MADAGASCAR 2003
L'île rouge

20 avril - 5 Mai 2003

Vol d'Antanarivo à Diego-Suarez

Mardi 22 Avril 2003

Nous quittons l’hôtel à 9 hres pour un vol vers Diego-Suarez qui décolle à 11h 45.

L’avion, un 737, part à l’heure, et fait escale à Nosy-Be.

J’ai réussi à saisir une place très à l’avant près du hublot. Mon voisin, barbu, est un Français de la Réunion, dentiste, qui va à Nosy Be pour suivre les travaux de sa résidence secondaire qu’il fait construire sur l’une des îles qui entourent Nosy Be. Il me renseigne sur plein de régions de Madagascar, et m’explique que pour les Français de la Réunion, les week-ends c’est soit l’île Maurice, soit Madagascar, quoique le vol St Denis – Nosy Be reste bien cher, mais Madagascar, c’est pour eux le goût de l’aventure par rapport à la Réunion. Et tout, bien entendu, y coûte une bouchée de pain pour eux.

Il m’explique qu’il refuse de se rendre dans l’île de Sainte Marie, à l’Est, parce qu’y sévit un paludisme des plus virulents. Toute la côte Est très dangereuse en ce qui concerne le palu, et pour cause, c’est la plus arrosée. À Sainte Marie, il pleut presque tout le temps. Finis mes beaux rêves de connaître cette île dont les voyageurs parlent tant.

L’atterrissage sur Nosy Be est fantastique. À basse altitude, on découvre toute la baie, la côte, l’approche de l’île, en survolant de toutes petites îles perdues au milieu de l’océan.

Il est 12h 45 quand nous atterrissons à l’aéroport de Nosy Be (où nous reprendrons l’avion à notre retour vers Antanarivo). Tout de suite, ce qui nous surprend, c’est la chaleur. Une chaleur torride, étouffante. Rien que de se mettre en haut de la passerelle, car on ne peut sortir de l’avion, on sent cette canicule. À côté de moi, vient s’installer un jeune couple de touristes. Je suis éblouie par le bronzage de la fille. A-t-elle passé un mois à Nosy Be, me dis-je ! Mais je verrai moi-même que lorsqu’on va en mer, en deux jours, on est bronzée comme en un mois en France. Le couple a passé quelques jours à Nosy Be et retourne à Antanarivo où ils vont retrouver des amis avec lesquels ils ont loué les services d’un chauffeur et de son taxi-brousse.

DIEGO SUAREZ

Diego + Suarez : du nom des deux voyageurs portugais qui découvrirent cette ville.
On est dans l'extrême nord.

La Baie de Diego Suarez fait partie de la liste des plus belles baies du monde avec Hong Kong, Rio de Janeiro, Le Cap etc.

C’est la deuxième plus grande baie au monde après celle de Rio de Janeiro.
Elle s’étend sur 156 km., et elle possède aussi son "pain de sucre" appelé "Nosy Lonjo".

Le 17 décembre 1885, la signature d'un traité accorda à la France le droit d'occuper le territoire de Diego-Suarez et d'y faire "des installations à sa convenance".

Ce fut une ville très française pendant longtemps et aujourd'hui encore il y a la plus grosse communauté française qui n'a pas quitté l'île, par amour.

La ville a retrouvé son nom malgache d'Antsiranana (en malgache : le port) dans les années 1970 dans le cadre de la politique de malgachisation prônée sous la deuxième République.



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Nous atterrissons à 13h 30 à Diego-Suarez, pardon, appelée ANTSIRANANA aujourd'hui.
Le vol a été très court entre Nosy Be et Antsiranana, mais en taxi brousse, à cause de l’état des pistes, cela demande bien deux jours.

À l’aéroport, nous sommes accueillis par nos deux chauffeurs guides, qui travaillent pour Océane Aventures, bureau de Diego-Suarez. Gislain, le plus âgé, la trentaine, le "chef" et Akram, 28 ans. Tous deux des amours.



Diego-Suarez

Diego-Suarez est le troisième port de l'île après TAMATAVE et MAJUNGA.

Jadis comptoir musulman, plaque tournante du commerce des esclaves et du Khat.

