Vendredi 7 janvier 2011 - 2 ème jour
Je n'ai pas entendu d'appel à la prière ce matin, mais j'ai entendu le concert des coqs, et ça m'a réveillée à 6 hres. Il faisait encore nuit. Je me suis rendormie jusqu'à 9 hres, un record. Le petit déjeuner ça a été un café et un "sticky rice coconut" entouré d'une feuille de banane. C'est bon, mais léger.
Aujourd'hui c'est Vendredi, jour saint chez les musulmans, et ici tout fermé. On est en Thailande, le sud de la Thaïlande est très musulman, vous ne l'imagineriez pas ça, non ?
On a décidé de rester une nuit de plus dans cet hôtel, afin de connaître un petit peu l'environnement. Je dis "un petit peu" parce que, ne pouvant ni les uns ni les autres prendre de motobike, on se retrouve très très coincé ici.
On est au milieu des habitations, pas de restaus locaux, on reste juste au resort pour manger.
Le temps n'est pas terrible du tout. Je suis sure qu'il va pleuvoir aujourd'hui.
On a décidé d'aller à la plage la plus proche, celle du ELIXIR RESORT un resort de luxe.
Il faut continuer le chemin vers la droite, et traverser le resort pour accéder à la plage, très belle. Mais les plages sont publiques en Thailande ! Alors zut, on traverse le resort !
A la réception de l'hôtel, ils nous ont dit que le prix d'un bungalow était de 3500 bahts. Il est vrai que certains bungalows ont une piscine privée devant leur fenêtre et vue sur la mer. Et il y a aussi une grande piscine pour tous les autres qui ne l'ont pas devant leur chambre.
Je m'installe en bout de plage. Baignade et repos sur le sable.
Il n'y a pas beaucoup de gens sur la plage, une famille d'Italiens avec deux enfants, et un autre couple plus loin, âgé.
Je me suis bien baignée, la mer était peu profonde, mais juste assez pour nager un peu, et un vrai lac.
Et voila que la pluie tombe. On s'abrite. Je fais connaissance du jeune (pas un Thaï) qui garde la case de plongée, et qui a les yeux rivés sur son Macbook. C'est sûr, pas beaucoup de travail, mais il y a un centre de plongée ici dans ce resort.
Je crève la dalle, je quitte la plage.
J'espère trouver un truc local pour manger dans la rue. Mais même la petite mini épicerie est fermée.
Il est 14h 30.
En passant devant mon hôtel, le patron, Tê, me voit et me propose de m'emmener en moto. Je saute sur cette occasion, cela me fera marcher qu'au retour. Et surtout le ciel est de plus en plus couvert.
Je constate, par moi même, que le chemin est très difficile pour rouler en moto.
Il me dépose au coin. Il veut aller au supermarché pour acheter des trucs, pour... nous, sans doute... !
Je vais voir ce qu'il y a au petit supermarché, là, et rien de rien, à part des gâteaux et des chips.
Le patron repasse et me propose de me ramener. D'autant plus qu'il se met à pleuvoir.
Donc je rentre a mon bungalow, sous la pluie, à moto, et je reste là, à travailler devant l'ordinateur.
Ensuite la pluie s'est arrêtée, il y a eu pas mal de circulation sur la route, tout le monde est à moto ou en triporteur.
Mais quel temps de chien aujourd hui !
A 18 hres, on crève la dalle. Il y a un restaurant qui est bien, mais il est à 200 m après la Mairie... Seulement on n'est pas proche !
On décide de partir à 18 hres avant que la nuit tombe. On demande à Tê, le patron, de nous appeler un samlo (c'est le nom des triporteurs)... Ce qu' il fait. Mais quand le samlo arrive, il nous demande 150 bahts. La fourchette de prix normale, c'est de 50 à 100 bahts. On refuse. On essaye de faire baisser le prix, le chauffeur refuse, et nous, nous refusons.
