MADAGASCAR 2003
L'île rouge

20 avril - 5 Mai 2003

ANTANANARIVO - PARIS

Lundi 5 mai 2003


Vol Corsair 0870
Départ d’ANTANANARIVO : 08:00
Escale à Saint Denis de la Réunion
Arrivée prévue à PARIS ORLY Sud à 22: 05...
Mais vol retardé... 22:45


On a dormi à Antananarivo. Pierre, chargé de nous réveiller au cas où, cogne à ma porte à 4h 14...
Mon réveil sonne à 4h 15. Je dormais profondément...

Petit-déjeuner très matinal. L’hôtel en a l’habitude puisqu’il travaille avec les groupes NF et que l’avion vers Paris part toujours aussi tôt. Petit-déjeuner : 16 000 FGM – café, croissant et baguette.

On quitte l'hôtel à 5h 15. Le représentant d’Océane Aventures était arrivé depuis 5 hres. Il a chargé les sacs pendant qu’on finissait de se préparer et de payer les petits-déjeuners.

Aéroport d'Antananarivo

On arrive assez vite à l’aéroport : à 6 hres. Il y a déjà une longue file d’attente devant le check-in. Je trouve la boîte aux lettres où enfin je peux poster toutes mes cartes postales qui arriveront... après mon retour (mais surprise : elles arriveront exactement une semaine après, ce fut très rapide, peut être parce que je les ai postées à l’aéroport).

Je dois changer ce qui me reste de Francs Malgaches car c’est une devise interdite à l'exportation. Je découvre à la banque que l'on ne peut re-changer les Francs Malgaches qu’à partir de l'équivallent de 30 euros. Moi j’ai 31 000 Francs Malgaches, donc je ne peux pas les changer. Il me faut donc les dépenser. J’achète une bouteille de rhum pour 31 000 FMG complétés par un billet français de 5 €. L’équivalent au total de 64 FF pour un excellent rhum.

On passe par le check-list passage, puis par le security-point, puis, ensuite on fait la queue dans la file du check-in. Il faut remplir une carte d’embarquement. Puis à nouveau, on passe par une autre vérification de sécurité, hommes et femmes séparés.

Et voilà qu'on me stoppe parce qu’ils voient à l’écran que je transporte un bracelet en argent...

"Vous avez un bracelet en argent dans votre bagage ?"
"Oui, c’est un truc à 75 000 FMG !" je m’exclame.
Le fameux bracelet des esclaves que Gérard m’a poussé à acheter à Nosy-Be , un bijou à 75 FF, quand même !
Et dire qu’ils ont vu ça au travers de mon sac à dos, alors que le bracelet était rangé dans une petite trousse, elle-même à l'intérieur de ma trousse de toilette, et tout au fond de mon sac à dos.

Il paraît qu’ils surveillent les sorties de bijoux de Madagascar !

On passe dans la salle d’attente où se trouvent les duty-free shops et je me laisse tenter par une deuxième bouteille de rhum (la même marque – Cuvée Blanche DZAMA) que je compte offrir à Ana et Philippe, je n'oublie pas que Philippe m’avait rapporté une bouteille de Porto du Portugal.

En fait l’attente n’a pas été si longue car on est très occupé par les passages en sécurité qui se succèdent et les queues qui se succèdent. On discute dans les queues et notamment je rencontre des gens qui viennent de faire le sud de Madagascar, mais dans de "bonnes" conditions de confort.

L’avion arrive seulement à 7h 3O. Il arrive de Paris.
Donc, on ne partira pas à l’heure (il faut bien une heure pour re-préparer un avion pour son re-décollage).

De Antananarivo à la Réunion

On est à l’intérieur de l’avion à 8h 30 mais on attend encore. car on nous annonce que l’on attend trois passagers en provenance de Sainte Marie.

On décolle à 9 hres ! Direction Saint-Denis de la Réunion.

L’avion où l'on est monté vient de Paris et les passagers qui s’y trouvent vont vers la Réunion, avec cette escale à Antananarivo.
Ils sont en fin de parcours et ils sont exténués de fatigue.

