Un Teyam dans un village

Samedi 2 décembre 2006

Arrêt repas : je mange un thali, le premier, thali végétarien, (50rs) et je prends en supplément : une petite part de poisson (15rs)
et... la bière à 95 rs. Ce qui fait un repas à 150 rs (3 euros).

Quand nous remontons dans le minibus, Gérard, nous dit que le chauffeur l’a informé que sur notre route, un village est en train de célébrer un “Teyyam”. Le “Teyyam” c'est un rite d’exorcisme pour tout un village, qui a lieu à des dates imprécises. C’est donc une chance. Nous allons essayer de nous faire accepter dans le village.



Qu'est-ce qu'un Teyyam

Le Teyyam est un rituel dansé pratiqué dans les districts de Kannur et de Kasaragod, dans le nord du Kerala. La période qui lui est traditionnellement consacrée va de début novembre à début mai, c'est-à-dire qu'elle s'inscrit, comme la plupart des fêtes religieuses du Kerala, entre la fin des moissons et le début de la saison des pluies.

Son but est d'attirer la présence bénéfique des dieux, des héros et des ancêtres, qui s'incarnent dans les danseurs dont les évolutions sont rythmées au son de percussions.

La fréquence du Teyyam est en général annuelle, mais certains grands Teyyam n'ont lieu que tous les quatre ans, voire tous les douze ou même tous les vingt-cinq ans. Selon l'endroit, le rituel dure une, trois ou sept nuits, parfois deux semaines, voire un mois entier comme le grand Teyyam de Shri Mûttappan à Kunnaturpadi.

Le terme "Teyyam" est vraisemblablement une contraction de "Teyâttam", qui signifie "danse des dieux"
(teyyam, dérivé du sanscrit "deva" : "dieu " et " âttam" : "danse ").

Le Teyyam, tel qu'on peut l'observer aujourd'hui, présente, comme de nombreuses autres traditions culturelles du Kerala, une fusion d'éléments locaux de source dravidienne, voire pré-dravidienne, et d'autres d'origine brahmanique et aryenne.



Nous nous y sommes donc arrêtés dans ce village, et avons été très bien accueillis par les villageois, qui semblaient d'avantage s’être réunis pour une fête de village que pour une cérémonie diabolique. Les femmes et les petites filles se trouvaient à l'intérieur de l'enceinte où se déroulait le rituel, et les hommes et les petits garçons à l'extérieur.




Nous avons ri, discuté, et étions conviés à prendre toutes les photos que nous souhaitions.
J'ai même tourné pour la première fois quelques vidéos de 30 secondes avec mon appareil photo numérique.




Le déroulement du rituel

Nous avons assisté à ces périodes du déroulement du rituel :

➢ La finition du maquillage du danseur.

➢ La pose du diadème et de la coiffe sur la tête du danseur, qui correspond symboliquement
à l'installation de la déité dans son corps.

➢ La contemplation par le danseur de son image divinisée dans un miroir, qui lui permet d'effectuer les dernières retouches de son maquillage et de son costume, tout en contribuant à son identification à la déité.

➢ La danse du teyyam, aux sons des tambours : au cours de cette phase, au déroulement et à la gestuelle hautement codifiés, le teyyam est censé être installé dans le corps du danseur.



VIDÉO


©PlaneteJoce


Quand nous sommes partis (le Teyyam a une durée dépassant ce que nous pouvions lui accorder), j'ai noté qu'un prêtre, habillé d'un lungui blanc, remettait au "teyyam" des roupies en échange d'une poudre jaune.

L'une des spécificités du Teyyam réside dans sa vision du divin et dans sa conception particulière du rapport entre le monde des humains et celui des esprits, notamment par le fait que le rituel est censé permettre à la communauté d'influer directement sur la volonté des dieux, des héros et des ancêtres en les contraignant notamment à s'incarner et à agir en certaines circonstances.

En quittant la fête nous avons fait une donation au temple.

Toutes les vidéos du Teyam    




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