Sénégal 2003

6 Décembre - 21 Décembre

L'EST

DE KAFFRINE À KEDOUGOU KEDOUGOU VILLAGES BEDIK CASCADE DE DINDEFELO

PARC DE NIOKOLO-KOBA DE MISSIRA À TAMBACUNDA

Journée au village et à la cascade de DINDEFELO



Dindefelo est un village près duquel se trouve une haute cascade.

La cascade de Dindéfélo a été découverte entre 1921 et 1923 par un chasseur du nom de Manga Dian Pathé Traoré. Elle prend sa source à 318 m d’altitude au mont Dandé, au cœur d’une végétation luxuriante et d’un relief accidenté qui demande un véritable parcours du combattant avant de se laisser découvrir.

La bourgade s'anime le dimanche, jour du lumo, le marché hebdomadaire. Et on est précisément Dimanche !


Dimanche 14 Décembre 2003

Eh bien hier soir, une partie du groupe est allé en boîte, sûrement le Bar Africa, la seule boîte de Kedougou, après que je me suis couchée. Olivier, Cyndie et Robin, et Isabelle. Isabelle arbore de ces valises aux yeux ! C’est que le réveil était très tôt ce matin, à 5h 45. Ils nous racontent qu’il n’y avait que des Sénégalais, pas de touristes à part eux, et qu’ils n’ont pas osé danser tellement ils ne se sentaient pas à la hauteur des Africains dans ce domaine. Ils ont dormi 3 hres !

On doit prendre la route à 7 hres. Olivier a réservé hier soir une espèce de pick-up à hautes roues motrices, plus adapté nous a-t-il dit, pour pouvoir rouler sur la terrible piste qui conduit à DINDEFELO. La location du pick-up a été prise sur le budget transport d’Olivier.

On s’est levé très tôt, et le pick-up n’est pas à l’heure. Olivier fait réveiller Baba, (qui était de grasse matinée ce matin) pour qu’il aille s’enquérir du chauffeur.

En attendant, on va faire un tour sur les bords du fleuve Gambie, le campement, derrière ses murs, donne directement sur les berges, proche d’un village d’habitations de cases. La Gambie est un fleuve toujours magnifique, surtout au lever du jour comme cela. La vitesse à laquelle coule le fleuve est impressionnante.

Le pick-up arrive à 7h 30, avec une courroie qui couine et pas d’essence. En fait pick-up prévu la veille, n’a pas voulu démarrer, et le chauffeur a du aller à la recherche d’une autre voiture d’où son retard.

Cette voiture-là, une Toyota, dispose de 2 places devant, et trois derrière, à l’intérieur, et à l’extérieur de deux bancs, sous un toit bâché. Évidemment l’extérieur du pick-up tente tout le monde, mais quand j’arrive, toutes les places sont prises, je rentre donc à l’intérieur. Le hasard a été ma chance, car à cette heure matinale, avec le vent, ceux qui étaient à l’extérieur ont crevé de froid.




On passe prendre de l’essence en ville, et on sort de la ville à 8 hres.

Je commence à ressentir... mes cuisses et les jambes envahies de courbatures. Les conséquences de la marche-grimpette. Je crois que ce dont j’ai le plus souffert au Sénégal comme maladie, ça a été ça : les courbatures, très douloureuses pendant deux jours. J’ai mis de la pommade Nifluril, une pommade anti-inflammatoire qui m’avait servi pour ma tendinite. C’est aussi marqué dessus : courbatures. Et ça a été très efficace.

On prend la grande piste de latérite à la sortie de la ville, où nous croisons l’un des jeunes blancs rencontrés hier dans le campement où nous avons déjeuné, où eux étaient hébergés, (je dis « blanc » parce qu’il est torse nu et ça saute aux yeux au milieu de la latérite rouge, il est torse nu) qui fait son jogging au milieu de la piste, tout seul.



La route

Le village de Dindefelo se trouve à 38 km au sud-ouest de Kedougou, sur la route qui passe par Ségou (32 Km), qui est si mauvaise qu'elle n'est accessible qu'aux 4x4. On est à 25 Km de la Guinée.

Dindefelo n'est pas isolé comme je l'imaginais, mais seulement relié par une mauvaise piste, où il y a un trafic énorme.

Il faut donc parcourir 35 Km dont... 25 km de piste assez dure (surtout quand on est derrière, à l’extérieur du pick-up, mais c’est marrant).

Ensuite on emprunte une piste qui traverse la forêt. On croise des termitières énormes.

On traverse en effet la petite ville (ou village) de SEGOU, (indiquée sur toutes les cartes).

On doit ensuite passer un pont très branlant au-dessus d’un petit cours d’eau. Le chauffeur nous fait descendre et nous fait traverser à pied, par sécurité. Mais le pick-up passe.

Il y a quand même beaucoup de villages sur la route, et des gens qui voyagent en petits bus locaux, ou à bicyclette.

DINDEFELO



On arrive à DINDEFELO. On discute un peu avec les enfants, et je discute avec un jeune garçon, qui parle très bien le Français. Je lui demande s’il lit aussi le Français, il me répond que lui. Je sors alors l’un de mes petits livres de conte pour enfants apporté de Paris, je choisis une histoire de tambour (on est loin de la mer, pas de marin, pas de train, mais le tambour, je pense que c’est OK.) et je lui demande de me lire le titre du livre. Il le lit parfaitement, et je lui offre ce livre en lui demandant de le lire pour tous les autres petits enfants qui l’entourent.

Il y a près du village un campement touristique du village, qui s'appelle le "Campement de la Cascade" (T : 658 87 07). C’est là que nous déjeunerons ensuite de notre pique-nique.

