CROATIE 2002

24 Août - 7 Septembre 2002


L'ÎLE DE MLJET

Mljet est très difficile à prononcer puisque le "J" se prononce "I". On prononce donc "M L I E T".
Ça presque comme des miettes de pain !
On l'appelle aussi parfois "Melita" ou "Meleda".
Mljet est une île boisée, la plus boisée de l'Adriatique.

Nous avons pu voir l'île de Mljet à deux reprises.
La première fois, nous sommes parties en excursion d'une journée au départ de Korçula.
Puis nous l'avons longée à nouveau quand nous avons fait le trajet en ferry de Korçula à Dubrovnik.



Mljet est connue depuis l'antiquité grecque

Elle est connue depuis l'antiquité grecque. Les Grecs l'appelaient MELITA (miel) en raison des nombreux essaims d'abeilles qui vivaient dans ses zones boisées. Elle était connue des marins hellènes qui venaient s'y abriter des tempêtes et s’approvisionner en eau de source.

Elle est mentionnée dans des écrits grecs du 4 ème siècle avant J.C. et de nombreuses amphores grecques et des épaves de bateaux naufragés le long du côte de Mljet prouvent que les navigateurs grecs fréquentaient l'île lors de leurs voyages.

Ses habitants Illyriens avaient élevé des forts sur les hauteurs et commerçaient avec le continent. Les Romains se l'approprièrent en 35 av. J.C. et bâtirent autour de Polace un palais, des thermes et des habitations destinées aux serviteurs.


L'île est réputée pour sa beauté et la luxuriance de sa végétation

De forme très allongée, Mljet fait 3 km de large sur 37 km de long et avec une surface de 100 km² c'est la plus grande île de l'archipel de Dubrovnik. Elle abrite un parc national protégé, depuis 1960, où poussent des pins d'Alep et des chênes verts. Et pour cause : une nature exubérante, une source de vie à ne pas détruire. Les forêts recouvrent 72 % de l'île. Le parc national situé au nord-ouest couvre 54 km². Dans le village de Polače se trouve le meilleur point de mouillage naturel de toute l'Adriatique.





Ulysse y fut retenu par la nymphe Calypso pendant sept années


La beauté de cette île est toute entourée des légendes et est entrée dans les mythes des peuples anciens.
Homère mentionne l’extraordinaire nature de l’île d’Ogygia, par laquelle errait Ulysse, le héros de l'Odyssée.
On pense que l’antique d’Ogygia est l'île de Mljet.
La légende raconte que c’est à Mljet qu’Ulysse fut retenu pendant sept ans par la nymphe Calypso, sur cette île paradisiaque.


L’île de Mljet est un trésor des monuments culturels et historiques depuis les temps reculés jusqu’à aujourd’hui (illyriens, anciens grecs, anciens romains, de l’âge moyen). L’agglomération la plus ancienne de l’époque antique est Polače, qui porte le nom des ruines d’un palais romain datant du 5 ème siècle, le troisième palais par sa taille après celui de Dioclétien à Split et l'amphithéâtre de Pula, un patrimoine de grande valeur pour l'île de Mljet.

De nombreuses fortifications, nommées gradac et des tombeaux datant de l'époque illyrienne ont été préservés sur l'île, spécialement la fortification sur la colline Grand Gradac près du Grand Lac et Gradac de Vodice, situé au-dessus de la source d'eau de Vodice à proximité du village de Babino polje. Babino Polje est le plus grand village de l’île, là où se trouve le Palais Ducal datant du 15 ème siècle et de nombreuses maisons de campagne et des bâtiments de l’époque de la République de Dubrovnik.


Lundi 2 Septembre 2002

Nous allons en excursion à l’île de Mljet. Le départ est à 9 hres. L’excursion revient à 16 hres et coûte 170 Kn sans le repas, prix très correct pour ce que nous ferons, avec un guide qui avait quelque chose à raconter d'intéressant et qui parlait bien l'anglais. Il y avait plusieurs guides, un pour chaque langue.

Le voyage en mer

Le temps n’est pas magnifique au matin, mais se lèvera très vite.
Le bateau, un vrai bateau, pas un hydroglisseur, est plein.

