Sénégal 2003

6 Décembre - 21 Décembre

LE NORD

LE LAC ROSE SAINT LOUIS LE PARC DU DJOUDJ

SAINT LOUIS "DU SÉNÉGAL"

Troisième ville du pays et second port maritime, située à 270 Km de Dakar et à une dizaine de la frontière mauritanienne. La ville fut le premier comptoir permanent Français au Sénégal en raison de son bon mouillage et des facilités qu'elle offrait pour sa défense. Centre actif de commerce, y compris celui des esclaves, Saint Louis comptait 10 000 habitants à la fin du 18 ème siècle.

Saint-Louis a été fondée par les colons français en 1638 sur une île occupant une position stratégique sur le fleuve Sénégal, et baptisée en hommage au roi de France Louis XIII en 1659.

Les Anglais s'en emparèrent, mais la cité fut restituée à la France en 1817. Son gouverneur, alors, le colonel Schmalz, fut l'un des rescapés du radeau de la Méduse.

Ancienne capitale de l'Afrique Occidentale Française

Au début du 19 ème siècle, Saint Louis devint la capitale des nouvelles colonies françaises en Afrique, élevée en 1904 au rang de capitale de l'Afrique Occidentale Française, mais demeura la capitale du Sénégal (et de la Mauritanie) jusqu'en 1958.

Autrefois quartier des Européens, l’île recèle de grandes demeures anciennes. Quelques-unes arborent encore leurs beaux balcons de fer forgé, tandis que d’autres se sont littéralement effondrées. La Langue de Barbarie, autrefois le quartier africain, abrite aujourd’hui une florissante communauté de pêcheurs nommée GUET N’DAR.



L’agglomération de Saint-Louis se compose de :

→ Une île sur le fleuve Sénégal
→ Une partie sur le continent
→ Et une langue de sable entre fleuve et océan
qu'on appelle la Langue de Barbarie.

Saint Louis sur le fleuve Sénégal ☞ ICI

Le plan des quartiers ☞ ICI

Saint Louis vue du ciel ☞ ICI


La route du Lac Rose à Saint Louis

Lundi 8 Décembre 2003

Nous nous arrêtons dans un village, au bout de quelques kilomètres pour réparer un petit ennui mécanique de la voiture, le temps de faire quelques belles photos des femmes qui attendent le taxi collectif de l’autre côté de la rue et d’acheter de l’eau minérale. L’eau minérale locale en bouteilles d’1 litre 1/2 s’appelle « Kirène » et se vend 500 CFA dans les épiceries locales, entre 900 et 1500 dans les hôtels. L’eau se dit « dor » en wolof.


Arrêt à Thies

On passe par la ville de DARA. Et on s’arrête à THIES (70 Km de Dakar) pour le déjeuner. Olivier nous propose de visiter la manufacture de tapisseries, de "réputation internationale" mais cela n’a tenté personne. Je crois que la visite décevante du Musée de l’IFA nous a servi de leçon pour des visites futures, chères et peu convaincantes.


Thiès, est officiellement la deuxième ville du Sénégal, à cause de l’étendue de l’agglomération, mais son centre, tout petit, lui donne un aspect de petite bourgade provinciale.

Il y a un grand marché, mais sans couleurs.


Nous faisons un repas dans un petit restaurant local, poisson au riz et légumes (carottes, pommes de terre, choux). Puis nous allons prendre le café au restaurant Libanais. J’apprends que "charma" mot qui désigne certains restaurants au Sénégal, était à l’origine un endroit où l’on mangeait du mouton.




Sur la route vers Saint Louis, on passe devant deux petits villages qui se succèdent, l’originalité c’est qu’ils portent tous deux le même nom mais accolé à ce nom, le premier s’appelle "– Peul" et l’autre "- Wolof".

La route est goudronnée, excellente. Il fait chaud, le vent est chaud.

Arrivée à Saint Louis

Nous arrivons à Saint Louis dans l’après-midi. D’abord un arrêt en plein centre ville, car Olivier veut tout de suite passer à l’Office du tourisme, qui se trouve sur la place, pour prendre les renseignements sur les excursions proposées.


