PETRA

4 ème jour à Petra
Mardi 31 Août 2004
Visite de la... Polyclinique de Petra...
J'ai pris le petit déjeuner avec le groupe qui s'en allait marcher vers le Deir et little Petra. J'attendais que le médecin arrive. Avant j'ai eu l'idée de regarder ma documentation de mon assurance Visa, et j'ai téléphoné en France pour leur demander ce que je devais faire. Je leur ai demandé de me rappeler, que le téléphone était très cher de Jordanie, ce qu'ils ont fait par la suite, cet appel sera l'unique que je ferai.
Le médecin, le docteur Hayman, est arrivé vers 8h30 et m'a dit "on va faire une radio" (en anglais) "OK" ai-je dit. Mais comment vais-je aller jusqu'à l'hôpital ? Je vous emmène m'a-t-il dit. C'était une espèce de camionnette, deux places devant, assez haute, du type pick-up. Et nous voila parti.
Il était très sympa. Je me suis retrouvée sur la route qui surplombe Petra, pratiquement au-dessus des montagnes, et de là la vue était extraordinaire. Voyant mon regard éberlué, il me lance avec une certaine fierté dans la voix : "The Mountains of Petra !".
À l'arrivée, on vient me chercher... en fauteuil roulant... et on me fait attendre dans une salle d'attente, en compagnie de femmes aux cheveux recouverts d'un voile noir, et de leur mari. En tout cas, accompagnées. J'entends des discussions lointaines, derrière des paravents de tissus.
On vient me chercher pour me faire la radio. Pièce fermée, rien d'extraordinaire, normal. Le radiologiste me demande mon âge, et me lance un compliment du genre "vous ne les faites pas !"...
Puis on me ramène dans la salle d'attente.
"Fracture" !
Quelques minutes plus tard le Dr Hayman revient avec une pochette de kraft marron à la main, et me lance "fracture" ! Ah, je m'en souviendrai toujours de sa voix à ce moment-là. Je n'ai jamais eu de fractures de ma vie...
Voila, on m'emmène dans une autre salle. Il faut plâtrer m'explique-t-il, car la fracture (du péroné) est mal placée, juste à l'articulation de la cheville (à la malléole gauche), et si cela ne se ressoude pas, il faudrait alors m'opérer pour me poser une tige intérieure.
Il va me poser un plâtre provisoire (un blanc, très épais) et va faire venir d'Amman un plâtre beaucoup plus moderne et léger, qu'il me posera le soir.
FIN DE MON VOYAGE EN JORDANIE !!!
Je lui dis qu'il m'est impossible de continuer le voyage (le désert, logement sous la tente de bédouins) et que je veux rentrer chez moi à Paris. Il me dit qu'il est bien sûr d'accord et qu'il va organiser mon rapatriement.
Sur la route, il s'arrête en ville en face d'une pharmacie et va y acheter des médicaments, pour moi.
On arrive à l'hôtel. Je monte dans ma chambre tant bien que mal. Je m'allonge devant la TV avec la jambe sur-élevée sur des coussins.
Des béquilles !
Peu de temps après le Dr Hayman revient, et revient avec... une paire de... béquilles. Je ne me suis jamais servie de ces engins là de ma vie. Il essaye de me montrer, et ce n'est pas une grande réussite. Il repart, puis revient avec une autre paire de béquilles qui semblent dater de la dernière guerre (et pourtant elles sont toutes neuves, elles sortent d'un enveloppage en plastique. Et à nouveau l'apprentissage. Dur, très dur.
Une journée et une soirée à l'hôtel
Bien sûr, hier, j'avais tout de suite contacté mon assurance, l'assurance via ma carte Visa, Europ Assistance.
Vers 11 hres, l'assurance m'appelle de France pour faire le point, me demande les coordonnées de mon médecin, etc etc.
Je suis descendue manger quelque chose à midi.
Et je suis restée toute la journée ainsi, sur le lit, face à la télé, avec quelque peu le ventilo.
Le groupe revient. Je ne me rappelle plus de mes échanges avec eux. Je suis descendue un peu sur la terrasse du devant de l'hôtel, lorsque mon accompagnateur vient me dire : "Ils te proposent de te prendre à 2 h 30 du matin et de te faire voler au petit matin cette nuit. 2 h 30 !!! je dis OK, je m'ennuie tellement ici, j'ai tellement envie d'être chez moi.
Vers 20h 00 le Dr Hayman revient pour me retirer le plâtre blanc, pour que je puisse me doucher avant que l'on me mettre le plâtre définitif, qui m'empêchera de me laver à l'aise par la suite.
Le groupe va dîner. Ils viennent me dire au revoir avant de partir.
On me plâtre !
Puis plus tard, il était bien 22 h 00 le docteur revient accompagné d'un spécialiste, son ami d'ailleurs, pour me poser le plâtre définitif. Il a préféré venir lui-même dans ma chambre me le poser, car il est tard pour l'hôpital (ça doit être sa clinique à lui, d'ailleurs je crois).
Il faut une cuvette d'eau, des serviettes éponge.
Le grand fou rire : le plâtre représente de petits skieurs tout rouges. "beautiful" s'exclament-ils.

Le patron de l'hôtel me demande ce que je veux manger. Et il me dit : une pizza ? Oh oui ,quel aubaine. J'ai envie de quelque chose de différent, une grosse, une très grosse... qui s'avérera coûter très cher et que je n'arriverai pas à terminer tellement la pâte était épaisse.
Je reste allongée, ne pas dormir, je dois partir à 2 hres 30... je me repose.
Claudie est rentrée tard, à 1 h du matin, et demain le groupe prend le bus local de 6h 00 pour partir vers le désert.
Mes bagages à moi sont prêts. J'attends que les heures passent.
En route pour Amman
Il est 2 h 00 du matin. Le manager de l'hôtel vient frapper à la porte de la chambre : le chauffeur de taxi qui vient me chercher a téléphoné du taxi, il est presque arrivé à Petra. Je descends donc, et il me porte mes bagages.
J'attends en bas. Le taxi arrive, une superbe limousine. Le chauffeur a été très sympa. Je me suis installée derrière, un peu allongée. Les routes sont complètement vides. On roule plutôt vite sur cette "autoroute" qui mène à Amman.
On m'a annoncé 2 heures de route.
À un moment on est arrêté sur la route par un barrage militaire. Vérification des papiers du chauffeurs, oK, on continue.
Aéroport d'Amman
On arrive à l'aéroport d'Amman, il fait encore nuit il est 4 heures du matin.
"On va attendre un tout petit peu dans la voiture" me dit le chauffeur.
Mais pas longtemps, en quelques minutes, un homme surgit, et me parle avec un anglais magnifique.
Je sors de ma torpeur, il ressemble au docteur Watson et il parle l'anglais de la reine d'Angleterre.
"What a beautiful english accent!" je m'exclame. "Oh thank you" me répond-il.
On aurait dit une scène de Shakespeare.
Mais je tourne la page, le jour se lève.