Nous trouvons des sièges sur un banc à l’avant. C’est ainsi que nous faisons connaissances de nos jeunes voisins, Jackie et ?, un jeune couple d’Australiens, avec qui je sympathise vite en me moquant joyeusement de leur accent anglais australien que je sais maintenant identifier facilement.

Mais que viennent faire les Australiens en Croatie, ils viennent de si loin ! Il y a même un autre couple australien sur le bateau. Cela en fera trois que nous aurons rencontrés en peu de jours.

Ils nous expliquent, qu’ils font le voyage de leur vie. Comme c’est très cher d’aller loin de l’Australie, ils font leur tour d’Europe, et eux, au lieu de la Grèce ou de la Turquie, ils ont fait le choix d’aller en Croatie.

Nous discutons beaucoup avec une guide qui parle très couramment l’Anglais, et la discussion est très intéressante.

Le voyage en mer a passé très vite car j’ai beaucoup discuté.


Arrivée dans le port de Pomena

Nous accostons dans le port de Pomena, à l'extrémité ouest du parc, face à l'hôtel ODISEJ, l’unique hôtel de Mljet.
Un bord de mer sans intérêt, des cafés, un hôtel, une plage de béton aménagée où s‘amusent les enfants, des boutiques.





Le Parc National de Mljet

C’est dans cette partie de l’île que se fait l’excursion. Dans le Parc National il y a quelques habitations, deux lacs, et un couvent bénédictin sur l'îlot de Sainte Marie.


Le parc national de Mljet possède deux grande baies reliés à la mer par un passage si étroit qu’on les considère comme des lacs. Le grand lac a une superficie de 145 ha et une profondeur de 46 m. Le petit lac a une superficie de 24 ha et une profondeur maximale de 29 m.

Il y a deux lacs, le petit (le Malo Jezero) et le grand (le Veliko Jezero), séparés par un chenal. Tous deux sont d’eau de mer, mais le premier, le petit, n’est constitué que d’eau de mer et est plus chaud, alors que dans le grand lac, il y a de l’eau venant de la terre qui refroidit la température de l’eau.

Au milieu du grand lac se trouve un îlot sur lequel se trouve le monastère bénédictin.




Images d'Internet - Vous pouvez agrandir les cartes

Le monastère Bénédictin

Du port de Pomena nous marchons par un sentier qui traverse la forêt pendant environ 15 mn jusqu’à atteindre une jetée où nous attendons pour prendre un autre bateau, petit, afin de nous rendre vers le lieu de la seule visite qui sera commentée au cours de l'excursion sur l'île : le monastère bénédictin.

On est au bord de ce qu’on appelle le "Veliko Jezero" (le "grand lac).
Le monastère au milieu de son île se trouve au milieu du 2 ème lac



Des navettes pour aller sur l'îlot de sainte Marie, partent de Mali Most de mai à septembre. Le bateau met 10 mn au départ de la jonction des deux lacs.
Les navettes font escale à Pristanište.
Embarquement toutes les heures de 9 h à 19 h, retour 45 mn plus tard.
Dernier retour à 20 h 20.
Fréquence diminuée en début et fin de saison ou en fonction de la météo.
Inclus dans le billet d'entrée du parc.


Ceci est une carte postale (vue d'avion)


Le petit bateau, qui est bourré à bas-bord de touristes, longe les côtes très feuillues de l’île. C’est une nature très sauvage, sans habitations, une forêt vierge de maquis méditerranéen. On accoste sur la rive du monastère, qui est très beau, très bien restauré. Il y a là deux restaurants, et l’embarcadère du "petit" bateau.




Le monastère Bénédictin est le monument le plus important de l'île, le monastère bénédictin de Sainte Marie, situé sur l’îlot Sainte Marie au milieu du grand lac salé. C'est devenu le symbole du parc national.

Il a été construit au 12 ème siècle en style ancien roman, surélevé aux au 15 ème et 16 ème siècles avec des forteresses et tours, terrasses et passages. Il a été abandonné en 1869. Il est aujourd’hui transformé en hôtel, l’hôtel "Melita".






Les moines bénédictins, originaires des Pouilles en Italie, arrivèrent sur l'île de Mljet au 12 ème siècle et choisirent cet endroit isolé pour accueillir leur retraite et construire ce petit joyau de l'architecture romane d'inspiration italienne, avec son église à voûte de pierre.

