Bien expliquée sur le site ☞ http://www.cartage.org.lb/fr/themes/geohis/Histoire/histoire/histfr/M/malaysia.html
Que je cite ici :
La péninsule Malaise est habitée depuis le IIIe millénaire av.J.-C. L'histoire de cette Malaisie primitive est encore mal connue. Jusqu'au XIVesiècle de notre ère, la Malaisie semble avoir vécu dans la dépendance des grands empires indianisés d'Indochine et de Sumatra.
Vers 1400 apr.J.-C., un prince de Palembang fondait le royaume de Malacca. Il se convertit à l'islam et entreprit de conquérir le reste de la péninsule Malaise. Malacca prospéra et étendit son territoire, mais fut conquise en 1511 par les Portugais. Afonso de Albuquerque s'empara de la capitale, en août 1511, et y construisit une forteresse.
Les Portugais de Malacca survécurent à des combats incessants avec Johor Aceh (aussi appelé Achin) à Sumatra, et d'autres États alliés. Mais, dès 1619, une autre puissance coloniale, les Pays-Bas, disputa la Malaisie aux Portugais.
La Compagnie des Indes orientales hollandaise, basée à Batavia (Jakarta), intercepta le commerce portugais. En 1641, le royaume tomba aux mains des Hollandais qui allaient devenir la puissance coloniale dominante au cours des deux siècles suivants. Comme leurs prédécesseurs portugais, les Hollandais durent soutenir de nombreuses guerres avec les royaumes voisins; ils purent cependant étendre leur influence à certaines parties du Johor tandis que les royaumes malais du nord, Perlis, Kedah, Kelantan et Trengganu passaient sous influence siamoise.
Au XVIIIe siècle, les Britanniques, en partie pour des raisons commerciales mais aussi pour contrer l'expansion française dans l'océan Indien, commencèrent à s'intéresser à la Malaisie.
En 1786, le sultan de Kedah, qui cherchait de l'aide contre les Siamois, loua l'île de Penang à la Compagnie des Indes orientales britannique, qui en fit un port franc.
En 1819, sir Thomas Stamford Raffles, un agent de la Compagnie des Indes orientales, fonda Singapour et, en 1824, la Grande-Bretagne reçut Malacca des Hollandais. Singapour, Penang et Malacca, connus sous le nom collectif des Straits Settlements (Établissements des détroits) restèrent propriété de la Compagnie anglaise jusqu'à son abolition en 1858.
En 1867, le Royaume-Uni fit passer sous le contrôle direct de la Couronne les trois Settlements, puis, jusqu'en 1914, appliqua dans le reste du pays une politique de protectorat. Le dernier État malais à se placer sous la protection de la Couronne fut le sultanat de Johor en 1885. Dix ans plus tard, plusieurs sultanats se fédérèrent. Les États qui restèrent en dehors de la fédération furent Johor et les quatre États du Nord, que les Britanniques enlevèrent au Siam (Thaïlande) en 1909.
La région des États actuels de Malaysia à Bornéo fut surtout sous la domination du sultanat de Brunei jusqu'au XIXe siècle. Auparavant, les Européens avaient fait du commerce avec le nord de Bornéo, mais n'avaient pas établi de colonies permanentes. Mais, en 1841, le sultan de Brunei récompensa James Brooke, un aventurier britannique qui l'avait aidé à écraser des rebelles, en lui donnant des terres et le titre de raja de Sarawak; Brooke et ses successeurs, les «rajas blancs», élargirent leur territoire jusqu'aux frontières actuelles du Sarawak. À l'est, les sultans de Brunei et de Sulu avaient loué des terres à des marchands étrangers. Le bail fut racheté par un syndicat d'intérêts britanniques en 1877. En 1881, le syndicat devint la British North Bornéo (Chartered) Company, et fut autorisée par une charte royale à administrer la région. Le Nord-Bornéo britannique et le Sarawak devinrent des protectorats britanniques en 1888.
La Malaysia, le Sarawak, et le Nord-Bornéo furent envahis par les Japonais en 1941. En janvier 1942, les troupes du général Yamashita Tomuyoki s'emparèrent de Singapour, contraignant 30000 Britanniques à la reddition. La Malaysia demeura occupée par les Japonais jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1945, puis le pays revint sous contrôle britannique. En 1946, les Britanniques cherchèrent à créer une Union malaise en transférant la souveraineté des sultans à la Couronne britannique. La proposition déclencha une réaction violente au sein de la population malaise.
