PETRA
1 er jour à Petra
Samedi 28 Août 2004
On arrive à Petra à l'heure du midi. Petra se nomme sur la carte Wadi Musa. C'est le nom de la petite ville la plus proche, qui se nommait autrefois "Gaïa". "Petra" est le nom antique de la Cité nabatéenne. Petra signifie "pierre" en grec.
Arrivée à l'hôtelOn nous dépose devant l''hôtel pour y déposer les bagages. Le Petra Moon est superbement situé : à 200 m de l'entrée du site, alors que la majorité des hôtels sont au village de Wadi Musa, c'est à dire, qu'il faut prendre un taxi. Le Petra Moon est juste après le Movenpick. |
Petra Moon Hotel |

Vue sur le village depuis l'hôtel
Ensuite, dans les hôtels les plus proches de l'entrée du site après le nôtre viennent
le "Flowers" (qui nous semblera par la fenêtre de notre chambre, assez bruyant, de la musique le soir), et le "Venus Hôtel".
En logeant près de l'entrée du site, il faut savoir qu'il faut en voiture pour aller dîner en ville ou aller dans les magasins.
Sinon, on mange à l'hôtel.
Le Petra Moon est très bien. Les chambres très bien.
La nourriture aussi, mais il faut commander les repas à l'avance, car ils n'ont rien en stock !
Wadi Musa, la ville
On reprend nos minibus pour la dernière fois, qui vont nous conduire à Wadi Musa pour y déjeuner. En effet nous quittons Hassan 1 et Hassan 2 ici, car la location des minibus n''était prévue par Nouvelles Frontières que jusqu'à Petra. Ce n'était pas indiqué dans le catalogue.
C'est que, à partir, d'ici, nous restons 4 nuits sur place, puis nous allons seulement au Wadi Rum, et à Aqaba, avec les transports en communs locaux, les bus. La station de bus est d'ailleurs juste en face du Petra Moon, de l'autre côté de la place. Le retour d'Aqaba vers Amman est aussi prévu en bus de ligne.
Wadi Musa est une ville animée, de la circulation, des boutiques, des restaus et... des touristes qui y circulent... Je crains le pire. Nous avons été dans des endroits jusque là où nous avons presque pas rencontré de nos collègues touristes. Petra, c'est le site le plus célèbre de la Jordanie. Comment va être l'accueil des Jordaniens vis à vis de nous ?
Nous décidons de nous asseoir à un restau qui a des tables dehors, sur la grande place, et qui propose des plats à la carte. Moi je n'ai pas faim. Je propose donc juste de m'asseoir avec les autres et boire un verre... de coca cola. Eh oui je m'y suis mise, depuis Dana, le remède aux dérangements intestinaux.
Nous avons prévu de retourner à l'hôtel par nos propres moyens : soit à pied, c'est à dire 20 mn de marche m'a t-on dit, mais c'est très faux, c'est bien plus loin, soit en taxi. On nous a dit que le prix du taxi entre Wadi Musa et l'hôtel ça coûte 1 Dinar et pas plus. Donc, ne pas se faire rouler. C'est 5/10 mn de taxi seulement.
Premier Internet-café de tout le voyage
Quand tout le monde se disperse, je décide d'aller à l'Internet Café en face : j'ai vu une énorme pancarte. Il se trouve au 1er étage d'un espèce de Centre Commercial, des boutiques en étage. Je discute le prix car on m'annonce 1 heure : 2 dinars, et je n'ai pas besoin d'1 hre pour seulement consulter mes mails et envoyer un mail de nouvelles. Je négocie à 1 dinar pour 1/2 heure.
À ma surprise, je me retrouve, dans cette grande salle qui contient plusieurs ordinateurs PC, et plusieurs Jordaniens attablés, assise à côté de Sylvie qui m'a précédée dans ce lieu. C'est une connexion ADSL et ça marche plutôt bien. J'envoie donc mon premier message de nouvelles, de la première ville où j'ai enfin trouvé un Internet café : à Petra.
Des "welcome" dans la rue
Ensuite je vais à la recherche d'une bouteille d'eau minérale. je suis surprise d'entendre pour la première fois sur mon passage des "Welcome" comme en Syrie, alors que je me trouve dans la ville la plus touristique du pays. Je m'attendais complètement au contraire. Je trouve une boutique (il y en a plein d'épiceries) avec un grand frigo plein de bouteilles. Là encore des bouteilles de 2 litres qui ne rentrent pas dans mon protecteur isothermique. Je trouve une bouteille d'1 litre de la marque "Nestlé" étonnant. Je pense d'abord que c'est de l'import et que ça va être très cher. mMis non, c'est le même prix.
Je lance quelques unes de mes phrases types en Arabe, et la conversation se lie. C'est ainsi que j'apprends que demi se dit "nus" car l'eau coûte 1/2 dinar : nus dinar.
Les gens sont vraiment très gentils, encore plus que dans les autres villes. Alors est-ce à cause de cette "pénurie" de touristes en Jordanie, conséquence de l'attentat du 11 Septembre 2001 et de la guerre en Irak ? La Jordanie a énormément souffert économiquement de cette défaveur de la part des touristes, car c'est évidement l'une des ressources principales du pays. D'ailleurs on nous avait expliqué que le gouvernement avait cassé les prix d'entrée des sites de moitié, ce que nous avons pu vérifier à notre grand avantage.
Taxi pour l'hôtel
Sur le "round-about" de la place principale, j'hale un taxi, et je lui annonce le nom de mon hôtel "Petra Moon Hôtel mendfadlak", et aussitôt "Wahed Dinar ?", "Taieb !" (On dit aussi "quiess" dans ce pays).
Et me voila comme une grande sachant me débrouiller seule en Jordanie !
Achat du ticket d'entrée
On a rendez-vous à 15h30 pour aller acheter les billets sur le site et faire un premier petit repérage.
L'hôtel Petra Moon, est vraiment bien situé. On peut aller à pied à l'entrée des visiteurs, là après une grande place où prônent deux immenses photos au mur : le roi Hussein de Jordanie et son fils Abdallah, le roi actuel.
On achète les tickets d'entrée à une guérite devant une grille. On profite évidemment de la baisse des tarifs promue par le gouvernement jordanien, conséquente à la perte de nombreux touristes en Jordanie suite aux événements politiques au Moyen Orient.
Le passeport pour trois jours coûte 16 Jordan Dinars et on a droit à la 4 ème journée gratuite.
Pour comparaison, ma copine Valérie avait payé l'entrée d'un seul jour, 20 JD en 2001, et Sophie en 2000 avait visité tout le site au pas de charge parce que le prix de l'entrée était exorbitant.
Passé les guichets, on accède à l’enclos des chevaux (dont l'utilisation est rendue quasiment obligatoires par la tradition) pour se rendre, au bout d’un kilomètre, au défilé, qu’il leur est interdit d’emprunter.