Il existe deux thèses pouvant expliquer le nom de la ville : la découverte de la baie par les navigateurs DIEGO DIAS (le frère du célèbre Barlolomeu Dias) et FERNAN SOARES et qui lui donnèrent leurs deux noms associés, ou, la découverte de la baie en 1543 par l'explorateur portugais DIEGO SUAREZ.

Les pirates continuaient d'écumer les mers de l'océan indien.

En 1885 la France s'empare de la ville : une situation stratégique idéale pour l'installation de la marine française et ouvre la voie à la colonisation de la Grande-Terre. Avant qu'il ne devienne un maréchal célèbre de la première guerre mondiale, JOFFRE y sera en poste à la fin du 19 ème siècle. L'arsenal est construit, les casernes et les résidences des officiers fleurissent.

En 1942, les Forces françaises libres et la Royal Navy reprennent le contrôle de la ville passée à l'administration pétainiste, comme tout le reste de l'île.

C'est en 1972, avec l'arrivée de DIDIER RATSIRAKA, que la Légion étrangère quitte définitivement DIEGO SUAREZ.

L'indépendance de Madagascar est alors érigée en principe absolu.

Les bâtiments de l'époque coloniale se dégradent vite avec le temps. L'Arsenal a été reconverti en chantier naval et la ville s'est dotée d'une usine de conditionnement du thon.

Tout d’abord, nous allons déjeuner dans le centre de Diego, dans le quartier musulman.


Puis, l'après-midi, nous passons par la baie de Diego-Suarez, l’une des plus belles du monde avec Rio de Janeiro, elle a même en son centre... un pain de sucre.

C'est un îlot rocheux d'origine volcanique, situé dans la baie Andovobazaha (appelée aussi "baie des Français", la partie la plus méridionale de la baie de Diego-Suarez. Considéré comme un lieu sacré, des cérémonies traditionnelles nommées fijoroana y sont toujours pratiquées régulièrement.




Nous continuons la route en direction de notre l’hôtel car nous ne logerons pas dans la ville de Diego
mais à quelques 20 km de là... au bord de la mer, dans la Baie de Sakalava.




Il y a une mangrove à nos pieds, et quelques pêcheurs au filet, dans la mangrove.



Vers la terre, quelques baobab.



Là où nous nous trouvons, en fin de journée, coucher de soleil, la terre est rouge, rouge.
Elle s’embrase avec le soleil qui décline.









Mercredi 23 Avril 2003

On est au bord de la mer, à Ramena, et on prend la voiture en direction de Diego Suarez, pour monter en haut de la Montagne des Français .

La Montagne des Français est la nécropole des anciens colonisateurs.

Baptisée ainsi, en raison des combats qui opposèrent en 1942 les forces coloniales françaises aux Anglais.


Image d'Internet


La montée prend, dit-on, 45 mn, mais j’ai l’impression qu’on l’a faite en 30 mn tellement le rythme m’a paru rapide. Elle se fait le long d'un chemin de croix. Le chemin est en effet ponctué de croix, c’est un vrai "Chemin de Croix".

Nous sommes accompagnés de Akram et du petit guide qui nous a accompagnés toute la journée, et qui doit en avoir des kilomètres dans les jambes, depuis le matin! J’ai toujours été en admiration devant la force de marche qu’ont les Malgaches.

On arrive au premier palier (il y a une croix).

Là le choix se fait : soit on monte au deuxième palier, à travers une forêt dense, soit on s’arrête là. Le groupe se scinde. Bien sûr, moi, je reste. Surtout que la nuit est en train de tomber. On est parti tard pour éviter la canicule mais quand même trop tard.
Déjà de là où l’on se trouve le panorama est magnifique, sur la Baie de Diego-Suarez.




Nous attendons là la partie du groupe qui a continué.
Là où nous nous sommes arrêtés, devant la croix blanche, nous assistons à
un très beau coucher de soleil sur la Baie.


Mais une fois le soleil couché, nous commençons à nous inquiéter car les autres ne sont pas revenus. Il reste en général 30 mn de pénombre après le coucher de soleil, et avant qu’il fasse nuit noire. Nous aussi, nous craignions la descente que nous devrions ensuite faire... de nuit.

