Jordanie 2004

22 Août - 1er Septembre 200

PETRA




J'ai re-regardé le film "Indiana Jones and the Last Crusade" quand je suis rentrée de mon voyage, car certaines scènes du film ont été tournées à Petra.




Le canyon du croissant de lune

Dans le film, ils l'appellent "Le canyon du croissant de lune" (Canyon of Cresent Moon). C'est le Sîq, un canyon d'environ 1,5 km de long et jusqu’à 200 m de profondeur, qui à son endroit le plus resserré mesure seulement deux mètres de large.

Dans "Indiana Jones et la dernière Croisade" on voit la gorge vue du haut du plateau et c'est époustoufflant. Moi je ne l'ai vu que du bas, du fond. Oui je l'ai parcourue six fois cette fissure de presque 2 Km, chemin obligé vers le Trésor ou Khazneh (le monument à l'intérieur duquel se déroule la découverte du Graal dans le film).

C'est dans le chapitre 32 du DVD "Le canyon du croissant de lune" que l'on a deux plans vraiment extraordinaires : le Sîq vu d'au dessus, du plateau. Je ne sais pas comment ils ont pu filmer cela, sûrement à bord d'un petit avion. Je n'ai jamais pu voir le Siq ainsi puisque je marchais toujours au dans le fond. C'est une fente, une brèche dans la montagne, qui apparaît comme quelques centimètres de large à l'image. C'est époustouflant.

A la fin du film, le compagnon d'Indy part tout seul du Khazneh en prenant l'étroite fissure du Sîq et on entend dire de lui "Il se perd dans son propre musée"...

C'est cette impressionnante fissure si étroite qui conduit à l'entrée de la ville de Petra. Nous on n'a rien vu à l'intérieur du Khazneh, parce que c'est en fouilles et les salles fermées au public.




Le site est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis le 6 décembre 1985.

Une bonne partie de l’attrait de Petra résulte de son emplacement spectaculaire, au fond d’une gorge étroite. De l’entrée principale, on pénètre dans cette gorge ou SIQ en se faufilant entre des parois rocheuses hautes de 100 m. On passe devant des inscriptions en langues anciennes et des salles taillées dans le grés.

À partir du Khazneh, le Siq tourne assez brusquement vers la droite et s'élargit peu à peu. En hauteur, les murailles de grès rouge sont creusées d'un nombre infini de grottes sépulcrales et de tombeaux, qui s'étagent parfois les uns aux dessus des autres. On appelle cet endroit la falaise de la KHUBTA.

Petra disparut à l'aube du Moyen-Âge et fut redécouverte au début du 20 ème siècle par un Suisse : Johan Ludwig Burckhardt.

Pendant des siècles, ce sont les bédouins qui ont défendu le site et ont peuplé les grottes de Petra, mais aujourd’hui ils n’ont plus l’autorisation d’y habiter, toutefois ils ont gardé le droit d’y travailler dans la journée comme loueurs de chevaux, dromadaires et mulets ou comme vendeurs de souvenirs.


La situation de Pétra, dissimulée entre des rochers aux parois abruptes et dotée d'un approvisionnement sûr en eau en a fait un lieu propice au développement d'une cité prospère, comme étape du commerce caravanier.

L'endroit n'est accessible par le nord-ouest que par un étroit sentier montagneux, ou à l'est par l'accès principal, un étroit défilé appelé "le Sîq", un canyon d'environ 1,5 km de long et jusqu’à 200 m de profondeur, qui à son endroit le plus resserré mesure seulement 2m de large.

Il suit le lit sec d'une gorge de montagne, mêne à une vallée secrète où les Nabatéens avaient construit leur capitale.

Ainsi la cité de Petra était dissimulée au regard. Pour y pénétrer il fallait oser entrer dans cet étroit défilé au parcours sinueux bordé de très hautes falaises de 300 m.


Le site de Petra a été habité au tout début non par les Nabatéens mais par les Édomites. Les Nabatéens sont venus "après". La région de Petra fut occupée depuis le 6 ème millénaire avant J.C. par des éleveurs cultivateurs du néolithique qui profitent de sa situation favorable (extrémité sud du croissant fertile) et de conditions climatiques plus propices qu’aujourd’hui.


Les Édomites

Le royaume d'Édom apparut dès l'âge du fer. Au 8 ème siècle avant J.C des nomades Édomites vinrent occuper le site plus au sud de Pétra s’installèrent sur le site de el-Beida. .