L'Hôtel de la Poste

Notre minibus stationne devant l’hôtel de la poste. Aussitôt, nous sommes assaillis, au travers de vitres, par les vendeurs de rue.

L'Hôtel de la Poste est un hôtel historique au centre de la ville, il date des années 1850, et accueillait autrefois les passagers des hydravions (et aussi les sacs de courrier, probablement).

Les chambres simples/doubles/triples sont à 18 000/21 500/25 000 CFA et le petit-déjeuner coûte 2 500 CFA.
(Tel 961 Il 18, fax 961 23 13)

C’est là que sont logés les musiciens de jazz du fameux festival annuel, dont Farah m’avait encore parlé à Nevers, et peut-être aussi les journalistes. Le festival a été créé en 1990, et n’accueillait au début que des groupes locaux. Rebaptisé "Festival international de jazz de Saint-Louis", il a lieu tous les ans, la 2 ème semaine de mai.




Notre hôtel, l'Hôtel Mermoz

Nous partons, vers notre hôtel, qui se trouve à 2,5 km du centre ville, sur la langue de Barbarie. La Langue de Barbarie c'est cette péninsule de sable longeant l’océan, qui sépare le fleuve Sénégal (l’embouchure) de l’océan.

C’est du bout de cette étendue sableuse, que Mermoz s'est envolé pour la première traversée de l'Atlantique le 12 mai 1930 avec 130 kg de lettres et de colis pour le Brésil. Le bout de la Langue de Barbarie, nommé l'Hydrobase, constitua dans les années 1930 une station pour hydravions, et donc un point de ravitaillement essentiel pour les hydravions de l'aéropostale reliant l'Europe à l'Amérique du sud.

On trouve l’Hôtel Mermoz après avoir dépassé les maisons de pêcheurs, puis le cimetière des pêcheurs où nous, les touristes, nous ne pouvons pas entrer. C’est là que sont enterrés les pêcheurs morts en mer, avec leurs filets de pêche, et les pêcheurs non retrouvés en mer ont sur leurs tombes des bouts de la carcasse récupérée de la pirogue qui a sombré en mer.

L’hôtel se trouve 1 km après le camping l'Océan.

L'Hôtel Mermoz est en bord de plage, a des bungalows confortables, ainsi qu'un bar-restaurant. Les tarifs s'échelonnent entre 10 600 et 13 200 CFA pour une grande chambre avec ventilateur et s.d.b. privée. (Il faut prévoir 14 600/18 200 CFA avec clim (pas vu la clim ni même de ventilo dans ma chambre.). Le petit-déjeuner revient à 1 500 CFA et le menu du jour à 5000 CFA. Depuis 1998, l'établissement compte une piscine et 10 chambres supplémentaires.


Hôtel Mermoz
Tel / fax : 961 36 68
http://hotelmermoz.com
A environ 2,5 km du centre-ville sur la Langue de Barbarie
Il se trouve sur la plage


En un sens, cela ne me déplait pas qu’on aille loger en bordure de mer. Ce sera sûrement plus reposant que le centre-ville, après avoir vu à quel point on y était embêté. Et comme nous avons une voiture, pas de problème pour nous rendre en ville. Pour ça, Baba a été génial.

L’hôtel est fait d’ensemble de bungalows en rez-de-chaussée, dans un immense parc fleuri, et juste derrière la plage. Il y a aussi une petite piscine avec transats. Le plus bel hôtel que nous ayons eu, et en plus pas cher pour le confort. En plus, nous, les trois filles, nous bénéficions d’une chambre double + une double pour single, et c’est moi qui récupère la chambre single. Donc trois nuits dans le plus bel hôtel avec une immense chambre une immense salle de bain. Je crois bien que ce sera la dernière fois que j’aurai assez d’aise (et de lumière) pour pouvoir me maquiller.




On va immédiatement voir la plage, immense, déserte. Un chien me saute par-derrière sur les jambes et me griffe l’un de mes mollets. La mer est très violente. Il y a du vent. C’est le soir, il fait frais. L’eau est froide mais pas plus que la Méditerranée en mai.




Dîner

Le soir, préparée à ce que (d’après les guides) les nuits soient fraîches à Saint-Louis, j'emporte un gilet en nylon à manches au-dessus de mon T-shirt. Mais une fois en ville, il est de trop.