Enfin ils arrivent. En très bon état, mais certains nous disent que la fin de la montée n’a pas été facile.

Nous redescendons donc, par le même chemin qu’à l’aller. Je m’aide d’un bâton (ils avaient pris des bâtons pour leur servir de canne les autres), et ainsi je ne glisse pas, c’est très pratique en descente.

Et comme toujours, la descente se fait à toute vitesse.


De nouveau à Diego

Jeudi 24 Avril 2003

Nous avons séjourné deux nuits dans le gîte de la Baie de Sakalava. On part en direction de la Montagne d’Ambre mais en refaisant une halte à Diego Suarez (sans y dormir). On arrive à Diego vers 11 hres. Gislain et Akram récolte une bourse commune (20 000 FMG par personne) et ils vont eux-mêmes faire les emplettes pour emporter toute la nourriture et les boissons nécessaires à survivre pendant notre bivouac dans la Montagne d’Ambre à partir de ce soir.

Ils nous laissent en pleine ville, à un croisement de rues, au moment où il y a le marché.
Que de monde, que de voitures, et que de gadoue sur les chemins.






Mais je ne rentre pas dans le marché couvert, trop étouffant.
Déjà que les odeurs ne sont pas toujours très bonnes dans la rue.
On a quartier libre pour se promener au milieu des gens, de prendre des photos...


La ville n'est pas si étendue. Elle se divise en deux parties :

→ A partir de la place de l'indépendance et de la place Foch, l'ancien quartier colonial s'étend jusqu'au port, où l'on trouve les vieux bâtiments de l'époque française, le port lui-même, le quartier militaire, puis celui de la GLACIÈRE, résidentiel. Dans cette partie de la ville, les noms des rues sont évocateurs : place Joffre, rue Richelieu, rue Colbert, rue Villebois-Mareuil...

→ Au sud, le quartier de TANAMBAO, est le quartier populaire par excellence, où se trouve le marché couvert et les hôtels bon marché, et où les noms de rues sont typiquement malgaches.

Diego est une ville très islamisée: de nombreuses mosquées, de nombreuses femmes avec des voiles sur la tête
mais rappelant davantage les femmes de Djibouti ou de l’est de l’Ethiopie.

Il y a aussi des pousse-pousse, des charrettes à roue tirées à bras d’hommes par deux barres de bois.

Toutes les boutiques ont des enseignes écrites en Français.
Il y a des publicités aux noms marrants : Pub pour la bière THB (Three Horses Beer).
La grosse publicité que l’on voit sur tous les murs étant « Voulez-vous THB avec moi ».
Il y a aussi une pub pour la coloration des cheveux, et l’on vend des sacs de "tresse" pour les tresses africaines.


On a rendez-vous à la gargote MELROSE, dans l’une des deux grandes rues perpendiculaires.
Mais ce n’est pas là que l’on déjeunera.

A nouveau à Diego

Vendredi 25 Avril 2003

Après une nuit passée en bivouac dans la montagne d'Ambre, on quitte le camp pour Diego Suarez.
Cette fois-ci on va dormir dans un hôtel en ville.

À 13h 15 on arrive au RESTAURANT MORA-MORA.
Ah oui "mora-mora" c'est l’expression mythique de Madagascar : doucement, doucement). Au pays du "mora-mora", la philosophie est de toujours rester cool. Ici, savoir prendre le temps est vraiment une question de savoir-vivre.

Je prends un filet de poisson au poivre vert, et... Des frites, pour changer du riz ! et une bière.

Changer de l'argent

À 15h 30, on arrive dans le centre de Diego-Suarez.

Avant d’aller à l’hôtel on demande tous à changer de l’argent, car nous allons partir demain pour une semaine sans avoir de possibilité de change... jusqu’à Nosy-Be.

Nous passons devant plusieurs banques... fermées : il est trop tôt. Enfin, l’une est ouverte, mais le taux de change est encore plus bas que le change à l’aéroport d’Ivato.

