Syrie 2001

11 Août- 25 Août 2001

Saidnaya et Maaoula

Des villages chrétiens orthodoxes

SAIDNAYA


Saidnaya se trouve sur une haute colline riche en vignobles, à 1 500 m d’altitude, dans la région du Qalamoun sur les contreforts de l’Anti-Liban, à 30 km de Damas. La ville, dont les maisons sont construites autour d’un rocher avec un très vieux monastère au sommet, est un lieu de pèlerinage religieux.



Pour moi, c'est un retour à Saidnaya

J'y suis déjà allée une fois. C'était en 1977, alors que nous devions passer une journée à Damas, en transit vers le Yemen.
Nous n'avions pas beaucoup de temps, nous voulions sortir un peu de Damas, et nous avons pris un bus vers cette ville.


A peine descendus du bus nous avions rencontré un jeune Syrien qui parlait Français et qui désirait pratiquer le Français.

Il nous a invités dans sa famille à déjeûner.

Un accueil fantastique.


Quand j'étais à Saidnaya en septembre 1977.
Je suis la première assise tout à gauche


Je ne me souvenais même pas du monastère qui est pourtant la raison principale qui pousse à visiter cette ville des environs de Damas.

J'avais apporté avec moi la photo que j'avais prise de la famille, en imaginant que je pourrais peut-être ainsi les retrouver, dans le fond tout le monde devait se connaître dans cette petite ville. Mais je ne les ai pas retrouvés.

Même la mère superieure du couvent ne les connaissait pas. C'était il y a 23 ans, les petites filles ont dû bien grandir et changer, la maman est peut-être morte, et la famille a peut-être déménagé.

Le monastère Notre-Dame de Saidnaya

Sadnaya est en effet célèbre pour son monastère, Notre-Dame de Saidnaya.

Le monastère est de culte grec-orthodoxe. Il aurait été fondé au 6 ème siècle par l'empereur byzantin Justinien (règne : 527-565) auquel la Vierge était apparue, d'abord sous la forme d'une gazelle, puis tenant à la main un rouleau déplié avec le texte en arabe « Non, tu ne me tueras pas, Justinien, mais tu bâtiras une église pour moi, ici, sur ce rocher ».

A l'époque des Croisades, Notre Dame de Sardenaye était pour les Francs l'un des plus importants pélerinages de Terre Sainte.
On venait y vénérer le lieu où était apparue la Vierge, et sur lequel Justinien avait fait édifier le monastère.

Le couvent domine le village de Saidnaya et la seule façon de l’atteindre est une montée raide.




Il attire en pèlerinage chaque année des milliers de fidèles de tout le Moyen-Orient, qui viennent se recueillir dans la chapelle Sainte-Marie (là où est apparue la Vierge), où l'on conserve une huile miraculeuse qui guérit de tous les maux. C’est ce qui lui vaut le titre de « Lourdes de la Syrie ».

La chapelle principale a un paravent d’icône en bois antique et de nombreuses icônes peintes en or. L’icône de la Vierge devant laquelle on se prosterne serait une copie d’une des trois icônes attribuées à Saint Luc l’Évangéliste.

Ici la messe se déroule en Araméen (la langue de Jésus de Nazareth et de ses disciples).




Une communauté de religieuses de culte grec orthodoxe habite les lieux, une trentaine de moniales et de novices, c'est le monastère féminin le plus important en nombre de Syrie.

Il y a un orphelinat, et les soeurs habitent dans de petites cellules. Le lieu est très beau, tout blanc, avec des ruelles.
Il y a une terrasse d'où l'on découvre un magnifique panorama.

Dans la ville de Saidnaya, il y a plusieurs petites églises, monastères et temples, parfois très vieux, consacrés à plusieurs saints.
La plupart des bâtiments sont des résidences secondaires et des logements d’été pour les riches Damasquins.

