D'Allepey à Varkala

Lundi 11 décembre 2006

Allepey

J'ai très peu dormi cette nuit. J'étais contrariée par cette traversée des backwaters décevante.
Je me suis réveillée à 4 hres, en sueur, dans une chambre étouffante.

Il n'y a pas eu de moustiques. Je craignais ça puisqu'on nous avait installé une moustiquaire au dessus du lit, et que c'était la 1 ère fois qu'on avait une moustiquaire pour dormir.

A 7 hres je suis réveillée en sursaut. J'ai donc dû me rendormir.

Petit déjeuner dans le désordre, jus de fruit venant à la fin, et vu les malaises de la veille, je leur ai laissé... il y a surement de l'eau dans les jus de fruit. Et, j'ai encore un peu de diarrhée.

Départ 8h 30. Longue route jusqu'à Varkala.



Trouver des toilettes...

On s'arrête dans plusieurs endroits, mais je ne me sens pas bien et je reste dans le minibus.
Premier arrêt, les autres vont visiter un "temple aux serpents".
Moi je ne sors pas du minibus. Si, plutôt pour aller aux toilettes publiques qui coûtent 2 rs.

Puis on fait un arrêt pour prendre des photos, face à un grand étang où les femmes font leur lessive.



Dans la 2 ème ville où l'on s'arrête, je n'ai qu'une idée, chercher à nouveau des toilettes. Pourtant ce n’était pas la diarrhée qui me tiraillait. Pas du tout. Une envie de faire pipi tout le temps.

Pour chercher des toilettes dans une ville, le meilleur moyen c'est de chercher les hôtels, aussi minables soient-ils.
Il y en avait "un". Je rentre et demande au type à la réception, mais réponse négative.

Je ne vois pas d’autre hôtel pas de restaurant, je vois une gare routière. Ce n’est pas un lieu idéal pour des toilettes, mais bon, je demande à un monsieur d’un certain âge qui était devant la gare routière et habillé en uniforme, pas militaire, mais de quelque chose. Je lui demande s’il y a des toilettes dans la gare routière, je lui explique en anglais que je n’en peux plus et que l’hôtel d’en face m’a refusé les toilettes.

Il me dit de l’accompagner. Et nous revoilà à l’hôtel, où il demande au même type, les clés des toilettes, il m’y accompagne (jusqu’à la porte). Voilà comment une étrangère se fait jeter par un réceptionniste emmerdeur et il suffisait d’un monsieur en uniforme, et j’obtiens tout.

Je fais une photo de cette ville dont je ne connais rien d’autre que les rues, une ville où il y avait deux temples en plein centre.




Pendant que je cherchais les toilettes, les autres étaient allés visiter une "cour des miracles"... Bref un lieu où il n’y a que des éclopés. Ils en sont revenus (mes collègues) très éprouvés...

La visite suivante c’est le temple de Subramaniam. Ça me fait penser à mon ami le violoniste Subramaniam.
Mais Subramaniam est simplement un nom de famille en Inde.

On s'arrête à 35 km avant QUILON ("Kollam" aujourd'hui), un ancien port situé sur les bord du lac Ashthamudi, et l'une des portes vers les Backwaters. Si l'on avait voulu aller de Allepey à Quilom en bateau il nous aurait fallu huit heures. On ne l'a pas fait, mais cela aurait pu être un choix, que j'aurais peut-être aimé faire avec plus de temps de voyage. On a pris le minibus donc. Quilon ce n'est pas loin de Varkala, notre destination finale de la journée, c'est juste au dessus.

L'ASHRAM D'AMRITAPURI

Le prochain arrêt c'est la visite d'un ashram. Ça m'intéresse, je n'ai jamais vu un ashram de ma vie. Et celui-là, je le découvre au fur et à mesure, n'est pas l'un des moindres. C'est l'ashram d'Amma, autrement dit "la mère".

J'en ai vaguement entendu parler dans mon pays occidental, mais pas trop. C'est pas mon truc. Mais je suis curieuse.