On est au pied du Fouta-Djalon, cette montagne qui sert de frontière entre le Sénégal et la Guinée, et de là on a une vue superbe sur la montagne, rose, du Fouta-Djalon, tranchée très perpendiculairement à la terre.




Le sentier vers la cascade

De ce campement touristique on part par un sentier de 2 Km dans la forêt pour aller voir la fameuse cascade de Dindefelo.

Il est annoncé 1/2 h de marche. Et me revoilà partie dans ce milieu que je connais de trop, et à chaque voyage, je marche dans la forêt. Je porte seulement des tennis de toiles Nike, mais ça va très bien pour marcher. C’est un sentier de 2 Km couvert de gros cailloux, heureusement que David m’avait dit qu’il y aurait encore "quelques cailloux"... "mais pas à escalader)...

Ce qui me choque, c’est que quelques dizaines de mètres seulement après être entrés dans la forêt, se trouve un énorme tas d’ordures amoncelées, au milieu des arbres.

L’allure est rapide comme toujours. Là c’est du plat, et la marche en forêt, maintenant, j’ai l’habitude, mais moi je reste à la traîne, surtout parce que j’aime regarder le paysage, et m’arrêter faire de photos. Du coup je me retrouve toujours distancée.




Mais l'un des gamins qui nous accompagnent (les gamins aiment bien suivre les touristes quand ils vont se promener) reste à côté de moi. Il y a beaucoup de termitières, énormes, adossées aux arbres, superbes.




Le hic c’est quand il faut traverser les gués au-dessus de petits cours d’eau, les pierres sur lesquelles on traverse, je déteste, je souffre du vertige à petite altitude, j’ai toujours été comme cela, à partir déjà de marcher sur une poutre, même si c’est au ras du sol. Le gamin me donne la main, c’est juste pour m’équilibrer (une peur du vide) et ça va comme ça.

J’arrive la dernière à la cascade. Et je suis bloquée, car il y a encore un gué à passer, le gamin m’a lâché. Personne ne me voit, et je n’arrive pas à rejoindre les autres au bord de l’eau. Alors je me décide à appeler. Olivier vient me donner la main, et je passe.


La cascade

La cascade, oui, est belle : 120 m de haut, toute droite, tombant d’une montagne "sciée au couteau".
L’eau tombe en effet dans un bassin de couleur verte.



Qui se lance ?... Cécile. L’eau est... froide. Elle nage jusqu’au bord de la cascade, et revient. Il paraît qu’il n’y a pas beaucoup de fond. Isabelle, la rejoint. Mais à part elles, personne d’autre ne se baignera.

La légende dit que ce "rituel de bain mystique" au pied de la montagne est fortement recommandé aux visiteurs car cette source aurait des vertus thérapeutiques et d’autres bienfaits...









On s’en retourne. Au campement touristique, on installe notre pique-nique dans une paillote, où il y a table et bancs. Dans une autre paillote, se trouve le groupe « aventure » de Nouvelles Frontières que nous avions déjà croisé sur la route sur leur camion. Ils sont beaucoup plus nombreux que nous : 16. Ils font exactement les mêmes étapes que nous mais nous, on voyage en minibus.


Le village

Après le déjeuner, nous partons à pied vers le village, le pick-up doit nous reprendre à la sortie du village. Il fait bien chaud.
Ce village est peuplé de Bédiks, Bassaris, Kognaguis, Peuls, une vitrine des peuples du Sénégal oriental.




On se promène au milieu du marché, le lumo, le marché du dimanche, qui est haut en couleurs.
On prend de photos, on fait des connaissances...









Il y a un monsieur, qui nous parle en Français. À mes questions, il explique qu’il travaille à Kedougou comme officier de justice, qu’il est né dans ce village de Dindefelo, il me présente sa maman qui vend, installée par terre, sur le marché. Il me dit qu'il est allé jusqu’à Dakar pour étudier à l’université. Je trouve génial qu’il soit revenu dans sa région, à Kedougou pour y travailler.

Quand est-ce que tu vas revenir ?

Tout à coup un petit garçon s’approche de moi et me dit « Madame c’est toi qui m’as donné le livre tout à l’heure ». Moi je ne l’aurais pas reconnu, les petits enfants se ressemblent tellement. On discute. Il me demande mon adresse. Je lui réponds que ce n’est pas la peine, Je lui offre un stylo-bille bleu, ce qui le ravit.

Le petit garçon me demande "Quand est-ce que tu vas revenir ?"
Je lui réponds : « Je ne reviendrai pas, c’est beaucoup trop loin », et ça me fend le cœur.



Le retour vers Kedougou

On est à côté de la "gare routière", enfin là où se trouvent tous les bus, et où se pressent les gens pour y monter.
On peut dire que ce village est "haut en couleurs".




On se regroupe et on monte dans le pick-up. Je prends cette fois-ci une place à l’arrière, sous la bâche.

Même si la cascade ne vaut probablement pas tout ce déplacement par la piste, et par la marche à pied, le fait de découvrir ce village m’a beaucoup plu, car c’est le fin fond de l’Afrique, il y a une vie immense, beaucoup de couleurs, de beauté, et les gens y ont été très accueillants.

Ça cahute pas mal, là-haut sur le pick-up, mais on se marre beaucoup.

On arrive à l’hôtel où il était prévu de partir à 15h 00 pour le parc de Niokolo-Koba, car il faut entrer dans le parc avant sa fermeture, le parc ferme à 18h 30, et il faut bien de 2 hres de route). On part de l’hôtel avec un peu de retard : 15h 20.

On fait nos adieux à David notre guide, qui nous a confié qu’il fait ce travail pour amasser de l’argent en vue de se marier.

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