Jordanie 2004

22 Août - 1er Septembre 2004

LE WADI MUJID
CHATEAUX DE KERAK et SHOBAK

Jeudi 26 Août 2004


On traverse de beaux paysages de montagnes. C'est le Wadi Mujib.

VIDÉO



On s'arrête sur une terrasse aménagée en haut de la montagne, qui permet d'admirer le magnifique panorama. C'est une vallée profonde de 1000 mètres où serpente un fleuve, le Wadi Moujib, un fleuve dans le fond, à sec, et un lac...

Situé au nord de Kérak, cet étroit cours d'eau se jette dans la mer morte. Sa vallée très encaissée a été ouverte par des mouvements tectoniques.

À l'époque des royaumes bibliques, le Wadi Moujib s'appelait "ARNON" et marquait la frontière entre les royaumes d'Ammon et de Moab. C'était une frontière naturelle entre les deux pays.


"Au cours de leur migration entre l'Égypte et la Terre promise, au 13 ème siècle avant JC, les Israëlites franchirent l'Arnon (Wadi Mujib) à la frontière entre le pays de Moab et le petit état de Sihon, roi des Amorrites.

(Ces derniers appartenaient à un peuple sémite plus communément désignés sous le nom de Cananéens car ils habitaient le pays de Canaan, correspondant à la Phénicie-Palestine)".


On se trouve un peu d'ombre sous quelques rares arbres, en dessous du mur, car il faut dire que ça cogne..
Je n'ai toujours pas très faim. Mon gâteau est très bon..
Nous repartons.

KERAK

On s'arrête sur la route pour découvrir, de loin, toute la longueur des fortifications qui entourent Kerak. Le château de Kerak est une citadelle construite par les Croisés.

La ville de Kerak, juchée sur une éminence qui surplombe toute la région, s'est développée à l'intérieur de ses murs.
Ses remparts lui ont permis de se maintenir tout au long de la période ottomane, protégée des raids bédouins.

Ce chef lieu de province de 55 000 habitants a été au centre des révoltes provoquées par les plans d'austérité imposés par le gouvernement de 1989 et 1996.









Histoire de Kerak

Véritable camp retranché naturel et site stratégique permettant de contrôler la Route des Rois, Kerak est habitée depuis les temps les plus reculés.

A l’âge du fer, au 1er millénaire avant J.C. la ville appartenait au royaume de Moab et s’appelait alors Qir-Herès (Kir-Hérès). Sous les Romains, la cité prit le nom de Charach Mouba et devint un évêché sous les Byzantins. La carte de Madaba la dépeint comme une grande cité fortifiée.

À l'époque byzantine, la ville devient le siège d'un évêché.

Kerak prend une nouvelle importance avec l'arrivée des Francs au levant. Après la prise de Jérusalem, les Croisés entreprennent de protéger les régions voisines de la ville Sainte.

En 1142, le roi de Jérusalem décide la construction d'une nouvelle forteresse à Kerak, dont la population est majoritairement chrétienne. L’actuelle forteresse fut édifiée par le Croisé Payen de Bouteiller. Elle faisait partie du cordon de citadelles érigées depuis le golfe d’Aqaba jusqu’en Turquie pour protéger les territoires chrétiens contre les attaques venant de l’est et pour contrôler les mouvements sur la Route des Rois.

A mi-chemin entre Amman et Shobak, Kerak servait de capitale au fief administratif d’Oultre Jourdain, lequel appartenait à la seigneurie de Montréal. La période la plus éclatante de son histoire se situe sous l’administration de Renaud de Chatillon qui se débarrassait de ses prisonniers en le précipitant du haut des remparts.

En 1188, un an après sa victoire sur les chrétiens à Hattin, le sultan ayyubide Salah el-Din (Saladin) réussit à franchir les murailles de la ville.

Kerak tomba par la suite aux mains des Mamelouks et à partir de 1264, sous le sultan mamelouk Baybars puis sous son successeur Qalaun, la citadelle et ses remparts extérieurs firent l’objet d’importantes transformations.

A partir de là, Kerak tombe dans une période relativement obscure. La ville connut nombre de rebondissements à la fin de la période ottomane. En 1840, Ibrahim Pacha, fils de Mohamed Ali, fit démanteler une partie des murailles extérieures.

En 1880, à la suite de la rébellion contre l’empire ottoman et des rivalités entre chrétiens et musulmans qui s’ensuivirent, la majorité de la communauté chrétienne quitta la ville pour s’installer à Ma’an au sud ou à Madaba au nord.

Des événements plus récents viennent démentir l’image d’une ville endormie. En 1996, Kerak fit la une des journaux quand ses habitants manifestèrent contre la décision du gouvernement de suivre les conseils du FMI et d’augmenter le prix du pain.

Aujourd’hui c’est un centre commercial et administratif de province, doté d’un tribunal régional et d’instances gouvernementales.


Les fortifications sont encore en bon état, mais basses.
Une vaste cour sépare deux bâtiments.
Du château, un magnifique panorama sur les montagnes.







Après le guichet, une rampe permet d’atteindre la cour supérieure du château. Hormis quelques ajouts ultérieurs, elle remonte à l’époque des Croisés, de même que les murailles nord et sud et les tours. Deux galeries superposées coiffées de voûtes en berceau longent son mur nord.

Au fond de la galerie inférieure, sur la gauche, un escalier rejoint la porte d’origine dite des Croisés. Un peu plus loin, un bloc de pierre réutilisé pour la construction du mur est orné d’un buste sans tête sculptée, d’origine nabatéenne. Les salles situées à l’angle nord-est servaient de casernes, de cuisines et de réserves.