Plan de Petra


© quilaztli.over-blog.com
La nécropole de Gaïa
Les Nabatéens se sont installés d’abord à Gaïa (l'ancien nom de Wadi Moussa), puis à Petra.
Avant d’arriver au Siq, le chemin passe devant les tombeaux de Gaïa.
Il s’agit de trois tombeaux monolithiques, suivis de deux tombeaux superposés et datés du 1 er siècle après J.C. Les Nabatéens étaient très attachés au culte des morts.
Le Tombeau aux Obélisques
Le Bab Al-Siq Triclinium

A l’étage supérieur, c’est le "Tombeau aux Obélisques" avec ses quatre stèles funéraires d’inspiration égyptienne. Les quatre obélisques situées à l'étage supérieur du monument expliquent le nom attribué à cette tombe. L'obélisque était un symbole funéraire nabatéen.
A l’étage inférieur, le "Bab Al-Siq Triclinium", de style corinthien et dont la façade est taillée dans la roche. Il est inspiré de l'architecture nabatéenne classique, caractérisée par ses trois salles. On présume que ces chambres sculptées furent des salles de banquet pour les repas funéraires rituels destinées à honorer les morts.
Le Siq
On atteint ensuite l’entrée du Siq. Autrefois il y avait une arcade dont il ne reste plus rien aujourd’hui .
L'entrée du Siq est toute petite.

On m'a expliqué qu'il faut marcher 1,2 Km (soit 40 mn de marche lente) avant d'arriver à l'entrée de la cité. Ce long tunnel, une gorge, il faut la parcourir une fois à l'aller, et à nouveau au retour, et là c'est une autre paire de manche quand on a déjà crapahuté toute la journée, surtout que tout près de la sortie... il y a une grimpée.
Cet étroit couloir naturel résulte des séismes dont la violence fendit la montagne calcaire en deux. Les intempéries et l’érosion ont sculpté des formes fantastiques dans la roche. Il s’étend sur 1,2 km et par endroits n’excède pas 3 m et les falaises qui l’enserrent grimpent jusqu’à près de 200 m. Tout le long se trouvent des niches creusées dans les parois et qui abritaient à l’origine de bétyles (pierres dressées symbolisant les divinités).
Le Siq est la voie d’accès principale à Petra. C'’est, sur un kilomètre et demi, un spectaculaire défilé entouré de falaises colorées de 100 m de haut.
Tout le long du défilé on peut apercevoir les canalisations creusées dans la roche par les nabatéens et chargées d’acheminer l’eau de pluie.

