MADAGASCAR 2003
L'île rouge

20 avril - 5 Mai 2003

LA MONTAGNE D'AMBRE

La vie en bivouac dans la forêt a été très dure. On a eu beaucoup de pluie dans cette forêt pluviale et camper dans la gadoue (tentes igloo) en craignant que la tente prenne l'eau tellement la pluie tombe fort et fait plier les piquets, ça n'a pas été très rassurant pour s'endormir.

Une nuit passée dans la forêt pluviale de la montagne d'Ambre, et trois dans un camp de l'Ankarana !

À une quarantaine de kilomètres au sud de Diego, la montagne d'Ambre est
une forêt humide (rain-forest), recouvrant un massif volcanique.



La montagne d’Ambre est un strate volcan de 35 Km de diamètre et ce massif fait partie des quatre zones volcaniques récentes de l’île. De nombreux lacs de cratère jalonnent la ligne de crête.

La forêt est une forêt pluviale. Située à une altitude entre 850 et 1475 m, elle est comparable aux forêts de l'est de l'île, attirant comme un aimant tous les nuages. Du fait elle reçoit plus de 3500 mm de pluies par an. Elle redistribue à la région 85 % des 4 m de précipitations qu'elle reçoit tous les ans.

Le Parc de la Montagne d’Ambre a été créé en 1958. il a 18 200 ha de superficie et le sommet le plus élevé, est à 1475 m.



Vous pouvez agrandir la carte

Jeudi 24 Avril 2003

On quitte l'hôtel à 8h 30 en direction de la Montagne d'Ambre. Il a plu deux fois très fort pendant la nuit.

Nous sortons de la ville et nous roulons jusqu’à JOFFREVILLE, qui est la ville d’entrée vers le Parc National de la Montagne d’Ambre. C’est un croisement de rues, en pleine forêt vierge (déjà), une végétation abondante, des fleurs et des fleurs. La pluie qui est bien tombée a trempé la terre, et cette odeur de terre mouillée bien connue remonte.

JOFFREVILLE

(ou AMBOHITRA).
C'est le village le plus proche du parc de la Montagne d’Ambre, on est à 32 km de Diego Suarez.


Le maréchal Joffre transforma le site, longtemps resté tabou (fady), en garnison et station climatique pour les colons de Diego-Suarez.
Joffreville est devenu presque un village fantôme malgré ses jolies maisons coloniales décrépites et ses maisons de style français.

Nous nous arrêtons au RESTAURANT « CHEZ HENRIETTE » .

Henriette est célèbre.
Elle a habité de nombreuses années en France.

Mais surtout elle a eu la malchance de perdre chacun des hommes qu’elle a épousés. Je crois qu’il y en a eu trois, et tous décédés d’une mort bizarre. C’est ce qu’on raconte.

Ici, les "vazaha" pullulent, en général accompagnés d’une jeune femme Malgache. Tout le monde se connaît quand on est "vazaha" et qu’on habite Diego-Suarez, on connaît tous les "vazaha" et aussi Henriette qui a vécu en France.

Je mange des brochettes de poisson, du riz, et du piment (à côté dans une soucoupe), il est fort.
C’est hyper copieux. Je paye 28 000 FMG.




Un caméléon de toute beauté


À Joffreville, on a emmené avec nous Richard, qui sera notre troisième guide. Il est guide écotouristique professionnel.

Il sera notre guide pour toutes les randonnées : un amour et plein de connaissances.

Puis direction la montagne d’Ambre.

LE PARC NATIONAL DE LA MONTAGNE D'AMBRE

On s’arrête à la maison de la montagne d’Ambre, le bureau où il faut s’inscrire dans un registre et payer l’entrée du Parc national : 50 000 FMG. Pas donné, plus qu’un repas. Mais c’est pour entretenir les parcs, alors !

Le Parc de la Montagne d’Ambre a été créé en 1958.
Il a 18 200 ha de superficie. On y trouve ⤵︎

7 espèces de lémuriens
49 espèces de reptiles
1020 espèces de plantes
24 espèces d’amphibiens
77 espèces d’oiseaux
et 5 lacs de cratère

La montagne d’Ambre est un strate volcan de 35 Km de diamètre et ce massif fait partie des quatre zones volcaniques récentes de l’île. De nombreux lacs de cratère jalonnent la ligne de crête.

À Madagascar 85 % de la forêt primaire a disparu. On la retrouve seulement par portions de Fort Dauphin à Masoala, en passant par Ranomafana et Andasibe-Perinet, jusqu'au nord-ouest (la montagne d'Ambre).

Une forêt secondaire est en partie apparue produisant notamment le roi des arbres malgaches, le "ravinala" ou "arbre du voyageur". Il se déploie en éventail et offre toits et murs (le falafa) aux habitants de la brousse, et selon la tradition, de l'eau aux voyageurs égarés. Il est devenu l'emblème du pays et celui de la compagnie aérienne nationale.