On désigne par Bénédictins l'ensemble des communautés monastiques qui se rattachent à la règle de Saint Benoît.
Saint Benoît définit au VIe siècle des règles de vie monastique pour les moines du Mont Cassin, s'inspirant pour cela des règles de vie des premiers moines Égyptiens du 4 ème siècle. Cette règle fera rapidement la conquête de l'Europe en attendant de faire celle du monde. Les Bénédictins ont formé au cours des siècles plusieurs grandes familles.

Ils partagent leur temps entre la prière commune au choeur, la prière personnelle, la lecture de la parole de Dieu et le travail.


Le guide nous fait visiter le monastère et nous donne (en anglais) quelques explications historiques à propos de l’île.
De la terrasse du monastère, la vue est magnifique. On se croirait plus au bord d’un lac de montagne.
Au coin sud-est de l’îlot est construite la tour de défense.

L’église Sainte Marie

Il y a une église, l’église Sainte Marie (Svete Marija) dédiée à la Vierge. Elle est très dépouillée. L'intérieur est conçu sur un plan en croix, avec un beau dallage en rosace, une coupole de pierre, des balustrades ouvragées et des autels baroques naïfs.

Le monastère a été souvent rénové et présente aujourd'hui un style Renaissance, mais l'église Sainte-Marie, de style roman, remonte probablement à la première moitié du 12 ème siècle.




Devant l’autel, au sol, une rosace sculptée recèle des courants énergétiques très forts, dont j’ai pu me rendre compte.
Sûrement un croisement de méridiens telluriques.




Odile aimerait rester plus longtemps à cet endroit, mais moi je pense qu'il vaut mieux rentrer le plus vite possible vers la rive principale, car le dernier bateau risque d’être bourré et il n’y en a plus au-delà de 15h 45. C’est en effet un vent de panique qui s’empare les touristes à chaque fois qu'un de ces petits bateaux arrive, car en fait il n’y a pas beaucoup de fréquence.

Nous retournons donc vers la partie du petit lac, là où il y a beaucoup plus de monde.
Une petite crique de cailloux est envahie de gens et d’enfants. C’est la seule "plage" possible.


Petite baignade

Nous, nous décidons de longer ce petit lac pour y trouver un point un peu moins occupé pour nous installer et nous y baigner.
Ce sera au milieu des rochers qu’il faudra nous baigner. Pas si facile que cela.

Il paraît que le petit lac est plus chaud que le grand lac, que la température de l’air et de l’eau à Mljet, est plus élevée que dans les autres îles de la région, mais je ne m’en rendrai pas vraiment compte.

Je laisse Odile aller la première dans l’eau, elle la plus sportive, et ne m’aventure qu’après avoir trouvé quelques points d’appui sûrs. Il faut des chaussures en plastiques, bien entendu. J’arrive donc quand même à faire quelques brasses dans cette eau ultra limpide. Mais il ne nous semble pas être dans la mer, bien que ce soit de l’eau de mer. On a l’impression de se baigner dans un grand lac de montagne, entouré de forêts. Il n’y a pas de vagues bien sûr.

Retour vers Korčula

Nous nous en retournons vers l’embarcadère, achetons quelques cartes postales, nous postons dans un café en bord de mer.

Le bateau part. Le couple d’Australiens s’est installé sur l’avant, et il y a du vent frais, et moi je me retrouve assise à côté d’une femme assez âgée venant de Slovaquie, et elle me précise bien : pas de « Slovénie » mais de « Slovaquie », l’autre partie de l’ex-Tchécoslovaquie (comme je me trouve d’une ignorance complète des pays créés suite aux évènements qui se sont déroulés ces dernières années en Europe de l’est, cette précision m'est très nécessaire). Elle parle très bien l’Anglais, et me raconte plein de détails très intéressants sur son pays, sur la neige, l’hiver...

