RETOUR

MES RENCONTRES EN IRAN

Je disais souvent que j'en avais marre d'aller en Thaïlande parce que je me retrouvais très seule. Je n'y faisais pas de rencontres, parce qu'il y avait beaucoup de couples, trop de familles accompagnés de jeunes enfants, ou trop de jeunes. Quant aux Thais, alors là, pas du tout de connaissances. A part les rencontres touristiques, agents de voyages, managers ou gestionnaires de guesthouses, je n'ai jamais eu de rencontres marquantes (à part en Malaisie).

Mais en Iran, quel bouleversement. On ne peut pas ne pas être abordé par les Iraniens. Femmes ou hommes. On est invité sans cesse, à dîner et même à dormir. Ils se libèrent pour nous accompagner lorsque l'on cherche quelque chose, (même s'ils doivent aller travailler...). Ils ont passé des journées entières, rien que pour nous accompagner et... pouvoir parler l'anglais.

Alors au cours de ce voyage, voilà quelles ont été mes rencontres, sans parler des Occidentaux, voyageurs eux aussi, couples, filles seules, gars seuls ou entre copains, que j'ai rencontrés. Pas mal de Français, une Autrichienne, une Allemande, une Brésilienne et... deux Portugais ! Il y a aussi des Espagnols, des Chinois, en groupes organisés très souvent de même que beaucoup de groupes de Français seniors, les groupes, c'est dans le sud, dans les villes les plus fréquentées. Mais bon, avec les groupes on n'a pas vraiment de contacts.

Les voyageurs de l'Iran, ne sont pas des gens qui cherchent la plage, la belle vie, les bons restaurants, mais la découverte d'une culture très différente de la nôtre tout simplement. L'ambiance des rencontres est bien autre qu'en Asie du sud-est.

VIDÉO



À TÉHÉRAN

Haidar

Dès le premier jour à Téhéran, on se dirige vers le Golestan palace. On tombe sur Haidar.

Il nous aborde : "D'où êtes vous ? etc etc".

Après queques mots échangés en anglais, on se quitte.

Mais le lendemain matin, en nous rendant à nouveau direction Place Khomeini,
on tombe à nouveau sur Haidar.

On se retrouvera à notre retour à Téhéran en fin de voyage.


Mopti

On est au Golestan Palace, et on fait connaissance de Mopti, une Iranienne qui acompagne une Française et sa fille.

Elles nous donnent rendez vous en fin d'après-midi dans un jardin, où elles ont l'intention d'aller, le Nagorestan Park.

Mojdeh

On l'a cherché ce parc, le Nagorestan !!! Personne ne le connaissait parmi les Iraniens que nous abordions.

Et puis on est tombé sur Mojdeh, qui ne connaissait pas non plus, mais qui a décidé de se renseigner et de nous y accompagner. Et on a fini par trouver.

Pour Mojdeh et ses deux copines, c'était une première aussi. Bien qu'elle soit originaire de Téhéran, Mojdeh a déménagé pour une ville du bord de la mer Caspienne, Ramsar.

Ramsar ? nous n'en avions jamais entendu parler... Mojdeh y a une boutique de mode et vient tous les mois s'approvisionner à Téhéran. "Venez à Ramsar" nous a-t-elle dit !...

Nous avons passé la fin d'après midi toutes ensemble autour d'une table, car nous avons retrouvé notre groupe du Golestan. C'était très sympa. Nous avons découvert des jus de fruits insolites comme le chà de safran, et un plat inconnu, que j'ai beaucoup aimé, et au nom très marrant, le koukou. C'est une omelette aux herbes. Pour moi, végétarienne, c'est parfait.

Voir la vidéo en haut de la pages.

Haidar, Mustafa, Reza

Le lendemain matin, en nous rendant à nouveau direction Place Khomeini, on tombe "à nouveau" sur Haidar. On cherche à changer nos euros, et moi je cherche à acheter du café, du type Nescafé, parce qu'ici je me suis rendue compte qu'au petit déjeuner s'il y avait du café c'était du 3+1 (avec du lait et du sucre, tout ça déjà mélangé en poudre). Haidar abandonne ses plans personnels et nous dit qu'il va nous accompagner jusqu'au bazar.

Et puis il nous dit qu'il a un ami qui est prof de Français et qu'il va l'appeler.

Echange téléphonique... l'ami se nomme Mustafa. Il parle le français aussi bien que moi, (il a vécu en France) avec une légère pointe d'accent. Il nous propose de nous téléphoner à 15 hres pour nous retrouver quelque part. Nous nous retrouvons à une station de métro. Haidar nous rejoint. Mustafa nous emmène voir le grand pont moderne qui se trouve au nord de la ville. Un autre ami de Mustafa, Reza, professeur d'anglais, nous rejoint également.