Ce n'est pourtant pas le plus grand des ashrams. Le plus gros ashram de l’Inde se trouve à Puna. C'est celui de Osho (Rajneesh Chandra Mohan Jain, 1931-1990), un guru qui, parti aux USA pour faire fortune, y avait fondé un centre spirituel en Oregon. Il a inspiré le mouvement qui a pris son nom : "Osho".

Le lieu ici s'appelle Vallikavu. C'était un petit village faisant partie du district de Kollam (Quilon), habité par une communauté de pêcheurs. Mais, en face, se trouve un empire spirituel mondial : "Mata Amritanandamayi Devi", l'Ashram d'Amma, une destination internationale de pèlerinage connue pour ses instituts d'enseignement et de médecine.



Dans le village de Vallikavu il y a deux ATM...


On arrive au bord d'un lac.
Ou plutôt l'une de ces grandes étendues d'eau qui font partie de ce qu'on appelle les backwaters.

Gégé nous dit "J'aurais dû vous prévenir de vous habiller avec quelque chose de blanc aujourd'hui, j'ai oublié".
Oui, lui, il est habillé tout de blanc aujourd'hui.

L'ashram est situé sur une île, Alappad Panchayat. Alappad, un village côtier, est situé sur une étroite bande de terre entre la mer d'Arabie et le canal TS. Le village a environ 16 km de long et son point le plus étroit n'a que 33 m.

Les pêcheurs, aujourd'hui, font traverser les visiteurs.






L'île est aussi connectée au continent par un pont. Jusqu'à récemment, il n'y avait qu'un seul pont au point sud de la bande de terre, le pont Amritasetu, au bout du village, qui traverse le backwater à l'arrière de l'ashram, mais après le tsunami de 2004, deux autres ponts ont été construits.



Nous, on a choisi de traverser en barque.
On monte dans une barque, le genre de barque qu'on n'a pas arrêté de prendre au Kerala...
Avec nous, une famille, deux enfants, ils me semblent en tout cas anglo-saxons.



L'ashram

A l'arrivée, on est face à un édifice laid comme tout, et des gens partout, tous habillés en blanc, en général en penjabi, des indiens. Il faut se déchausser dès l'entrée du bâtiment rose.



Une femme nous a repérés, évidemment, on n'est pas vêtus de blanc... "Vous êtes Français ? Attendez là".
Et elle s'empresse d'aller nous chercher le magazine de propagande de l'ashram... en français.

On cherche les... toilettes.

On voit écrit "ladies". Mais non, c'est pas là, c'est la cantine d'où les femmes sortent avec un bol de nourriture.
On demande où sont les toilettes. On nous dit qu'il faut monter au 1er étage. Autant aller voir.
En effet on trouve les toilettes communes. Des toilettes "à la turque". On hésite à y aller pieds nus, mais pas le choix.
Il y a d'ailleurs un robinet qui nous permet de nous laver les pieds en sortant.

On redescend. Dans les couloirs, j'ai l'impression de me trouver dans les couloirs de la fac de Censier ou de Jussieu, avec des bureaux "nouveaux arrivés"... "informations"...

En sortant je prends des photos. Je me fais harponner par une femme en blanc. "It's forbidden to take pictures !"...
"Oh sorry I thought it was only forbidden inside". Ce que je croyais vraiment.
C'est bien écrit à l'entrée mais je ne l'avais pas vu.






Que dire de cette visite ? Un malaise. J'étais mal en sortant de ce lieu, contente d'avoir vu, mais mal à l'aise.
Quant à Amma, nous ne l'avons pas vue. Elle avait donné un darshan la veille, et elle se reposait.


POUR L'INFO :

L'ashram d'Amritapuri a été créé par Mata Amritanandamayi, née Sudhamani Idamannel le 27 septembre 1953 à Parayakadavu.
On l'appelle aujourd'hui Amma (Mère). Elle est devenue l'un des plus importants maîtres spirituels en Inde.


Amritapuri est un lieu de pélerinage où les gens du monde entier viennent chercher le réconfort, l'inspiration et la paix. Des milliers de personnes affluent chaque jour à l'ashram pour recevoir l'amour infini d'Amma.

