Au Brésil
Santo Angelo
Vendredi 6 - Samedi 7 Novembre 1998
Santo Angelo est une ville brésilienne qui se trouve au nord-ouest de l'État brésilien du Rio Grande do Sul.
Elle a été fondée en 1706, et c'est l'un des points d'accès vers les Missions. Une université se consacre d'ailleurs profondément à leur restauration. De Santo Angelo on peut visiter facilement la mission la mieux préservée du Brésil, São Miguel das Missões.
Santo Angelo est un des pôles éducatifs du Rio Grande Do Sul. Trois établissements d'enseignement supérieur basés dans l'état possèdent des campus à Santo Angelo : l'URI (Universidade Regional Integrada do Alto), l'IESA (Instituto Cenecista de Ensino Superior de Santo) et l'Uníntese. On compte approximativement 6000 étudiants à Santo Angelo.
De Porto Alegre nous avons pris un bus de nuit jusqu'à Santo Angelo.
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La ville
Mon souvenir de Santo Angelo, ce sont ses motos-taxis.
On les appelait des cabines téléphoniques et ils venaient nous chercher avec un deuxième casque à la main.
Le point de départ de la Colonne Prestes
Outre son passé historique datant de l'époque des Missions, Santo Angelo s'est rendue célèbre au début du 20 ème siècle, sous la première république du Brésil, pour avoir été le point de départ de la Colonne Prestes.
Luis Carlos Prestes (En savoir + ☞ ICI) du bataillon ferroviaire de Santo Angelo, initia une rébellion contre la République dans un but de mesures sociales. La Colonne Prestes parcourut 25 000 km à travers le Brésil et traversa 13 états, entre le 17 décembre 1924 et le 2 février 1927. C'est la plus longue marche d'une milice révolutionnaire de l'Histoire. |
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Le musée de Santo Angelo
Au musée on peut voir une maquette de l'organisation type des batiments d'une réduction jésuite.

Le plan d'une réduction
Les réductions sont toutes bâties sur le même plan, reflétant l'organisation sociale elle-même inspirée de principes religieux.
Dans le centre se trouvent les bâtiments communs : l’église, et le collège ainsi que des ateliers d’artisanat.
L’église constituait l’unité de base, le noyau urbain et le centre de la vie spirituelle.
Juste à côté de l’église se trouvait une vaste place orientée vers les quatre points cardinaux et comportant des croix ou des statues et des sanctuaires aux quatre coins.
Près de l’église se trouvait la résidence des pères jésuites et tout à côté, la maison des caciques.
Les habitations guaranis se répartissent "en haut" et "en bas" du centre. Elles s'inspiraient tout d'abord des cases traditionnelles : tout d'un tenant, rectangulaire à arcadess, le corps de la maison s'étirant en longueur de 60 m pour abriter tous les membres de la famille. Plus tard, lorsque les Guaranis ont accepté le modèle familial monogame, des cloisons ont été ajoutées pour créer des pièces séparées.
Des rues de 16 à 18 m de large partaient des places.
Ce centre est flanqué d'une part d'une prison, ainsi que d'une maison pour les veuves et les femmes considérées comme ayant des mœurs peu respectables, ainsi que d'un cimetière d'autre part. Celui-ci comporte une section pour les hommes, et une autre pour les femmes et les enfants.
Les réductions avaient une durée de vie très courte, que ce soit à cause du terrain ou à cause
des invasions des bandeirantes paulistas. Ces razzias emportaient des captifs qui étaient vendus comme esclaves.
Les missions jésuitico-guaranis du Brésil étaient connues sous le nom des "Sept peuples des missions" (Sete povos das missões) : São Francisco de Borja, São Nicolau, São Luiz Gonzaga, São Miguel Arcanjo, São Louranço Mártir, São João Batista et Santa Ângelo Custódio.
São Miguel das Missões
Les vestiges de la mission jésuite se trouvent à 58 km au sud de Santo Angelo (et à 483 km de Porto Alegre).
On y accède par les BR-285 et RS-536.
Le site de São Miguel a été reconnu patrimoine culturel de l'Humanité par l'Unesco en 1984.
C'est ce site qui servit de décors au film "Mission" de Roland Joffé .
L'Histoire de São Miguel Arcanjo
La réduction de São Miguel Arcanjo fut fondée en 1632 par le Père Cristóvão de Mendonça dans la région du Tape.
A cause des attaques des bandeirantes paulistas à la recherche d'esclaves, la population se déplaça en 1638 sur la rive droite du rio Uruguai vers le territoire argentin.
Une fois levée cette menace, ils repassèrent le fleuve Uruguai en 1687, et fondèrent leur cité en 1690, là où auourd'hui se trouvent les ruines actuelles.
La réduction prospéra dans la première moitié du 18 ème siècle quand la population atteignit environ 7 000 habitants à l'époque de la construction de l'église, de 1735 à 1745.
Elle fut détruite un siècle plus tard lors de la guerre contre les indiens Guaraní.
Les ruines de São Miguel das Missões sont de remarquables vestiges en bon état de conservation.
On peut y visiter le temple, ainsi que les ateliers et le collège des Indiens.
Il s'y trouve un musée où ont été réunies les magnifiques statues trouvées sur le site.
Chaque soir a lieu un son et lumières.

L'église São Miguel Arcânjo
Le vestige le plus important est l'église. La construction de l'église commença en 1735 et dura 10 ans.
Le père jésuite Giovanni Battista Prímoli en fut l'architecte et s'inspira de l'église du Gesù de Rome.
Elle est bâtie en grès et fut réalisée en trois étapes : la nef, la tour et le portique. La tour est haute de 20 m.

L'église São Miguel Arcânjo en 1846 - Image d'Internet

L'église São Miguel Arcânjo en 1998
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![]() L'intérieur de l'église, sans toit |
![]() A l'extérieur, une croix jésuite |


Le musée
A côté de l'église, se trouve le musée. Le musée des Missions a été construit par Lúcio Costa en 1938/40 (l'un des architectes qui bâtira Brasilia quelques années plus tard). Il raconte l'histoire des missions des Jésuites.
On y trouve une centaine de statuettes polychromes en bois de Saints, réalisées par les indiens et les Jésuites.
Certaines dépassent les 2 m de haut.
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DIAPORAMA
São Miguel das Missões