Une partie du groupe reste là devant la banque, mais nos guides nous emmènent alors chez un Indien, dans sa maison. Les Indiens se sont spécialisés dans le change, car on changera toujours par la suite avec des Indiens. Là c’est dans sa maison même que nous allons, et nous sommes reçus autour de la table de la salle à manger par sa femme. La maison me paraît super confortable et moderne.

L'hôtel

Nous arrivons à notre hôtel, le "PARADIS DU NORD"
(avec un nom pareil!).

Il donne sur la grande place du marché, qui est bien animée.

Hôtel Restaurant « LE PARADIS DU NORD »
Eric LEONG-NANE
Avenue Villeret Joyeuse
ANTSIRANANA 201
Tel: 82 229 01
Tel / Fax: 82 214 05


Le patron est un Chinois. La réception se situe au premier étage. Sibylle fait partie du groupe qui n’est pas encore arrivé. Le patron distribue les chambres, et se rend compte qu’il y a eu une mauvaise compréhension avec l’agence et qu’il manque une chambre twin. Comme je suis la seule fille seule pour l’instant, les autres sont les couples, et ils ont des chambres climatisées, mais sans fenêtre. Il me donne la chambre avec un grand lit, j’explique que la personne avec qui je partage la chambre n‘est pas arrivée et que je ne sais pas si cela va pouvoir convenir. Du coup il revient me chercher et me demande de changer de chambre, et... nous récupérons la plus belle chambre de l’hôtel.

Non seulement elle est climatisée, mais super spacieuse, et que cela semble bon après deux nuits passées à la Baie de Sakalava où il n’y avait rien pour poser les affaires, et une nuit passée à quatre pattes sous tente. Il y a une salle de bain complète (fermée par un rideau) et une énorme terrasse qui donne sur le marché, "mais le soir tout se termine, la nuit c’est très calme"... me dit-il.

Bon, si on se lève tôt comme je lui dis qu’on a pris l’habitude, on se réveillera en même temps que les gens arriveront pour s’installer au marché.


Il y a une corde à linge sur la terrasse ce qui nous permettra, enfin, de faire sécher le linge. Même la nuit a été chaude.
Et vive la clim à l’intérieur, le seul hôtel où l’on aura la clim.

Sibylle se rend compte qu’elle a une traînée de sang sur la jambe : une sangsue lui a sucé le sang sûrement ce matin dans la marche dans la Montagne d’Ambre, et elle ne s’en est pas rendu compte. La sangsue a disparu, quelle chance, mais il reste la traînée de sang coagulé.

Re-balade dans la ville

On a l’après-midi, ou plutôt le reste de l’après-midi de libre pour se promener dans Diego.

N’ayant pas beaucoup de sens d’orientation, et je dois dire qu’entre Tananarive ou Diego-Suarez, je n’ai jamais compris quelque chose à la disposition de ces villes.

Je n'avais même pas un plan de ce genre...

Alors je repère coin de rue après coin de rue.


Vous pouvez agrandir la carte



Je souhaite trouver un Internet Café, ou "Cyber” Café comme on dit ici. On m’a dit que je trouverai cela sur l’avenue Colbert.
Je vais tout droit puis tourne à droite et j’arrive sur un grand rond-point.

Je trouve que j’ai déjà beaucoup marché. Et c’est la fin d’après-midi, la nuit va tomber d’ici peu. Les gens dans la rue, soit ne me comprennent pas, soit m’indiquent très vaguement. Je rentre dans une agence de voyage où j’y rencontre... des vazaha. Ils m’expliquent que je dois en effet continuer tout droit et qu’ensuite je tomberai sur l’avenue Colbert.

Il est 17h 30, je préfère rebrousser chemin, car de nuit, je vais avoir du mal à m’y reconnaître.

Dîner

Le soir, Gislain nous emmène dans un restaurant "pour vazaha" tenu par un "vazaha". Akram est en train de résoudre des trucs pour les voitures.

RESTAURANT TSARABÉ
(ce qui veut dire "C’est Bon")
Sur l’avenue Colbert (ça y est j’y suis !)

