NOSY BE
Visite de l’intérieur de l’île
Son chef-lieu est Hell-Ville où les constructions coloniales abritent aujourd’hui différentes administrations.
C'est également le point d’entrée maritime de l’île, c'est ici que se trouve le port de Nosy-Be.
Son centre ville bouillonne en journée avec le marché couvert et les commerçants de la rue principale.
Le nord de l’île est plus sauvage.
Nosy-Be est réputée dans tout l’Océan indien grâce à son festival annuel, le "Donia", qui réunit au mois de mai un grand nombre d’artistes de Madagascar et du reste de l’Océan Indien.
L'Histoire de Nosy-Be
C’est une longue histoire rapportée depuis l’an 800. L'île a été découverte par les navigateurs arabes au 9 ème siècle.
Les navigateurs arabes qui visitaient épisodiquement l’île, la nommèrent alors Nosy-Be "Assada"ou "Sada".
Les Malgaches la nommaient alors "Vario Be".
Vers 900 les Arabes qui abordent les côtes nord-ouest de Madagascar se ravitaillent à Nosy-Be et y créent un comptoir, à Mahilaka sur la côte nord-ouest, au fond de la baie de Passandava, à quelques kilomètres à l'ouest de la ville d'Ambanja. Ils fortifient la ville avec un mur d’enceinte de 4 m de haut, et 2 km sur 1 km de côtés. En 1100 ils créent un comptoir à Ambanaro. En 1200 Mahilaka devient la plus grande ville de Madagascar. Du 16e au 19e siècle, les Antalaotra, gens de la mer, y ont développé un commerce avec les Comores, l'Inde et l'Afrique. En 1400 les Indiens viennent se fixer à Ambanoro à la suite du déclin de Mahilaka. Ils s'aperçurent rapidement que s'y trouvaient des bancs d'huîtres dont ils se mirent à exploiter les perles en les exportant vers Ceylan. |
La reine Tsiomeko (1836–1843)
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La reine Tsiomeko
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Tsiomeko mourut en couches en fin juin 1843 et fut enterrée à Nosy Be. Le commandant Morel, gouverneur de Nosy Be, lui accorda des funérailles dignes d'un officier. Par contre, il interdit le meurtre rituel d'esclave pour arroser de sang humain la fosse ainsi que le tombeau de la reine. Occupée par les Français intéressés par sa belle rade, puis rapidement colonisée, Nosy-Be devint au 19 ème siècle un comptoir commercial important de la côte ouest de Madagascar. L’actuel sommet portant le nom du Passot a servi de point de surveillance pour les militaires français sous le commandement du capitaine Passot. L'île fut baptisée "NOSSI-BE" en 1842 puis "NOSY BE" depuis 1960. Surnommée la "Perle de l’Océan Indien" puis "l’île au parfum". |
Sources :
☞ https://voyage-madagascar.org
☞
genealogie-des-rois-sakalava.
☞ Histoire de Nosy-be avant-1840
Vendredi 2 Mai 2003
Nous partons de l’hôtel à 8 hres. Nous descendons vers la plage par l’escalier car le rendez-vous est devant la boutique d’Océane Aventures où un minibus doit nous prendre pour parcourir les sites les plus intéressants de l’intérieur de l’île. Il est en retard le minibus et n’arrive qu’à 8hres 30. Pas tout jeune le minibus. Le temps est assez couvert.
Hell-Ville
La première destination est la capitale de l'île : HELL-VILLE, qui se nomme aussi en Malgache ANDOANY, mais tout le monde continue à l’appeler HELL-VILLE.
La première ville de l’île porte le nom de l’amiral de Hell, ☞ Anne Chrétien Louis de Hell, a qui la reine Tsiemeko remit ses États en 1841. Curieuse destinée que celle de ce gouverneur français de l'île Bourbon, parrain à la fois du chef-lieu de "Nossi-Be" et, à l’île de la Réunion de Hell-bourg, la jolie localité bourbonnaise du cirque de Salazie.
À Hell-Ville, le modernisme contraste vivement avec les plus vieilles maisons du chef-lieu.
Et sur la rue commerçante viennent aboutir des rues plus calmes.
On trouve sur la promenade bordée de jardins et de beaux arbres, de vieux et pacifiques canons tournés vers le large.
Il faut monter vers l’hôpital pour admirer la très belle étendue d’eau de l’Océan Indien avec à l’horizon les montagnes bleutées de la Grande Terre.
Mais certains d’entre nous ont une urgence, ils doivent changer de l’argent (hier c’était le 1er mai, et de toute façon, on était en mer, et certains ont besoin de tirer de l’argent malgache au travers de leur carte de crédit, ce qui n’est pas chose facile à Madagascar. Il faut trouver la banque qui travaille avec tel ou tel réseau de carte bancaire, Visa ou Mastercard, et pour la Mastercard c’est encore plus compliqué, l’attente est plus longue.
