MADABA
Mercredi 25 Août 2004

Du mont Nebo, direction : Madaba, à 12,5 km.
Madaba est réputée pour ses mosaïques byzantines et omeyyades.
En route on visite une fabrique de mosaïques, avec... boutique.

La visite est sympa, on nous explique comment se collent les petits cubes de pierre sur un patron dessiné...
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Et la boutique, eh bien, on y passe un certain temps, au point que nos chauffeurs, s'assoient et jouent à un jeu de damiers.

Arrivée à l'hôtel Mariam
Étonnant cet hôtel, une maison ronde. Situé en dehors de la ville (mais seulement à quelques 20 mn à pied). Un confort que nous n'avons jamais encore eu. Quel repos ! La chambre est très belle. Une coiffeuse avec miroir (la merveille !). |
MARIAM HOTEL |

Brieffing
Visite de la ville
Madaba est une ville très sympathique, très vivante, et animée. Il y a beaucoup de boutiques. Deux grands "round about", des femmes voilées, et des femmes pas voilées, un air de modernité. Cela s'explique : Madaba est partagée entre les deux communautés musulmane et chrétienne, et la communauté chrétienne y serait majoritaire. On a entendu dire que la tolérance serait de mire, mais les chrétiens rencontrés expliquent que du côté musulman, la tolérance ne serait pas si grande que du côté chrétien.
La ville de Madaba compte 60 000 habitants, en grande partie grecs-orthodoxes. Elle possède nombreuses églises toutes ornées de mosaïques. La plus connue est l'église Saint Georges dans laquelle se trouve la carte de Palestine. Cette mosaïque retrouvée en 1897, fut réalisée au 6 ème siècle, mesurait 25 m sur 5 m, et présentait toutes les régions de la Palestine, du Liban, de Jordanie, du Sinaï et du delta du Nil. Tous les lieux sont identifiés en copte et le centre de la carte est occupée par Jerusalem, nombril du Monde par excellence.
L'Histoire de Madaba
Les vestiges les plus anciens de Madaba remontent à la fin de la première partie de l’age du Bronze (env. 3000 av. J.-C.). La ville est mentionnée plusieurs fois dans la Bible sous le nom de Médaba. Au cours de leur migration entre l'Égypte et la Terre promise, au 13 ème siècle avant JC, les Israélites franchirent l'Arnon (Wadi Mujib) à la frontière entre le pays de Moab et le petit état de Sihon le roi des Amorrites. Au temps de David (1010-970 av. J.C.) les Amorrites vinrent camper devant Médaba.
Au 9 ème siècle avant J.-C. la ville est conquise par le roi moabite Mesha.
Au 2 ème siècle avant J.-C. elle passe sous contrôle nabatéen.
La ville devint romaine en 63 av JC.
En 106 après J.-C. elle est rattachée à la province romaine d’Arabie, et se transforme dès lors en une cité influente et devint rapidement un foyer chrétien.
Elle continue de prospérer à l’époque byzantine et dès le 6 ème siècle elle est élevée au rang d'évêché.
Elle connut son apogée sous Justinien, période où les célèbres mosaïques commencent à voir le jour.
Madaba fut probablement détruite par les Perses en 614 avant de tomber entre les mains des Musulmans en 635.
Les dernières mosaïques réalisées dans l’église de Notre-Sauveur datent du début de la conquête omeyyade.
Bien que toujours habitée sous la domination musulmane, elle ne cessa de perdre de l’importance et finit par être abandonnée sous les Mamelouks.
La ville actuelle date de 1880, quand les chrétiens de Kérak s’y installèrent suite aux troubles survenus entre le communautés chrétienne et musulmane. La fameuse "Carte de Madaba" fut découverte en 1896.
L'Église Saint Georges
En plein centre ville. C'est une église de rite grec-orthodoxe, par ailleurs assez moderne.

L'église a été érigée sur les fondations d’un lieu de culte byzantin en 1896, et la fameuse carte n’a été exhumée que lors de la pose du carrelage. La mosaïque sur le sol est d'époque byzantine, et représente la carte de la Palestine.
Cette mosaïque fut signalée en 570 par Antoine de Plaisance (Anonyme de Plaisance), un des pèlerins qui fit son voyage en Terre sainte autour de 570 et en écrivit le récit.
A l’origine elle représentait un territoire s’étendant du delta du Nil au sud (Égypte) jusqu’aux rivages levantins au nord (la côte phénicienne), selon une orientation qui privilégiait au centre le village de Jérusalem, le lieu saint par excellence. Il n’en reste aujourd’hui qu’un quart environ où figurent Jérusalem ainsi que le Jourdain et des parties du Sinaï.
Elle semble avoir été conçue pour guider les pèlerins en Terre Sainte.