À KASHAN

On part de Téhéran avec deux jeunes Suisses allemands, Rouven et son copain, qui sont à l'hôtel et partent aussi à Kashan, et au même hôtel que nous, puisque eux non plus n'ont pas trouvé de chambre ailleurs.

L'hôtel est en dehors de la ville, au milieu d'une route en travaux, avec des marteaux piqueurs, des grosses pelleteuses qui creusent la terre.


Les deux gars, ils ont vite eu fait de se trouver un autre hôtel, même s'ils avaient payé comme nous les deux nuits.
Nous, on reste et le plafond de la chambre s'écroue sur les lits le lendemain matin...

Morteza

On a pris un taxi en arrivant à la gare routière de Kashan (enfin, sur la route). Il s'appelle Morteza, et deviendra un grand ami. Il nous conduira en excursion autour de Kashan et c'est là que l'on lui apprendra à dire...

Parce que sur la route, il n'y avait pas de réseau mobile.

Pedro et Jorge

Devant la porte d'entrée du hammam Soltan Amir Ahmad j'entends parler portugais.
Je m'invite... en portugais...

Ils sont deux voyageurs qui viennent de Lisbonne, Pedro et Jorge.

On décide de se retrouver (après notre visite) au restaurant de la maison Abbasi que nous avions trouvé si beau qu'on avait envie d'y dîner.

Le soir, au restaurant, la décision est prise de faire l'excursion le lendemain ensemble, et de continuer le voyage ensemble,


On est resté ensemble jusqu'à Yazd, car leur voyage en Iran n'étant au total que de 17 jours, ils sont remontés de Yazd à Téhéran pour rentrer dans la foulée au Portugal.


À ESFAHAN

Meriam

Dans le hall de l'hôtel nous rencontrons Meriam, une Iranienne qui est la guide accompagnatrice d'un petit groupe de quatre Chinois. Mais ceux-ci sont fatigués et préfèrent rester à l'hôtel se reposer. Meriam nous propose de nous accompagner dans la ville.

Nous avons faim, très faim... Meriam nous conduit vers un restaurant, traditionnel, magnifique, que nous n'aurions jamais trouvé.



Nous avons retrouvé le soir Morteza, notre chauffeur de taxi de Kashan, accompagné de son ami, Majid, un autre chauffeur de taxi.


Dans le quartier arménien, où nous visitions les églises orthodoxes, dans une petite rue, un monsieur nous a abordés et nous a demandé si nous voulions voir une église. Bien sûr que nous voulions ! Il est allé chercher une clé, et il nous a ouvert la porte de l'église dont il était... le gardien ! Et il nous fait pénétrer dans "son" église. Un petit bijou. Il a essayé de tout nous expliquer.

Et puis il nous a présenté sa femme, que l'on dérangeait quelque peu car elle était en train de poser sa coloration sur ses cheveux. Elle est apparue sans foulard avec un bonnet de douche sur les cheveux... Malgré cela, elle nous a apporté des jus de fruit à boire. Elle a remis son foulard pour la photo avec nous...




Mehdi, qui tient la réception de l'hôtel Nash el Jahan en plus de sa gentillesse, a été d'une grande aide.

Bien qu'il ait terminé ses heures de service, il est resté à attendre mes compagnons qui étaient en retard avec moi.

Il était très inquiet car il nous avait fait les réservations de sièges par téléphone, et les résas étaient valables jusqu'à 23 h 45, 1/2 d'heure avant l'heure de départ du bus.

Il a téléphoné à la gare routière en demandant que nos réservations de bus de nuit prises par téléphone soient valables jusqu'à 1/4 avant heure avant l'heure de départ du bus.

Il nous a mis dans un bus de ville parce que plus rapide que le taxi selon lui, il nous a accompagnés, il est resté avec nous jusqu'à ce que nous soyons à bord du bus pour Shiraz. Un grand merci Mehdi !

À MARVDASHT

Soheila

Nous venons d'arriver à Shiraz. Nous avons téléphoné à Soheila, une Iranienne dont nous avions eu les coordonnées par un couple de voyageurs français rencontré à Kashan.

Elle nous dit de venir chez elle.

Elle habite à Marvdasht. C'est loin de Shiraz, 60 km, mais le village étant le village le plus proche de Persepolis c'est bien pratique.

Nous avons pris un taxi à partir de la gare routière de Shiraz.

Nous avons passé trois jours à Shiraz.
Les deux premières nuits nous avons été hébergés chez Soheila.
Nous avons pu ainsi partager la vie d"une iranienne de 35 ans, célibataire, échanger, dîner ensemble.

À SHIRAZ

Un super moment passé avec ces Iraniennes rencontrées à l'Eram Garden.