Je voyage entre Antananarivo et Saint-Denis aux côtés d’un Guadeloupéen et de sa famille (ils sont 5). Ils vont passer deux mois à la Réunion, emmenant leurs enfants, d’âge scolaire. Il m’explique qu’il a pu les tirer de l’école parce que selon la loi française ce n'est pas l’école qui est obligatoire, mais seulement l’instruction. Donc ils ont fait une demande où ils s’engageaient à poursuivre eux-mêmes l’instruction de leurs enfants en voyage. Très intéressant comme système. Les enfants apprendront sûrement mille fois plus de choses en voyageant sous les tropiques qu’en assistant aux deux derniers mois de l’année scolaire en primaire.

Aéroport de Saint-Denis de la Réunion

On atterrit à Saint-Denis de la Réunion à 10h 10, soit 11h 10 heure de la Réunion, où l’on prend une heure de fuseau en plus par rapport à Madagascar. (La Réunion : 2 hres avec la France, Madagascar : 1 hre avec la France... quand on est en heure d’été en France). La Réunion est bien plus à droite, à l'Est, par rapport à Madagascar.

Quelle météo ! Il fait 18° et il pleut !!
Mauvaise surprise pour ceux qui arrivent de Paris et n’imaginaient pas trouver cette météo-là à la Réunion.

On passe en salle de transit, où se trouvent des boutiques, heureusement pour passer le temps.
Car le départ de Saint Denis est prévu à 12h 55.

Mais voilà qu’un message via haut-parleur nous annonce qu’une grève du personnel de l’aéroport (il paraît qu’ils sont en train de manifester devant l’aéroport) retarde l’envol de 30 mn. Notre envol sera donc retardé à... 13h 15.

Je n’ai plus en poche que 20 € après mes achats de rhum et cela m’inquiète car dans l’éventualité de prendre un taxi à l’arrivée à Orly, je me verrai dans l’obligation de chercher une machine à sous dans l’aéroport d’Orly, à une heure où j’aimerais bien rentrer chez moi au plus vite. J’espérais qu’en arrivant à Saint-Denis, donc en France, je trouverais une machine à sous dans la salle d’attente, mais rien du tout, on me confirme qu’il n’y en a pas.

Je ne veux pas dépenser mes 20 €, on ne sait jamais, c’est tout l’argent que je possède. Je ne peux même pas du coup m’acheter à boire car ils n’acceptent la carte de crédit qu’à partir d’une certaine somme.

Mais je peux faire des achats en boutique Duty free avec ma carte Visa : du café à la vanille, du thé à la vanille, des petits cadeaux que je n’ai pas trouvés à Madagascar, et aussi pour moi un livre de cuisine réunionnaise avec plein de recettes froides à base d’avocat et de poisson ou de crevettes.

De la Réunion à Paris

L'avion décolle à 14 hres. Je compte sur 11 heures de vol, au moins, et je me dis que l’on n’arrivera jamais avant minuit, heure fatidique de la fermeture de l'aéroport d’Orly, heure à partir de laquelle les avions sont détournés vers Roissy. Mais en fait je n’ai pas bien calculé la différence horaire, deux heures avec la France.

On nous annonce une durée de vol de 10 h 50 donc une arrivée prévue à Orly Sud à 22h 50.

Nouvelle annonce : "Si le cyclone qui sévit sur la côte Est de l’île Maurice ne nous gêne pas trop !"...
Quoi, un cyclone en mai, c’est inconcevable ! Les cyclones, on m’a toujours dit qu’ils se produisaient entre décembre et mars au plus tard, et surtout en janvier/février.

Voilà pourquoi il faisait si mauvais temps à Saint Denis de la Réunion, on n'est pas si loin de l’île Maurice.

Et voilà que ce que nous voyons sur l’écran dans l’avion, c’est que pour éviter l’île Maurice, qui est l'itinéraire habituel que prend l’avion en direction de Paris, nous retournons vers Madagascar, deux fois le même trajet !
Tananarive – Saint-Denis + Saint-Denis – Tananarive.

Le pire c’est que j’apprendrai à mon retour par mon amie Sibylle, qui elle, est restée deux semaines de plus que nous à Madagascar, que ce fameux cyclone, nommé "Manoue" (du nom de ma copine réunionnaise de Montpellier, rigolo ça), est passé sur l’Est de Madagascar dès le vendredi suivant, a détruit tout un village, et elle, elle y est arrivé le lendemain !
Oui, un cyclone en mai !