La matinée sera donc consacrée à cela. Certains vont à la Bank of Africa, d’autres à une autre. Il paraît que dans tous les groupes, c’est rituel à l’arrivée à Nosy-Be, car on est en fin de séjour, et on vient de passer des jours dans la forêt ou dans des endroits perdus. En ce qui me concerne, j’ai encore suffisamment d’euros en cash donc le change est plus rapide. Il suffit d’aller chez un changeur (en l’occurrence un Indien, encore, dans une station-service) et c’est fait entre la voiture et la boutique.
Il s’est mis à pleuvoir à notre arrivée à Hell-Ville. Heureusement que cela n’est pas arrivé hier lorsque nous visitions ces superbes îles et que nous étions en bateau. Nous avons eu beaucoup de chance. Hell-Ville devient très boueuse avec la pluie.
Comme j’ai changé l’argent très vite et que l’on attend les autres, dispersés entre deux banques différentes, j’ai un peu de temps libre en ville, et j’en profite pour aller chez ABUD, la boutique (tenue par des Indiens aussi) la plus connue en ce qui concerne les souvenirs pour touristes, et où il y a des cartes postales, jolies. J’achète donc ma cargaison de cartes postales qu’il faudra écrire d’un coup en deux jours, puisque cela a été une denrée complètement inexistante durant le circuit. Difficile de trouver des cartes postales à Madagascar, même à Ambatoloaka où on loge, station très touristique, il n’y en avait pas.
La ville de Hell-Ville me marque par ses édifices décrépis, qui semblent avoir été une splendeur à une époque coloniale dépassée. Il y a des chars à zébus, des rickshaws, des vendeurs de quat, cette plante euphorisante et coupe-faim venue du Yémen, et qui ne veulent pas être pris en photo, un petit marché de fruits, légumes, vendeuses assises à terre.
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Le banian sacré de Mahatsinjo
Nous nous retrouvons, et nous sortons de Hell-Ville pour aller voir le banian sacré. Un peu de route, nous entrons dans la forêt et il faut faire quelques pas. Pas prévenue que l’on ferait "à nouveau" de la marche en forêt, je me suis mise en bermuda, et en descendant de la voiture, je me fais avoir par des plantes à orties qui me lacèrent les jambes, une douleur terrible alors qu’il n’y a aucune trace de piqûre ou de griffure sur les jambes. Je ne suis pas la seule à me faire prendre. Comme j’ai toujours une petite bombe désinfectante dans mon sac, j’en vaporise plusieurs fois mes jambes, ce qui atténue vite la douleur. Mais je n’ai pas compris qu’aucune marque n’est restée sur mes jambes, la douleur s’est calmée au bout d’un petit moment.
Le banian est un énorme figuier vieux de plus de 200 ans, dit-on, ("ficus religiosa", aussi appelé « figuier de pagode »), il a plus de 30 m de haut. Ses ramifications qui partent dans tous les sens occupent à elles seules une surface de 5 500 m² . Il est unique dans la sous-région, même s’il n’est pas endémique de Madagascar.
Il est très répandu en Asie sous le nom de pipal ou « arbre de la Bhodi » (arbre de la Sagesse), considéré comme sacré par les hindous et les bouddhistes. Le plus connu, au nord-est de l’Inde, se situe dans la ville de Bodh-Gaya : on dit que c’est sous ses branches que le Bouddha méditant aurait atteint le Nirvâna.
Le mot banian vient du nom de la caste des marchands, les banians.
C'est l’un des hauts lieux touristiques de l’île, et un lieu de pèlerinage, autant pour les hindous de passage que pour les Sakalava qui viennent demander aux Razana (les ancêtres) et au Créateur suprême une bénédiction ou la résolution d’un voeu.
Il fait l'objet d'offrandes et de croyance auprès de la population. On vient y prier ou faire un vœux.
Mahatinjo est devenu sacré pour avoir été le lieu de la première installation de la reine Tsiomekon sur l’île de Nosy Be après son exil, elle y est restée pendant plus de 6 mois avec 12 000 personnes avant d’aller s’installer sur Hell-ville.
En 1837, quand les Hindous ont débarqué à Nosy Be, ils ont offert une pousse de cette plante à la reine Tsiomekon. Elle a alors ordonné de planter cette pousse à Mahatsinjo afin de marquer sa première installation dans l’Île.
Aujourd’hui l’arbre sacré de Mahatsinjo reste un haut lieu de culte et de prière pour le peuple Sakalava. Chaque mois, plus de 300 malgaches ainsi que des étrangers viennent prier dans ce lieu sacré, ils y font des vœux et quand ceux-ci se voient se réalisés, des offrandes sont déposées.
En général on offre du miel, rhum, des pièces de monnaies ou encore des tissus de couleurs rouge et blanc. Et pour les plus grandes demandes et événements, un zébu.
Les jeunes mariés y vont souvent afin de faire des vœux et solliciter la bénédiction de Dieu par le biais des ancêtres, pour la pérennité de leur vie de couples.
La distillerie d’ylang-ylang
Nous allons ensuite visiter la distillerie d’ylang-ylang. L'ylang-ylang est la grosse richesse et exportation de Nosy-Be. C’est une plante dont les fleurs sont très prisées dans la fabrication des parfums, une essence dite aphrodisiaque. L'ylang-ylang est originaire de l'Asie du sud-est, son introduction à Nosy-Be remonte à la fin du 18 ème siècle après que l'île soit devenue française.
