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BOA VISTA

Sal Rei - La ville

Jeudi 14 Mars 2019

©PlaneteJoce


Sal Rei, la capitale de Boa Vista, est la seule ville de l’île qui tire son nom du sel. La ville doit son nom à l’exploitation du sel des marais salants qui faisaient autrefois vivre la quasi totalité des habitants. Elle fut baptisée ainsi (en français : "Roi du Sel" ou le "Sel Roi") pendant la période de la colonisation portugaise On disait que le sel extrait de ses salines était de qualité royale !

Le port de Sal Rei est installé sur la côte nord-ouest de l’île de Boa Vista et il est relié à Santiago, Sal, et Maio, par un ferry (mais bon, pas évident du tout les liaisons en bateau entre les îles...). La ville portuaire de Sal Rei domine la baie. Elle abrite 9 000 habitants environ.

Un air de Tunisie ou plutôt de la corne de l'Afrique, de Djibouti que je ne connais pas, et que j'imagine. Je suis allée quand même sur la côte Est de l'Ethiopie et dans les villes de la côte kenyane... Ces villes au rythme nonchalant.


A la recherche d'informations

Vers 10h 30 je descends et explique à Marilena les problèmes que j'ai eus hier soir avec la clé. Elle me dit que j'aurais dû frapper à la porte à droite... c'est le logement de la gardienne, ou à la porte à gauche, où elle, elle habite. Oui mais il aurait fallu que je le sache, que l'on me le dise tout ça hier...

Je lui dis que j'ai plein de choses à résoudre, que je n'ai aucune information dans cette ville...
Tout d'abord, comment je trouve un moyen pour me rendre demain à l'aéroport POUR prendre mon vol pour Praia.

Marilena me conduit à la station des "Hiace" qui est dans la rue juste à côté. Elle combine pour moi avec un chauffeur pour qu'il m'emmène demain à l'aéroport. A 14h 00. 500 ECV pour 1 personne.

Je lui pose la question de savoir comment, elle, une femme si joviale, s'est retrouvée à vivre ici, à Boa Vista, un trou un peu paumé quand même ! Elle me raconte que c'est son père qui a habité ici pendant 19 années. Elle a repris la maison. Elle passe tous les mois de la saison touristique ici, du genre octobre à juin, et elle passe les mois d'été en Italie, où l'été est si beau, me dit-elle.

Elle m'emmène ensuite à l'office du tourisme. Oui il en a un. C'est le kiosque au milieu de la place. Seulement il ferme à l'heure du déjeuner (et on est arrivé en plein midi hier...), et il ferme à 18 hres (on est revenu du tour à 18 hres)... donc du coup... fermé hier, je ne l'ai pas vu.


Le patron semble Italien !!!! Encore un. Il y a une Capverdienne qui parle bien français. Je demande où se trouve Unitel (créditer ma carte, encore...), où y a-t-il une agence de voyage au cas où je n'arriverais pas à joindre Binter, et je voudrais une liste de restaurants. Notamment, bonne nouvelle, on me dit qu'il y en a deux dans la 2 ème rue au dessus de mon hôtel. La fille me dit aussi que le prof de capoeira que j'avais apercu donnant son cours est un capverdien de São Vincente et qu'il enseigne au jardin d'enfants. Au moins j'ai avancé dans mes informations.

Des Italiens, ah ça il y en a !
Et quoi encore ? des Africains, du continent. Ils font du commerce. Des Sénégalais. Et j'ai rencontré aussi un Malien, et un Gabonais. Boa Vista est à 672,5 km à l'ouest de l'extrême sud Mauritanien.

Je vais chez Unitel. Un gars, là, m'a beaucoup aidé. Il me dit que j'ai encore des unités sur ma carte. Et que les appels que j'ai faits à Binter sont des n°s gratuits du genre 0800. Il m'explique que appeler un n° fixe à partir d'un mobile ça coûte très cher, et bien plus cher encore que d'appeler un n° mobile d'un réseau concurrent. Il est conseillé à partir d'une carte mobile de n'appeler que vers des mobiles ! Ah si on m'avait dit ça avant...

J'ai réussi à parler avec Binter et à confirmer mon vol. Même avec une femme qui s'est mise à me parler en français.
Tout est Ok pour mon vol vers Praia demain.

Sal Rei : Une histoire de sel

Sal Rei s'est appelé autrefois "Porto Inglês".

Son histoire débute à la fin du 15 ème siècle. En 1620 quelques navigateurs anglais constatant la bonne qualité du sel, se sont installés à Povoação Velha, au sud de l'île pour explorer cette ressource.

