L'OUEST
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De N'Dangane à Joal / Fadiouth
Départ de N'Dangane
Vendredi 19 Décembre 2003
On a dormi 2 nuits à N'Dangane. Réveil à 7 hres. Départ à 8 hres.
Baba, qui nous avait quittés depuis Foundiougne (puisqu’on a pris les transports sur l’eau), et qui est remonté à M’Bour entre temps pour revoir sa femme et ses deux fils, nous attend avec le minibus.
On charge les bagages sur le toit du minibus. Je sors vite de l’hôtel pour me trouver de l’eau minérale.
« Qu’est-ce que tu me laisses comme cadeau ? »
Je tombe sur Jonny posté juste devant la porte de l’hôtel. « Qu’est-ce que tu me laisses comme cadeau ? »
l ne manquait plus que cela, ils ont tous le mot à la bouche !
Je lui dis que je n’ai plus grand chose, que j’ai tout donné, déjà. Je rapporte mes paquets de thé Linton, dont il ne veut pas, et les deux derniers échantillons de shampoing, qu’il prend. Probablement qu’il va en faire cadeau.
En lui posant quelques questions, je découvre qu’il a 29 ans (il me paraissait bien plus jeune) et qu’il a déjà été marié, qu’il a deux enfants. Eh bien !!! à 29 ans. On part. Jimmy a rejoint Jonny et ils nous disent au revoir.
Le plus gros baobab du Sénégal

Nous faisons, sur la route, un arrêt "touristique" : le plus gros baobab du Sénégal. Si bien baptisé, qu’il est caché par une foule de vendeurs d’artisanat, statuettes et Cie, assis au pied du baobab. Impossible de prendre une photo sans eux.

Une querelle s’engage entre Olivier et les vendeurs, car Olivier, comme d’habitude, ne se gêne pas pour leur dire sa pensée. Moi aussi je me mets à discuter avec l’un d’eux, un peu plus posément, mais l’ambiance n’est pas cordiale du tout, et devient plutôt très agressive de la part des Sénégalais. Nous partons très vite après la photo traditionnelle.
JOAL ET FADIOUTH
Une visite de la matinée est prévue ici pour ce site assez exceptionnel.
Nous sommes à 120 Km au sud de Dakar.
Joal est le plus gros, il se situe sur le continent. Il est le lieu de naissance de l'ancien président Leopold Senghor).
Fadiouth est le plus visité. C'est une île artificielle formée par l'amoncellement de coquillages au fil des siècles par ses habitants, reliée à la côte par une longue passerelle de bois. Le village fait une douzaine hectares et se visite en une petite heure.
L’originalité de ce lieu vient du fait que l’île de Fadiouth s'est constituée sur des amoncellements de coquilles d'huîtres et de palourdes, déposées là au fil des siècles. Ces mollusques étaient consommés par les chasseurs-cueilleurs de l’Antiquité au 7 ème siècle, puis par les Sérères qui colonisèrent cette côte au 11 ème siècle. À l'origine, les amas de coquillages étaient des dépotoirs, créés par les habitants voilà près de mille ans. Ceux-ci vivaient de la récolte et de la consommation de coquillages. Après avoir mangé les mollusques ils en jetaient la coquille.
La plupart des amas de coquillages se situent dans les mangroves, mais il existe quelques îles artificielles, dont la plus connue est Dioran Boumak, sur le fleuve Saloum, au nord de Toubakouta. 400 m sur 300 m et 12 m de haut. On pense qu'elle fut érigée entre 730 et 1370, mais elle n'était pas habitée., elle servait de tombeau : on dénombre plus de 120 tombes sur l'île, réparties en 3 tombeaux.
Nous nous arrêtons dans un hôtel, pour aller aux toilettes déjà. Nous y laissons Baba, pendant notre visite. Nous prenons un guide, car ici, ils se sont organisés : carte de guide épinglée sur la poitrine, pas d’embêtement par les vendeurs etc.
Étant donné l’agacement des touristes face à ces ventes agressives, les habitants de ces villages se sont organisés officiellement pour accueillir les touristes. Les guides se sont regroupés en une organisation des guides, comme une coopérative, et les revenus vont dans une caisse commune, et sont redistribués en parts égales.
Nous sommes ici en pays Sérère. Les Sérères sont réputés pour être les gens les plus sérieux du Sénégal. Ils parlent le Sérère, mais aussi le Walof et le Français.
Et en effet on est très tranquille pendant cette visite. Notre guide s’appelle Pascal.
Après ce long pont, un pont en bois, construit en 2006 et long de 632 m, nous arrivons sur l'île.