Elles étaient en groupe, elles travaillent dans un hôpital nous ont-elles dit. Elles avaient dans les mains des roses blanches et un énorme gâteau genre gâteau d'anniversaire

Et elles nous ont offert des roses blanches et des parts de leur gâteau.

À YAZD

Nous avons eu plusieurs chauffeurs de taxis très sympa.

D'abord Amin, qui à notre arrivée à la gare routière nous a attendu, nous a ccompagnés jusqu'aux guichets des compagnies pour que nous puissions nous renseigner sur... nos départ... et nous a conduit à l'hôtel.



C'est Amin qui nous a donné les coordonnées d'Ali qui lui, nous a fait faire l'excursion de la journée, Kharanaq - Chak Chak - Narin Qaleh - Meybod.

C'est grâce à lui que nous avons pu "danser sur la route !!!!"
(Voir la vidéo en haut de la page)



Il y a eu aussi ces gens qui nous ont fait partager leur pastèque.


À KERMAN

Jorge et Pedro nous ont quittées à Yazd pour rentrer au Portugal. Nous sommes arrivées à Kerman tard dans l'après midi, nous avons juste le temps d'aller faire un tour en ville. Nous avons la surprise de voir de nombreuses boutiques de mode, et autres. Tout est ouvert, pourtant on est vendredi.

Nous faisons du lèche vitrine, la mode est tout à fait sympa ici. Je me laisse tenter par... un beau foulard jaune ! Après tout, c'est l'attribut principal d'une femme ici... 270 000 rials, 7 euros, le prix qu'on peut trouver en France. Mais ça a l'air d'être une boutique "chic" !). Et on sympathise avec les vendeuses... photos, photos...

On fait quelques autres boutiques, dont un shopping center.

Une jeune femme nous aborde en anglais et nous demande ce que l'on fait dans une boutique de vêtements d'aussi mauvaise qualité alors que nous, en occident... on a la mode !!!!

Et elle commence à se raconter. Elle a son frère qui vit en Amérique. Elle rêve de le rejoindre et de quitter l'Iran mais... Elle a 35 ans. Elle n'est pas mariée, elle vit chez ses parents. Elle nous explique qu'une fille ne peut accéder à son indépendance par rapport à sa famille qu'en se mariant. Et elle, ne veut ps se marier.

C'était comme cela en France, mais... en 1830 !

Elle nous explique que le divorce est bien autorisé en Iran, mais pour une femme, le partage n'est pas égal en cas de divorce, c'est l'homme qui reçoit tous les biens, et la femme se retrouve sans argent. Alors !!!

Elle est d'une tristesse incroyable. Et pourtant elle nous dit qu'elle a des diplômes, qu'elle est professeur d'anglais, mais...

Elle nous propose de nous revoir, pas demain (on va dans les kaluts..) mais après demain peut être... Nous n'aurons pas le temps nécessaire pour la contacter à nouveau, on court !

Au restaurant de l'hotel on sympathise avec un couple australo-neozelandais. Ah oui, j'ai oublié de les mentionner dans ma liste des nationalités présentes en Iran.

Erika

Nous faisons connaissance d'Erika avec qui nous allons partager le taxi (45 €).

C'est une jeune Autrichienne, elle parle l'anglais, est mariée mais son mari ne pouvant pas voyager, elle voyage seule, sur plusieurs mois, sur plusieurs pays, elle revient de l'Inde et du Nepal.

Nous avons partagé toute la journée avec elle.

Mohammad

Notre chauffeur de taxi, Mohammad, est sympathique.

Il gardait pour nous dans son coffre de voiture, du thé dans une thermo, des biscuits, et de la pastèque pour nous sauver de la soif quand nous étions dans les kaluts.

À MAHAN

A Mahan se trouve un site historique, qui contient le mausolée de Shah Nematollah Vali. Ce monsieur (avec le gros ventre) a tenu à nous expliquer le lieu et à nous guider. Il nous a accompagnées tout du long de notre visite.

Ensuite, il a tenu à nous offrir cette friandise iranienne (que j'aime bien, c'est vrai)... le Faludeh ou Paloudeh, une crème glacée faite d'amidon de riz, qui prend la forme de nouilles (vermicelle de riz). Elle est aromatisée avec des "Sharbat" (eau sucrée aomatisée), qui peuvent être de différentes saveurs, jus de citron et parfois eau de rose.



DANS LE TRAIN DE NUIT

On apris le train de de Kerman à Téhéran. On pensait avoir acheté des couchettes en première classe... Et on découvre que l'on est dans un compartiment de six personnes.

Nous sommes les premières à y entrer. Puis arrive un couple âgé, avec leur fils (adulte) qui les aide à mettre leurs énormes valises et sacs tout en haut sur l'étagère. On pense... on va être serrés... A voir notre étonnement, la femme nous dit "C'est mon époux". Puis "C'est mon fils". Nous pensions que le fils était là uniquement pour les aider à mettre leurs bagages, mais non, il faisait partie du voyage. On est déjà cinq.

