KAMPOT

Lundi 31 Décembre 2007

En ce 31 Décembre, encore à Kep, on a été réveillé à 4 heures du matin par les coqs sous la fenêtre de nos chambres, et tous les trois on n'a eu qu'une envie, fuir cette ville et cet hôtel. On part pour Kampot, à l'intérieur des terres. Luc, quant à lui, il a trouvé une chambre avec vue sur mer dans une autre guesthouse, il est parti dans le coin du Crab market, et il quitte également notre hôtel.

Il existe un bus vers Kampot qui passe sur la petite place centrale, entre 11 hres/11hres 30, c'est grâce à Led Zep qu'on l'a su.
Nous avons pris ce matin un bon petit déjeuner chez Led Zep, du café et une crêpe aux bananes coco et miel. Et comme il a l'habitude, c'est lui qui a fait signe au chauffeur du bus pour qu'il s'arrête, car ce n'est pas vraiment une station de bus...


De Kep à Kampot

Le trajet est très rapide, 1/2 hre, 1 dollar. Kampot ne se trouve qu'à 21 km de Kep. Mais on rentre à l'intérieur des terres.
En fait, on a compris par la suite que Kep était la station balnéaire de Kampot, et que toutes les routes sillonnaient par Kampot.

carte des routes

On arrive à Kampot et on est aussitôt harcelé par les motodops et les taxis.
Pour les calmer, on leur dit qu'on va boire un coup ! Ce qu'on a fait.


A la recherche d'une guesthouse

Là il y a eu un quiproco, car nous voulions aller à une guesthouse qui nous avait été conseillée par Luc, mais Luc ne se souvenait pas du nom exact, il nous a dit quelque chose comme "Athènes". Quand on le prononçait ça donnait "Ha Then".

Les chauffeurs nous ont demandé 10 $. C'était énorme pour aller à quelques pas de la gare routière dans cette petite ville.
C'est qu'ils avaient compris qu'on voulait aller au Vietnam !! Et nous, nous ne comprenions rien à ce qu'ils voulaient dire.
Bref, nous avons compris par la suite, mais beaucoup plus tard : la ville qui est la frontière côté Vietnam avec le Cambodge se nomme "HA THIEN". Ils ont bel et bien pensé que nous allions au Vietnam. C'est vrai qu'on était vraiment très proche du Vietnam. Pour 10 $ nous y étions !

Bon, aucun chauffeur ne connaissait cette guesthouse. Nous leur avons donc donné le nom d'une guesthouse au hasard qui semblait se trouver dans la même rue, l'"Orchid Guesthouse". On nous y a menés.
C'était une très belle guesthouse, mais... complet.


On opère comme d'habitude, je garde les bagages et les autres vont à la recherche d'un hôteL On trouve une guesthouse au bout de la même rue, où il y a de la place. Ça s'appelle la "Kampot Guesthouse", 10$. Une chambre sinistre, grande mais sinistre, et avec beaucoup de bruit causé par la famille qui tient la guesthouse, avec mes fenêtres qui donnaient sur la cour... de... récréation.


La rue qui mène aux guesthouses


Un 31 décembre complètement raté

On est fatigué (on a été réveillé à 4 hres par les coqs...). Et le soir-même, 31 décembre, il y a eu une "party" dans cette guesthouse.
Je ne souhaitais qu'une chose : "dormir" ! Et ce fut un 31 décembre complètement raté !

Nous sommes juste allés pour tout réveillon dîner dans un restaurant du bord du lac tenu par un Néo-Zélandais.

La Blissful Guesthouse

Le lendemain matin j'ai très vite changé de guesthouse, et je suis allée au début de la rue, à la "Blissful Guesthouse", qui a été très bien. L'Orchid Guesthouse était très bien, mais il n'y avait toujours pas de place. Et j'ai été très bien à la Blissful.






Le Bokor

En général, les voyageurs s'arrêtent à Kampot principalement dans un but : pour "monter au Bokor".
Le Bokor (le mot "Bokor" signifie en khmer la "bosse du zébu") fut l'une des stations d'altitude les plus renommées de l'Indochine, construite à l’époque du protectorat, abandonnée aujourd'hui.