Le mot Hébreu "Sela" ou "Selah" signifie "la roche" et désigne dans la Bible la forteresse Édomite que les historiens ont longtemps identifié au site de Pétra ou au site de Bosra au sud de la Syrie. Les spécialistes sont désormais unanimes pou situer "Sela" plus au nord, à environ 10 km au sud de Tafilah.

Les Édomites connaissèrent une grande prospérité à l'époque assyrienne et babylonienne.

Le royaume d'Édom perdura pendant trois siècles, du 8 ème au 6 ème siècle av. J-C. environ, jusqu'à leur chute au 7 ème siècle av. J-C. devant l’invasion des Babyloniens.

Ils furent alors autorisés à s'installer dans la région d'Hébron, et abandonnèrent leur ancien territoire, dont le site de Pétra, au profit des Nabatéens.



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Pendant ce temps, une tribu nomade venue de la péninsule d’Arabie s’installe par vagues dans le royaume d’Edom.


Les Nabatéens

Les Nabatéens étaient des caravaniers sortis de la péninsule arabique quatre siècles avant J.C. du Hedjaz, région de l'ouest de l'Arabie Saoudite, au bord de la mer Rouge, une région principalement constituée de plateaux élevés arides.

C'était un peuple commerçant vivant au sud de la Jordanie et de Canaan, et dans le nord de l'Arabie actuelle, un peuple de nomades, très attaché à sa liberté. Ils avaient l'art de s'enfuir et de se dissimuler dans le désert.

Ils ne construisirent des maisons peut-être seulement 2 siècles après J.C.


Des caravaniers

Ils formaient des caravanes de chameaux, et pratiquaient un commerce de longue distance. Ils transportaient de l'encens, provenant de l'Inde et de l'Arabie, traversaient le désert du Hedjaz jusqu'à Gaza, Alexandrie. L'encens était très demandé, et utilisé pour le culte, la médecine et aussi pour parfumer la maison. Ils trouvèrent ainsi une opportunité pour prendre le contrôle de ces routes commerciales.

Ils s’installent en terre Edomite au 5 ème siècle avant J.C d’abord à Gaïa (l'actuel village de "Wadi Moussa").

Le site de Pétra était sur la route des caravanes transportant l'encens, les épices et d'autres produits précieux entre l'Égypte, la Syrie, l'Arabie du Sud et la Méditerranée, au carrefour des routes commerciales du Golfe Persique et de la Mer Rouge vers Gaza sur la Méditerranée.

Le site de Petra

Abandonnant progressivement le nomadisme, les Bédouins dépendent de plus en plus du commerce qui ne peut prospérer que dans un climat pacifique. Ils monnayent ainsi une relative autonomie en versant une taxe aux souverains d’Egypte et de Syrie.

Ils se sédentarisent et vont assurer leur prospérité en maîtrisant les routes commerciales, entre Orient et Occident, et en développant le commerce de la myrrhe, de l’encens et des épices, denrées précieuses à cette époque.

Dés le 4 ème siècle avant J.C. les richesses nabatéennes attisèrent la convoitise des Macédoniens. Mais lorsque les successeurs d’Alexandre le Grand attaquèrent la capitale, les Nabatéens surent résister.

Le site de Petra offrait de multiples avantages. En plus de sa position, au carrefour des routes commerciales entre Arabie, Egypte et Méditerranée, Petra était invisible parmi les massifs montagneux, et bénéficiait d’une situation naturelle facile à défendre.

Vers le 3 ème siècle avant J.-C. les Nabatéens s’organisent en royauté, ils commencent à construire une ville où ils mettent à l'oeuvre toute la richesse culturelle acquise au contact des différentes civilisations. Ils savent ainsi opérer une synthèse architecturale des styles hellénistique, égyptien et indigène (eux-mêmes issus des traditions assyrienne et babylonienne).

Ils supplantèrent complètement les Édomites et Pétra devint la capitale, elle remplaça Bosra qui était celle de l'Édom.

Ils eurent un succès immédiat auprès des Grecs dès 312, à cause de leur commerce. Ils en récupérèrent une abondance de biens, et une sécurité

En 312 avant J.-C. ils mettent en échec Antigone le Borgne, souverain séleucide de Syrie. Après la chute de l'Empire séleucide, ils purent étendre leur territoire vers le nord, jusqu'à la région de Damas.