Le dîner nous le faisons en ville, au restaurant GALAXIE (691 24 51, rue Abdoulaye Seck).

Assez joliment décoré. Je me tente, comme d’autres du groupe, pour le poisson à la Saint Louis, la spécialité de cette région, qui d’après mes guides était un poisson dont on ne gardait que la peau, que l’on remplissait de farce (à base de poisson). En fait, ce que nous avons eu était seulement la farce : du poisson haché en miettes, mélangé probablement avec de la mie de pain et de l’œuf. Bon mais pas transcendant.




Sur le chemin de retour, Olivier nous lâche sur la place principale : il a trouvé un Cyber Café, il va faire de l’Internet.

Nous rentrons à l’hôtel vers 22h30. j’ai du mal à m’endormir, j’ai froid. J’irai jusqu’à mettre t-shirt à petites manches et pantalon de pyjama (le seul endroit de tout le voyage.)

Visite de Saint Louis

Mardi 9 Décembre 2003

J’ai mal dormi. Était-ce la pleine lune ? en tout cas elle était bien ronde. J’ai été réveillée tôt. Mais il fait noir dans la chambre jusqu’à 7hres. Le jour se lève bien plus tard que je le pensais. Au petit-déjeuner, on a, en plus de la baguette, confitures, des tas de vaches qui rit.

Ce matin nous avons opté pour une excursion, visite de la ville en calèche, avec guide officiel. Les guides, on se les paye en extra, mais ils seront tous super, et sans eux, jamais on n’aurait vu ce qu’on a vu.

Nous avons deux calèches. J’ai la chance d’être dans celle où se trouve le guide.




Dans cette visite, le guide nous fait entrer dans les cours des maisons, et ça on ne l’aurait jamais fait seuls.
Il nous montre aussi « TOUS » les édifices à voir, et là aussi on en aurait perdu le tiers.
Et divisé par 9, le coût des services d’un guide est dérisoire.




On visite d’abord l’île. On entre dans une maison ancienne, aux balcons tout fleuris.
Nous avons admiré les magnifiques demeures, nous sommes allés des berges du fleuve jusqu'au port.



Les Signares

Les demeures de Saint Louis (tout comme l'île de Gorée) sont liées à l'histoire des Signares.

"Je me rappelle les signares à l'ombre verte des vérandas, les signares aux yeux surréels comme un clair de lune sur la grève"... L.S. Senghor.

Le mot vient du portugais "senhora".

Les Signares étaient des Africaines ou des métisses que l'Européen épousait à "la mode du pays" (c’est-à-dire pour la durée de leur présence dans la colonie). Elles constituèrent la haute société de Saint-Louis et de Gorée jusqu'au milieu du 19ème siècle. Cette pratique cessa avec la modernisation des conditions de vie de la communauté blanche et la découverte de traitements préventifs des maladies tropicales qui permirent aux Européennes de suivre leur époux.


On se dirige vers le quartier huppé de l’île, le nord de l’île, là où se trouvent ambassades et la radio. (petite maison). Puis on passe Place Faidherbe, un grand square au milieu duquel se trouve la statue du général Faidherbe célèbre gouverneur colonial.

Le Général Faidherbe lança une campagne de grands travaux comme le pont Servatus reliant l'île aux quartiers de Guet-Ndar et Ndar-Tout, l'hôtel de ville, et en 1883 l'inauguration de la voie ferrée Saint Louis/ Dakar.

Jusqu’à la restauration, c’était une place d’armes, qui portait le nom de "La Savane".

Au nord et au sud de cette place se dressent quelques-unes des demeures du XIX° siècle de l'île, à étages et construites en arcades, pour la plupart intactes, l’Hôtel du gouvernement, et les Casernes.

C’est là qu’avait lieu le Festival International de Jazz, jusqu’à l’année dernière, où il a été déplacé dans un lieu dans la périphérie de la ville. Je me suis demandée comment le public pouvait-il tenir sur cette place, étant donné sa petitesse. Et probablement tout le monde devait entendre la musique de la rue.