Aujourd'hui, ce sont des ruines fantomatiques (casino, église, villas), en haut d'une falaise, sur un plateau venteux à 1 048 m d'altitude dans le parc national de Preah Monivong, à l'ouest de la ville de Kampot. 33 km de route de montagne, il est préférable de la parcourir en 4×4 ou en moto, la piste pour monter à Bokor est rude, dit-on !


Cette station climatique d'Indochine, de l'époque coloniale, a été construite par les Français dans les années 1920. Elle a été conçue comme un lieu de détente pour les colons français, puis la haute société khmère, qui avaient besoin de s’échapper de la chaleur, de l’humidité, et de l'insalubrité générale de Phnom Penh.

L'Histoire du Bokor

À la suite de la Première Guerre mondiale, l'Administration coloniale française cherche des moyens pour éviter les rapatriements en congé de ses ressortissants par la création d'un réseau de stations d'altitude en Indochine, parmi lesquelles Sa Pa, Mẫu Sơn, Tam Đảo ou encore Đà Lạt au Vietnam, Tranninh au Laos, et... notamment Bokor au Cambodge. En 1921 la route d'accès est terminée et permit de commencer les travaux de construction de la station qui s'achevèrent en 1924.

1925, la station climatique française du Bokor

La pièce maîtresse de la station était le Bokor Palace, imposant bâtiment de style Art déco, inauguré le 14 février 1925, qui, contrairement à une légende tenace, ne disposait pas de salle de jeu. En effet, le casino ne sera créé que dans les années 1960 dans un des hôtels nouvellement construits autour du lac. L'ancienne Maison des Passagers, ensemble de bungalows provisoires, est reconverti en annexe pour bourses modestes du palace sous le nom d'Hôtel Beau-Site.

L'ensemble était complété par un bureau de poste et télégraphe, une usine électrique, une villa pour le Résident Supérieur du Cambodge et une station agricole au Val d’Émeraude chargée de fournir les touristes en légumes et fruits... de France.

L'église du Mont Bokor est consacrée le 18 mars 1928 en présence du vicaire apostolique Mgr Jean-Claude Bouchut et du Résident général Le Fol. Auparavant, une maison de repos des Missions étrangères de Paris avait été construite.

En 1936, le Palais Noir (Damnak Sla Khmao) est édifié au km 22, sur le site de l'ancien chalet du Résident de Kampot, pour servir de résidence au Roi du Cambodge Sisowath Monivong qui y décèdera le 23 avril 1941.

Il est de nos jours abandonné et les ruines sont reprises par la nature. Il est surplombé par la gigantesque statue peinte de Lok Yeay Mao (la Grand-mère).

L'abandon

Le lieu a été abandonné par deux fois au cours des conflits en Indochine.

De nombreuses critiques s'étaient élevées sur le coût faramineux de la station, ainsi que sur le choix d'un des sites les plus pluvieux d'Indochine et envahi régulièrement par le brouillard. Les bâtiments se sont rapidement dégradés. Lors de la visite du gouverneur général Alexandre Varenne en novembre 1925, à peine 10 mois après son ouverture, le palace doit être déjà restauré.

En novembre 1928, un chasseur de passage note de façon prémonitoire "Toute cette cité, produit d'un rêve de mégalomane sombre dans l'isolement, s'effrite à la pluie et entre lentement dans l’oubli. Quinze ans encore, dix ans peut-être et le touriste ira visiter les ruines du Bockor. Le palace est fermé malgré la bonne saison et l'Administration est en procès avec son gérant fatigué d'attendre une clientèle impossible".

Et l'écrivain français Paul Morand de conclure que "le Bokor Palace tient de la casemate du préau de prison, de l’école en vacances désertée même par le pion, de la caserne pendant les manœuvres ou du casino après la saison"...

1950, premier abandon du Bokor

La station du Bokor est abandonnée une première fois à la fin des années 1940 pendant la guerre d'Indochine à cause d'une insurrection locale menée par les Khmer Issarak, ou plutôt après avoir été totalement détruite par les guérilleros Viet-Minh. Les bâtiments sont incendiés et la villa du Résident Supérieur du Cambodge est entièrement détruite.