Un tel document est unique tant par son sujet et par les renseignements topographiques qu'il fournit sur le monde chrétien oriental que par la précision de ses détails. Plus qu'un simple document géographique, elle permet aux spécialistes d'aujourdhui de comprendre la vision que les Chrétiens de l'époque avaient de leur monde.
Cette carte de la Palestine mentionne aussi bien l'Ancien que le Nouveau Testament, mais privilégie les lieux saints attachés à l'histoire de Saint Jean Baptiste.
Les dimensions des villes correspondent à leur importance de l'époque. Jérasalem est la mieux représentée, mais Kérak, Bethsabée, ou Naplouse, ont également une place non négligeable.
Le Parc Archéologique
Il est situé un peu plus loin en s'enfonçant dans la ville. C'est un musée où sont abritées de très belles mosaïques de sol et quelques unes au mur.

Il regroupe les vestiges de l’église de la Vierge, du hall d’Hippolyte, de l’église du prophète Elie et une partie du decumanus romain, la mosaïque la plus ancienne de Jordanie (1 er siècle av. J.C.)

On s'en retourne. On fait quelques boutiques (car des boutiques de souvenirs, de tapis, qu'est ce qu'il y en a ! )
Un monsieur qui parle français dans une boutique, nous convie à rester prendre un thé. Moi qui suis très fatiguée, et qui voulais me laver les cheveux, et me reposer un peu à l'hôtel pour profiter de cette chambre si confortable, je lâche tout le monde, et je rentre à l'hôtel. Je dois demander une ou deux fois mon chemin, mais je repère bien. Du coup, je me fais couler un bain chaud de mousse dans la baignoire sabot. J'ai une petite heure de libre.
Apéro sur la terrasse
On a prévu un apéro sur la terrasse (qui se trouve en rez-de-chaussée juste devant la fenêtre de notre chambre.
Il y a même... de la bière !
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Le serveur parle français et est un rigolo. Il veut pratiquer son Français avec nous. Il est en plus prof de danse, de tango !
On se marre bien.
Après je décide ne pas aller dîner avec le groupe en ville, car ils ont prévu un restau où il y aura une fête, beaucoup de monde, et je me vois rentrer très, très, très tard. Je suis crevée, je n'ai pas du tout faim, j'ai trop mangé à midi, je me sens incapable de remanger ce soir, et n'ai qu'un envie c'est me prélasser dans cette chambre merveilleuse. Quelques petits gâteaux apportés de France feront l'affaire d'un grignotage gourmand, et j'écrirai mes cartes postales.
Jeudi 26 Août 2004
Je suis l'une des premières au petit déjeuner, et pour cause, les autres sont rentrés très tard hier, et, paraît-il ont mangé "énormément" Un buffet, et cher, 16 Jordan. Je ne regrette rien.
Un petit déjeuner, le serveur me dit "que voulez vous manger ?" "des crêpes ?"
"pancakes" répète-t-il.
Non, ce n'est pas une blague, on a en effet une crêpe par personne, une vraie, à la Française.
On a la matinée libre. Personnellement je souhaîte aller visiter le musée et ensuite l'église des Apostols. Et puis voilà j'aurai vu ce qu'il y a à voir de Madaba.
Je pars avec quelques uns du groupe. Maintenant de l'hôtel jusqu'au centre je me reperds très bien, mais pour trouver mon chemin après je ne sais pas, donc, je suis les autres.
Mais voilà que presque arrivée je me rends compte qu'on s'est mal compris : eux voulaient visiter le parc archéologique (que moi j'ai visité la veille) et je me retrouve... au parc archéologique !
Je les lâche donc, retourne sur mes pas, et je demande mon chemin à une dame qui sort d'une voiture. Elle me dit que son mari, qui est dans la voiture, va me montrer. Je m'adresse donc au mari "c'est loin à pied ?" , et elle me dit "mais non, il va t'y emmener en voiture". La dame venait d'être déposée devant son bureau... l'Office de Tourisme de Madaba !
Le Musée
Le Monsieur m'a donc emmenée en voiture très gentiment jusqu'au Musée, qui ne se situait pas très à côté en effet, en prenant la route circulaire qui contourne la ville.
Il n'y a aucun visiteur. J'explique au guichet que le monsieur du Parc Archéologique a griffonné quelque chose en arabe sur mon ticket pour me permettre (comme les autres qui étaient avec moi) de visiter le musée le lendemain, car il était trop tard hier, et que le billet est un billet conjoint pour les deux lieux, mais à utiliser le même jour. Bref ça passe très bien, et je rentre. Le gars me voyant chercher par où prendre le sens de la visite (car il est vrai que ce n'est pas très bien organisé) m'accompagne.
Il y a une exposition de mosaïques, une section "folklore jordanien" (coiffes, bijoux, costumes…) et une section "archéologie"( "objets artisanaux, frondes byzantines, copie de la stèle de Mesha).
Il y a des choses superbes dans ce musée mais placées n'importe comment. Des sols de mosaïques magnifiques, et aussi des petites pièces, statuettes, très anciennes. Il manque des panneaux didactifs, pas d'époque de précisée, pas de renseignements. On dirait "le foutoir !" Et pourtant il présente des pièces très intéressantes.
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Comme on a, une fois encore, un emploi du temps très chargé, et donc une heure de rendez-vous à l'hôtel, pour prendre la route, je dois visiter au pas de charge, car j'ai prévu d'aller jusqu'à l'Apostols'Church, qui d'après mon plan se situe encore plus à l'extrémité de la ville. Je demande mon chemin : à droite puis à gauche. Arrivée à cette église, je cherche par où est l'entrée (encore de la marche) et je tombe sur Pierre qui visitait tout seul de son côté. On est les seuls.
Apostols'Church ou Église des Saints-Apôtres

