Jordanie 2004

22 Août - 1er Septembre 2004

AMMAN - PARIS

Mercredi 1er Septembre 2004

Aéroport d'Amman

Mon taxi arrive à l'aéroport d'Amman, il fait encore nuit il est 4 heures du matin. "On va attendre un tout petit peu dans la voiture" me dit le chauffeur. Mais pas longtemps, en quelques minutes, un homme surgit, et me parle avec un anglais magnifique.

Je sors de ma torpeur, il ressemble au docteur Watson et il parle l'anglais de la reine d'Angleterre.
"What a beautiful english accent!" je m'exclame. "Oh thank you" me répond-il.

On aurait dit une scène de Shakespeare.

En fauteuil roulant dans l'Aéroport d'Amman

"Dr Watson" est allé chercher un fauteuil roulant et m'a installée dans une salle de l'aéroport.
Il me dit (en anglais) "Je vais aller chercher la carte d'embarquement, je te laisse là, mais ne t'inquiètes pas je ne t'abandonne pas". Et il me demande tout bas : "You don't need the toilets ?"...

Le vol n'est pas encore sur le tableau d'affichage : il est prévu à 7h 30 et il n'est même pas 5 hres du matin.

Autour de moi, j'ai l'impression de me trouver entourée de journalistes qui reviennent d'Irak. Ils s'occupent sur leur ordinateur portable. Un monde d'hommes. Puis des familles arrivent, des occidentaux accompagnés, probablement des résidents ?

Heureusement que "Dr Watson" m'a prévenu de ne pas m'inquiéter car je reste là une bonne heure.

Il revient tout souriant, avec mes billets et me "roule" en fauteuil jusqu'à une salle spéciale pour les embarquements classe affaire (faut bien un privilège quand on est éclopée). Il n'y a qu'une personne dans la file d'attente pour le check-in. On me demande quel siège je souhaite.

Je souhaite cette fois me rendre aux toilettes. J'y arrive seule, avec mes béquilles.

Puis "Dr Watson" me "roule" à nouveau à travers l'aéroport. Je trouve cela pas si désagréable de se laisser rouler.

On passe dans le hall de départ. Je n'arrête pas de lui dire que j'ai encore beaucoup de devises jordaniennes et que je veux les changer avant de partir. Mais la banque est encore fermée. Que cela ne vaille, "Dr Watson" aperçoit le caissier au milieu de l'aéroport et lui demande d'ouvrir sa caisse pour moi. Bon, une bonne chose de faite.

Puis "Dr Watson" va m'abandonner, ou plutôt me confier à un autre. Nous allons alors passer par les check-points, les points de sécurité, et là, oh merveille, alors que tous les voyageurs font une grande queue, moi je passe devant tout le monde (et il y en a plusieurs de ces check-points), et j'ai droit à beaucoup de respect, moi et mes béquilles.

Business Class

On me fait ensuite entrer dans la salle d'attente de la... Business Class.

Je m'installe comme dans un lit, sur un divan avec de gros coussins type pullman, la jambe surélevée. J'aimerais bien prendre un café car je n'ai pas dormi et c'est dur ! Alors je demande en anglais à une dame, qui était à côté de moi si elle veut bien aller me chercher du café. Du coup elle me ramène des viennoiseries aussi. Et la conversation s'engage. Son fils vit à Paris et il travaille à la compagnie Royal Jordanian. Elle est toute heureuse de parler avec une Française. Donc le temps a passé vite.

Mon vol est annoncé, mais mon "accompagnateur" toujours pas là alors que les passagers se lèvent et quittent la pièce.
Mais il arrive.

Le vol

J'ai une priorité sur tout le monde pour embarquer, je passe par le devant de l'avion, classe affaire. Il n'y a pas grand monde dans cette cabine. Je me trouve toute seule au premier rang du milieu et les hôtesses sont adorables pour m'installer mon repose pieds avec coussins (après le décollage) ou pour m'aider à me lever jusqu'aux toilettes qui ne sont vraiment pas loin.

Alors là, c'est le luxe ! un repas (malheureusement seulement un petit déjeuner, mais c'est presque un repas, avec plusieurs services de plats. Un choix de vidéos en cassettes avec un mini lecteur individuel.

Je discute avec l'une des hôtesses qui me raconte avoir elle aussi vécu cela, la plâtre pendant des mois. Elle me fait même un petit cadeau de la compagnie : un joli mini plat en terre, peint.

4 heures de vol seulement, eh oui, celui-ci il est direct, pas comme à l'aller. J'aurais bien aimé profiter de ces privilèges plus longtemps, mais je me sens morte de manque de sommeil. Une nuit blanche quoi.

A Paris

On me dit d'attendre qu'on amène le fauteuil roulant à la porte de l'avion. Le voila.

Nous allons très vite au travers des passages de police et arrivons au tapis roulant des bagages. Le mien arrive très vite (privilège de la business class). Le gars l'accroche au fauteuil roulant, et vlop, à toute vitesse on traverse l'aéroport d'Orly. Il y a beaucoup de monde au point que je dois lever mon bras pour montrer aux gens que j'ai une jambe dans le plâtre...

Normalement il doit y avoir des infirmiers qui m'attendent mais le gars ne les voit pas. Il va demander de téléphoner.
En fait ils sont là mais il y a tellement de monde qu'on ne s'est pas vu.

Oui de vrais infirmiers en blouse blanche, et une ambulance qui m'attend. Je n'ai pas trop envie de m'allonger sur un brancard dans l'ambulance, mais c'est plus commode pour eux. Ils sont très sympas aussi.

Débarquement chez moi, heureusement, personne de ma connaissance ne m'a vue. Il fait beau. les ambulanciers me mettent dans un fauteuil plus petit qui fait la bascule pour pouvoir entrer dans les ascenseurs, et m'emmènent jusqu'à mon appartement.

Je leur demande même de bien vouloir m'ouvrir les robinets d'eau de l'appart, car j'avais tout fermé.

Et voilà, à partir de ce moment là, je suis seule, et commence la galère.

C'est en revenant à Paris que ça s'est compliqué pour organiser mon quotidien. Parce que tous les médecins sont en vacances, parce que tous mes amis sont en vacances...

J'ai fini après beaucoup, beaucoup d'appels téléphoniques par en trouver un qui est venu "à domicile", oh que c'était compliqué... Il m'a fait un arrêt de travail d'un mois. Le médecin français n'a fait que confirmer le travail des médecins jordaniens, qui avaient été excellents. J'ai un rendez-vous le 28 septembre à l'hôpital pour voir si l'état de ma jambe permet ou non de retirer le plâtre.

J'ai quand même pu visité tout ce qui m'intéressait le plus, c'est à dire les monuments. Petra j'en ai vu quand même le maximum car mon accident est arrivé le 3 ème jour que j'étais à Petra. Alors, mon voyage a quand même été réussi.