Sénégal 2003

6 Décembre - 21 Décembre

PARIS - DAKAR

Vol Corsair CRL 0990
PARIS ORLY à 21h 20
Arrivée le 07/12/2003 prévue à DAKAR à 02h 10 du matin


Samedi 6 Décembre 2003

Je suis partie sous une pluie battante. J’ai été forcée d’ouvrir mon parapluie entre la maison et le métro. À Denfert Rochereau, aucun Orly Bus n’était en stationnement, étrange, et j’ai attendu 20 mn pour partir pour l’aéroport. Après ma discordante communication au téléphone, avant de partir, avec l’accompagnateur au sujet des "éventuels" bivouacs non mentionnés sur le programme que j'avais reçu, et la visite du Parc du Niokolo Koba pas certaine du tout, mon voyage prenait un mauvais départ.

J'arrive à Orly sud à 19h 45. Le vol part à 21h 20, je suis dans les temps car le check-in ferme à 20h 20. À ma surprise, il n’y a pas de queue pour prendre son billet au comptoir de Nouvelles Frontières, pas d’accompagnateur non plus, qui avait pourtant écrit dans sa lettre "je serai au comptoir NF, portant un badge, de toute façon, présentez-vous que nous puissions nous connaître". Ça commençait vraiment mal.

Je vais faire mon check-in : pas de queue, personne. Comme lors de mon dernier vol avec Corsair, la compagnie offre gratuitement de grands sacs plastiques transparents pour protéger nos bagages du transport en avion. Du coup je n’utilise pas mon sac à patates tout récemment acheté au Vieux Campeur, à 12 €.

Je continue mon passage en salle d’embarquement, comme je sais le faire, toujours sans savoir qui est mon accompagnateur et qui sont mes compagnons de voyage.

Envol prévu à 21h 20. On part avec du retard de retard.

C’est un Airbus 330 bourré à 350. Pas de place pour mettre ses jambes. Heureusement que le vol ne dure que six heures. Il y a trois sièges sur les côtés et trois au milieu. J’occupe un siège couloir C sur le côté, au 21 ème rang. Personne n’est encore installé.


Aminata, ma voisine de vol

Arrive alors, celle qui sera ma voisine de vol : une mama sénégalaise, habillée comme une Sénégalaise, et portant une petite fille sur le dos, bien retenue par le châle qu’elle attache autour de sa poitrine.

Comme avec toute Africaine, la conversation s’engagera très vite, d’autant plus que la petite fille, dont, à ma surprise elle n’est pas la mère mais la grand-mère, sera un sujet immédiat de conversation.

Ma voisine s’appelle Aminata. Elle habite la banlieue parisienne, Nogent sur marne. Elle me raconte sa vie. Elle est arrivée à Paris à 16 ans pour se marier et a tout de suite eu un enfant. Sa fille, a aujourd’hui 25 ans, est étudiante, et la grand-mère emmène trois fois par an sa petite fille, qui s’appelle Ami, c’est-à-dire Aminata tout comme grand-maman, à Dakar dans sa famille. Elle est très jolie, et je l’avais vraiment prise pour la maman de la petite fille.

Cette fois-ci elles vont passer Noël et resteront un mois à Dakar. Ami est très agitée. Nous discutons beaucoup, sa compagnie est très agréable. À la fin, elle m’invitera même à aller lui rendre visite à Dakar, là où est sa famille, à Yoff, quartier résidentiel, près de l’aéroport. "On a tous des voitures, on viendra te chercher".

Je lui ai expliqué qu’il n’était pas facile de se libérer dans un circuit en groupe, ce qu’elle a compris, mais l’ai beaucoup remerciée. En effet je n’aurai aucune possibilité d’aller la voir, puisque nous ne resterons que très peu de temps à Dakar (à ma grande satisfaction car je n’ai aucune attirance pour cette ville, trop moderne, et trop "ville", et qu’en fin de circuit nous n’y dormirons même pas).

Repas de poisson, sans intérêt gustatif.

