On ignore la date exacte de la fondation de la ville, mais on sait qu’elle existait dès l’époque sassanide (3 ème au 7 ème siècle - 224-651 après J.C). Peut-être même avant l'ère sassanide.
Le plus ancien monument de pierre découvert est celui de Sargon II, le roi assyrien. (roi de Babylone de 709 à 705 et roi d'Assyrie de 722 jusqu'en 705 av. J.C). Les historiens croient que le château appelé Tauri ou Tarmkis était situé sur le site de l'actuelle Tabriz.
Elle devint capitale au 3 ème siècle après J.C., et également sous la dynastie mongole Ilkhans (1256-1213).
Son histoire récente remonte à la conquête arabe et elle s’est développée en particulier à partir du 9 ème siècle sur ordre de l’une des épouses du calife abbasside Hâroun al-Rashid. Les Tabrizis avaient la réputation d’être des gens aisés, ainsi que de redoutables commerçants. Le commerce à Tabriz était florissant.
En 1227, la ville est conquise par Gengis Khan et intégrée au vaste empire mongol.
Les invasions des Mongols et en particulier les campagnes menées par Gengis Khân furent l’une des plus traumatisantes périodes de l’histoire iranienne. Une nouvelle ère commença avec l’avènement de la dynastie ilkhanide.
Cette dynastie était dirigée par les Ilkhâns, gouverneurs régionaux du grand Khân mongol, qui régnaient sur le plateau iranien et ont pu restaurer l’indépendance politique de l’Iran y établir un État unifié.
Cette nouvelle génération de Mongols, qui connaissaient mieux l’Iran, n’avait pas la même violence que ses ancêtres et semblait plus équilibrée et expérimentée. Grâce à elle, le pays retrouva progressivement sa paix perdue, et de nouveaux liens furent tissés entre le peuple et les rois ilkhâns.
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Tabriz se relève à partir de 1270, date à laquelle Abaqa Khan, petit-fils de Gengis Khan se fixe à Tabriz pour sa position privilégiée près des vastes prairies du nord-ouest de l'Iran actuel.
En 1295, Ghazan Khan en fait le centre administratif de son empire, sa capitale.
Sous son règne sont élevées de nouvelles murailles et de nombreux bâtiments publics, des écoles et des caravansérails.
La ville devint alors un centre commercial, fréquentée par les marchands européens, surtout italiens,qui fréquentent la route de la Soie et qui en firent un relais pour leurs affaires en Asie.
Durant le règne de Abaqa Khan et de de Ghazan Khan, Tabriz atteint le sommet de sa gloire. Beaucoup de grands artistes et des philosophes du monde s'y sont rendus. Au cours de cette même période, Khajeh Rashid od-Din Fazlollah construit le fameux campus Rob-e Rashidi.
En 1392, après la fin de la domination mongole, la ville a été saccagée par Tamerlan.
Elle fut reconstruite par la tribu turkmène de l'Qoyunlu Qara, qui y établit une dynastie éphémère locale.
Sous les Timourides, cette ville perdit son importance, puis redevint la capitale des Turcomans du Mouton noir, dont l’un des souverains fit construire la Mosquée Bleue (15e siècle).
Sous les Safavides elle est passée capitale nationale pour une courte période, mais le second des rois safavides, Shah Tahmasb, transféra la capitale à Qazvin, puis à Ispahan, en raison de la vulnérabilité aux attaques des Ottomans.
Au 16 ème siècle, Tabriz est plusieurs fois occupée par les Ottomans, qui pillèrent les ressources et les richesses matérielles et immatérielles de cette ville. Par exemple, ils déportèrent de force à Istanbul des artistes qui exportèrent en Turquie la culture persane et favorisèrent l’âge d’or de l’art ottoman.
La ville est alors entrée dans une période de déclin, disputée entre les Iraniens, les Ottomans et les Russes, et frappée par les séismes.
Jusqu’au 18 ème siècle et malgré un traité de paix signé en 1639, la ville continua d’être la proie du conflit intermittent entre la Perse et les Turcs.
En 1722, elle accueillit le safavide Tahmâsp II, chassé d’Ispahan par les Afghans : couronné, il fut déposé dix ans plus tard par Nâder Shâh qui occupa la ville en 1729 et la reprit définitivement aux Ottomans.
Les Qâdjârs (19e siècle) aimaient la ville de Tabriz au point qu’ils la choisirent comme ville de résidence du prince héritier qui était de souche turque. Mais la ville n'a pas retrouvé de prospérité avant la seconde moitié du 19 ème siècle.
C'est au début du 20 ème siècle, quand la Perse s'est ouverte à l'Occident, que Tabriz est devenue le poste de transit principal entre l'intérieur de l'Iran et la mer Noire, redevint un carrefour commercia, et, pendant une courte période, la capitale économique.
Elle devint le lieu des rivalités entre l’Iran et la Russie. Tabriz a été occupée plusieurs fois par les Russes notamment durant la guerre irano-russe de 1826-1828, occupée par les troupes du tsar, jusqu'à la signature du traité de Turkmanchai qui met fin à la guerre.
La ville était une cité cosmopolite, où se fréquentaient Arméniens, Turcs, Persans et Russes.
Lorsque la Révolution soviétique de 1917 mit fin au commerce avec la Russie, Tabriz fut reléguée au rang de capitale provinciale, sans importance politique ni économique majeure.
Elle fut le premier foyer de la Révolution Constitutionnelle en 1906, le centre d'une révolte contre Mohammad Ali Shah en 1908, et en 1978 le théâtre d’anarchies marquant un tournant dans l’abolition du régime pahlavi.