Puis arrive un homme. Oui, encore un homme.

Nous sommes dans un compartiment "mixte", trois hommes + trois femmes, qui ne se connaissent pas à part la famille. Nous, nous croyions que c'était obligatoire en Iran, les femmes de n'être qu'avec les femmes....

Alors, on saura, par la suite que justement ce jour-là, il n'y avait pas de wagon 1ère classe dans ce train, et que nous sommes dans un wagon 2 ème classe (d'où les 6 banquettes, en 1ère il n'y en a que 4). Et que, pour voyager dans un compartiment réservé aux femmes, il faut.. le demander expressément à la réservation ! Comme si la fille de l'agence ne se serait pas douté...


On fait connaissance

La famille.... ils vivent à Téhéran.



+ Amin, il est de Kerman.

Il a une petite entreprise, et vend des carrelages peints avec des motifs artistiques. Il doit rencontrer un client à Téhéran, et il n'y avait pas de place dans l'avion. il a pris le train de nuit...

Il me montre plein de photos de sa femme sur son téléphone.


Au wagon restaurant, on y va en compagnie d'Amin. La famille, elle, avait apporté son piquenique pour le voyage.
On réalisera au moment de quitter le restaurant que Amin a payé pour nous deux le dîner...

Installation pour la nuit. Six couchettes, c'est bien serré. L'organisation : en bas le couple âgé, au milieu nous deux les filles, en haut les deux gars plus jeunes. Une fois installée, il ne faut plus bouger. Somnifère, j'ai très bien dormi.

Il est 6 hres, un mec passe en clamant je ne sais pas quoi. Tout le monde se réveille. On doit retirer tout le linge de lit et tout remettre dans les sacs. Et replier les banquettes. Pas de café, thé etc... rien de rien.

Il est 7 hres quand on sort du train à la gare de Téhéran.

Arrivée à la gare de Téhéran

On est triste de se quitter.... le voyage en train a été l'un des meilleurs moments de ce voyage.


À RAMSAR

Mojdeh

On va à Ramsar pour une seule raison : rendre visite à Mojdeh qu'on a connue le premier jour à Téhéran. Elle habite à Ramsar et nous a dit de venir. C'est une station balnéaire le long de la mer Caspienne. Nous avons décidé d'y aller.

Mojdeh est occupée toute la journée à travailler dans sa boutique de mode dans le plus grand Shopping Center de la ville. Mais elle se libère sans cesse pour venir nous chercher en taxi (car elle ne peut plus conduire à cause d'un mal de dos) ou alors elle nous envoie des taxis.

Elle ne nous laissera jamais payer les taxis. Et il faut dire qu'on n'a fait que cela, circuler en taxi ici...


Mojdeh avait chez elle au même moment sa belle famille en visite. Elle nous a donc réservé un hôtel, superbe, dans nos prix, avec vue sur la mer. (Oui mais il ne fait pas très très beau...). Elle nous a même apporté un plat iranien pour que nous puissions déjeuner, vu que, nous sommes arriver.... en plein après-midi...

Elle nous a inviter à dîner pour nous présenter son mari, sa petite fille, sa belle famille. Elle nous prévient : sa belle famille est très respectueuse de la religion, et il nous faudra garder le foulard dès qu'ils seront là...

NB : j'avais acheté un "chignon" pour la circonstance.... du coup j'ai un foulard en pointe !

Mojdeh s'est mise en quatre pour nous. On a été à terre par autant de gentillesse.
Quand je lis que l'Iran est "the country of kindness"... on ne peut dire que cela.
Je suis encore un peu en relation avec Mojdeh via nos réseaux sociaux.

À MASULEH

Oh le trajet de Ramsar à Masuleh a été assez compliqué. Il fallait s'arrêter à Rasht et changer de transport. Rasht est une grande ville, les stations de taxis collectifs sont à chaque extrémité de la ville selon la destination où l'on va. Quand on est arrivé à la bonne station de taxis, les chauffeurs ont été plus que désagréables et ont voulu nous faire payer le prix fort.

Est arrivé... "Rambo" ! C'est moi qui l'ai surnommé ainsi, car il était le sosie de Sylvester Stallone. Un Iranien barraqué je ne vous dis pas. Je n'ai jamais su son nom. Il nous a pris "en mains" ! Il allait à Fuman. Il nous a expliqué que pour aller à Masuleh il fallait aller d'abord à Fuman. Et il a, lui, négocié le prix du taxi... bien sûr au prix normal.

A l'arrivée à Fuman, on demande un arrêt pipi (le pauvre !)... et il nous emmène... à la mosquée... Puis "Rambo" nous dit d'attendre, il nous dit qu'il va appeler un ami qui parle l'angais. Oui, j'ai oublié de dire que "Rambo" ne parlait pas anglais, parce qu'il faut aussi dire que jusqu'à présent, on discutait sans anglais......