De la place Faidherbe, le pont Servatius relie Saint-Louis à Guet N'Dar, le quartier des pêcheurs, sur la Langue de Barbarie. Nous allons voir les centaines de pirogues qui sont disposées côte à côte sur le sable, et les détritus d’ordures qui s’y amoncèlent. C’est l’un des points dramatiques de ce pays : la coutume de jeter tout partout. Les trottoirs des villes sont jonchés d’ordures, les forêts aussi.

Nous allons voir le Lycée de jeunes filles, les jeunes filles tout en rose. Et la mosquée (de l’extérieur, ne pas prendre en photo me dit le guide, mais je photographie la rue... avec le minaret) et l’École coranique.

Puis nous allons jeter un coup d’œil au Pont Faidherbe.


Le pont Faidherbe

Le pont Faidherbe constitue un bel exemple d'ingénierie du 19 ème siècle.

Construit à l'origine pour enjamber le Danube, il fut transféré à Saint Louis en 1897.
La partie centrale pouvait autrefois pivoter pour laisser passer les bateaux à vapeur qui remontaient le fleuve.

Il figure sur la liste du patrimoine de l'UNESCO.


Nous regardons quelques photos anciennes qui montrent le mécanisme qui permettait de relever la partie centrale pour laisser passer les bateaux (un peu comme le Pont de Londres).

La visite se termine à 11hres 30. Nous profitons qu’il est encore tôt pour déjeuner, et que les banques sont encore ouvertes (elle ferment de midi à quinze heures) pour aller changer notre argent. Nous essayons d’abord dans un bureau de change, mais le taux n’est pas intéressant. Nous allons à la banque et le taux est plus avantageux que dans le bureau de change. Tout un groupe, ça fait du monde. On change 200 CFA par personne pour être tranquilles jusqu’à la fin du voyage. Je n’en dépenserai que 180. Que de gros billets Heureusement on arrive à avoir des billets de 5000 CFA, mais même avec des 5000 ce ne sera pas toujours facile à payer, car personne n’a de monnaie. À savoir. On doit déjà rembourser Olivier des 50 000 CFA qu’il nous a prêtés à tous depuis l’aéroport.

Nous allons ensuite déjeuner au restaurant « Le Fleuve Plus » Rue du Lieutenant P.Diop. Du capitaine "plat" (celui que je n’aime pas avec des arêtes) et frites.

Après le déjeuner, nous avons du temps libre, et nous nous donnons rendez-vous sur la plage, là où nous étions le matin, pour assister au retour des pirogues franchissant la barre, et ainsi retourner tous ensemble à l’hôtel.

Je pars me balader dans les rues avec Cyndie et Robin, le couple des deux jeunes Bruxellois.




Nous cherchons tout d’abord à liquider le soucis des cartes postales. Nous aimerions bien tout écrire et tout poster de Saint-Louis, car après, ce sera l’aventure dans les contrées lointaines de la province. La poste est fermée, et il est marqué qu’elle ouvre à 14 hres 30.

Nous décidons tout d’abord d’aller consulter nos mails à l’Internet café de la Place. Très moderne, ça marche très bien, ça pourrait être du 128 Kbits, pas plus. Mais toujours le problème de monnaie pour changer un 5000 CFA. .En général, dans tout le pays, on achète un ticket à la caisse pour 1hre ou 1/2 hre (notre cas) où est inscrit un code. Sur l’écran, on tape le code dans la case, et on est connecté. Ici cela coûtait 300 CFA (3FF) pour 1/2 hre.

Ensuite, corvée des timbres : la Poste n'est toujours pas ouverte.


Le Pont Faidherbe

Nous décidons de passer le Pont Faidherbe qui surplombe le fleuve Sénégal sur une longueur de 500 mètres, à pied, ce qui est vivement conseillé dans les guides. Le pont permet d’atteindre l’île, que deux autres ponts plus petits relient à la péninsule.




C’est en effet impressionnant. D’abord il est très long. Il y a deux étroits passages de chaque côté (d’un côté plus spacieux que de l’autre) pour les piétons, le sens de marche étant indifférent.

Mais, je n’ai jamais compris pourquoi, les gens marchent à toute allure, étrange pour des Africains. Et les pas rapides font sonner la ferraille du sol du pont, étrange concert de bruit de ferraille.

La vue sur les berges du fleuve est en effet magnifique.

