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En 644, des troupes arabes originaires de Bassorah conquièrent aisément les centres urbains de Jay et de Yahudiyeh à Ispahan dont la défense était peu organisée. Des accords sont passés pour épargner la vie des habitants et sécuriser leurs possessions en échange du paiement d’un tribut. Les Arabes installent alors une garnison à Jayy qui perd alors son importance politique. Le gouverneur abbasside de la région établit son siège à Khāshinan à partir de 772, un des villages de la périphérie d’Ispahan situé à proximité de Yahudiyeh. C’est à cette époque que la première mosquée est construite.
Peu après, l’extension de Khāshinan comme de Yahudiyeh conduit à leur réunion : la construction d’une Masjed-e Jameh ("Mosquée du Vendredi") est nécessaire et un bazar est établi à partir de 773.
En 935, les Bouyides, une dynastie musulmane d’origine iranienne, prennent Ispahan. Ils entreprennent la fortification de la ville pour en faire un centre politique de leur territoire : murs de fortifications à douze portes, mosquées, citadelle, bibliothèque et agrandissent le bazar. À cette époque, les différents quartiers de la ville fortifiée correspondent aux anciens villages de l’oasis d’Isfahan.
Au cours de l’invasion des Seldjoukides et des guerres qui s’ensuivent avec les Bouyides, Ispahan est détruite.
La ville est prise par Toghrul-Beg au début du 11 ème siècle.
C’est Malik Shah qui reconstruit Ispahan et en fait sa capitale après son accession au pouvoir en 1073. Cette époque, sous l’impulsion de Nizam al-Mulk (le célèbre vizir de Malik Shah, est une période de grande prospérité pour la ville. Les revenus de l’immense empire seldjoukide sont utilisés pour faire de la ville un centre artistique et scientifique important. Des écoles comme la Nizamiyyah ou la Ibni-Sina sont alors fondées et rayonnent dans la civilisation islamique, Omar Khayyam dirige l’observatoire d’Ispahan à partir de 1074 et créé le calendrier persan qui est encore utilisé aujourd’hui.
La place centrale de la ville seldjoukide, nommée Meydān-e Kohneh ("place Kohneh" aussi appelée Meydān-e Qadim, "vieille place"), située à l’emplacement d’une grande place de l’époque pré-islamique, prend de l’importance et devient le centre de la ville, à proximité du bazar et de l’actuelle Masjed-e Jomeh (Mosquée du Vendredi).
Les Seldjoukides embellissent la ville et quelques bâtiments de l’époque subsistent encore : en plus de la Mosquée du Vendredi, on peut citer les tombes de Malik Chah et de Nizam al-Mulk et les minarets Ali, Sareban, Paminar et Ziyar.
Roi en 1588, Shah Abbās Ier s’intéresse rapidement à la ville, pour laquelle il ordonne dès 1590/91 l’édification d’un nouveau bazar et d’une grande place. Isfahan est alors un lieu "pour la distraction, spécialement la chasse".
En 1597 / 1598 il finit par déplacer la capitale de Qazvin à Ispahan, préférant un emplacement moins exposé aux menaces de l’empire Ottoman et également plus central dans l’Iran unifié par son ancêtre Ismail Ier, premier roi safavide qui a décidé la conversion de l’Iran au chiisme duodécimal.
Ispahan a alors perdu tout l’éclat qu’elle avait connu à l’époque Seldjoukide, ne s’étant jamais relevée des dévastations commises par Tamerlan quelques siècles auparavant.
C’est le roi lui-même qui planifie l’urbanisme de sa nouvelle capitale, en s’inspirant peut-être de la ville d'Herat, alors encore centre culturel de l’Iran (ville se trouvant aujourd’hui en Afghanistan).
Shah Abbas veut faire de la capitale un centre culturel qui éblouira les voyageurs occidentaux (c’est en effet à l’époque safavide que se sont développés les liens diplomatiques avec les pays occidentaux).
La zone située à l’ouest du nouveau meydān rassemble les palais royaux. Une large avenue plantée d’arbres (majoritairement des platanes et des peupliers), le Chāhār Bāgh ("quatre jardins") est créée à l’ouest des palais, orientée vers le sud-est en direction de la rivière Zayandeh roud.
Cette avenue d’apparat, longue d’environ 1,6 km débute à la place nommée Jahān Nāmeh ("Vue sur le monde"). Elle est bordée de palais et de résidences royales ou appartenant à des membres de la cour, se prolonge jusqu’au pont Allahverdi Khan et au-delà de la rivière jusqu’aux jardins appelés Bāgh Hezār jarib, construits sur un carré de 116 m de côté environ.
L'avenue était alors bordée de chaque côté par des jardins clos rectangulaires, appelés "Jardins des Vizirs", de taille équivalente et d’une profondeur par rapport au boulevard d’environ 180 m. Ces jardins étaient possédés par des membres éminents de la cour et avaient tous un pavillon en leur centre.
Dans le quart nord-ouest de la ville nouvellement créée, de nouveaux quartiers voient le jour selon une trame composée de grands ilôts rectangulaires.
De l’autre côté de la rivière, dans le quartier appelé la nouvelle Jolfa, les Arméniens établissent leur quartier selon une trame souple qui laisse de l’espace aux jardins, aux vignes et aux champs de blé et de pavot (les Arméniens qui étaient chrétiens ne pouvaient pas habiter la ville et étaient les seuls autorisés à produire de l’alcool).
Dans le quart sud de la ville s’établit la minorité zoroastrienne de la ville.
Autour de la vieille ville médiévale, les faubourgs s’étendent de manière beaucoup plus informelle.
Le remodelage complet de la ville permet alors de distinguer le "vieil Isfahan" et ses ruelles tortueuses du "nouvel Isfahan".
Ispahan devient, à partir du règne de Shah Abbas Ier, la métropole des arts et des sciences islamiques et le centre de la culture spirituelle en Iran. Tous les penseurs iraniens de la renaissance Safavide qui apparaissent à cette époque sont ainsi regroupés sous l’appellation d’École d’Ispahan.
Au cours du 17 ème siècle, Ispahan, appelée Nesf-e Jahān ("la moitié du Monde") par les Persans, compte, d’après les voyageurs de l’époque, plus de six cent mille habitants et est sans doute l'une des plus belles villes du monde.
Les souverains safavides qui succèdent à Shah Abbas continuent d’embellir la ville. Le pavillon Hasht Behesht ("des huit paradis") est construit par Chah Suleyman en 1670, la madressa de Chah Soltan Hossein est construite au début du 18 ème siècle.
La ville comptera jusqu’à 162 mosquées, 48 écoles coraniques, 182 caravansérails et 173 bains publics à la fin du 17 ème siècle, à la veille de l’invasion afghane.
La suite de l'Histoire d'Ispahan ☞ ICI (Wikipedia)