Mais Boa Vista a aussi été sur la route des pirates… En 1820, suite à un pillage dévastateur, la population de Povoação Velha migre vers Porto Inglês (Sal Rei) et construit un fort dans l'îlot d'en face.

Les salines ont été exploitées dès le début du 17 ème siècle jusqu’à la fin du 19 ème siècle. Sal Rei a connu un âge d’or, grâce aux échanges commerciaux et aux exportations de sel.

En 1872, une famille juive du nom de Ben-Oliel en provenance d'Afrique du Nord, s'installe sur l'île. Ils construisirent un cimetière dont il reste encore des vestiges (à proximité du Marine Club). Tous ces colons y furent enterrés.

Les descendants de cette famille habitent aujourd'hui à New York et détiennent encore une bonne partie des terres de l'île.

Des maisons de commerce qui se sont développées au 19 ème siècle, seule a survécu celle de l’exportateur Ben’Oliel, qui peut être visitée.

L'exploitation du sel a cessé depuis 1979.

C’est à Boa Vista qu’est né le landú, l'ancêtre de la célèbre morna, ce chant mélancolique plongeant les racines de son inspiration dans les douleurs de l’esclavage et l’arrachement de l’exil.

L'activité économique de Sal Rei est très limitée : la pêche et les services liés au tourisme. Les habitants vivent de petit commerce, notamment celui de l’artisanat local.


Sal Rei a conservé son charme du passé

Sal Rei d'aujourd'hui est un témoin de sa splendeur passée, avec des bâtiments coloniaux, ses maisons colorées, les ruines des salines du 18 ème siècle, la chapelle, et le cimetière juif situé à 2 km en direction des salines. Je ne suis pas allée jusqu'au cimetière.

La place du village n'est pas très animée. On y trouve quelques boutiques et surtout l'église qui a été récemment rénovée.


L'église Santa Isabel

Plus de 90% des habitants sont catholiques et c’est pourquoi l’île a plusieurs églises et lieux religieux.
L'Église Santa Isabel est une église paroissiale, sur la place principale de Sal-Rei.
Mais contrairement à ce qui est de coutume, elle n'est pas située au centre de la place mais à son extrémité.

Elle a été construite en 1857. Elle a une jolie façade et donne un peu de couleur à la place qui a l'air endormie pendant la journée. Santa Isabel est la patronne de Sal-Rei et des festivités en l’honneur de la fête de la municipalité ont lieu en juin.




Un petit air du Nord-Est du Brésil





L'intérieur est très simple mais très émouvant.










Au hasard des rues





Je prends la rue qui prolonge la place.


Je vois indiqué la direction du cimetière. Le cimetière juif est considéré comme l’un des patrimoines les plus intéressants de Boavista. Les tombes sont le témoignage de l’existence sur cette île d’une importante communauté juive, émigrée au milieu du 19 ème siècle.

A proximité du cimetière juif se trouve une chapelle, la chapelle de Notre Dame de Fatima, qui appartenait à la fameuse famille de David Benoliel.

Sa construction initiale date de 1923. David Benoliel, aux racines juives, avait fait construire cette chapelle pour honorer sa femme qui était catholique.

Après la mort de la famille, la chapelle a été abandonnée, en raison de son emplacement peut-être, et complètement dégradée, la transformant en une authentique ruine à la fin des années 2000.

Mais en 2015, la famille Pancini l'a fait reconstruire et en a fait don à l’église catholique. Son inauguration a eu lieu le 6 décembre 2015, lors d’une cérémonie en présence de l’évêque de Mindelo, Dom Ildo Fortes, qui s’est rendu sur l’île à cet effet.

La nouvelle chapelle qui se trouve à la périphérie du Marine Club, est insérée dans la paroisse de Santa Isabel.

Je demande à deux femmes si c'est loin. Elles me disent que oui, 5 km. J'abandonne, non, je n'y vais pas... Et je n'ai pas vu ni le cimetière, ni la chapelle... Je me retrouve face à la Poste.

A l'autre extrémité de la ville

C'est le coin du port, des bateaux, du marché aux poissons.







Une église adventiste


Je croise deux femmes qui visitent comme moi. Elles me disent qu'elles sont Suédoises.
Elles logent dans un grand hôtel, assez loin, elles sont venues à pied par la plage.

Cette femme tient dans ses bras un bébé tout jeune, magnifique qui attire notre attention.
Elle nous fait signe d'approcher. "Tu peux prendre la photo je ne demande pas d'argent".