Et nous partons à pied sur le chemin, en espérant trouver un autre transport (ça ne court pas les rues, enfin, les routes, c'est bien pire qu'à Yao Noi, ici rien de rien si on n'a pas une moto).
Arrivés à mi-chemin, passe un triporteur. Mais c'est un privé, un perso pas un samlo. On l'arrête et on lui demande notre lieu de destination, tant bien que mal. Le gars ne parle que le thaï... C'est simplement un villageois qui revient chez lui avec son triporteur et ses courses. En l'occurrence, je saurai par la suite qu'il est pêcheur et qu'il revenait d'acheter un bidon d'essence pour son bateau.
On se trouve devant une échoppe. Tout le monde sort, et discute... en thaï. Personne ne compend. Domi essaye de lui demander s'il peut nous emmener. Mais personne ne comprend. On téléphone à Luiz, qui, lui, parle le thaï, pas mal, et on le passe par le téléphone aux autres Thaïs. Mais personne ne comprend Luiz. Luiz, si j'ai compris, a ensuite passé le téléphone à d'autres Thaïs qui étaient à côté de lui.
Au final, les gens comprennent qu'on veut aller à la Mairie, à un restaurant qui se trouve à côté de la mairie.
Ce n'est que des éclatements de rires. Et le gars au triporteur nous dit de monter, il nous emmène !
Le trajet a duré bien plus que les 10 mn annoncées par Luiz, et la route n'était pas éclairée. Christian est assis derrière sur la moto, et nous les femmes, dans le panier à salade. Il fait frisquet quand ça roule, la nuit.
On est devant la mairie ! On doit continuer tout droit la route et l'on voit un vrai restaurant local, il a l'air sympa. On donne 100 bahts à notre chauffeur improvisé et on lui propose de lui offrir à dîner car lui, s'est proposé de nous attendre, et de nous ramener.
Franchement une telle gentillesse ! Il a changé tous ses plans de soirée, pour nous dépanner, alors qu'il devait simplement rentrer chez lui.
Là encore la famille du restau ne parle pas anglais mais heureusement les filles se débrouillent. Le menu, est assez difficile à comprendre. C'est transcrit en anglais avec beaucoup d'inexactitudes. Je vois écrit "basil leaves", enfin, pas écrit "leaves", juste "basil" mais j'interprète. Je commande alors "chicken basil leaves ?" et... ça passe. et "one portion "khao phrao", steam rice... ça passe. Du coup les deux autres commandent la même chose, mais avec des shrimps (mieux vaut dire "shimp"). Je bois deux verres de lemon juice, (il n'y a pas de bière, ne l'oubliez pas) du pressé avec du sucre et de la glace. Le tout pour 90 bahts.
Quand je pense qu'à Yao Noi rien que le fried rice coûtait 90 bahts ! et que ici même chez Tê à l'hôtel, le fried rice n'est qu'à 60 bahts.
On a voulu payer le repas de notre ami chauffeur, mais la famille nous a fait signe que non. Peut-être lui ont-ils offert le repas pour avoir amené des touristes ?
Le restau s'était bien rempli. Des hommes thaï en solos.
L'un est venu en sarong, et petit chapeau blanc musulman, accompagné de son fils pour juste acheter du "take away", un plat à emporter à sa maison.
Ensuite, notre triporteur nous a ramenés. Sur le chemin, la famille de l'échoppe où l'on s'était arrêté nous a vu passer, et nous a fait des grands signes en riant.
Il est 20 hres passées quand nous rentrons. On est tous en train de rire aux éclats.
Le patron, de l'hôtel, Tê, sort. Notre chauffeur du triporteur lui parle, on ne sait de quoi.
En tout cas, Tê, nous demande "you leave to-morrow ?" On repond "Yes" ! Et j'ai vu son visage souriant virer au grave.
Nous étions les seuls clients de son hôtel !