Au siège du hublot est assis un monsieur Malgache aux traits d’origine indienne, près de qui j’étais assise dans la salle de transit.
Et ensuite est monté à la place du milieu un monsieur Français, en communication sur son téléphone mobile jusqu’à la dernière minute, et qui vit à la Réunion. Il me racontera pendant le vol qu’il est installé à Saint-Gilles depuis 10 ans, qu’il préfère de loin la vie qu'il a à la Réunion. Il est propriétaire d'une boutique et il va à Paris pour rendre visite à sa fille. À propos des cyclones, il me dit que l’on s’y habitue, qu’il y a des alertes de toutes les couleurs, orange, rouge etc, et que les habitants sont habitués à rester chez eux en ayant fait le plein de vivres quand une grosse alerte est annoncée.

Nous avons un vol très long, surtout que c'est un vol de jour, et que je suis réveillée (tout comme mon voisin indien) depuis 4h 15 du matin. Le repas est l’un des meilleurs que je n’ai jamais eus de ma vie de voyageuse.

Comme toujours j’avais commandé à l’avance un repas poisson :

→ Salade de céleri râpé avec du cumin et du poisson cru (pas du saumon) mariné au citron
→ Plat de poisson : crevettes + riz + haricots rouges, sauce tomates et curcuma
→ Le gâteau : un sponge-cake très léger avec au milieu une crème aux fruits, genre pêche, et dessus de la crème fraîche battue et du coco râpé

Il semble bien que les plateaux-repas aient été chargés à la Réunion, c’est de la pure cuisine réunionnaise, quel régal.

On survole l'île de Sainte-Marie, puis le nord de Madagascar, puis les Comores, l’île de Zanzibar et Dar es Salam en Tanzanie.
Que de rêves en perspective, encore des endroits à découvrir.

A 15 hres les projections de films commencent. Moi qui d’habitude ne regarde pas les films dans mes avions car mes vols sont généralement des vols de nuit et je dors, cette fois-ci je suis plus qu’enchantée : les deux films que justement je n’ai pas eu le temps de voir avant mon départ, et que je voulais voir : d'abord "Attrape- moi si tu peux", le dernier Spielberg avec Leonardo Di Caprio, c’est vrai, il est excellent, même si je ne suis pas une fan de Leonardo, il colle bien à son rôle.

On survole ensuite les sables du désert et Kartoum.

Je visionne mes photos sur mon appareil numérique pour passer le temps, car maintenant plus besoin d’économiser la batterie, je rentre. Puis surgit en dessous de nous un vent de sable, et tout devient brumeux.

À 19h 30 on nous sert un deuxième repas, mais froid : salade de thon – haricots verts – flan aux raisins.
Avec une bière. (Ils avaient caché les bières... j’ai dû demander).

Puis le deuxième film "Loin du Paradis", un super film encore mieux que le précédent. J’ai dû prendre les versions françaises, car les versions américaines sans sous-titres je n’arrive pas à suivre toute l’action et les dialogues.

Ma deuxième séance de cinéma a été un peu dure car je crevais de sommeil, mais j’ai lutté contre le sommeil car le film était vraiment excellent.

Ensuite, le temps qui restait, dur dur, car complètement morte de fatigue.

Arrivée à Paris

On arrive... à l’heure, celle annoncée : 22h 45, donc à Orly Sud.

Mais cela prend du temps déjà pour sortir de l’avion, et ensuite c'est une une pagaille dûe à une mauvaise organisation pour savoir sur quel tapis roulant sortent nos bagages.

Bref j’ai récupéré mes bagages à 23h 45. Sans un sou en poche je me voyais rechercher une machine à sous alors que d’autres du groupe s’inquiétaient de l'absence de transport pour rentrer en lointaine banlieue à une heure pareille.

Et, oh la surprise que je n’osais espérer...

Mon mail envoyé de Nosy-Be était bien arrivé, et Ana et Philippe étaient là à m'attendre. Ils avaient consulté le site d’ADP où ils ont su que l’avion avait du retard, donc ils ont calculé une heure moyenne pour arriver, et n’ont pas attendu trop longtemps.

Mais quand même, à minuit, venir me chercher à l’aéroport, alors que Philippe se lève très tôt le matin, et moi si fatiguée par ce voyage, j’ai vraiment été touchée.

À minuit et demie j’étais chez moi et à 1 hre du matin au lit.