Cette résistance Nabatéenne va préserver l’indépendance du royaume qui s’étendit du nord de l’Arabie à la Jordanie actuelle, et Petra devient véritablement la capitale du royaume, avec ses grandioses monuments taillés dans le rocher de grés (tombeaux, temples, théatre).

Au 2 ème siècle avant J.C. Petra était une ville importante

Au 2 ème siècle avant J.C. Petra était une ville importante de 20 000 habitants et non une simple nécropole, comme on l’a cru pendant longtemps (à cause des nombreux tombeaux et sanctuaires). Pétra a abrité à son apogée jusqu'à 25 000 habitants.

Au delà des constructions rupestres, on trouve au centre de la cité, de grands édifices publics et religieux qui sont la preuve d'un peuple riche.

Il faut noter que la société nabatéenne était égalitaire et dépourvue d’esclaves (fait rare à l’époque). 

L'écriture nabatéenne se retrouve du Sinaï à la Syrie du Sud. C'est une écriture dérivée de l'Araméen de la Perse. Elle a donné naissance à l'Arabe qui n'est né qu'au 6 ème siècle (512). Auparavant, l'Arabe n'était pas écrit avec une écriture propre, mis avec des emprunts à d'autres écritures.

A la suite de la chute de l’empire séleucide en 64 avant J.C. les Nabatéens affirment leur autonomie.
Sous Aretas III (84-56 avant J.-C.) leur royaume s’étendait s'étendait de Damas à Aqaba.





Face à Rome

Au 1 er siècle avant J.C. les Romains s’intéressent au Proche-Orient, colonisent la région et créent la Province Romaine de Syrie. L’influence de Rome ne cesse de croître. L’influence de Petra et sa prospérité grandissantes deviennent une menace pour Rome. Pompée, gouverneur de cette nouvelle Province de Syrie lance en 106 avant JC. une offensive contre la Nabatène et attaque Petra, en vain.

Le roi nabatéen Aretas IV poursuit une habile politique d’allégeance à Rome : le royaume nabatéen devint un royaume client de Rome, mais il conserva une large autonomie. Grâce a son commerce florissant il atteint son apogée au début de notre ère et on continue de construire et tailler les nombreux tombeaux de Petra.

Petra romaine et son déclin

Ne pouvant vaincre les Nabatéens militairement, les Romains prennent le contrôle des routes commerciales et frappent l’économie de Petra en déplaçant les routes caravanières vers Bosra en Syrie.

Et en 106 après J.C. les murailles du Siq laissent passer les troupes romaines de Trajan. Petra est annexée par Rome et annexée à la nouvelle Province d’Arabie.

Il semble que les Nabatéens se soient rendus facilement car on n'a pas de trace d'une bataille. Il y a dû avoir une reddition pacifique, selon les textes romains (pas très crédibles), mais il y a peu de preuves, on ne possède que la version romaine.

Petra devient une province romaine, la puissance romaine va remodeler Petra, travestir tout ce qui existait.

Petra connaît néanmoins un nouvel élan commercial d’abord, grâce à la nouvelle Via Nova Traiana entre Bosra la nouvelle capitale et Aqaba (en fait le pavement de la route du Roi). La ville continue de prospérer.

L’influence romaine se fait de plus en plus évidente, notamment dans l’architecture avec l’apparition de voies bordées de colonnes. Petra prend l’aspect classique des villes romaines avec la construction d’un Cardo à colonnade (grand axe nord-sud), d’un théâtre, d’un forum et de thermes.

Les gens continuèrent à se nommer "Nabatéens" même après la destruction de leur état. Mais ils n'ont rien tenté pour restaurer leur royaume. Le déclin survint suite à l’avantage accordé à Palmyre qui devint le grand centre caravanier et le carrefour commercial de l’empire romain.





La période byzantine

Vers 358 Pétra devient le siège d’un évêché lors de la création d’une nouvelle province, la Palestina Salutaris. Le moine syrien Barsauma, par son prosélytisme, convertit la cité au christianisme entre 419 et 422.

Pendant l’époque byzantine, jusqu’au 6 ème siècle, la ville reste très peuplée. Pétra n’est plus une cité caravanière, son développement repose uniquement sur l’agriculture.