Hooman

Un jeune homme arrive. Il se nomme Hooman.
Je le sais parce qu'il ne va plus nous quitter !

Il va nous accompagner jusqu'à Massuleh et rester en notre compagnie jusqu'au soir.

Son intérêt ? parler l'anglais avec nous, pratiquer.


"Rambo" nous quitte. Hooman va prendre le taxi avec nous (et nous allons payer le prix "normal").

Pour accéder à Masuleh il faut grimper un très dur escalier.
Hooman nous prend nos bagages, le sac à dos et ma valise à roulettes. Il va nous montrer un hôtel (que nous prendrons).

Il va rester toute la journée à se promener avec nous, et à discuter avec nous.

Hossein

Hossein tient un petit café à Massouleh à côté duquel nous étions assis. J'avais besoin de créditer ma carte Sim, car j'étais sans rien et Hossein est un expert en informatique ! Il m'a pris ça en main.
Il m'a aussi téléchargé plein d'autres applis que je n'avais pas....

Hossein a un hôtel à Masouleh, alors je l'ai pris en photo à côté de sa pancarte.


Le soir nous avons dîné en compagnie d'une jeune Allemande. On a commencé à discuter en anglais pour s'apercevoir qu'elle parlait parfaitement le français. Elle vit et travaille à Paris. Nous avons dîné dans un bon petit restaurant, trouvé dans une ruelle pas loin de l'hôtel.

Il faut dire que jusqu'à présent nous n'avions croisé dans ce village qu'un seul couple de touristes, des Français, qui étaient venus en Iran en camping car et stationnaient là en bas, sur le parking de Masuleh, où ils comptaient passer la nuit.

À FUMAN

Saied Mohammad, Jalil, Mobil

Alors là, encore, quelle aventure !!!!

Qui commence ainsi : Ouardia veut absolument aller visiter le Qaleh'eh Rudkhan, un chateau historique en haut des Gurabpas Mountains, qui remonte à la période Sassanide, reconstruit sous les Seldjoukides et qui se trouve à 700 m au dessus du village de Rudkhan, à 25 km de Fuman. On nous a expliqué qu'il fallait retourner à Fuman, et de là prendre un taxi. Moi, je ne me sens pas assez sportive pour effectuer cette ascension, car elle a la réputation d'être difficile. Mais je propose de l'attendre avec les bagages à Fuman, et à son retour de continuer jusqu'à Ardabil.

Elle finit par en trouver un de taxi, et me laisse avec les bagages, devant une échoppe avec un distributeur de thé. Il est 11h 30. Seulement le thé et moi...

Saied Mohammad

Ce monsieur qui tient cette échoppe, me propose avec une grande gentillesse, une chaise en plastique, qu'il installe sur le trottoir, et je me pose là, avec les bagages.

Ce monsieur ne parle que le persan... On échange ce que l'on peut, je me sers de mon appli de traduction Google sur mon téléphone.

Il vend des poupées, comme celles que j'ai vues à Masuleh. Il m'explique (eh oui on est arrivé à discuter...) qu'il a aussi une boutique de poupées à haut à Masuleh.

D'ailleurs je lui en ai acheté une de poupée...


J'ai attendu plusieurs heures, c'est sûr. En discutant j'explique que nous comptons aller dès qu'elle revient à Ardabil, en bus.
Je pense qu'il faut qu'on refasse ce qu'on a fait à l'aller pour aller à Masuleh, c'est à dire retourner à Rasht, la grande ville voisine, et là aller à la gare routière et trouver un bus pour Ardabil.

Le monsieur me dit que le bus est le bus qui vient de Téhéran, et qu'on peut le prendre au passage sur la route, pas très loin d'ici de Fuman, sans avoir à aller à Rasht. Je luis dis que je suis très intéressée par cette information et que je voudrais en savoir plus, connait-il les horaires ?

Là, ça bloque un peu au niveau de la communication anglo/persane... Il me fait comprendre qu'il téléphone à un ami qui parle l'anglais.

Quinze minutes plus tard arrive un autre Iranien, qui, lui, parle parfaitement l'anglais, mais parfaitement !
Il est professeur d'anglais !!!!

Jalil

Il se nomme Jalil et il est l'ami de ce monsieur qui vend des poupées, qui lui, s'appelle Saied Mohammad. Jalil m'explique qu'en effet on peut attraper le bus sur la route, mais que si ma copine revient trop tard pour qu'on ait un bus, il peut nous proposer de nous héberger dans sa maison à Fuman. Comme il était seul, je lui ai quand même demandé "you live with your family ?". Il me répond qu'il vit avec sa mère et son jeune frère. Bon, tout va bien, je le remercie de sa proposition (car en effet, je pense que si le retour de Ouardia fait qu'on n'arrivera pas à Ardabil avant la nuit, c'est une chose pas concevable d'arriver la nuit dans une ville qu'on ne connait pas, où on n'a pas de résa d'hôtel...) et je parlerai à Ouardia de son invitation.