À un moment, Aminata, découvre que le siège couloir du milieu n'est pas occupé. Elle me dit qu’elle va aller s’y asseoir ainsi Ami pourra dormir sur deux fauteuils. Je me propose alors de changer de place et de m’y installer. Je discute ainsi avec mes nouveaux voisins, un couple d’une cinquantaine d’années. Je découvre ainsi par hasard que ce sont deux des premiers compagnons de voyage de mon groupe.

Je n’essaye même pas de dormir étant donné qu’on arrive vers 3 hres du matin, pas envie d’être réveillée par l’atterrissage en plein sommeil profond. Mais on discute beaucoup, de voyages bien sûr, on fait connaissance, et le temps ne paraît pas trop long.


Olivier

Vers la fin du vol, je suis surprise par un grand jeune-homme qui s’adresse à moi : "Vous êtes Jocelyne ?" "Je suis Olivier votre accompagnateur – Vous avez changé de place" !

Il a dû connaître tous les n°s de nos sièges à l’embarquement, il a dû être ben surpris de découvrir qu’il avait dans son groupe une mama sénégalaise ! Mais Aminata l'a mis immédiatement au courant de mon déménagement. Je lui dis, ironique, "Je vous ai cherché à l’enregistrement" !

J’ai su par mes voisins, qu’il avait eu un problème à résoudre à l’enregistrement : nous devions être 10 participants, mais le 10 ème, un monsieur (et je me demande si ce n’était pas la personne juste devant moi au comptoir NF, d’une cinquantaine d’année) n’a pas pu embarquer parce que son passeport n’était pas valide 6 mois au-delà de la date de fin de séjour au Sénégal. Et pourtant c’était bien mentionné dans le catalogue NF. Olivier a dû tenter de s’informer au moment où, moi, je suis arrivée au comptoir NF pour retirer mon billet.

"On se retrouve après les bagages" me dit-il.


Aéroport de Dakar

Dimanche 7 Décembre 2003

On a atterri à 3 heures (locales) du matin à Dakar. Il est une heure plus tôt au Sénégal que l’heure de Paris. Ce qui veut dire qu’il est déjà 4 hres du matin pour moi.

Premier problème : le passage de la police et des passeports.

Il y a une carte de débarquement à remplir. "Adresse au Sénégal ?" hurle le policier à chaque Français qui débarque ! Je vois une fille se débattre avec lui "Je ne sais pas, je suis avec Nouvelles Frontières". Et le policier d’insister : "Adresse au Sénégal ?" ! Cette fille fera partie de mon groupe : Cécile.

Voyant cela, et connaissant les Africains, je remplis à la case "Adresse au Sénégal" un nom bidon d’hôtel, à Dakar, que j’avais noté dans mon carnet avant de partir... "Adresse au Sénégal ?" - "Je vous l’ai écrite en bas"... Et je suis passée.

A commencé la longue attente des bagages, interminable, la folie. On crevait de sommeil. J’avais faim, en plus à 3 hres du mat, heureusement j’avais deux barres de muesli encore dans le sac. Il y avait les bagages d’un vol Royal Air Maroc qui arrivaient en même temps. On ne savait pas si on était sur le bon endroit.

Enfin sortis, Olivier nous regroupe. Il y a plusieurs groupes Nouvelles Frontières qui sont arrivés par cet avion. Il nous présente notre chauffeur qui nous accompagnera. Je l’ai à peine remarqué. Olivier nous dit de l’attendre un moment car il doit changer de l’argent (le budget pour le groupe). On est dimanche et pas de banque ouverte aujourd’hui, il va chercher un changeur au noir. Il revient et nous "prête" à chacun 50 000 CFA pour qu’on ait de l’argent en poche, le temps de trouver une banque, quand elles seront ouvertes. Très bonne initiative.


A L'hôtel

Nous avons débarqué à l’Hôtel Al Baraka, au petit matin. On est complètement perdu, dans ce dépaysement, et je suis minée par la fatigue. Il y avait dans le groupe seulement trois filles seules, dont moi. On est monté dans une chambre à trois, grande, avec salle de bain, clim, mais on ne l’a pas mise. J’ai pris une petite mélatonine. Je me suis endormie vers 5h 30 avec boules Quies et masque pour les yeux.