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SÃO VICENTE

Mindelo

Mardi 5 Mars 2019

Resaca

Lendemain du bal. Dur réveil. Je me suis rendormie plusieurs fois sur le matin. À 9h 10 je me suis dit que si je voulais avoir un petit déjeuner, j’avais intérêt à me lever. Je pensais même à ne pas me lever et à faire un petit dej dans ma chambre. Mais j’y suis tout de même allée.

Quelle surprise de me trouver nez à nez avec Yann, déjà tout fringant comme s’il s’était couché hier à 9 hres du soir alors que j’imagine qu’il est rentré bien plus tard que moi, et avec un peu plus de verres d’alcool. Moi je suis complètement vaseuse alors que j’ai à peine touché à l’alcool. Mais je me suis beaucoup éclatée à beaucoup danser !


Il n'y a plus de wifi !

Il n’y a que nous sur la terrasse au petit déjeuner et presque rien comme choix pour le petit déjeuner.
En plus gros, gros problème : il n’y a toujours pas de connexion wifi ce matin. Marceline, elle, ne s’en fait pas...
"Il y a trop de monde à Mindelo"... "c’est comme ça"... "le wifi a lâché"... dit elle.

Mais pour nous c’est un gros problème. On n’a que WhatsApp pour joindre Gisèle et Antoine, pour les retrouver, et leur proposer de partager un tour autour de l'île en voiture affrétée pour demain. Et on a besoin aussi du wifi pour enquêter sur le web pour nos deux prochaines îles. On ne peut rien faire !

Étant donné que je suis bien trop vaseuse je demande à Yann que l’on remette la discussion de la préparation des prochains logements à plus tard. Je rejoins ma chambre et... me recouche un peu. Seulement vers 11 hres je décide de me préparer.


Des problèmes à la guesthouse

J’en ai marre de ces serviettes de toilette mouillées qui ne sèchent pas. Cela fait 3 nuits qu’on a déjà passées ici et les serviettes ne sont jamais changées alors que ça ne sèche pas vu que la chambre est complètement fermée sur elle même, que le soleil n'y entre pas vu que les fenêtres donnent sur une cour intérieure... et il n’y a jamais le lit de fait par une employée, ni le ménage de la chambre de fait. C’est quand même bien écrit "Guesthouse", ce n’est pas un logement chez l’habitant !

Alors je pars à la recherche de Marceline (qui loge au premier niveau). Je tombe sur un jeune que j’ai déjà croisé dans la maison, j’ai l’impression qu’il travaille ici, et je lui dis que je veux voir Marceline. Il me dit d’aller frapper à la porte. Mais je lui dis que je veux de nouvelles serviettes, que je n’ai plus de sabonetes, plus de papel higiênico, il me dit de le suivre. On monte sur la terrasse, et là il va me chercher tout ça. Allez, je prends ma douche et me prépare pour aller faire un tour.

D’ailleurs je commence à avoir faim, il est 14 hres. Le premier groupe est prévu de défiler cet après-midi à 15 hres, bon, il faut prévoir le retard habituel...


Des rencontres à la Taverna

Je décide d’aller à la Taverne en espérant que j’y retrouverais peut être Gisèle et Antoine comme dab, puisqu'on ne peut pas communiquer via WhatsApp. Mais c’est... Yann que j’y trouve. Il est en compagnie de deux gars qu’il a rencontrés, des gars à première impression à l’allure assez hurluberlue. L'un porte une boucle d’oreille, bon mais ça, ça m'est égal.

On se cause et il s’avèrera vite que ces deux gars sont super intéressants. Le gars à la boucle d’oreille, il est Basque, il a un prénom basque que je n'ai pas réussi à retenir. Lui, il a décidé de ne plus quitter le Cap Vert. Il a été "adopté" par des gens, vit chez eux, il est musicien de formation, conservatoire classique etc etc. Il joue de la batterie mais aussi de la guitare manouche, est en admiration devant tous ces musiciens avec qui, moi, j’ai dans le passé travaillé dans le jazz : Birelli Lagrène, Bernard Lubat, André Minvielle, Julien Lourau, Boyan Zulfikarpašić... Il n’a plus de visa, et il ne peut plus voyager en avion dans les îles à cause de cela, mais il peut voyager en bateau car les autorités sont "moins précautionneuses" dit-il sur les embarquements en bateau.

L’autre gars, il s'appelle Julien. Il travaille pour l'Ifremer (l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer) et son navire faisait escale à Mindelo. En pleine période de carnaval... il a négocié 10 jours de... congés pour rester à Mindelo.

Et voilà que le wifi ne fonctionne pas au restaurant non plus ! Alors que d’habitude il était excellent.
Donc ça semble être dans toute la ville...

J’ai très faim, hypoglycémie... L’un des gars me conseille les pâtes aux crevettes, à la sauce citronnée. 1300 CVE. J’ai tellement faim, tellement envie de prendre des forces, eh ! c’est Carnaval !

Je commande ça. Mais le plat s’est fait drôlement attendre, à 16 hres je n’étais toujours pas servie car il y avait du monde. Je crevais la dalle. Bon c’était très, très, très bon. De grosses crevettes, nous on appelle ça des gambas, dans leur carapace mais à moitié sorties de la carapace, il suffit de tirer et elles sortent. Je me suis régalée. Avec une eau gazeuse Castello et puis un cafezinho... 14 €...









Voilà ce qui est écrit sur le dessous d'assiette, sur ma table.


Ce sont les paroles de la chanson de Cesária "São Vicente de longe".

Quem que olha
São Vicente de longe
Não consegue imaginar
Quanto sofrimento estamos passando

Oi tonte, corre para cima
Oi tonte, corre para o boxe
Sem rumo, sem direção

Oi tonto, sobe furtivamente
Oi tonto, sobe ao tribunal
Sem esperança, sem sorte

Nossa Senhora da Luz está conosco
Senhor São Vicente está nos guiando
Que nós tenhamos fé para nos salvar um dia

Ceux qui regardent
São Vicente de loin
Ne peuvent pas imaginer
Combien de souffrance nous endurons

Salut idiot, cours vers le haut
Salut idiot, cours vers la boxe
Sans but, sans direction

Salut idiot, monte furtivement
Salut idiot, monte au tribunal
Sans espoir, sans chance

Nossa Senhora da Luz est avec nous
São Vicente nous guide
Car nous avons la foi de nous sauver un jour