Le 1er ashram a vu le jour en 1987 à Kodungallur.

Le "Mata Amrithanandamayi Ashram" actuel, est situé près de Kollam à Vallikavu. C'est aujourd'hui une communauté internationale où vivent plus de 3000 personnes. Les résidents incluent des disciples monastiques et des familles originaires de toute l'Inde et de l'étranger. Ils participent aux activités humanitaires, et s'imprègnent de l'enseignement que donne Amma par l'exemple de sa vie.

Les batiments de l'ashram sont très modernes, hauts, roses, et sont situés sur une île : Alappad (Alappad Panchayat).

Des barques de pêcheurs assurent la navette avec l'autre côté du lac (Vallikkavu).

Quand le tsunami, frappa le 26 décembre 2004, tous les habitants des villages voisins sont venus se réfugier dans l'ashram. Avec la force du courant les bateaux de l'ashram ne pouvaient plus traverser.

Depuis un pont a été construit, le Amrita Setu, qui relie l'île d'Alappad à Vallikkavu. Il a été inauguré par le President Kalam le 19 décembre 2006.

Amritapuri est le centre principal des oeuvres caritatives internationales d'Amma. C'est de là que ses disciples partent pour diriger des institutions de l'ashram et les ashrams locaux, ainsi que pour donner des programmes en Inde et à l'étranger.

Quand Amma ne voyage pas, elle reçoit jour et nuit les visiteurs qui viennent pour son darshan, ainsi que les disciples et les bénévoles qui coordonnent les oeuvres humanitaires. Elle vient plusieurs fois par semaine méditer avec les résidents et répondre à leurs questions.

Son combat en faveur de la paix et sa lutte contre la misère et l'analphabétisme lui ont valu de recevoir en 2002 le Prix Gandhi King pour la paix et non-violence (précédemment attribué à de grandes figures internationales telles que Khofi Annan ou Nelson Mandela).

Un film lui a été consacré par le réalisateur français Jan Kounen, et présenté hors compétition au festival de Cannes en 2005 : "Darshan - L'étreinte ".
Le mot "Darshan" signifie "vision et présence du soi, voir et être vu de Dieu".


Le mode de vie à l'ashram

Voilà à quoi vous devez vous attendre...


LE LOGEMENT

Quand Amma n'est pas à Amritapuri il est de règle d'être à deux personnes par chambre, avec la possibilité d'être seul en payant double. Le coût est de 150 (2,50€) roupies par jour, repas basique indien compris.

Quand Amma est là les chambres accueillent 4 personnes et l'ashram est bondé. Il y a plusieurs bâtiments dont certains de 15 et 17 étages... au beau milieu d'une jungle de cocotiers, entre la mer d'Arabie et le backwater.

LA NOURRITURE

La nourriture est indienne et basique, abondante et très épicée, incluse dans le loyer. Elle est servie en ligne à gauche dans le grand hall. Une nourriture indienne "améliorée", est non comprise dans le loyer mais d'un prix très modique (17 Rs le masala dosa) et est très bonne. Elle est servie dans une "stall" séparée sur la gauche du grand hall.

Le self occidental, un peu plus cher mais des préparations occidentales, servies en ligne sur la droite dans le grand hall.

La "western canteen" ou "Café", plus cher (pizza à 60 Rs) prépare les plats à la demande, servis dans un stand séparé à droite du grand hall, à la hauteur de l'estrade centrale.

Sinon il y à un stand de jus de fruits/glaces/café, ouvert à partir de 16 hres dans un stand à gauche, avant le grand hall.

Tous les repas sont mixtes et il n'y a pas de séparation homme/femme.

LE PLAN DE LA JOURNÉE en dehors des Darshans

4h45-6h : Récitation de l'Archana
8h-9h : méditation sur la plage
10h-12h : seva (taches communautaires)

14h-16h : seva
16h-17h : méditation sur la plage
18h-20h : Bhajans en présence d'Amma

Source ☞ http://spiritualiteinde.webnode.fr/ashram-de-mata-amritanandamayi-devi


Non, on ne reste pas...

Les pêcheurs nous attendent pour rentrer.





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