Jalil me dit que dans ce cas, son ami, Saied Mohammad ("He is a very good man", me dit-il) l'appellera au téléphone.

Il est 15h30 quand Ouardia me rejoint à Fuman. Je l'informe de cette invitation à dormir chez Jalil. Quand on calcule à peu près la route qu'il nous reste à faire pour Ardabil, on n'arriverait pas avant... 22 hres... Elle, est tout de suite d'accord.

Saied Mohammad appelle Jalil, me passe le téléphone... affaire conclue, il vient nous chercher dans un quart d'heure. Entre temps nous achetons une grosse boite de gâteaux, car on ne va pas se faire héberger sans rien offrir, et nous ne voyons pas quoi d'autre offrir.

La famille de Jalil

Jalil arrive, nous emmène en voiture jusqu'à chez lui. C'est une maison. Il nous présente sa maman, qui dit-il, était très impatiente de nous rencontrer.

Non seulement Jalil est professeur d'anglais mais il est un éminent professeur en géographie et il a publié plusieurs recherches sur le sujet qui le passionne : "Explaining of the Role of Geographical Explorations in Changing of the international Boundaries and the Political Map of the World".

Il nous présente sa mère... mais aussi sa tante (la soeur de sa mère)... toutes deux, me précise-t-il ont fait le pèlerinage de La Mecque), puis sa soeur. D'ailleurs la maman nous dit tout de suite que nous devons garder nos foulards, car... "there are men"...

Puis arrive son jeune frère (pas si jeune que ça..)



Il fait très chaud. Jalil nous a parlé de nous emmener voir la mer... oui, on aimerait bien. Le jour décline. Jalil appelle un de ses amis (un autre). Il s'appelle Mobil. On attend encore. Arrive Saied Mohammad. cette fois-ci on est au complet.

Et c'est ainsi que j'ai connu Jalil et ses deux plus proches amis, Saied Mohammad et Mobil.



Vamos a la playa à Anzali...

Il est 19 h 45 quand on part. Il fait presque nuit. Anjali, c'est à 1 heure de route selon Jalil.

La nuit est tombée. On a mis presque deux heures pour arriver. C'est qu'il faut passer par Rasht, c'est pas si direct que ça la route. Anzali est à 41 Kilomètres de Rasht.

Anzali... Nous marchons le long de la longue promenade. Il pleut. Mais nos gars avaient pris plusieurs grand parapluies dans la voiture...



"You like pizza ? "nous disent-ils ? ... Yes...
Premières pizzas iraniennes. Quatre pizzas pour cinq. Rien de ressemblant avec les pizzas d'Europe, pas du tout de tomates. Mais mangeables. Et ils nous ont invitées.



Il nous faut encore une heure pour rentrer d'Anzali à Fuman. C'est à dire qu'ils ont fait deux heures de voiture pour nous emmener manger une pizza dans un fast food au bord de la mer, la nuit.

Il est minuit quand on est de retour. On se dit que c'est une heure correcte pour dormir. Mais on re passe au salon... on nous offre des gâteaux et des fruits... et on papote à nouveau...

Installation pour la nuit dans le salon. Il est 1 hre 15... C'est l'heure d'aller dormir. On est bien fatigué ! Il ne faut pas oublier que Ouardia s'est faite une belle grimpette cet après midi, aussi... Il pousse les meubles du salon, nous installe deux matelas par terre et on nous donne des draps et des oreillers.

Le lendemain matin, le petit déjeuner nous attend. Jalil téléphone : il se renseigne pour notre bus. Il nous dit que nous devons aller à 30 km de Fuman pour le récupérer sur la route, et qu'il va nous emmener en voiture. Mais il téléphone à Said Mohammad pour qu'il l'accompagne. C'est vendredi, Said Mohammad n'était pas réveillé...

Adieux chaleureux à la maman...

En route, Jalil re-téléphonne, et nous explique que il n'y a pas de bus avant tard ce soir, 19 hres... alors il va nous emmener jusqu'à Astara où là on pourra prendre un taxi collectif jusqu'à Ardabil. Astara, c'est très loin, c'est la dernière ville d'Iran à la frontière avec l'Azerbaïdjan, c'est la ville frontière... C'est à 155 km de Fuman. 2 hres 30 de voiture estimées... Et Jalil va conduire 300 km pour nous emmener et ensuite rentrer chez lui !!!!