Plusieurs édifices antérieurs sont réutilisés par les chrétiens, notamment le Tombeau à l’urne qui devient une cathédrale sous l’évêque Jason en 447 et le tombeau connu sous le nom d’El Deir.





Pétra tombe dans l’oubli

En 363, un violent séisme ravage la cité et détruit la plupart des édifices qui ne seront pas reconstruits. Le site était déjà sur le chemin de l’abandon. Progressivement, Pétra tombe dans l’oubli. Des ermites chrétiens s’installèrent par la suite dans les tombeaux existants ou creusèrent de nouveaux abris.

La conquête arabe

Lors de sa prise par les musulmans, Pétra est déjà une cité oubliée. Elle est à l’écart de la route du pèlerinage à la Mecque, et présente peu d’intérêt.

Elle se réveille à l’époque des Croisades quand Baudouin 1er y fait ériger deux forteresses entre 1108 et 1116. sans réel intérêt stratégique qu’ils occupent de 1154 à 1216.

Le sultan arabe Baybars en route vers Kérak, pour déjouer un complot, y aurait fait une visite en 1276. Dans la chronique de Nuweri le chroniqueur évoque bien les tombes, qu’il prend pour des maisons, mais semble plus impressionné par l’ancienne forteresse franque, que par les monuments de Pétra.

"Ce sont des excavations dans la montagne aux formes magnifiques, habitations décorées de colonnes et munies de portes. Les façades de ces maisons sont ornées de sculptures taillées dans la pierre au ciseau et toutes gravées d’images et de formes. On retrouve à l’intérieur des salles voûtées, des banquettes qui se font vis-à-vis, des trésors et des harems."

Et de nouveau l'oubli

Puis Petra décline progressivement, n'est plus alors habitée que par les bédouins, et sombre dans l’oubli total pendant huit siècles. Au 16 ème siècle Petra était totalement ignorée du monde occidental et le reste encore pendant presque 300 ans.

Jusqu’à sa découverte en 1812 par l'explorateur suisse Jean Louis Burckhardt.



La découverte de Petra






Johann Ludwig Burckhardt

En 1812, un aventurier suisse nommé Johann Ludwig Burckhardt persuada son guide bédouin de le mener au site de la présumée cité perdue. Le père de Johann Burckhardt est un homme politique suisse condamné à l’exil. Johann Burckhardt vécut trois ans à Alep où il apprit l’arabe, se convertit,et se fait appeler Cheikh Ibrahim.

Missionné par les Britanniques, il devait rejoindre Le Caire, afin d’explorer le nord de l’Afrique, mais Burckhardt entend parler de ruines fantastiques cachées dans les montagnes de Wadi Musa, et détourna sa route, malgré l’hostilité des habitants, sous son nom d’emprunt Cheikh Ibrahim, afin de visiter les ruines antiques de la région de Wadi Moussa (Jordanie).

Pour faire un détour jusque là sans éveiller les soupçons de ses compagnons de voyage, Burckhardt prétend vouloir sacrifier une chèvre en l’honneur d’Aaron, dont la tombe se trouve à proximité du site.

Le 22 août 1812, il découvre Pétra.

Déguisé en bédouin, il pénètre dans ce lieu mystérieux jusqu’au Qasr el-Bint. En 1818, Bankes et ses compagnons parviennent juste à apercevoir des tombeaux à la longue vue, mais il éveille le soupçon des bédouins et il doit battre en retraite pour sauver sa vie.

Sa visite de Pétra est rapide, mais il parvient à décrire le Tombeau aux obélisques, l’arc triomphal, le Siq, le Khazneh et le Qasr-el-Bint Firaoun. Prenant notes et esquisssant des croquis, il écrivit :

“Il semble probable que les ruines de Wadi Musa soient celles de l’ancienne Petra”.





Léon de Laborde

Huit années plus tard, ce sera le marquis Léon de Laborde, dessinateur habile, accompagné de l’ingénieur Linant de Bellefonds, qui explorera, étudiera et dessinera l’une des premières représentations iconographiques de Pétra "La Rose" et sa cité antique creusée dans la roche.

Dans la lignée des voyageurs du 19 ème siècle, Léon de Laborde a vingt ans lorsqu’il accompagne son père et deux amis au Proche-Orient dont il tirera la matière à deux récits de voyages, en Syrie (1837) et en Asie Mineure (1838).