Nous traversons des champs de canne à sucre. Les plantations de canne à sucre occupaient jadis une grande majorité des terres de l’île. L’usine sucrière se trouve à Dzamanzary, mais elle ne fonctionne plus.
Nous arrivons à l’entrée de la distillerie, où de magnifiques frangipaniers fleuris bordent l’allée.
Surprise : à l’entrée ce sont plutôt des tas de paniers de poivre rouge et de petits piments oiseaux, qui nous accueillent. Le poivre sert aussi dans la fabrication des parfums.
À l’intérieur, les alambics de distillation sont très rudimentaires. J’ai l’impression d’arriver dans le monde de Jules Verne, au temps des scaphandres.
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À terre des amas de fleurs de ylang-ylang attendent d’être traités.
À l’étage, des femmes, assises à terre, travaillent à trier le poivre rouge.
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Certaines ont le visage maquillé du fameux masque jaune de beauté des femmes malgaches.
Nous retournons vers HELL-VILLE par la route qui longe la mer. Nous sommes de l’autre côté du port.
Nous croisons des villages et des enfants sur la route, scènes pittoresques, et des pêcheurs.
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Le plus étonnant, c’est un cimetière de vieux bateaux échoués en bord de mer.
Eux aussi semblent sortir de l’époque de Jules Verne.
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Déjeuner
Nous retournons vers le centre de Hell-Ville pour déjeuner, un restaurant choisi par Thierry, d’Océane Aventures, tenu par un vazaha : Le "SALOUN PUB". Les choix de Thierry en matière de restaus ne seront pas terribles, il doit probablement vouloir faire travailler ses copains. Les choix de Akram seront bien meilleurs.
Au "Saloun Pub", il y a aussi quelques chambres, utile pour qui serait dans l’obligation de prendre un hôtel à Hell-Ville même.
Je mange pour 40 000 FMG (40 FF).
La cascade sacrée de Nosy Be
L’après-midi nous allons voir la cascade. En pleine forêt aussi... je suis bouffée par les moustiques, moi qui n’avais jusque-là pratiquement jamais été attaquée, étant donné que je portais pantalon long et badigeonnait mon corps de produit anti-moustique.
Selon les légendes locales, cette cascade est considérée comme sacrée et est vénérée par les habitants de l’île. Elle est entourée d’une aura mystique et revêt une grande importance culturelle pour la communauté malgache.
Ses eaux cristallines se jettent dans une piscine naturelle entourée d’une végétation luxuriante.
Il était prévu de se baigner, mais j’avais décidé de ne pas emporter mon maillot de bain. Se baigner, se rhabiller sans se sécher... Et dans une marre d’eau douce en plus, cela ne me plaisait pas beaucoup. En fait il n’y a eu que Pierre (l’aventurier, le spéléologue) qui s’est baigné. L’accès à la baignade n’était pas très facile. Nous l’avons donc attendu en compagnie des quatre enfants qui nous avaient suivis, heureux de la distraction.
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Sur la route, nous avons le bonheur de voir un extraordinaire caméléon.
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Le Mont Passot
En fin d’après-midi, nous nous dirigeons vers le centre de l’île, le MONT PASSOT est l'un des points les plus élevés de l’île (329 m de haut), l'île culminant au mont Lokobe, un volcan éteint, à 455 m d'altitude.
C'est une colline volcanique au centre de l'île Il doit son nom au capitaine Pierre Passot de l’armée de la marine française qui annexa l'île de Nosy Be à la France en 1841. Son nom malgache est Bongo Pisa.
Il est de coutume d’y aller pour assister au coucher de soleil.
Il n’y a pas à marcher : la voiture peut rouler jusqu’au lieu même du panorama.
La colline est dotée d’une terrasse suspendue qui offre une vue panoramique à 360°.
De son sommet la vue est splendide : plusieurs lacs de cratère (dont celui d’Amparibe et celui d’Anjabe) s’étendent dans la verdure. Ces lacs sont sacrés. Ils sont habités par les esprits des princes sakalavas. Leurs rives sont fady, il est interdit de pêcher, de fumer, de manger du porc, et de porter un pantalon !
Au loin l’île de Nosy SAKATIA, où nous n’irons pas, un peu plus difficile d’accès par les "transports en commun".
Le lieu est rempli d’arbres fleuris de fleurs rouges.
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Il y a une petite baraque où l’on peut monter sur le toit grâce à une échelle pas très sure.
Il est dit que les couchers de soleil y sont grandioses.
En effet, le coucher de soleil est très beau.
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Dîner
Retour à 19 hres à l’hôtel. On a rendez-vous à 20 hres pour aller dans un autre restaurant d’Ambatoloaka, conseillé par Thierry, "CHEZ PATRICK". C’est un restaurant tenu par un Malgache, ouvert depuis peu, et qui n’est pas très fréquenté parce qu’il se trouve tout au bout de la longue unique rue qui borde la mer.
J’ai mangé des crevettes tomate. Bon, mais c’est moins bon que chez Antoine.