Les guides de l'excursion se sont réunis assis par terre à l’avant du bateau. Je remarque que celui que nous avions qui, lorsqu’il nous racontait l’histoire de l’île en Anglais, utilisait un humour british incroyable, et riait toujours, est là, en train de parler sa langue croate avec ses collègues, les lèvres serrées, sans sourire jamais. Cette fois-ci, ce n’est pas à moi, touriste que ce visage serré s‘adresse ! Alors comment expliquer ce sérieux chez les Croates, et ces visages fermés ?

Le voyage de retour paraît plus long, parce qu’il fait froid. J’ai mis le K.Way.

2 ème passage à MJLET

Mercredi 4 Septembre 2002

Le ferry qui nous a conduit de Korcula à Dubrovnik fait une halte sur l’île de Mljet, le mercredi.
Sobra, c'est du côté opposé d'où nous, nous étions allées en excursion, dans la partie du parc national, à l’ouest.



D’abord on longe l'île pendant un certain temps. En fait l’île est à mi-chemin entre Korčula et Dubrovnik, et plus proche de Dubrovnik.
Et là, venant de Korčula, nous devons la longer pour accoster à Sobra. Et c’est un paysage fantastique de forêt vierge, je pourrais dire : que des arbres serrés. Presque pas de maisons, en tout cas c'est bien paumé.

Sobra

L’arrivée du ferry à Sobra se fait dans un endroit absolument sauvage et perdu, après avoir dépassé une crique où l’on voyait un village, un vrai, dans le creux.




Le port de Sobra où l'on accoste, est à environ 2 km du village du même nom...
Il y a un nombre très important de gens qui descendent, mais ce ne sont que des jeunes avec sacs à dos et matériel de camping, les routards parfaits, les hippies. Tous à pied. Le spectacle de leur arrivée sur l’île, que j'observe du haut du deuxième pont du ferry-boat, m’impressionne.



Là, pas d'hôtel, pas de boutique. Il n’y a rien. Une petite guérite, un lieu d’information ? c'est tout. Y a-t-il quelqu'un ?

Ils ont l’air très perdus les jeunes, car il n’y a qu’une route devant sur laquelle attendent trois voitures qui semblent, elles, vouloir monter à bord du ferry, et rien, pas un village, pas un bus.




Mais je les vois s’avancer vers la guérite et se mettre à attendre là, sous l’auvent du toit.
Sans doute y a-t-il un bus, une fois par heure ??? Enfin, ce n’est pas très accueillant.

Mieux vaut se préparer, c'est la pleine nature à la Robinson. Mais on m’a dit qu’il y avait un terrain de camping sur l'île, donc c’est pour cela que les jeunes sacs au dos y vont, et puis ça a l’air d’être une île "nature" genre "ecotourisme" plutôt tentante.

A mon retour j'ai pris des informations pour me rendre compte que Sobra n'était pas si isolée que cela, et que les transports sont assez bien organisés.


En haute saison
Un catamaran de la compagnie G & V Line appelé Catamaran "Nona Ana" part du port moderne de Gruz Dubrovnik et se rend sur l’île de Mljet.

La traversée Dubrovnik – Mljet / Sobra s’effectue tous les jours entre le 1er Juin et le 30 Septembre (départ autour de 9h30 et retour vers 18h 15) et dure 1h 30 environ (aller). Le coût du billet est de 100 kunas pour l’aller retour et 60 kunas pour l’aller ou le retour.

Vous arriverez à Sobra, à 17 km environ de l’entrée du parc national de Mljet que vous rejoignez en bus.

Sachez que le port de Sobra est à environ 2 km du village du même nom.

Une fois le débarquement au port de Sobra réalisé, vous pouvez emprunter le bus local qui dessert les villages de l’île de Mljet mis à part la zone orientale de l’île entre Okuklje et Saplunara. Le prix de la liaison en bus est de 25 kunas par personne.

Il est aussi possible d’arriver à Mljet en voiture en empruntant le car ferry entre Dubrovnik et Mljet Sobra.
Il existe 1 à 2 liaisons en basse saison et 4 liaisons au moins en haute saison.
Le car ferry permet de voyager avec tout type de véhicule : voiture, camping car, moto, vélo, au contraire du catamaran ou du bateau taxi. La durée de la traversée est de 2h30 environ et le prix est autour de 70 kunas par personne (à partir de 100 kunas pour les véhicules).

Source de l'info ☞ ICI






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L'île de Mljet

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