Mais le goût de l’aventure le saisit de nouveau et c’est avec Maurice-Adolphe Linant de Bellefonds (pacha Linant-Bey), alors au service de Méhémet Ali, qui avait déjà parcouru l’Arabie, qu’il organisera en 1828 une expédition en "Arabie Pétrée".

Ils y effectuent un séjour d’une semaine. C’est une visite bien organisée et en grand apparat afin d’impressionner les bédouins. Ils effectuent une visite complète du site, à l’exception de Beidha (Bayda). Une épidémie de peste à Wadi Moussa les obligent à abréger leur exploration.

Ils en rapportent de nombreuses vues très précises de l’ensemble des monuments. Certaines descriptions constituent un très intéressant témoignage, l’état de certaines tombes s’étant particulièrement détérioré depuis.

La publication dans "Voyage de l'Arabie Pétrée 1828" de l’important matériel amassé à Pétra fit découvrir au monde occidental les célèbres tombeaux taillés dans le roc de la cité caravanière. Ces vues de Pétra furent les premières à toucher un public européen.








Rudolf-Ernst Brünnow

Mais c’est l’étude des allemands Brünnow et von Domaszewski qui offre la vision la plus complète du site et de ses monuments. En 1895, 1897 et 1898, Rudolf-Ernst Brünnow, professeur de philologie et de langue sémitiques à l'Université de Heidelberg, et son ami et collègue Alfred von Domaszewski, ont exploré les anciennes provinces romaines dans la région qui comprend aujourd'hui des parties de la Syrie, de la Jordanie, et le Liban. Brünnow a pris des photos d'Amman, Bosra, Petra et d'autres sites de la région.

En découvrant le nombre de tombeaux dans la falaise, on a cru avoir à faire à une immense nécropole.

Mais Petra était une cité, avec des rues, des artisans, des demeures. Les tombes sont l'image de la volonté de ces grandes familles de marquer leur présence par la construction de tombeaux. 3000 monuments ont été répertoriés.




Hegra, une autre ville nabatéenne

En 1907, Deux pères dominicains, Antonin Jossen et Raphaël Savignac, envoyés en mission par la Société Française des fouilles archéologiques, se dirigent vers l'Arabie par le chemin de la mer, en direction de La Mecque.

Ils découvrent au nord-ouest de l'Arabie Saoudite une autre ville nabatéenne, Hegra, taillée dans le grès jaune, une antique cité qui était devenue interdite aux visiteurs à cause d'une légende, la légende du peuple des Tamoudéens.

On y découvre des tombeaux semblables à Petra (la capitale).

700 Km de désert séparent les deux cités !

Hegra a été épargnée par l'action du temps, à l'inverse de Petra qui a été très abîmée.


© elishean.fr


Malgré la découverte de Burckhardt en 1812, les premières fouilles archéologiques de Petra ne furent entreprises qu’en 1924, sous la supervision de l’École d’Archéologie Britannique de Jérusalem.

Depuis 1973, le département des Antiquités de Jordanie mène les fouilles en collaboration avec des universités américaines.

L'Art des Nabatéens

Les Nabatéens étaient un peuple arabe mais leurs sculptures et leur architecture avaient été fortement influencées par les Grecs et les Perses. Leurs sculptures sont sophistiquées, à l'image d'Alexandrie, de Pergame, alors qu'on est en plein désert.

À découvrir le nombre de tombeaux dans la falaise, on a cru avoir à faire à une immense nécropole.Mais Petra, était une cité, avec des rues, des artisans, des demeures. 3000 monuments ont été répertoriés. On a évalué que la cité comptait 10 000 habitants.

Visiter Petra est "fatigant"

Rien que parcourir les presque 2 km du Siq, ce long tunnel à ciel ouvert, deux fois par jour pour atteindre l'entrée de la ville nabatéenne (c'est à dire le "Trésor").

Le site est immense. Il y a la partie du site que tout le monde visite en une seule journée qui correspond à la ville basse. Là, pas de problème pour marcher. Mais une grande majorité des tombes et autres superbes monuments ont été construits, très loin, dans les montagnes qui entourent cette ville basse. Il faut monter des centaines de marches, et grimper des côtes, et marcher sur les cailloux des wadis à sec.

C'est au retour, quand on rentre vers les 17 hres que la fin du Siq est le plus dur, car ça grimpe !

On parle parfois d'un parcours initiatique. En le parcourant on finit facilement à le croire.