Sur la place des bédouins attendent les touristes qui souhaitent avancer à dos d'ânes.
Les transports au sein du site sont très réglementés : d'abord les ânes vous conduisent jusqu'à la place du Khazneh, ensuite ce sont des chevaux, et ensuite des dromadaires. Donc il faut payer trois fois si on ne veut pas marcher du tout.
Nous, on marche. D'autant plus que marcher dans cette gorge au milieu de ces parois gigantesques et prenant des couleurs de terre en feu, est très émouvant.
Il est passionnant de voir quelle a été l'intelligence de ce peuple lorsque l'on voit sur les côtés les canaux creusés dans la roche et qui permettaient aux Nabatéens d'approvisionner la ville en eau.
Les Nabatéens ont su utiliser la situation de Petra, une cuvette entourée de montagnes, pour recueillir les eaux de toute la région par un ingénieux système hydraulique, découvert depuis par des fouilles.
Site curieux pour l'implantation d'une ville. L'induction d'eau posait problème... on exploite les massifs comme collecte des eux de pluie.
Sur les 92 km2 du site, ils vont creuser dans les falaises des canalisations qui alimenteront des citernes, elles aussi creusées dans la roche.
Cette maîtrise de l'eau a des origines nomades.
De temps à autre, sur les parois, des mini temples mais très minuscules ont été creusés sur les parois.

Le Khazneh
L'arrivée sur le Khazneh est spectaculaire. On commence à un moment à apercevoir entre les rochers une vague image, et petit à petit la fente du rocher s'agrandit : on débouche sur une très grande place où en face de nous surgit ce fameux Khazneh.
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Le Khazneh mesure 28 m de largeur sur 39,50 m de hauteur. Il est daté du 1 er siècle après J.C.

Cette façade de 40 m de haut se compose de deux niveaux. Elle présente diverses influences architecturales, la plus importante étant helléniste, rappelant l’apport des cités du nord comme Gerasa (Jerash) ou Philadelphia (Amman).
Mais on trouve aussi des éléments égyptiens telle la statue d’Isis dans le temple semi circulaire supérieur et des éléments mésopotamiens telles les tours crénelées.
→ Le niveau inférieur est formé de 6 colonnes surmontées d’un bas-relief représentant un couple de griffons et deux vases remplis de plantes grimpantes. Particularité du style nabatéen : les cornes qui pointent aux angles des chapiteaux corinthiens.
→ Le niveau supérieur est formé de deux pavillons couronnés d’un fronton brisé et soutenus par des colonnes corinthiennes. Ils encadrent la "tholos", temple circulaire surmonté d’un dôme et d’un chapiteau corinthien et est surmontée d’une urne de 4 m de haut. Dénuement de l’intérieur de l’édifice.
L'époque de construction du Khazneh est très contreversée : certains le datent de l'époque d'Hadrien, mais pour la plupart des chercheurs, il serait antérieur à l'annexion de Petra par les Romains (106 après J.C.) et remonterait au tournant de l'ère.
Le nom de Khazneh qui veut dire "Le Trésor" vient d'une légende selon laquelle un Pharaon aurait déposé son trésor dans l'urne qui le surmonte. En fait celle-ci n'avait qu'une valeur décorative puisqu'elle n'est pas creuse. Les Bédouins avaient pris l'habitude de tirer dessus au fusil afin de la faire éclater pour récupérer les prétendues pièces d'or qu'elle aurait contenues. L'urne du "Trésor" est en effet criblée de trous).
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Ce que je remarque c'est cette énorme patte d'aigle tout en haut à droite, et aussi, les petites encoches rectangulaires, sur le corps de bâtiment. Je crois qu'elles servaient à grimper pour pouvoir pour accéder au sommet, car il n'y avait pas de possibilité de construire des échafaudages, puisqu' il n'y avait pas de bois dans ces montagnes.
À Petra il y a 1 ou 2 niches avec des sculptures d'aigles (symbole de la puissance). À Hegra, l'autre ville nabatéenne découverte, elle, en Arabie saoudite, on en trouve beaucoup.
Le Khazneh est une énigme
Le Khazneh était probablement un monument funéraire ou un mausolée royal comme semble le prouver la statue d’Isis, le disque solaire du fronton ou les bas reliefs des deux Dioscures (fils de Zeus) Castor et Pollux.
Mais les bédouins penchent plutôt pour le trésor du pharaon (d’où son nom), qui serait enfermé dans l’urne. C’est pour le mettre à jour qu’ils ont tirés sur cette urne qui porte encore les impacts de balles.
On a comme témoignages, des temples, et des inscriptions dans la pierre, et c'est tout.
On a trouvé des tombes ensevelies au pied du Khazneh, sous terre, des tombes royales et on se demande si le Khazneh n'était pas un temple funéraire en l'honneur de la dynastie régnante, un temple construit pour honorer la famille royale.
L’intérieur du Khazneh est une salle vide sans grand intérêt.

On n'est pas allé plus loin le premier soir. On souhaitait profiter du coucher du soleil sur le Khazneh mais vu la profondeur de la gorge le soleil ne pénètre qu'à peine, et quand il tombe sur le Khazneh, des ombres traversent le monument.
NB : Un site web qui m'a bien aidée pour m'y retrouver dans le descriptif de ce que j'ai vu ☞ ICI
Dîner à l'hôtel
Retour à l'hôtel à 18h 15.
On avait décidé de dîner à l'hôtel pour le premier soir, car parait-il, la bouffe est bonne. On dîne à 20h30. Oui, c'est bien, une soupe et un plat de poisson à notre demande. Ça change des mezzes et de la bouffe jordanienne identique tous les jours.
DIAPORAMA
Premier jour à Petra
