L'île de São Vicente, qui est également appelée Son Visent ou Son en créole du Cap-Vert, est l'une des îles Barlavento. Elle est située entre les îles de Santo Antão et Santa Luzia, le canal de São Vicente le séparant de Santo Antão. C'est la deuxième plus grande île de l’archipel. L'activité sur l'île est concentrée autour de la ville de Mindelo. Mindelo est la capitale culturelle des îles du Cap-Vert.
L'île est approximativement rectangulaire et a une superficie de 227 km².
D'est en ouest, elle mesure 24 km, et du nord au sud, pas plus de 16 km.
Il y a des montagnes à l'ouest, au sud-ouest, au sud, et au centre-est et au nord.
Elle est plate dans la partie centre-nord et centrale, dans la partie orientale au sud de Calhau et dans la partie nord dans la région de Baía das Gatas.
L'île, d'origine volcanique, est assez plate. Son point culminant, 725 m seulement, est le Monte Verde, situé dans la partie centrale nord-ouest. Bien que très érodés, il reste encore quelques cratères, en particulier près de la baie de Mindelo. Les autres montagnes sont le Monte Cara et le Topona.
L'Ilheu dos Passaros, une petite île, se trouve à moins de 2 km de la côte au nord de la baie de Porto Grande, à Mindelo.
Jusqu'au milieu du 20 ème siècle, les arbres étaient rares sur l'île et la plus grande partie de l'île avait été défrichée. L'île de São Vicente est très aride, avec seulement 80-130 mm de précipitations annuelles, un peu plus de pluie seulement au sommet des quelques montagnes.
La température de l'eau de mer est d'environ 22° C. Il y a deux saisons: de décembre à juillet, la plupart du temps il fait sec, frais et venteux, et d'août à novembre, une saison plus humide et plus chaude.
São Vicente a été l'une des dernières îles à être découvertes, et ne fut peuplée significativement, non sans difficulté, que plus de trois siècles plus tard, bien après le reste de l'archipel, avec de premiers résultats encourageants dans les années 1820.
São Vicente sera la dernière île de l'archipel du Cap-Vert à avoir été peuplée. C’est seulement en 1838 que la population s’est installée dans la baie de Porto Grande, qui était à l’époque un dépôt de charbon pour l'approvisionnement des bateaux sur la route de l'Atlantique. La ville de Mindelo fut alors fondée.
Le manque de ressources naturelles et les périodes de sécheresse prolongée ont retardé, depuis des siècles, l'établissement de colonies de peuplement permanentes sur l'île de São Vicente.
Plusieurs tentatives de peuplement de São Vicente ont été menées dans le but de tirer parti des pâturages pour l’élevage et surtout du potentiel naturel offert par la baie de Porto Grande. En effet, le généreux abri offert par cette baie a été convoité par d’autres pays et souvent utilisé au mépris des autorités portugaises qui n’avaient pas les moyens suffisants pour s’occuper de tous leurs biens.
Ainsi, pas mal de pirates et de corsaires s'en sont servis pour se reposer et attendre leurs assauts.
En 1624, la marine néerlandaise, composée de vingt-quatre voiles et de 3 300 hommes, se réunit sous le commandement de l'amiral Jacob Willekens, qui avait pour objectif la conquête de la baie de Todos os Santos au Brésil.
Afin d'empêcher le port d'être utilisé par les pirates en 1781, des ordres express furent émis pour une colonisation rapide de São Vicente.
Cependant, ce n'est qu'en 1795 que les premiers colons arrivent: vingt couples et cinquante esclaves, amenés de Fogo par le capitaine en chef nouvellement nommé de São Vicente, João Carlos da Fonseca Rosado, un homme riche de Tavira. Une douzaine de tentes et de huttes, érigées à l'endroit où se trouve aujourd'hui l'église Notre-Dame, ont constitué un village, l'Aldeia de "Nossa Senhora da Luz".
En 1810, l’accord entre le Portugal et l’Angleterre a permi au Cap-Vert de s’ouvrir au monde. Le port de Mindelo devient actif, attire les étrangers et fournit du travail aux insulaires.
La ville de Mindelo fut construite autour d'une baie qui assurait un refuge extrêmement sûr aux bateaux. Très vite, son port (Porto Grande) se développa et attira les compagnies anglaises et leurs stocks de charbon destinés à ravitailler des centaines de navires s'élançant pour les Amériques.
Fin du 19 ème et début du 20 ème siècle
L’installation d’un dépôt de charbon par une firme anglaise en 1838 a été à l’origine de la création et du développement du port de la ville de Mindelo. Les steamers pouvant s’y ravitailler trouvèrent ici une escale idéale sur la route du Brésil. Les Anglais choisirent Mindelo pour établir le centre télégraphique entre l’Europe et le Brésil.
En devenant dès 1875 le plus grand port de charbon d'Atlantique du Sud, Mindelo vécut son âge d'or et accueillit de nombreux habitants des îles voisines fuyant les sécheresses, les épidémies et les famines. Mindelo a connu à travers la vente de charbon une formidable expansion en faisant très rapidement de São Vicente l'île la plus riche et la plus productive de la colonie portugaise. A la fin du 19 ème siècle, 1 500 navires y mouillaient chaque année, occasionnant un grand brassage de population.
Les dépôts de charbon étaient contrôlés par les britanniques, qui détenaient aussi la plus grande partie des terrains. Les Anglais contrôlaient l'activité économique et leur mode de vie influença durablement le reste de la population. Aujourd'hui encore, bien après le départ des derniers britanniques, Mindelo conserve une griffe "british", compte des courts de tennis, un terrain de golf peu habituel, un green uniquement constitué de terre, un centre d'équitation, on y joue parfois au cricket et on sirote du gin en disant "Tud cool", "tud nice".
Cette effervescence favorisera l’art et la culture. Mindelo, résolument cosmopolite, jouissait d’un commerce florissant qui encouragea l’établissement d’un foyer d’artistes. Le rayonnement de la ville se poursuivit et occasionna une compétition entre Mindelo et Praia (capitale depuis 1770). C’est finalement Praia qui en 1858 fut choisie comme capitale administrative du Cap-Vert. Mindelo y perdit des débouchés économiques mais cultiva sa fibre artistique.
Malgré les vicissitudes, notamment l’ouverture du canal de Suez en 1869, Mindelo parvint à maintenir une activité florissante. La ville reçoit les marins en escale, acquiert une réputation internationale, vaguement licencieuse, et festive.
Après l'apparition de ports concurrents, bien plus modernes et moins chers à Las Palmas et à Dakar, Mindelo subit de plein fouet l'abandon des bateaux à vapeur, à qui l'on préféra naturellement les moteurs au fuel conférant une plus grande autonomie. Mindelo la cosmopolite vécut alors un véritable déclin, le port fut complètement délaissé et la ville, abandonnée à son sort, perdit son statut de grand centre économique.
Après l'indépendance, le gouvernement capverdien privilégia la pêche, les manufactures textiles, améliora la production d'eau et d'électricité. Plus tard, dans les années 90, avec la libéralisation du pays, des activités semi-industrielles virent le jour et, aujourd'hui, bien qu'ayant encore un taux de chômage à plus de 20%, São Vicente vit une nouvelle période de développement.
L'ouverture d'un aéroport international en décembre 2009 a attiré de nombreux investisseurs étrangers, amenant avec eux des myriades de projets touristiques. Mais la crise internationale passa par là, et les projets ont été freinés ou abandonnés.
SOURCE : INTERNET
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