CROATIE 2002

24 Août - 7 Septembre 2002

De Split à Sibenik

Lundi 26 Août 2002

Il y a eu une grande discussion entre nous : je voulais absolument monter vers le nord vers Sibenik, pour s’installer à Murter, une île, et de là faire une croisière dans l’archipel des Kornati. J’avais vu des photos dans l’Internet, et je n’avais jamais auparavant entendu parler de ces îles. J’avais eu un coup de cœur. Je voulais absolument les voir de mes yeux.

Odile, elle, n’avait pas vu de photos et se fiait à notre guide Lonely Planet, ou au Routard que nous avions emprunté, et qui n’en parlaient pas beaucoup. Sans doute, les rédacteurs n’y étaient pas allés, c’était évident, et n’avaient fait que recopier des textes touristiques. Odile se demandait si cela valait la peine de prendre deux jours de notre voyage pour monter vers le nord, ne sachant pas ce qui nous attendait là : enchantées ou déçues !

Bref, quand je lui ai dit que visiter les Kornati était ma principale raison de visiter la Croatie, elle a été d’accord.
Et on n’a pas été déçu. Même pas par Sibenik, que nous avions imaginé toutes deux être une ville industrielle sans intérêt, et on se trompait complètement.

Le problème, c’est qu’à ce stade de notre voyage, on ne rencontrait aucun autre touriste qui aurait fait le voyage en sens inverse et nous renseigner sur ce que nous n’avions pas encore vu. Il fallait se fier à notre intuition et au guide.

Nous avons pris le bus direction Sibenik. On l'a atteinte en 1h 45. Je ne m'attendais pas à une ville si jolie. D'abord le site naturel de la ville sur la mer, à l'embouchure de la Krka, est magnifique.


Départ de Split

Nous nous levons tôt (mais de toute façon, chaque matin les cloches de l’église voisine nous réveillent à six heures du matin) et nous fermons nos valises avant de partir prendre un petit-déjeuner au même café que la veille, qui a l’avantage d’être calme. De nouveau nous achetons strudel pour moi et pain pour Odile.

Nous avons payé notre propriétaire et nous souhaitions reprendre une nuit à Split au retour de ce mini voyage vers le nord, avant de nous embarquer pour Hvar. Nous voulions bien revenir dans cette maison mais à une condition de dormir dans l’appartement du premier, malgré son prix (450 Kn), et pas dans la chambre sans salle de bain.

Mais le proprio avait déjà une réservation sur ect appart. Alors il nous a proposé de loger chez sa fille (celle qui parlait si bien l’Anglais, et pour cause, elle est psychologue) qui habitait à une dizaine de minutes de là, vers les plages, donc... plus loin.

Il me met en relation avec sa fille par téléphone, très sympa, qui nous propose une chambre dans son appart à 120 Kn (bizarre cette différence de prix !) et la salle de bain (de nouveau) à partager avec elle et son ami avec qui elle vit.
Dena : (021) 385 433 et mobile : 098 695 351)

Bon, n’ayant rien, nous acceptons et nous convenons que nous la contacterions par téléphone le mercredi, jour de notre retour à Split.

Nous repartons prendre nos bagages et allons vers la gare routière. Nous prenons le bus de 10h30. Il faut payer 5 Kn par bagage que l’on met dans la soute. On y met nos valises, mais on garde nos petits sacs à dos.


Dans le bus

Nous faisons connaissance avec nos premiers compatriotes dans ce voyage : deux jeunes gars qui ont voyagé à travers l’Europe avec un pass de train illimité. Ils en sont au bout de leur voyage et en ont marre du train : ils ont tout fait en train, sauf quand il n’y en avait pas, et c’était très fatigant. Ils logent dans les auberges de jeunesse (il y en a beaucoup en Europe de l’Est, et en Croatie). Ils remontent maintenant : direction Sibenik. Nous voyageons ensemble dans le bus et leur empruntons leur guide du Routard pour voir ce qu’il y a dedans car nous, nous ne l’avons pas.

La route suit la mer. Nous voyons Trogir de loin, et Primosten, des villes dont nous avons entendu parler, en effet sur des sites magnifiques, des sortes de péninsules.





Arrivée à Sibenik

Le bus met plus de temps que ce que nous pensions. Bref, nous arrivons à la Gare routière de Sibénik vers midi, et nous nous renseignons immédiatement pour savoir à quelle heure part le prochain bus pour Murter : 14h 30.

Nous achetons donc quelques grappes de raisin et du fromage au supermarché de la gare routière et nous déjeunons sur un banc dehors.