C’est un Marseillais de la cinquantaine qui en est le patron. Il aime bien discuter avec les clients. Il nous installe toute une série de tables côte à côte sur le trottoir. Il nous raconte qu’il est d’abord venu à Madagascar comme touriste, est revenu comme touriste. Il tenait déjà un restau à Marseille. Il a fini par décider de vendre son restau et c’est lui qui a fait construire l’hôtel de la Baie de Sakalava où nous avons séjourné. Il l’a vendu à Greg, le patron actuel, et notre marseillais a monté ce restau sur l’avenue Colbert. Très bon, et pas cher.

Soirée en boîte

Ensuite, Gislain nous propose d’aller... en boîte, en discothèque. C’est vendredi soir. Eux, sont dans leur ville, et ils vont en partir avec nous pour plus d’une semaine. Le groupe se scinde : ceux qui rentrent à l’hôtel, et ceux qui vont en boîte.

Bien que j’irais bien dormir, je décide de suivre ceux qui vont en boîte, car j’ai envie de savoir quel est le genre de musique à la mode à Madagascar. Diego est la ville adéquate pour aller en boîte, et en plus un vendredi soir, on va pouvoir connaître la vraie vie des Malgaches.

Elle s'appelle "LE NOUVEL HÔTEL".

Quand on arrive il n’y a presque personne, il est 23 h 30. on a de la place pour s’asseoir. Mais tout de suite la boîte s’est remplie d’un coup, et l’ambiance bat son plein.

Comme dab, il n’y a que des filles, très habillées, très pomponnées, qui dansent sur la piste.

Les vazahas se trouvent installés... au bar. C’est le rendez-vous des expats et de la drague.

Je suis la première à ma lancer sur la piste mais les autres ont vite suivi, les gars y compris. Gérard, tout habillé de blanc, fait des ravages. Et comme d’habitude, c’est quand il faudrait être habillée que je ne le suis pas. Mais Gérard il est toujours tiré à quatre épingles, même en pleine forêt.

Il y a beaucoup de bruit, la musique est très forte, on n’arrive pas à se parler, on hurle. "Tu n’es pas là pour parler" me dit Sibylle, t’es là pour draguer !".

Surprise : j'entends la musique du Tchan, celle sur laquelle j’ai tant dansé au Carnaval de Bahia "segura tchan..." Et je ne me rappelle même plus des gestes de la chorégraphie. Et ensuite ce sera la musique "Ilé Ayé – Iemanja". Comment la musique brésilienne peut-elle être arrivée jusque-là à Madagascar ! Déjà qu’ils se sont approprié la caipirinha ! 

À part ces morceaux "brésiliens" la musique n’a rien à voir avec ce que je connaissais de la musique malgache en France, bien plus traditionnelle. Là, c'est du disco malgache, oui, chanté en malgache, un peu techno, de la musique pour danser.

Tout à coup, une fille très blonde s’approche vers nous et me demande si je suis "Jocelyne"!
C’est Odile, la fille avec qui je correspondais sur le Forum du Routard par internet, et avec qui j’avais échangé mes dates et mes lieux de séjour. Elle m’avait déjà repérée quand on était au restaurant avec le groupe, comme je lui avais écrit que j’étais blonde aux cheveux longs et que je voyageais avec un groupe Nouvelles Frontières. Elle, revient à Madagascar pour la deuxième fois, cette fois-ci avec son ami Thierry. On fait le point sur nos prochaines étapes, mais eux, ne restent pas longtemps dans la boîte.

Je vois le temps passer, minuit, et je pense à mon lever matinal et ma nuit prochaine à dormir en camping. J’aimerais bien aller me coucher, mais les autres non. Alors je me décide de partir seule. Je les préviens que s’ils ne me voient pas revenir, c’est que j’aurais trouvé un taxi.

Retour à l'hôtel seule

À l’entrée de la boîte, je demande aux portiers comment je peux trouver un taxi et combien ça coûte. Il faut préciser qu’ici le prix du taxi est fixe et pas à la longueur de la course, et se paye à la personne, de ce fait il peut prendre d’autres personnes sur le chemin. Un taxi collectif en quelque sorte. De jour ça coûte 2000 FMG (2FF) et de nuit... 2500 FMG !