La déforestation a libéré de larges espaces que les palmiRichard rs, plus résistants et moins exigeants ont colonisés.

Plus de 150 espèces, dont le fantastique "raphia" (mot malgache passé à la postérité internationale) qui entre dans la fabrication d'objets usuels et artisanaux.


Ensuite une de ces pistes !!!!

On devait à priori dormir au monastère. Nos guides nous avaient dit "c’est super propre, et l’on y mange très bien" mais... comme il n’y a pas eu de réservation assez anticipée, eh bien le monastère était plein, avec des groupes, et le gîte (il y a aussi un gîte en dur) était plein de groupes... Donc, bivouac !!!! J’aurais bien aimé dormir au monastère...

Le campement

On arrive sur le lieu du campement.





Il y a des toits en falafa tenus par des piquets, une table et deux bancs abrités pour manger.
Il fait froid (15 degrés) et humide. Dès que je peux accéder à mon sac, j’enfile un pull.



Balade en forêt

Il est décidé que nous devons aller nous balader tout de suite dans la forêt.
Il pleuviote. Cape imperméable nécessaire.





La cascade se trouve pas bien loin. Mais le terrain est très boueux.
Pas terrible la cascade d’Antomboka.


Puis on se dirige vers le Lac sacré. Tout de suite il faut passer par un gué au-dessus d’un fleuve.
Alors là je capitule ! Je ne supporte pas les gués, j’ai le vertige. Et le terrain est très glissant.
Je décide de retourner seule au camp. Bon, la route est toute droite.


Préparation du repas

Comme je n’ai rien à faire, je donne un coup de main à Akram et à ses collègues qui sont en train de nous préparer à dîner. Car tout au long de nos bivouacs, ce sera eux qui nous feront la cuisine (et quels cuisiniers !) et nous monteront les tentes (tâche à laquelle nous participerons quand même).

Première tâche : écosser les haricots verts (oui des haricots verts en bivouac !) Ensuite on me passe les oignons à éplucher et à couper. Et pour la première fois, je trie le riz, une activité méconnue de moi. On fait ça parce que le riz est rempli de petites pierres, qu’il ne faut pas manger ! En France, nous n’avons plus ce problème : modernisme de l’industrialisation. Et il y a un coup à prendre pour trier le riz, dans de grands paniers, secouer les paniers horizontalement, puis passer la paume de la main pour découvrir les petites pierres, mais vraiment minuscules. Et il en reste toujours après moi, je ne suis pas aussi entraînée qu’eux.

Akram, lui, prépare les crabes. Eh oui on a un festin ! des crabes, des crabes de mangrove, tout gris, énormes et tout sales de boue. Il les lave, je ne sais pas combien de fois dans de grands seaux. C’est qu’heureusement nous avons une fontaine d’eau dans le camp avec un robinet. Les crabes sont vivants : il les prend à pleines mains et saisit la très grosse pince, qu’il tranche avec un gros couteau. Et alors il peut les laver, et les laver...

Pendant ce temps, on a mis tous les légumes dans une grosse marmite d’eau pour les cuire et faire une soupe de légumes. Le plus chic, c’est qu’ensuite, Akram passe tous les légumes à la moulinette mécanique, la même exactement que celle que j’avais héritée de ma mère, et je l’aide à remplir la moulinette de légumes et d’eau pendant que lui tourne. Ça prend un temps fou, il est très méticuleux et veut que cela soit complètement liquide.

À 17 hres, il fait déjà presque nuit, et le groupe n’est pas encore rentré. Heureusement que je n’ai pas continué avec eux, je n’aurais pas aimé marcher dans la forêt à la nuit tombée et avec ces chemins si glissants. Et puis, j’ai appris plein de choses nouvelles en préparant le repas, ou comment cuisiner en bivouac en Afrique.

Et j’ai appris à dire "bolatsara" et "veloma"


Dîner

Enfin, le groupe arrive. Ils sont un peu exténués mais contents. On se met à table. D’abord le punch traditionnel, ou plutôt la "caipirina". Nos guides ont emporté avec eux un bidon (pas d’essence) mais de rhum. Et celui-là, le rhum qui nous a accompagné pendant toutes les nuits de bivouac, je vous assure que c’est du local, il devait bien faire du 90 degrés.

Au repas :
Soupe de légumes frais, du crabe, du riz avec une sauce au crabe, et en dessert des bananes flambées... au rhum malgache !

On ne fait pas long feu le soir en bivouac. On commence à se coucher de très bonne heure.
Bon, les réveils aussi sont "très" matinaux.


Seule sous ma tente

Il est 21h 30 / 22 h00 quand je vais me coucher. Et puis il pleut des cordes. A mon pull, j’ai rajouté la veste polaire. Au moins elle aura servi deux fois, une fois à Tananarive dans la chambre glaciale, et à la Montagne d’Ambre.