Arrivés à l’autre bout du Pont, sur le Continent donc, nous voulons prendre en photos les bus coloriés qui arrivent, et là je suis insultée par un militaire qui se trouvait tout seul, à l’intérieur d’un bus, qui a cru que je le prenais en photo, et par d’autres dans la rue. Du tout, nous rebroussons chemin aussitôt et n'allons pas explorer le quartier de Sor, où se trouve pourtant le grand marché.

Au retour la poste est ouverte : il est 15 hres 30. Nous achetons notre provision de timbres. Les timbres pour des cartes postales (elle mettront 2 semaines pour arriver) coûtent 290 CFA et pour le Brésil (ou l’Amérique) 390 CFA. De beaux timbres.

Puis nous faisons un tour dans les rues derrières la Place, et nous décidons de se payer un pot (ultra cher) à la terrasse, séparée par de hauts murs de la rue, du fameux Hôtel de la Poste.




Nous nous baladons encore autour, et nous rencontrons un Monsieur, Professeur dans une école coranique, qui nous montre un vendeur de plantes médicinales, assis par terre. : racines de coton, et peau de serpent. Il nous explique à quoi peuvent servir toutes ces racines, à faire macérer dans de l’eau froide, même pas en décoction.


GUET NDAR, le quartier des pêcheurs

Puis nous nous dirigeons vers la plage de Guet N'Dar, où nous voulons assister au retour des pêcheurs à 17 hres, et retrouver les autres.

Nous traversons le deuxième pont le plus célèbre, le pont Servatus, vers la Langue de Barbarie. Le soleil décline, et les demeures coloniales prennent une teinte rosée et se réfléchissent dans le fleuve Sénégal comme dans un miroir.






Guet Ndar était peuplé, en 1982, d'environ 13.000 habitants (1 1.543 lors du recensement de 1976), entassés sur 17 hectares, soit plus de 70.000 au km carré. Le faubourg des pêcheurs bat tous les records de densité au sein de l'agglomération saint-louisienne. Il abrite environ 11 % de la population de celle-ci. Peuplé à 90 % de Wolof, Guet Ndar se présente par ailleurs comme le quartier saint-louisien ethniquement le plus homogène.

En tant que groupement humain faisant partie de la ville de Saint-Louis, le quartier des pêcheurs est difficile à définir. Car ce n'est pas un quartier ordinaire. Il se distingue d'abord par son "insularité", entre mer et fleuve.

Il se différencie plus encore par ses mentalités : les habitants de Guet Ndar s'affirment Guet Ndariens avant que d'être Saint-Louisiens. Ce qui ne les empêche pas d'arborer leur citoyenneté saint-louisienne dès qu'ils sont loin de chez eux... Guet Ndar avait des allures villageoises qui tranchaient avec le quadrillage urbain des quartiers de l'Île, cœur de Saint-Louis. Mais, depuis trois décennies, les cases traditionnelles ont disparu, les habitants ont adopté des objets de confort d'un style tout à fait citadin.

Du même coup, Guet Ndar a pris figure presque citadine, surtout dans sa partie nord, proche du centre urbain. Sans perdre toutefois sa spécificité : les maisons standardisées, baraques ou bâtisses rectangulaires, n'empêchent pas Guet Ndar de demeurer autre.


"Chaque matin, près de 200 pirogues partent en mer, pour revenir en fin d'après-midi voguant sur les déferlantes de façon impressionnante"...

Déception : presque toutes les barques sont amarrées sur la plage. Seule l’une d’entre elles prend le large, sautant sur les énormes vagues, qui font des creux terribles. Et encore, ça ce n’est pas la barre qui se trouve un peu plus au loin, et nous ne les verrons pas passer la barre.



On est abordé par un Sénégalais, qui se présente sous le nom de Samba, et qui nous raconte qu’il a été interviewé par l’équipe de Thalassa, qui est venu il n’y a pas longtemps (reportage prévu d’être diffusé fin janvier).