Il y a une énorme file, même double-file devant l’entrée de la boîte, il n’y a que le choix. On m’indique le premier. Je demande qu’il me conduise à l’Hôtel Paradis du Nord. Le chauffeur a l’air éméché, il n’arrête pas de me répéter "massage, massage ?". Je prends mon ton sévère et lui dis de me ramener le plus vite possible car je suis fatiguée. Sans embûches j’arrive à l‘hôtel, à minuit et demi, à part que sur le chemin, il s’est arrêté sur la route pour prendre une autre femme, malgache.

Dès que je descends, le portier de l’hôtel vient vers moi, et me dit "vous êtes la chambre n° X ). Il savait exactement quelles étaient nos chambres. J’avais gardé la clé, ou plutôt les deux clés car il y en avait une en plus pour ouvrir la porte de la rue, ce que j’appréhendais un peu, car dans le noir, moi et les serrures ce n’est pas mon fort.

Ouf, il m’ouvre tout grand la porte d’entrée principale de l‘hôtel et me souhaite une bonne nuit. Une douche, malgré ma fatigue, car qu’est-ce qu’on a transpiré à danser dans cette boîte. Je suis couchée à 1h 00. Sibylle rentrera une demi-heure plus tard.


Samedi 26 Avril 2003

Réveillée vers 6 hres. Petit-déjeuner à 7h 30. Certains vont au marché qui est devant l’hôtel, assez grand d’ailleurs.
Moi je veux absolument risquer à nouveau de trouver un Cyber Café pour donner des nouvelles au pays, je n’ai donné aucun signe de vie depuis mon arrivée à Madagascar, par absence d’Internet.

Je prends un taxi (2000 FMG) et je demande au chauffeur de me conduire rue Colbert en face d’un Internet. Eh bien, ce n’est pas si proche ! C’est parfait, il me dépose juste en face du point Internet de la rue Colbert, où l’on peut aussi téléphoner à l’étranger, ou faire des photocopies et acheter des cartes postales (chères). Le prix de l’Internet est 10 000 FMG la minute (1FF) Correct. Mais la connexion est hyper lente. C’est du téléphonique, je pense que ce n’est même pas du 56 Kbits, loin de là. Alors je patiente... J’arrive à passer mon mail collectif en 13 minutes. Un mail en 13 mn, mais ça a marché, il est parti, pour 13 000 FMG c’est-à-dire 13 FF pour envoyer un seul mail, correct.

J’en profite pour déambuler un peu dans la rue Colbert, la rue des boutiques... de luxe, bof, pas vraiment. Dans une boutique j’aperçois Gislain. Comme la ville est petite... Je rentre le saluer. Il me dit qu'il faut que je rejoigne les autres, que je vais arriver en retard, que l’on est bien loin du lieu de rendez-vous... Et, qu’il va me raccompagner avec la voiture.

Il est accompagné de l’une de ses soeurs, qu’il me présente. En fait j’arrive des heures avant le rendez-vous prévu. Tout le monde s’est mal compris, et je crois surtout que Gislain a voulu, par responsabilité, ne pas me laisser toute seule dans la ville.

Du coup j’attends avec les autres que tout le monde se réunisse. Par hasard Odile et Thierry que j’avais rencontrés la veille dans la discothèque, passent devant la gargote où nous sommes. Vraiment la ville est petite, ou plutôt les vazahas se trouvent toujours dans le mêmes endroits. On fait le point sur mon contact à Nosy-Be, eux vont s'y rendre en taxi-brousse dans quelques jours.

Nos guides ont fait les courses pour trois jours de bivouac, et on part, il est 11h 15. Sur la route, pour la deuxième fois on est arrêté par la police : vérification des passeports, tous. Et ils s’amusent à prendre du temps.

Nous prenons la route de l’Ankarana. La route est asphaltée, très bonne pendant pas mal de kilomètres. C’est que c’est la route qui va à Tananarive (3 jours de route en voiture pur rejoindre Tana).

Nous déjeunons à l'Hôtel du Lac à ANIFRAN

Nous reprenons la route. Quelle surprise d’entendre une musique de Gilberto Gil parmi les K7 de Gislain.

DIAPORAMA

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