Sur les berges sèchent des filets de pêcheurs. D’ailleurs beaucoup de femmes sont en train de pêcher les crevettes au milieu de l’eau. Les femmes, ici, récoltent aussi les coquillages, c’est la principale exploitation de l'île.

Un village 90 % Catholique
On voit des porcs qui gambadent. Étonnant au Sénégal qui est un pays musulman.
Qui dit porcs, entraîne à penser que la religion n’est donc pas musulmane, mais plutôt chrétienne ici.

Pendant la période coloniale, des peuples catholiques se sont succédés sur ces terres (Portugais, Hollandais, Français et Anglais). Joal devient l'un des plus grands comptoirs commerciaux de l'ouest du Sénégal et le développement du commerce triangulaire a amené de nombreux missionnaires dès 1636.
Après des siècles de résistance, c'est au 19 ème siècle que le christianisme s'enracine sous l'impulsion des Français, et Joal devient l'un des plus grands comptoirs commerciaux de l'ouest du Sénégal.
Sur les 10 000 habitants qui vivent ici 90 % sont Catholiques et seulement 10 % Musulmans, exactement le contraire du reste du pays. Les habitants de Joal et de Fadiouth sont fiers de leur tolérance religieuse. Chrétiens et Musulmans vivent en harmonie. On y compte plusieurs lieux dédiés à la vierge Marie, une grande église (où nous entrons) et une mosquée tout aussi importante.
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![]() L'église |
Ce village se targue de n'avoir aucun problème inter-religion et de célébrer fréquemment des mariages mixtes. Le cimetière est d'ailleurs, lui aussi, mixte.
On remarquera aussi le nombre élevé de cochons d'élevage qui se baladent entre les cases et les amas de coquilles vides en bordure de l'île, un animal peu commun dans un pays majoritairement musulman, mais qui finit dans de nombreuses assiettes en terre catholique.

Je suis venue ici en 1980
Je n'ai aucun souvenir. Pourtant je me souviendrai des greniers sur pilotis, et du pont de bois, et des rues de coquillages. Les rues sont jonchées de coquillages, et les coquillages qui ont également servi de mortier pour les maisons, sont également incrustés dans les façades des maisons, très joli.


Les ruelles sont jalonnées de petites boutiques, pas mal de boutiques d’artisanat... Je pense à un Saint-Paul-de-Vence, en quelque sorte. Il y a même l’enseigne d’un « Carrefour » On passe par un petit marché avec de nombreuses vendeuses de poisson, installées à terre.
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L'école
On visite l'école. Voilà, on approche de Noël et même en Afrique le sapin de Noël (synthétique) nous le rappelle. Il y a une grande animation, on a l’impression que les enfants participent plus à une fête que n’étudient en ce moment. Une très bonne musique se fait entendre dans ce grand hall. Je demande qui chante : c'est Hassan Diaye. Un illustre inconnu pour moi dont je n’arriverai absolument pas à trouver, ne parlons pas de Cd, très rares, mais ni de K7...
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Nous retournons vers la berge. Au loin nous apercevons les fameux greniers sur pilotis, typiques aussi de cette île.
Les greniers sur pilotis furent érigés il y a plusieurs années, après qu'un grand incendie eut ravagé l'île, détruisant les greniers d'origine.
Le cimetière
Nous reprenons la passerelle pour aller visiter, côté continent, du côté de Joal donc, le cimetière, lui aussi construit sur un très ancien tertre de coquillages, les coquillages forment une petite colline. Il regroupe des tombes catholiques (croix) et des tombes musulmanes, plus simples, une seule pancarte en bois, ou un petit entourage, au milieu des coquillages, et des baobabs.
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Du cimetière, on voit, en contrebas, le « parking » des charrettes qui servent à traverser les mangroves.

Nous nous arrêtons à l’hôtel où nous attend Baba, installé dans un hamac.