Il nous raconte que l’on n’inscrit jamais le nom du propriétaire d’une pirogue sur son propre bateau, par superstition, mais le nom de quelqu’un d’autre ou du marabout. Il nous dit que les Sénégalais ne mangent pas la raie, et qu’il l’exporte vers d’autres pays comme le Mali ou la Haute-Volta, qui n’ont pas d’accès à la mer. Puis, que la pêche est mauvaise en ce moment car les poissons sont remontés vers la Mauritanie. Tout se termine par "j’ai pas d’argent, la pêche est mauvaise, vous ne voulez pas me donner de l’argent pour aller acheter du lait et du beurre pour mes enfants"... Je lui donne des bics pour ses enfants.

Nous retrouvons les autres, mais nous décidons de nous retrouver devant la Poste à une heure un peu plus tardive pour remonter à l’hôtel.

Avec Cyndie et Robin, nous nous baladons au milieu du quartier des pêcheurs : pas trop, trop rassurés : nous sommes dans un quartier de misère. Nous nous interdisons de sortir l’appareil photo. En fait, aucun problème, les gens étaient très accueillants et personne ne nous ennuyé.

Le faubourg s'allonge sur un kilomètre, entre Océan et petit bras du Fleuve, depuis le Pont Servatius et la place de la République, au nord, jusqu'au cimetière des pêcheurs au sud.

Nous notons la présence fréquente sur les murs des maisons, d’une silhouette peinte, en burnous et avec un cache-col blanc remontant sur sa gorge, et toujours des inscriptions en arabe (langue de la religion mais pas du pays). J’en conclus que ce doit être un marabout, mais qui ? je découvrirai par la suite que cette effigie est celle d’Amadou Bamba, le plus célèbre marabout du Sénégal, décédé.

On marche jusqu’à la pointe sud de l’île et on se retrouve au pied de l’École coranique, au bord de l’eau. Devant l’école, sur le quai, une corde à linge où sèche le linge.

Cyndie et Robin s’achètent dans la rue des beignets qu’une femme assise sur le trottoir fait frire. Ce sont des beignets sucrés de mil. Elle les enveloppe dans un morceau de journal...

Nous passons devant une école huppée où une pancarte indique le prix de quelques gâteaux : 350 CFA, cela nous semble très cher pour les Sénégalais, alors que les beignets coûtaient 100 CFA pour 5 au moins.

Nous passons ensuite le long du fleuve Sénégal.

Nous découvrons un charmant hôtel, avec vue sur le fleuve, et l’on n’est pas loin du centre. Le très sélect Hôtel Sindone (Tel 961 42 45, fax 961 42 86), situé quai Henri-Jay, domine le fleuve. Toutes les chambres ont la télévision, le téléphone, la clim. et une s.d.b.
Les simples/doubles oscillent entre 19 600/22 200 CFA et 22 100/24 700 CFA (en fait 250/270 FF).
Pour le petit déjeuner : 2 600 CFA , et pour un repas de 3 200 à 4 000 CFA, environ 2 000 CFA pour une crêpe ou un sandwich, 3 000 CFA pour une salade copieuse (grecque, mexicaine ou française).

Nous avons rendez-vous à 18h 30 pour prendre notre minibus en ville, mais à 18h 30, il n’y a personne du groupe. On refait un tour. Enfin, le minibus arrive et le reste du groupe. Nous partons vers l’hôtel. On y arrive à 18h45. Douche etc, et on repart à 20h 00 pour dîner en ville.


Dîner

On dîne au Restaurant "La Linguière" (au rez-de-chaussée de l’Auberge de la Vallée).

Brochettes de capitaine (du gros, du bon cette fois) et des frites.

Mais on attend très longtemps nos plats, et ils arrivent au compte-gouttes. Il semble, que dans la majorité des restaurants, on prépare les plats à la commande, mais dans ce cas on s’est demandé s’ils n’étaient pas allés acheter les ingrédients sur le marché à la commande !

Puis on commande des bananes flambées : flambées au sucre, car ce restaurant ne vend pas d’alcool (pas de bière donc).

À propos de bière : il y a deux grandes bières au Sénégal : La bière, bon marché, entre 700 CFA et 15000 CFA dans les hôtels. Il y a « la Gazelle », assez faible en alcool, en bouteilles de 650 ml, et « la Flag », plus élaborée, en contenance 300 ou 700 ml.

On est de retour à l’hôtel à 22h 30.

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