L'opposition à l'union amena la formation de l'United Malays National Organization (UMNO) en 1946. Les souverains locaux boycottèrent le nouveau système et les Britanniques furent finalement obligés d'entamer des pourparlers, surtout avec les souverains et l'UMNO, qui conduisirent à la création de la fédération de Malaysia en 1948. L'Union malaise (puis la fédération) n'incluait pas le Nord-Bornéo et Sarawak. Les autorités britanniques proposèrent à la place de fédérer les deux États, devenus colonies de la Couronne en 1946, avec le sultanat de Brunei, protectorat britannique. Le plan échoua finalement à cause de l'opposition de Brunei.
C'est alors que le Parti communiste malais (MCP), qui avait joué un rôle essentiel dans la résistance contre les Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale, commença la lutte armée, réclamant l'indépendance immédiate. Opérant à partir de la jungle, 4000 maquisards, en majorité chinois, harcelèrent les Britanniques. L'état d'urgence fut proclamé en juillet 1948. Il fallut onze ans aux miliciens, formés par le général Templer, et aux contingents britanniques, australiens et néozélandais pour réduire la guérilla malaise.
Le 31 août 1957, la fédération de Malaysia fut créée avec comme Premier ministre Tunku Abdul Rahman, le chef de l'UMNO, parti dominant de l'Alliance. En 1961, il proposa d'élargir la fédération à Singapour, Sarawak, le Nord-Bornéo (appelé ensuite Sabah) et Brunei. Après deux ans de négociations, les États acceptèrent et, le 16 septembre 1963, la nouvelle fédération fut proclamée.
Elle se heurta d'emblée à l'hostilité des Philippines, qui avaient des vues sur le Sabah, et à celle du président indonésien Sukarno, qui estimait que Bornéo faisait partie du territoire de l'Indonésie. Jusqu'en 1966, l'armée indonésienne harcela la fédération, obligeant l'armée britannique à prendre position au Sarawak.
À l'usage, la fédération se révéla délicate à gérer. Les relations avec Singapour, ville entièrement chinoise que dirigeait Lee Kuan Yew, amenèrent la cité à se retirer de la fédération en 1965. L'équilibre ethnique de la fédération, dominée économiquement par une communauté chinoise sous-représentée politiquement, fut le problème majeur des années 1960. Les émeutes inter-ethniques de mai 1969 à Kuala Lumpur, au cours desquelles 800 personnes furent tuées, amenèrent le gouvernement à choisir de régler la question ethnique par des mesures d'urgence économiques.
Une fois l'état d'urgence aboli en 1971, le nouveau Premier ministre, Tun Abdul Razak, annonça qu'une nouvelle politique économique serait mise en place, destinée à lutter contre la pauvreté et à améliorer la situation sociale des Malais. Il élargit aussi la coalition de l'Alliance au pouvoir (qui avait déjà intégré des partis du Sarawak et du Sabah) pour former un Front national qui regroupa les principaux partis d'opposition au niveau fédéral et au niveau des États. Le Front remporta les élections de 1974 de manière décisive, puis, sous la direction du Premier ministre Datuk Hussein Onn, les élections de 1978.
La scène politique était cependant toujours dominée par les problèmes ethniques et le Front national devait compter avec deux partis d'opposition importants. Le Parti islamique panmalaysien, qui avait quitté le Front en 1977 et mettait de plus en plus l'accent sur la religion, et le Parti d'action démocratique.
En 1981, le Dr Mahathir Mohamad devint Premier ministre. Il s'opposa par deux fois aux sultans héréditaires et réussit à faire accepter au souverain suprême et au Conseil des souverains une limitation de leur droit de veto. En 1987, le gouvernement Mahathir répondit aux prétendues menaces de tension entre Malais et Chinois en arrêtant les dirigeants de l'opposition et en suspendant quatre journaux.
Les élections de 1990 maintinrent le Front national au pouvoir avec une majorité parlementaire importante. En 1993, Mahathir fut impliqué dans une autre dispute constitutionnelle avec les souverains héréditaires, qui aboutit finalement à l'abolition de l'immunité judiciaire pour les souverains.
À partir de 1990, les problèmes se sont déplacés au Sabah et à Sarawak, où les partis d'opposition remportèrent les élections. Les deux états estimaient ne pas avoir profité de la croissance et de l'industrialisation des années 1970 et 1980, alors que pétrole, gaz naturel et bois avaient permis cette industrialisation. Le développement de l'islamisme au sein des communautés musulmanes aggrava les tensions au Sabah, où le groupe ethnique majoritaire, les Kadayans, est chrétien. Les tensions demeurent, sans qu'aucun état n'ait songé à quitter la fédération."