L'OUEST
DE KAOLAK À FOUNDIOUGNE | FOUNDIOUGNE | TRAVERSÉE EN PIROGUE DU DELTA - DJIFFER |
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FOUNDIOUGNE
On est dans le Sine-Saloum. A l’extrémité nord-ouest du delta se trouve Foundiougne. Là, le ferry assure la traversée sur le grand bras du Saloum. Foundiougne a été fondée en 1917. C'est un ancien port et comptoir colonial. Grâce à sa position stratégique sur le Saloum, son port de commerce a joué un rôle de premier plan à l'ère coloniale. C'est un bon point de départ pour les promenades en pirogue à travers les bolongs. |
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Le Campement Saloum-Saloum
Mardi 16 Décembre 2003
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Campement SALOUM-SALOUM |
On arrive à notre hôtel. Le lieu est très beau. Un parc fleuri en bordure du fleuve Saloum où sont disséminées des cases en dur.
Une petite plage (mais me baigner dans le fleuve, je ne crois pas que je le ferai.

Le Campement « Saloum Saloum » (oui deux fois) est géré par le village, mais c’est un jeune Marseillais à l’accent bien de là-bas, qui l’administre. D’ailleurs les parties de pétanque avec les Sénégalais sont la preuve de ses origines.
Lui, il ne vit pas là toute l’année.

Je vais découvrir notre chambre (chambre de trois) : une case, la salle de bain est très simple, et pas de rideau pour protéger de la douche. Première bêtise : le papier WC trempé. Il y a des moustiquaires au-dessus des lits. Et heureusement, car à peine arrivée, je vois une flopée de moustiques voler. Un bon coup de bombe. Il y a un petit meuble avec quelques étagères, et des tables de nuit.
Je fais un peu de lessive. Mais pour suspendre, quelle galère. Rien ne prédispose à tendre une corde. J’arrive à l’attacher entre les parois du meuble à étagères. Le reste (car je ne suis pas la seule à laver) prendra place entre le porte-serviette de la salle de bain, et les porte manteau derrière la porte.
Je vais faire un tour sur la plage. Bon, personne ne se baigne, mais il y a quelques transats. La vue est très agréable sur cet immense fleuve qui ressemble à une lagune. On voit très près l’embarcadère des ferries.
Le ferry de Foundiougne qui traverse le fleuve Saloum entre Foundiougne et Dakhonga est un « cadeau » des États-Unis (en échange de l’aide que lui apporta le Sénégal pendant la guerre du Golfe, selon les gens du pays.
Il est administré par l’armée avec une précision toute militaire. Le trajet coûte 100 CFA par personne et 2000 CFA par véhicule. La traversée en pirogue, (lorsque le ferry ne fonctionne pas) se monte à 125 CFA ou 1500 CFA minimum pour l’embarcation entière.
La ville de Foundiougne
Vers 15h 15 je pars seule "en ville" car personne ne se décide, et moi je préfère me promener avant que la nuit tombe. D’ailleurs j’ai fort besoin d’acheter de l’eau minérale, et Olivier nous a dit de prendre du stock pour deux jours car le lendemain on fait de la pirogue toute la journée. À l’hôtel, l’eau est plus chère, il va s’en dire.
Je me dirige vers la gauche de l’hôtel, en suivant la mer, ce qui est le plus simple pour me retrouver, moi, qui ai très peu de sens d’orientation. Au bout de cette rue qui longe la mer, un angle droit et une rue qui monte vers le centre.
Il faut remonter tout droit en direction de la mosquée. Je me fais un peu accoster dans la rue, pour vendre ci ou ça. Heureusement que je me suis habillée de ma jupe aux mollets, ce qui me met bien plus à l’aise pour marcher toute seule dans les rues. C’est vrai que la décence pour une étrangère (blonde) est nécessaire.
Je monte jusqu’à la mosquée, mais rien de transcendant dans cette ville traversée par deux rues de terre rouge, aucun des bâtiments coloniaux dont parle le guide. Les gens circulent beaucoup en calèches, et cela n’est pas très drôle pour quelqu’un qui veut marcher à pied au milieu de cette rue.
J’essaye de prendre une photo pour garder au moins une image de cet endroit, mais deux jeunes filles me font de grands signes de refus. Je me dirige alors vers elles, et je leur explique que je ne veux prendre en photo que les bâtiments, et qu’elles ne figureront pas sur la photo. Après, je leur montre la photo sur l’écran de mon appareil numérique.
La sympathie s’installe. Elles me demandent si je suis professeur (...la jupe aux mollets ?).
Donc, serait-ce que des professeurs étrangères enseignent dans cette ville?

Une rue de Foundiougne
Bon, Foundiougne ne présente, à mes yeux, aucun intérêt à part d’être le port d’embarquement du ferry sur le Saloum.
Sur le retour, je cherche à acheter deux bouteilles d’eau, et cela est un peu difficile : chaque épicerie n’a plus qu’une seule bouteille, et pour une fois j’en ai besoin de deux. Donc, je finis par en acheter une dans une boutique et l’autre dans l’autre, les deux au même prix, toujours 500 CFA.
Au retour, un bon décrassage sous la douche. Lavage de cheveux etc. En défaisant ma montre, la pile tombe à terre. Je me rends compte que j’ai perdu le cache qui retient la pile, sous le boîtier. J’ai beau chercher, non je ne le retrouverai pas dans la chambre, il a dû se détacher pendant que je marchais. Donc, une seule solution, vivre désormais avec mon petit réveil de voyage dans ma banane. Heureusement que l’on est vers la fin du voyage.
Dîner
On dîne vers 20 h / 20h30, une fois que la partie de boules qui oppose les Français (le Marseillais et Olivier) contre les Sénégalais.
Les Français ont gagné.
Au menu une assiette énorme de crevettes pêchées dans le Saloum, mais arrosées de beurre à un point que ça m’écœure. Cela doit coûter rien du tout les crevettes ici, il y en a tellement.
On décide de prendre une bouteille de vin rosé, pour accompagner ces premières crevettes toutes fraîches. Ce n’est pas du vin du Sénégal, oh non ! Il n’y a pas de vin au Sénégal. Tout est importé, et bien sûr c’est du vin de France. Il paraît que le vin arrive en gros tonneaux et qu’ensuite il est mis en bouteilles sous des noms pseudo sénégalais.
Quel prix le vin ? 70 FF la bouteille pour un petit rosé du sud-ouest, probablement.
Partagé entre nous tous cela ne revient pas trop cher, mais la ration est un demi-verre chacun.
Ensuite arrive du barracuda avec des pommes sautées et des grains de poivre. Le barracuda, ce poisson à la tête si laide, mais qui est si bon, j’adore. Je n’en ai mangé qu’en Australie. À Paris, on en trouve parfois sur le marché mais il est hors de prix.
En dessert, une salade de fruits. Je me laisse convaincre de la manger, malgré mes principes diététiques. Et bien sûr la salade de fruits... ne passera pas très bien.
Je me couche à 22 hres.