Mais après, elle nous entraîne vers son mari... qui vend des tableaux... un Gabonais.
Ils se sont connus sur Facebook me dit-il, et il est venu l'épouser à Boa Vista. La petite fille a 5 mois.
Les Suédoises lui disent qu'elles n'ont pas d'argent sur elles, qu'elles sont venues par la plage, et
qu'elles reviendront.

Moi je m'esquive.




Le marché aux poissons. J'entre. Que des femmes, les femmes des pêcheurs.





Le quad est un des moyens de locomotion commun dans l'île où les routes sont souvent des pistes de sable.



Là je suis à l'extrémité du village.



En face de la baie de Sal-Rei se dresse un petit îlot qui sert de terrain de camping et d'aire de pique-nique le week-end pour les habitants de la ville. Sur cet îlot, aussi, se trouvent les ruines du fort Duque de Bragança, construit par les Portugais à l’époque coloniale pour faire face aux incessantes attaques des pirates qui notamment n 1818 pillèrent complètement la ville. Difficile aujourd'hui, vu le calme de la ville et de ses habitants, de s'imaginer que cette ville par le passé ait vécu dans la terreur des pirates...

Des maisons au parfum d'Afrique

A partir du port, je reprends une autre rue, parallèle, pour remonter.
Je marche par les ruelles aux maisons basses, blanches, bleues, colorées, j'adore.













La mer est toujours présente, la ville est en bord de mer.


Encore une église adventiste.
J'ai été frappée de constater à quel point elles sont autant présentes,
dans toutes les petites villes où j'ai pu aller !

Les Sénégalais sont très nombreux dans cette île.
Ils viennent tous pour travailler (vendre) pour rapporter de l'argent à leur mère, à leur famille.
J'en ai rencontré un qui portait à son cou la médaille mourite du Cheikh Ahmadou Bamba,
de Touba, et qui en était très fier...




Je débouche sur les barques de pêcheurs.








Il me semble bien que ce "Doudou" dont la pub est sur le mur, c'était lui que Yann avait contacté
pour nous faire visiter l'île en 4x4 . Eh bien on en a pris un autre de chauffeur !


Le village reste calme malgré le développement du tourisme, les bars, restaurants et petites échoppes de souvenirs.
Je retourne sur mes pas et me retrouve sur la place principale. Je repars vers le bord de mer.


Rendez-vous manqué au Café del Porto

Je me rends compte que j'ai reçu dans mon téléphone un message de Yann sur WhatsApp me disant qu'il m'attend au Café del Porto. Je ne sais plus à quelle heure est son vol, peut-être n'est-il pas encore parti. Je me rends au Café del Porto.
Je monte au premier étage. Le proprio, surgit. Nous discutons. Il me dit qu'il est Portugais, de Aveiro. Je lui parle de Torreira que je connais bien. Personne dans la salle de restaurant. Je lui dis que je repasserai.

Et puis voilà que je me rends compte que le message de Yann, il date d'hier soir. Je venais tout juste de capter du wifi et j'ai cru qu'il venait d'être envoyé. C'est que depuis hier, eh bien, j'étais sans wifi, et c'est seulement d'un coup ce matin, par hasard dans la rue, que je viens de récupérer la connexion. A noter, cette adresse, le Café del Porto, où le wifi, au moins, fonctionne !

Alors rendez-vous manqué...
Mais superbe vue depuis la terrasse. Il faut absolument y monter au Café del Porto, rien que pour la vue...




Encore du vent... beaucoup de vent.











Du Café del Porto, vue sur la grande place.





Je repars en direction de la grande place.


5 Juillet 1975, c'est le jour de la proclamation de l'indépendance du Cap-Vert.
Alors je suppose que ce monument a commémoré les 10 années de... l'indépendance du Cap-Vert.


Repérage de restaurants

Puis, je vais repérer les restaurants que l'on m'a indiqué à l'Office de tourisme, dans la rue au dessus de ma guesthouse.
Il y a churrascaria Sal-Rei, non, il n'y a que de la viande de porc...
Celui vers la gauche le grill Sirocco me convient, il y a de la "serra" (espadon) et du thon.
Mais je n'ai pas faim encore, j'ai pris un petit déjeuner copieux. La femme me dit qu'il y aura de la musique à... 22 h...
A 22 hres , moi, ça m'étonnerai que je sorte pour dîner si tard...




Je retourne sur la grande place





Je vais à l'épicerie chinoise, je m'achète de l'eau gazeuse et de l'eau.
J'ai pas faim mais j'ai très soif. Il fait très chaud dehors.


A ma chambre je mange le reste de mon fromage d'hier. Il est 14 h.
Je reste dans ma chambre et je branche même le ventilateur.
Il fait trop chaud dehors pour aller maintenant à la plage.

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