redoutables corsaires.

Face à leurs incessantes attaques, les Espagnols débarquèrent à Tetouan et la détruisirent en représailles. Elle fut rasée en 1399.

Après la Reconquista, en 1492, la chute de Grenade marque la renaissance de la ville avec l'arrivée des musulmans expulsés par les Espagnols. Ils'installèrent sur les ruines de la ville qui renaît alors de ses cendres et connaît un essor fastueux. Ce n'était qu'une modeste bourgade à la fin du 15e siècle.


La ville de Tétouan telle qu'on la connaît actuellement est l'oeuvre de Sidi Al Mandri, un guerrier grenadin qui, accompagné des premiers Mudéjars fuyant la reconquête chrétienne a édifié la kasbah. Protégé par les barrières naturelles des deux montagnes, ouvert sur la Méditerranée, le site de Tétouan offrait une position stratégique pour ces exilés qui n'eurent de cesse de repousser la menace chrétienne. Morisques, Mudejars, Juifs sépharades, Andalou-Marocains et émigrés grenadins s’installent dans Tetouan reconstruite. Sa reconstruction, par le Grenadin Sidi al-Mandri, a fait d'elle un lieu d'accueil de la civilisation andalouse.


Le protectorat espagnol

Au 19 ème siècle, Tétouan est au coeur des rivalités entre les puissances européennes qui ont toutes des visées impérialistes sur la ville. Cette ville a connu la peste de 1800, la grande peste de 1818, la terrible famine de 1825, le siège de Moulay Zaïd en 1822 et surtout, la Guerre de Tétouan de 1860 qui a entraîné l'occupation de la ville par les troupes espagnoles qui se retirèrent en 1862 après le paiement d'une indemnisation qui a ruiné l'économie du pays, et la réoccupèrent en 1913 et en firent la capitale de leur protectorat marocain jusqu'en 1956.

Au 20 ème siècle, Tétouan connaît un nouvel essor politique, économique et artistique en tant que capitale du Protectorat espagnol au Nord du Maroc. Une ville moderne de Tétouan est construite à côté de l'ancienne médina.

En 1912, Tanger devient un protectorat français. En 1925, elle acquiert le statut de zone internationale.
Ce n’est que le 29 octobre 1956 qu’elle est rattachée au Royaume du Maroc.


Une ville avec des airs d'Andalousie

Tétouan est d'abord une ville andalouse. Elle est la seule ville marocaine a avoir été construite par des Andalous à partir de rien.

Tétouan abrite une grande médina, un chef d'oeuvre architectural qui bénéficia de l'arrivée des Maures d'Andalousie qui lui donnèrent ce style hispano-mauresque qui la différencie des autres Médinas du Maroc. Elle est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1997 en tant que "ville historique exceptionnellement bien préservée, montrant toutes les caractéristiques de la haute culture andalouse". Elle occupe aux yeux des spécialistes la première place de toutes les médinas du Maroc.

Murée dans sa quasi totalité, la médina est jalonnée d’une série de tourelles. Les remparts datent de la fin du 15e siècle et entourent la ville. Ils laissent le passage à travers 7 entrées qui sont : Bab El Oqla, Bab Saaida (vers l'Est), Bab Mqabare et Bab Ejjyafe (vers le Nord), Bab Nouader (vers l'Ouest), Bab Toute, Bab Remouz (vers le Sud).

On accède à la Médina à partir de la Place Hassan II, une immense esplanade qui se situe entre la ville moderne et la ville ancienne. Une porte donne accès au Dar el Makhzen, l'ancien Palais Royal du khalifat de Tétouan.




L'ancien palais du Khalif (17 ème siècle)

Consulat d'Espagne et une porte d'entrée de la medina


A la droite du Palais, on pénètre dans la Médina et dans ses nombreuses ruelles pittoresques et grouillantes de monde, où se trouvent les ateliers des différents artisans de la ville, les teinturiers, les tanneurs, les brodeurs, les bijoutiers ou les tisserands.

"El Ensanche" est le quartier espagnol de Tétouan. C'est un quartier moderne construit pendant le protectorat espagnol, un véritable bijou avec ses rues et immeubles de style colonial espagnol, ses places et ses marchés.

La place circulaire Moulay el-Mehdi aussi connue sous son ancienne appellation "Placa Primo" est au centre de l'Ensanche.
En son centre il y a une fontaine, et l'Église de Tétouan (1919) ainsi que le Consulat d'Espagne, le café Paris, et la Poste.




Le quartier espagnol - La Place Moulay El Mehdi

Vue sur les toits



Le quartier espagnol

Le quartier espagnol

Une femme en costume de la région rurale
(paysanne drapée dans la fonta rayée)



CHEFCHAOUEN

Chefchaouen signifie la petite Chaouen.
C'est un magnifique village traditionnel, à 600 m d'altitude.


Vue sur le village de Chefchaouen



Le nom de la ville provient du berbère achawen, signifiant "les cornes", en raison des sommets montagneux qui dominent et l'entourent. Elle a été fondée en 1471 par le chérif Ali ibn Rachid al-Alami de retour d'un séjour guerrier dans le royaume de Grenade. La ville accueille par la suite une population composée principalement d'Andalous puis de Morisques et demeure interdite aux Chrétiens sous peine de mort.

Seul l'explorateur Charles de Foucauld brava l'interdit en 1883. Il est le premier Européen qui livre une description de la ville et de ses environs. Il souligne sa beauté pittoresque "avec son vieux donjon à tournure féodale, ses maisons couvertes de tuiles, ses ruisseaux qui serpentent de toutes parts, on se serait cru bien plutôt en face de quelque bourg paisible des bords du Rhin".
Grâce à lui on sait que la ville comptait alors entre 3000 et 4000 habitants, parmi lesquels une dizaine de familles juives, à la fin du 19e siècle.
Wikipedia




La Grande Mosquée de Chefchaouen, El-Masjid El-Aadam, fut construite en 969 de l’hégire (1471 de l'ère chrétienne) par le fondateur de la ville Ali ibn Rachid Alami.

Cette mosquée fut chargée, outre de la célébration des cultes, de l’enseignement des sciences humaines et islamiques.


La Place Uta El Hammam
Avec le mur crénelé de l'ancienne kasba du 15e siècle
et la grande mosquée



Un âne dans une ruelle

Dans une ruelle

Dans les rues de Chefchaouen





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