1962, le Bokor est reconstruit par Norodom Sihanouk

Après l'indépendance du Cambodge, la nouvelle "Cité de Bokor" est inaugurée en janvier 1962. Le palace, rouvert avec 22 chambres, est doté d'une annexe de quatre appartements.

Les années 50/60 furent l'âge d'or pour le Bokor, fréquenté par de nombreux Français et Cambodgiens riches.

le Bokor autrefois

1972, deuxième abandon, les khmers rouges

La station est fermée à la suite du coup d'État de 1970 qui renverse Norodom Sihanouk.
En 1972, le site est abandonné pour la seconde fois lorsque des troupes khmères rouges prennent le contrôle de cet emplacement stratégique.

Lors de l'invasion vietnamienne de 1979, les partisans de Pol Pot se retranchèrnt dans l'église catholique et tinrent leur position pendant plusieurs mois face aux Vietnamiens installés dans le bâtiment du palace.
L'insécurité continue à régner. Au début des années 1990, le Mont Bokor est l'un des derniers bastions khmer rouge.

Les vestiges du Bokor Palace ont été fréquemment utilisé comme lieu de tournage de films.
Il a notamment servi de cadre à la scène finale du film "City of Ghosts" (2002), ainsi qu'à la majeure partie de l'action du film sud-coréen "R-Point" (2004).


"City of Ghosts" (2002)

"R-Point" film coréen sorti en 2005


Aujourd'hui, le Bokor n'est plus que ruines, et la route (la piste) qui y mène, une ruine aussi.
+ d'infos pour visiter le Bokor ☞ ICI

Les gars y sont montés en moto

Il est dit que le meilleur moyen de se rendre au Bokor est de louer un deux-roues motorisé dans la ville de Kampot... Les gars sont des motards expérimentés, ils ont loué des motos et sont montés tous les deux au Bokor. Moi je suis restée en ville. Je n'ai pas voulu y aller là-haut. Le froid, le brouillard, et la route qui tourne... pas pour moi...

Voilà les photos que Gérard m'a fait parvenir de leur escapade au Bokor.

L'hôtel

L'église

Nous allions prendre nos petits déjeuners à l'Orchid Guesthouse.

Et là aussi les gens partaient pour le Bokor, (bien couverts) mais en pick-up. Excursion organisée par l'Orchid Guesthouse.


La ville de Kampot

Pendant ce temps où j'étais toute seule, j'ai bien visité la ville de Kampot.

Le nom "Kampot" signifie "tétraodon" en khmer. Le tétraodon regroupe certains poissons, toxiques, dont le corps peut se gonfler d'où leur nom de "poisson boule" ou "poisson globe". Je ne connaissais pas ce mot en français.

La ville de Kampot, à priori ne me tentait pas, et voilà que j'y ai trouvé beaucoup de charme.
C'est une petite ville provinciale, aux bâtiments coloniaux remplis du charme d’antan.

J'ai flâné dans les rues du centre de la ville, j'ai découvert l’architecture coloniale de Kampot, ses rues, ses marchés.
Elle possède un marché couvert de style traditionnel, mais désaffecté, et un marché actif un peu plus au nord.










La ville regorge de restos et de cafés. C'est un véritable regroupement d'anglo-saxons, venus s'y installer : Grande Bretagne, Nouvelle Zélande, Australie. Pourquoi ? je ne sais pas. Ils tiennent des bars restaurants, souvent le long du fleuve.

Kampot s'étend au bord d'une rivière, longée d'une promenade et de restaurants.
Je me suis dirigée vers le fameux Old Bridge, un pont qui est fait de plusieurs ponts et qui malgré son allure a l’air de résister au temps.


Kampot, c’est aussi une ville connue mondialement pour son poivre !
Mais on n'ira pas visiter des plantations de poivre. On avait décidé de n'y rester que deux nuits.

DIAPORAMA

Vous pouvez choisir soit le diaporama manuel (flèches) soit automatique (start)