L’Eglise des Saints Apôtres a été érigée en 578, elle accueille dans sa nef une immense mosaïque ornée d’oiseaux et de fleurs. En son centre, un médaillon représente Thétis c'est à dire une divinité marine de la mythologie grecque, une très belle "Thalassa". On peut s'étonner d'une telle représentation païenne dans une église, mais il était assez fréquent à l'époque paléochrétienne d'associer déesses de la Terre et de la Mer, aux thèmes de la résurrection des corps et du Jugement dernier.
L'église est en pleine restauration, plus précisément les mosaïques du sol. On nous explique que le sol était tellement abîmés qu'ils ont dû tout enlever, replacer un patron dessiné, et ils recollent petit carré par petit carré les éléments des mosaïques.

Il y a de nombreuses autres mosaïques dans les chapelles et une mosaïque dédiée aux 12 apôtres, qui est conservée dans le musée pendant les travaux. On passe sur des passerelles pour pouvoir voir les mosaïques de plus près. Puis on s'en va.
Retour vers l'hôtel
Pierre me demande si je marche assez vite, car lui marche très vite, et que sinon je ferais mieux de prendre un taxi. Seulement des taxis, il n'y en a pas parce qu'on se trouve à sens unique vers la direction du centre. Je le suis donc à pied, et je le suis vraiment car il marche vraiment très, très vite. mMis comme je ne connais pas mon chemin jusqu'au centre, j'ai intérêt à le suivre, étant donnée l'heure tardive.
On doit acheter en plus en ville chacun de quoi pique- niquer à midi. On s'arrête dans une épicerie. Moi j'ai surtout besoin d'eau fraîche. Il n'y a que des bouteilles de 2 litres, qui ne rentrent pas dans mon protège isothermique. je ne prends pas d'eau donc et par contre je me trouve... une boîte de "Vache qui rit", et un gâteau aux raisins. Je dis à Pierre de remonter tout seul, car maintenant je connais le chemin. J'achète de l'eau un peu plus loin sur le chemin de l'hôtel. je n'arrive pas trop en retard, ils sont en train de charger les bagages.
On part. Et quelle est ma surprise d'entendre qu'on va, en voiture à... l'Apostols'Church ! Il paraît que ça a été dit hier après-midi et que je ne l'ai pas entendu. J'en rage de tout ce chemin, avoir cavalé pour visiter le musée... mais bon, on a visité l'église à deux, c'était bien plus agréable que là en groupe. D'ailleurs je n'y rentre pas une 2 ème fois (d'autant plus que l'entrée est payante) et j'attends dehors que le groupe ait terminé sa visite (très rapide).
On a encore une église de mosaïques à visiter. Beaucoup plus loin, on n'y serait pas allé sans la voiture.
Umm er Rasa
À la sortie de Dhiban, à 16 Km, Umm er Rasa est un véritable village en ruines. C'est le plein "désert". Un champ archéologique. Une équipe de fouilles. Les mosaïques dans un bâtiment fermé et surveillé, sont protégées par un tente de toile blanche. Ça semble très excitant car en pleines découvertes. En fait ils y travaillent depuis quelques années, mais les fouilles ont encore beaucoup beaucoup d'autres choses à sortir de terre tout autour.
Le sol de mosaïques est très intéressant. L'une des mosaïques ornait l'église Saint-Serge, et l'autre, la plus belle, l'église Saint Étienne voisine. En entrant, la mosaïque principale est celle de l'église Saint Étienne, réalisée en 756.

Dans l'ancienne nef principale, le tapis central est borné par un cadre figurant un fleuve très animé qui contient des personnages et dix vignettes de villes.
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Dehors il fait une chaleur... de désert ! On se trouve au beau milieu d'un champ de fouilles. On peut voit quelques arches d'une ancienne église, à l'extérieur. Nous discutons avec quelques uns de ouvriers. Ils travaillent là parce qu' c'est leur gagne pain... salaire dérisoire.
On continue notre route. La journée est énormément chargée de visites. On doit aller de Madaba au Wadi Mujib, à Kérak, et dormir à Dana. C'est pourquoi nous avions prévu de pique-niquer, en plein air, dans la montagne, au milieu d'un un paysage magnifique.
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