Je me renseigne auprès d’une agence sur le port pour savoir s’il existe des excursions au départ de Sibénik vers les Kornati, en effet, il en existe mais seulement le jeudi, alors que à partir Murter, il y en a chaque jour. Et pour cause, les habitants de Murter sont les propriétaires des îles Kornati, et le tourisme est leur source de revenus.

Je propose d’appeler l’agence de Murter qui nous a réservé notre logement pour nous rassurer. Mais je me rends compte que je n’ai plus la carte de téléphone : en fait, je l’ai oubliée dans la machine en téléphonant à Brac, chose dont nous ferons désormais très attention, car les cartes sont très enfoncées et il n’y a pas de bip bip bip quand la communication est terminée.

Nous en rachetons une. J’ai au bout du fil une autre personne que Perina avec qui j’avais parlé, et qui parle très bien le Français. Elle me dit que Perina a fait erreur, que l’appartement est à 25 euros et pas à 20, et que comme nous restons moins de trois jours, il y a une sur-taxe de 30 % au prix (ça nous l’avions lu dans le guide, c’est un gros problème pour un voyage court et itinérant). Donc ça fait 32 euros. Que faire d’autre que d’accepter !

Entre temps, Odile a découvert dans le Lonely Planet qu’il y avait une consigne à la gare routière de Sibénik. Je pars me renseigner, et en effet elle jouxte les WC. On était passé devant sans réaliser que c’était une consigne à bagages, on croyait que c’était la pièce de la dame pipi. De là, nous apprendrons que consigne se dit : « garderoba » en Croate. Facile !

Odile propose de payer la consigne et de profiter de l’après-midi pour visiter la ville de Sibenik, et d'arriver en soirée à Murter, où le guide nous dit qu’il n’y a rien à y faire, hormis s’en servir de base de départ pour visiter les Kornati.

Nous appelons donc de nouveau l’agence pour les avertir de notre arrivée tardive, et sécurisée, nous partons à la découverte de la ville de Sibénik.

SIBENIK

Une très belle vieille ville, qui date du 15 ème/16 ème siècle. Elle a été très bombardée en 1991.

La ville a été fondée au 10 ème siècle au bord d’une baie profonde, à l’embouchure de la rivière Krka, elle fut sur une courte période la capitale du Royaume croate.

Le centre historique de la vieille ville est surplombé par la forteresse Saint-Michel.

Quelques églises de-ci de là, et surprenant, près de l’une d’entre elles, la reconstitution d’une grotte et d’une scène semblable à l’apparition de la Vierge à Sainte Bernadette, mais je me suis trompée... j’ai su ensuite que c’était Sainte Anne.

Il fait très chaud, c’est le début de l’après-midi.


La cathédrale Saint Jacques (1431 - 1536)

Nous passons par la place de la cathédrale Saint Jacques, un joyau.
Elle a été inscrite en 2000 sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Elle a été construite entre 1431 et 1535 par des artisans italiens (Francesco di Giacomo, Niccolò di Giovanni Fiorentino) et dalmates (Juraj Dalmatinac (1420-1473). Elle fut en son temps le seul bâtiment d'Europe dont la voûte en pierre fut construite sans mortier ni charpente en bois.

Elle porte une frise ornée de 71 portraits sculptés de femmes, d'hommes et d'enfants.
Il y a aussi à l’entrée, de chaque côté du portail, les représentations d’Adam et Ève, nus, avec à leurs pieds deux lions.

La place est déserte (grande chaleur) Il faut être fou pour se balader à cette heure, mais nous...










Une frise court le long des murs de la cathédrale.
71 portraits sculptés de citoyens du 15 ème siècle dont chaque visage exprime une émotion différente.



Nous décidons alors de continuer à grimper vers la Citadelle, à travers les ruelles, aussi désertes de la Vieille Ville.




Panorama sur la baie

Plus nous grimpons, plus la vue sur la mer est superbe. Le site naturel est extraordinaire.




Vue sur la ville depuis la citadelle Sainte Anne


En haut, il y a un cimetière, fermé par des murs.
La baie est extraordinaire.
Moi qui pensais que Sibénik était une ville industrielle !
Je ne sais pas quelle grandeur elle peut avoir, mais le site est un des plus beaux.




Vue sur la mer - Sur la gauche le dôme de la cathédrale


Nous descendons vers la mer et buvons un jus au bord du port, qui est longé par des cafés.

Nous avions pensé dîner à Sibénik (pour changer, un dîner à Sibénik et un à Murter) mais le genre de restaurants touristiques et l’ambiance touristique ne nous plaisent guère, et nous décidons de prendre un bus plus tôt, ce qui nous permettra aussi de ne pas arriver à Murter la nuit tombée.