MAAOULA


Maaoula est à 56 km au nord-est de Damas, un petit village montagneux à 1380 m d’altitude au creux du Djebel Qalamoun.
Le nom "Maaloula", qui signifie "entrée" en araméen, fait référence à la position du village à l’ouverture d’un col étroit entre deux collines escarpées.



Tout comme les villages aux alentours il abrite une population qui parle encore l'araméen.
Le village de Maaloula a été attaqué et assiégé à plusieurs reprises, mais étant isolé et
naturellement protégé, ses habitants sont restés chrétiens et continuent à parler l'araméen.
La plupart des Maaloulites chrétiens font partie de l’Église grecque catholique melkite.




Le village abrite des monastères grec-orthodoxes. En haut d'un rocher qui domine le village, se dresse le monastère Saint-Serge qui date du début du 4 ème siècle. Il a été bâti en l’honneur de Mar Sarkis (Saint Serge) et de Mar Bacchus (Saint Bacchus), deux martyrs qui furent canonisés. On les célébre le 7 octobre de chaque année, ce qui donne lieu à de grandes réjouissances.

Mais le lieu le plus connu est le monastère Mar Takla, construit autour de la grotte et du tombeau de Sainte Thècle, une princesse séleucide devenue disciple de Saint Paul.Ce couvent est un haut lieu de pèlerinage chrétien en Syrie, l'un des lieux saints les plus visités d'orient. On y reçoit des bénédictions en puisant une petite quantité de l’eau de la source qui y coule.

Sainte-Thècle est la Patronne de Maaloula en raison du nombre important de légendes la concernant (miracles, lieux où elle vécut, puis lieu de son décès). Elle est fêtée le 24 septembre.

Sainte Thècle

Selon la légende, Thècle appartenait à une noble famille païenne de Qalamoun, fille du gouverneur romain d'Icorium (en Turquie actuelle). Elle entendit la prédilection de Saint Paul de sa fenêtre et décida d'abandonner le paganisme de sa famille pour le christianisme. Alors qu'elle voulait être chrétienne, à 18 ans elle enfuit de chez elle, son père ayant arrangé son mariage avec un païen.

Poursuivie par les soldats romains et atteignant les environs de Maaloula, elle se trouva bloquée en bout de chemin par un cirque. Se sentant perdue, elle se mit à prier, demandant la miséricorde de Dieu. Miraculeusement, une grotte apparut dans la falaise où elle put échapper à la capture et à une mort certaine.

Thècle y passa le reste de sa vie. Elle y mit à jour une source naturelle, dont les eaux sacrées pouvaient guérir la paralysie, les rhumatismes et l'infertilité. Elle passa ainsi à guérir les malades et à prêcher la foi chrétienne, mourant finalement à 90 ans. Elle fut inhumée dans la grotte.


La tombe de Sainte Thècle est un lieu de pèlerinage. Encore de nos jours, de nombreux visiteurs arrivent au couvent. Les familles de pèlerins logent désormais dans la maison d'hôtes attenante au couvent, mais, "auparavant les visiteurs passaient l'après-midi et la nuit dans la grotte, se prosternaient à l'aube avant l'iconostase et buvaient l'eau bénite de la source. Si la suppliante était une femme enceinte, elle mangerait une touffe de mèche de la lampe à huile de la grotte. Les suppliants qui étaient trop malades pour aller à Maaloula en personne, donnent aux visiteurs leurs prières écrites à placer devant le tombeau de Sainte-Thècle".

"La vénération des Saints en Syrie est fréquente même chez les musulmans. Malgré la propagation de l'islam dans la région, les habitants locaux ont conservé une foi ferme en Sainte Thècle, permettant ainsi la survie et la prospérité du couvent. De nombreuses prières offertes à Sainte Thècle dans la grotte sont précédées de récitations coraniques. Selon certaines sources, les femmes musulmanes sans enfant sont souvent tombées enceintes à la suite de son intercession. Certains de ces couples auraient même baptisé l'enfant tant attendu du nom de Thècle en signe de reconnaissance".