Au sud se tiennent plusieurs bâtiments dont une église et une sacristie datant des Croisés. Plus loin se trouvent les vestiges d’un palais et d’une mosquée mamelouks.

Au sud de la cour supérieure se dressent le donjon mamelouk et ses fortifications massives dont la construction permit d’améliorer le système de défense contre les attaques venant du Sud, point le plus vulnérable du château.

A l’extrémité nord de la cour basse se trouve le musée archéologique de Kerak qui expose des objets s’échelonnant du néolithique à la période musulmane. Sous la cour basse, deux longues galeries voûtées encadrent une pièce au plan cruciforme éclairée par un oculus percé dans le dôme. Dans la partie sud de la cour basse se dressent le bastion et la monumentale porte Ouest. De la forteresse il est difficile d’apprécier les dimensions de cet ensemble.





Pas mis en valeur par des éclairages comme le château d'Aljun, mais beaucoup plus vaste. Plus mystérieux aussi, puisqu'on s'enfonce dans des corridors non éclairés, en se demandant où est la sortie, et tous les corridors communiquent plus ou moins.



On en fait quand même vite le tour, et comme il nous reste un peu de temps on traverse un peu le village à la recherche d'eau minérale. Il y a même des épiceries avec de beaux étals de fruits. J'achète donc deux pommes car tout le reste ne s'épluche pas. L'eau minérale est hors de prix, le double d'ailleurs, 500 Jordan.


On reprend la route vers Dana.

On a deux heures de route jusqu'à Dana, 100 km environ, mais de la montagne. Je me mets à l'avant de la voiture, car ça promet de tourner.

On traverse une région très belle de montagne : le Wadi Hassa.

Al-Mazar

On traverse une petite ville, Al-Mazar (7900 hab), aussi appelée Al Mazār al Janūbī, où je vois une mosquée immense, moderne. Je demande à Hassan n°2, mon chauffeur, à mes côtés, pourquoi cette mosquée est si imposante, il doit y avoir une raison. Il me répond: parce qu'ils ont de l'argent !

J'ai lu par la suite ceci ⤵︎


La région de Kérak abrite des sanctuaires d'une grande importance.

→ Près de la ville de Kérak se trouve le tombeau supposée du prophète Noé.
→ Le tombeau de Salomon, prophète et roi d'Israël, se trouve à Sarfah près de Kérak.
→ Kerak abrite également le tombeau de Zaid bin Ali bin Al-Hussein, arrière-arrière-petit-fils du prophète Mahomet et leader religieux connu pour sa vertu et son érudition.


Quant à Al-Mazar, elle abrite deux sanctuaires très importants pour l'islam.
Je lis ensuite dans mon guide bleu ceci :

La mosquée de Mazar a été érigée sur l'emplacement d'un sanctuaire plus ancien où fut déposée la dépouille de Jafar ibn Abi Talib, cousin de Mohamet. Il était le frère ainé de Ali ibn Abi Talib le 4 ème calife. Ouah ouah ouah

Il y a aussi un mausolée de Abdullah bin Rawahah...

Tous deux furent des compagnons du prophète lors de la bataille de Muta.



La bataille de Muta (629 ap. J.C.) fut la bataille la plus importante et la plus rude du vivant du prophète Mahomet. Il y perdit ses plus proches compagnons, face aux armées byzantine et ghassanide réunies.

Les musulmans, avec à peine 300 hommes affrontèrent une armée romaine de 150.000 soldats bien entraînés.

Les premiers commandants musulmans furent tués sur le champs de bataille comme Zaid bin Harithah (Le seul dont le nom ait été mentionné dans le coran), Ja'far bin Abi Talib, et Abdullah bin Ruwahah (Radia Allah 'anhoum), dans la ville de Al-Mazar Al-Janubi, près de Kérak.

Leurs tombes peuvent aujourd'hui être visitées dans la ville de Al-Mazar Al-Janubi, près de Kérak.


Hassan me réplique : "Il n'y a que deux lieux Saints au Monde : la Kaaba, à la Mecque et ????... les autres......

On n'a pas visité les mausolées, on ne s'est pas arrêté dans la ville d'Al-Mazar. C'est ça d'avoir des guides qui ne sont que des chauffeurs, et un accompagnateur qui fait fi de l'Histoire...

On traverse ensuite Tafileh, une petite ville animée de 21 000 habitants qui fut fortifiée par les Croisés. Tafileh se trouve sur les ruines de la ville Edomite de "Tophel". La capitale d'Edom était à Busairah à 23 km au sud de Tafilah.

Mais ensuite, c'est surtout de la montagne, magnifque. Les chèvres sont nombreuses dans ces montagnes.

La Vallée du Wadi Hassa, est le Zered de la Bible, qui formait la frontière entre le pays de Moab et celui d'Edom. Les Hébreux y campèrent après 38 années d'errance.

La vallée est moins encaissée que celle du Wadi Mujib, mais tout aussi spectaculaire.

SHOBAK

Samedi 28 Août 2004

On a visité le château de Shobak en route entre Dana et Petra.


Connu sous le nom de "Krak de Montreal", ce château fut construit en 1115 par Baudouin 1er, le premier roi de Jérusalem, frère de Godefroi de Bouillon.

Saladin l'enleva aux aux Croisés en 1189 après un siège d'un an et demi.

Les mamelouks le reconstruisirent, mais après son démantèlement au 19 ème siècle par Ibrahim Pacha, les villageois s'y installèrent.


Solidement assis au sommet d'une colline dominant un vallon qui s'abaisse vers la vallée du Wadi Araba, malgré son état quelque peu délabré, le chateau reste impressionant par sa situation, sur une colline où les strates géologiques en plan basculé semblent faire partie du dispositif de défense.

La muraille est encore très bien conservée.








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