Sur la route, on s'arrête dans une ville, Hasthpar. Jalil veut aller saluer un autre ami, Hassan. Hassan, il est pâtissier, et il vend des gâteaux traditionnels, nos fameux... koluchehs, qu'il cuisine lui-même. Alors deuxième petit déjeuner... On nous offre un gros paquet de ces gâteaux.


On est encore à 70 km d'Astara.

Astara, ville morte. On est vendredi. Recherche de la station des taxis collectifs. Jalil demande et re-demande...
Au final on trouve la bonne station pour Ardabil. Et on se quitte...

À ARDABIL

Zahra et ses filles

Après avoir visité le plus important mausolée de la ville, on cherche à visiter une mosquée indiquée sur le Lonely Planet. On demande à une femme qui marche en compagnie de ses deux jeunes teenagers. Elle nous prend par la main, nous conduit vers les mosquées, détournera son chemin, et ne nous quittera plus. Elle se nomme Zahra. Elle appelle un taxi et nous emmène jusqu'au pont. Puis elle nous ramène en traversant le grand parc, la grande avenue, et au moment de se quitter, Zahra voulait qu'on aille dans sa maison... Vraiment on ne pouvait pas, on était crevées...




Le dîner de mariage

Quand on est rentré à l'hôtel, il y avait un énorme brouhaha venant de la salle au sous-sol. On a demandé à la réception. C'est un dîner de mariage nous dit-on.

Au moment de ressortir pour aller dîner dehors, on a quand même eu la curiosité d'y aller jeter un coup d'oeil. Et là, on a été accueilli, mais accueilli ! On n'osait pas, on était attifé mais alors... comme des voyageuses backpackers... Et à voir les tenues que portaient les femmes, on avait honte.

Elles ont insisté. On s'est assise. On nous a offert... des gâteaux... et une boisson....

Je n'en revenais pas : mini robes moulantes, brillantes, décolletés plongeants dans le dos, couleurs vives, maquillage outrancier, cheveux coiffés en chignon sophistiqué. Et elles dansaient, entre elles, sur une estrade, des danses orientales, en remuant les épaules, les hanches. Puis elles ont absolument voulu qu'on aille sur l'estrade danser avec elles. On s'est exécuté.

On les a quittées, pour aller dîner dehors. Mais quel souvenir !

Vous vous posez peut être la question de savoir comment j'ai pu discuter avec autant d'Iraniens qui ne parlaient pas l'anglais ?... grâce à Google traduction, une appli téléchargée sur mon smartphone, et si elle ne pouvait parler, elle pouvait "écrire" et je leur montrait les mots...

DANS LE BUS POUR TABRIZ

Sébastien

Sébastien est un jeune Belge (de langue flamande), professeur de géographie, qui a jusqu'à maintenant voyagé à vélo avec des copains. Il est passé par la Thaïlande, la Birmanie, puis l'Inde et le Népal. Il a renvoyé sa bicyclette en Europe, pensant que les montagnes qu'il allait rencontrer allaient être trop dures. Il vient d'arriver en Iran, n'y reste qu'une seule nuit, en couch-surfing, et part dès demain pour l'Arménie, et via la Géorgie, la Turquie... il rentrera vers la Belgique.


À TABRIZ

Déjà le souvenir de ce monsieur, si charmant, qui a bien voulu
nous ouvrir l'église Sainte Marie, si diffcile à trouver.

Sébastien et Jean-Marc

A la sortie de la Mosquée bleue, on tombe sur deux garçons français. On s'est arrêté pour discuter, leur passer nos tuyaux, nos adresses, car nous, on terminait notre voyage et eux venaient d'arriver... en moto ! Oui et en grosses motos. Ils viennent de Savoie, et avaient parcouru, comme le font beaucoup d'autres voyageurs, la Turquie etc etc.

Et le soir même, alors qu'on était au El-Goli Park, on retombe sur eux, alors qu'on leur avait seulement parlé de notre intention d'aller au Goli Park, ce soir. On a dîné ensemble.


Cécile et Farid

L'excursion vers le lac Orumyeh et Kandovan, on la faite en compagnie d'un couple de Lyon, très sympa.




Samam

Samam est notre chauffeur pour l'excursion vers les monastères arméniens du nord. Samam est étudiant, en truc très haut, genre management, mais il bosse aussi...

On a passé une super journée en sa compagnie.


Anne et Franck

A l'hôtel, on découvre qu'il y a deux couples de Français que l'on rencontre au petit déjeuner. Nous retombons le soir sur Anne et Franck, qui sont de Paris. Ils nous proposent de dîner ensemble, dans un restaurant où ils sont déjà allés, bien sympa, il se trouve dans un ancien hammam, transformé en restaurant, pas loin de la nouvelle mosquée.