Ma tente est la seule qui n’ait pas de toit par dessus. En fait, je pensais qu’on serait deux dans les tentes, mais Gislain et Akram nous ont fait une fleur à nous les deux filles, en nous donnant une tente à chacune, surtout que Sibylle depuis la nuit dernière a été la première dans le groupe à avoir une diarrhée. Alors ils ont déballé une tente de plus, qu’ils m’ont installée, la dernière, donc, il n’y avait plus de toit en falafa de libre (qui, quand même protège de la pluie).

J’ai placé ma tente tout près de la table de pique-nique. Mais j’angoisse à passer la nuit, là, toute seule. Je garde en tête les mauvais souvenirs de nos tentes inondées dans le voyage en Centrafrique, il y a des années.

Ma tente est en effet trempée ! A l'extérieur.

Je vais aux toilettes nature, avant de me coucher, en espérant de tout coeur que je n’aurai pas envie pendant la nuit, je me vois mal ressortir de la tente en pleine nuit par cette pluie diluvienne.

Je me jette dans la tente, cape imperméable trempée, pataugas remplies de boue, mais impossible de faire autrement on ne peut rien laisser dehors à cause de la pluie. Je les mets sur un sac-poubelle déplié. Surtout ne pas oublier d'emporter des tas de sacs-poubelle en bivouac, on en a énormément besoin.

J’installe ma couverture de survie sur le tapis de sol de ma tente, face alu, la plus brillante, vers le sol, ce qui fait une très bonne isolation contre l’humidité. Mais cela ne plaira pas toujours à mes voisins car quand les tentes seront rapprochées dans l’Ankarana, la couverture de survie, dès qu’on bouge un peu, ça couine affreusement.

J’installe mon sac de couchage, tout neuf, tout chaud j’espère, mon drap de soie à l’intérieur, je gonfle mon petit oreiller, et je me rentre là-dedans, en... pyjama complet car ici il fait froid...

Je prends des boules Quies pour ne pas me focaliser sur le bruit de la pluie, tellement fort. Je suis bien au chaud.

Vendredi 25 Avril 2003

Je me suis réveillée à 6 hres, car nos gars malgaches étaient déjà eux, réveillés et préparaient déjà notre petit-déjeuner.

Au petit-déjeuner, même en bivouac, il y a tout ce qui compose un petit-déjeuner :
Pack de jus de fruit, café (nescafé), pain, confiture mais pas de sucre.
Je bois un café sans sucre ce qui est terrible pour moi, mais...







Il pleut toujours.



Le groupe part faire une "petite" marche dans la forêt. Il pleut sans cesse, et moi je décide de prendre la voiture avec nos deux guides pour rejoindre en voiture la porte d’entrée du parc, là où le groupe doit nous rejoindre, à pied, en passant par la forêt, accompagnés par Richard.

On empaquète tous les sacs sur le toit de la voiture, recouverts d’une bâche, et on part.
La piste est bien boueuse. La forêt a son odeur et ses couleurs de jours mouillés.






On arrive à la maison du Parc à 9h 30, et on attend les autres.



Dans la guérite, les gardiens du parc écoutent la radio à tue tête : RFI. Cela me fait très bizarre d’entendre RFI, qui parle de tous les évènements qui se passent en ce moment en Afrique. À part les infos la musique de la radio est une musique techno, emplies de séquences de synthétiseur, pas du tout ce que je connaissais de la musique (traditionnelle) malgache. Il y a aussi des musiques au rythme de merengue qui me rappellent la musique baianaise.

La pluie s’arrête. Je fais quelques pas sans m’éloigner, de toute façon, ce n’est que forêt : des fleurs, des papillons que je n’arrive absolument pas à prendre en photo, ils s’envolent dès que je m’approche, des lianes entrelacées.


Akram me signale qu’un lémurien est dans les branches. Je ne le vois pas, il faut qu’il vienne avec moi pour que j’arrive à l’apercevoir. Il est tout en haut de l’arbre, et il saute d’une branche à l’autre. J’imite son cri : rrrrr, et il tourne sa tête vers moi, avec ses grands yeux qui me fixent... Mais comment fait-il Akram pour voir tout ça si vite !

Ensuite Akram me montre une grosse chenille.
J’ai tout le temps de lire les grandes affiches placardées sur les murs et qui présentent la Montagne d’Ambre.

Les visiteurs qui pénètrent dans la forêt sont de prime abord éblouis par la végétation luxuriante, mais ils sont vite déçus car seuls les chants des cigales, les piqûres d’insectes et les sangsues collantes semblent meubler ce vide apparent. Ce vide n’est qu’une illusion car en réalité, la forêt recèle d’abondantes espèces qu’on ne trouve nulle part ailleurs.

Les autres arrivent à 12 h 30. On reprend la route.
Direction Diego Suarez où on va dormir en ville.

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