À TÉHÉRAN À NOUVEAU

Mustafa, Ali, Reza, Haidar

Nous téléphonons à Mustafa, notre connaissance des premiers jours, et il nous présente un ami à lui, Ali, un autre ami...

Ils nous emmènent dans un grand parc où il y a plein de sculptures. Mais qu'est ce qu'il y en a des parcs dans cette ville ! Je ne saurai jamais le nom de ce parc. C'est cela d'être pris par la main, on n'a aucun point de reconnaissance.


Ali nous a quittés, Reza, l'autre ami de Mustafa, que nous avions aussi rencontré lors de notre arrivée, nous a rejoints.


Le lendemain, je veux absolument ce matin aller à la Milad Tower. Mustafa, nous rejoint, rejoint par son ami Haidar, que nous avions aussi connu à notre arrivée à Téhéran, c'est lui qui nous avait fait connaître Mustafa....

J'ai été toujours été surprise qu'ici, chaque fois qu'on a fait connaissance d'un homme célibataire il a fallu qu'il appelle tous ses amis hommes pour nous accompagner.


Salma

C'est moi qui l'ai rencontrée. En haut de la Milad Tower. Comment... je ne le sais plus.
Mais j'ai du lui demander "Where are you from ?" Et quand elle m'a répondu "Syria", mon coeur a fait un bond.


Et voilà qu'elle parle le français ! En Syrie de nombreuses écoles étaient tenues par des soeurs, venant du Liban, m'explique-t-elle.

Je lui ai aussitôt dit que je connaissais son pays et à quel point j'étais dans la peine pour son pays. On a donc beaucoup discuté.

Elle, habite à Damas, avec son mari, et ses enfants. Elle n'a que 32 ans.
Elle m'a dit "dans le centre de Damas, ça va !".... "C'est à la périphérie que ça se passe...".


Elle était à Téhéran parce qu'elle accompagnait son mari, dentiste, qui participait à un congrès.
Comme il était "occupé" elle visitait Téhéran toute seule et ils se retrouvaient en fin de journée.

Elle était très voilée et très couverte... et je lui ai posé la question. Elle m'a dit qu'en Syrie, elle portait le voile et qu'ici, en Iran, elle avait choisi de porter le tchador, parce que c'était pratique, que c'est passe partout.

Ensuite mes autres compagnons m'ont rejointe, et Salma a tout de suite été adoptée, surtout par Haidar, qui est né en Irak, et connait très bien la Syrie.



On a piqueniqué tous ensemble dans un parc (encore un).

Puis Salma nous a quittés, elle devait rejoindre son mari, en fin de journée. On l'a mise dans un bus...

Ce qui m'a époustouflée c'est le sourire de Selma.

Et aussi quand elle nous a dit "Bachar, c'est le moindre mal"
"C'est pas bien, mais c'est le moindre mal".

Je reste encore un peu en contact avec elle depuis, grâce aux réseaux sociaux.

À l'Asia Hotel

C'est là où nous avons logé à la fin du voyage. Très bien.

C'était le 2 ème soir. J'étais rentrée seule, crevée. J'avais très faim, mais crevée comme j'étais, où aller dîner ? J'ai demandé au patron de mon hôtel. Il m'a expliqué où je pouvais trouver un restaurant. Je n'ai rien compris. Il a remis ses chaussures et il est venu avec moi. Il s'est mis à pleuvoir. Je n'avais pas pris mon parapluie alors que je l'avais trimbalé toute la journée ! Je me trainais, c'était loin... J'ai abandonné, je lui ai dis que je ne pouvais plus marcher plus loin.

Le pauvre, qui m'avait accompagné si gentiment... j'en étais malade ! A l'hôtel, son fils m'a proposé de me commander un plat par téléphone à un restaurant. J'ai dit oui. Pour faire simple, il n'y a pas le choix, c'est un restaurant iranien... alors... chicken kebab !!!!

J'ai mangé toute seule dans la salle du petit déjeuner. Et j'ai beaucoup discuté pendant cette soirée avec le patron et son fils. Le monsieur âgé (le père) qui m'avait accompagnée à la recherche d'un restaurant, a racheté cet hôtel cet année. Il n'est sur aucun guide, il n'est pas connu. Je leur ai proposé de les aider à le faire connaître quand je serai en France, via les forums de voyageurs. C'est ce que j'ai fait. Et j'ai su que de nombreux français y ont logé depuis. Je suis toujours en relation via les réseaux sociaux avec Saied qui m'a envoyé des messages de remerciements (surement à la demande de son père) qui m'ont beaucoup touchée.





THE COUNTRY OF KINDNESS

Voilà, ces sourires sont inoubliables. Jamais je n'ai été accueillie ainsi, et jamais je n'ai rencontré autant de gens, qu'ils soient du pays, ou des voyageurs occidentaux.

L'Iran est vraiment "The country of kindness" !