L'OUEST
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M'BOUR
M'Bour se situe à 80 km au sud de Dakar. C'est un carrefour important en matière de transports.
Mais M'Bour est avant tout un grand port de pêche.
M'Bour est célèbre pour être... la ville où habite Baba, notre chauffeur.
"Chez Paolo"
Pas difficile, alors, de se faire conseiller un bon restaurant. C’est Baba qui nous le choisit. Il s’appelle "Calabash"... "Chez Paolo".
Nous sommes installés dans la cour, ombragée, au milieu des plantes. Le lieu est superbe, très reposant. <
Un joueur de kora s’installe et nous donne un concert pendant le repas.
C'est la première fois que nous entendions la kora depuis notre départ.
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Je commande des brochettes de lotte avec frites, pour 3000 CFA, et une bonne grande bière. Cette fois, c’est Jean-Claude qui attendra ses brochettes de lottes longtemps, longtemps, et sera servi quand nous autres nous aurons terminé notre plat.
Excellente adresse très beau cadre et très bonne cuisine, l'un des meilleurs restaurants du voyage.

Shopping dans M'Bour
Nous avons 1 hre de libre pour nous promener au milieu du marché de M’Bour, et surtout tenter de faire les emplettes de souvenirs, cadeaux, pour le retour, car nous ne repasserons pas par Dakar, ou tout au moins nous n’y aurons pas le temps d’y faire du shopping.
On nous dit qu’il faut prendre un guide, car sinon, on se fera bien ennuyé. C’est Baba qui le dit. Au début, je suis les autres et le "guide". Mais la boutique où il nous emmène ne me plait pas du tout, prix excessif et pas du tout ce que j’aime (je cherche un peu des tissus).
Je décide de laisser les autres là à discuter, et je sors dans la rue, allant de l’avant. Un peu accostée, mais, bon, je ne me débrouille pas trop mal à me débarrasser des ennuyeux.
Je prends la route principale, puis tourne sur ma gauche à angle droit. Je cherche aussi ces petits paniers avec couvercles, que l’on voit partout, mais qui m’ont bien plu au restaurant car ils y mettaient le pain dedans sur la table. Je trouve une boutique avec que ça. Personne. Une femme arrive. Je discute le prix, le fais baisser. J’achète deux paniers.
Un gars m’accoste et me propose d’aller voir d’autres boutiques où il y a du tissu. Je le suis. Il me fait pénétrer dans le marché couvert, un vrai souk, je n’y serais pas entrée toute seule. Après visite de quelques boutiques de tissus, je ne trouve pas mon bonheur.
Il m’invite à me présenter... sa maman. OK, nous allons dans une autre échoppe : sa maman vend des bijoux de pacotille. Elle m’offre deux petits bracelets de perles bleues, que j’adore. Puis il me propose d’aller voir sa boutique à lui. Il vend des sculptures sur bois. Je lui dis que cela ne m’intéresse pas du tout, que ce genre d’objets, très beaux en Afrique, ne conviennent pas au type d’appartement que j’ai à Paris. Mais je le suis par courtoisie, car il est sympa.
Nous allons en direction de la mer, et là je découvre l’enfilade des pirogues de pêcheurs, car M’Bour est avant tout un grand port de pêche.

Oui, je me souviens d’être venue ici, les pirogues, oui, c’est une image qui revient à ma mémoire.
J’avais passé lors de mon premier voyage, en 1980, quelques jours de repos dans un hôtel de paillotes au bord de mer, un peu en dehors de M’Bour, qui se nommait « Centre touristique de la Petite Côte ». Baba m’a dit qu’aujourd’hui ce lieu se nomme « le Coco Beach », ce nom ridicule que j’ai vu dans maintes brochures de tour opérateurs, je ne m’imaginais pas que c’était là que j’avais séjourné.
On descendait souvent à M’Bour, en empruntant une pente abrupte, et on allait à la gare routière pour prendre nos bus, vers Joal-Fadiouth notamment, j'y étais allée en bus au départ de M'Bour.
Je croise Cyndie et Robin. Cyndie me dit qu’elle n’en peut plus, qu’ils sont collants, qu’elle en a marre. Moi, au contraire, je n’ai pas ressenti cela. Peut-être que je ne me suis pas énervée et ai clairement exprimé ce que je voulais et ce que je ne voulais pas.
Du coup, on s’entend très bien avec mon accompagnateur sénégalais. En plus, c’est peut-être aussi comme à Marrakech, une fois que l'on est escorté, plus personne ne vous embête.
On arrive à la boutique. Devant, une flopée de tailleurs sculptent les morceaux de bois. C’est la famille, me dit mon guide. Déjà une bonne chose, pas d’intermédiaire ici, l’artisanat est fabriqué ici et pas importé ou rapporté des villages.
Je dis fermement que je ne veux rien acheter. L’un des sculpteurs me propose un petit médaillon en cauri au bout d’une lanière en coton, un gri-gri, quoi. 500 CFA. Ce petit collier me plait, car je suis très sensible aux cauris. Les cauris ont été la première monnaie d’échange du Sénégal, mais pour moi c’est surtout le jeu de divination qu’utilisent les Brésiliens, et probablement les Africains bien auparavant.
Mon guide, mais maintenant ils sont deux... ils me raccompagnent jusqu'au minibus. Je leur dis qu’il faut que j’y aille vite, car je n’ai plus de montre (c’est vrai, mais j’ai encore mon réveil dans ma banane), et le minibus il va partir sans moi si je ne suis pas à l’heure.
En fait, il n’y a personne quand j’y arrive ! On discute un peu, je les remercie de m’avoir accompagnée. Ils me demandent de leur donner un peu d’argent... et vlan !! Ils me racontent qu’ils sont Mourides, et que leur ligne de vie, c’est le travail (oui, j’ai eu la leçon à Touba !), et que chaque année eux-mêmes, se rendent à Touba, et remettent une partie du fruit de leur travail au chef de la Confrérie ! Et voilà, l’endoctrinement, une vraie secte. Je leur donne 500 CFA à chacun pour qu’ils aillent boire un coup. Ils étaient gentils.
On repart à 15h 45.
De M'Bour à Toubab Dialo
Nous devons passer notre dernière nuit, non à Dakar, mais à TOUBAB DIALO, une station balnéaire... "en construction"
à 55 km au sud de Dakar.

On est perdu
Nous voilà engagés sur un chemin très bizarre : on cherche l’hôtel, pas de pancarte.

Baba cette fois n'a pas trouvé le bon chemin et nous nous sommes trouvés face à une grande étendue d'eau.
Baba garde son calme mais est perplexe : le minibus peut-il traverser ? Olivier assure que oui.

Baba prend mon bâton (ma canne de Koudougou) que j’avais laissé sur le sol du minibus) et va sonder la profondeur de l’eau.
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On est dans un paysage de désert cinématographique.
Au loin, on aperçoit des bâtisses de béton, non terminées, on est en plein chantier... une station balnéaire des prochaines années !!!
Baba déclare qu’il ne traversera pas le fleuve. Et l’on revient sur nos pas.

Il est déjà une heure avancée dans l’après-midi, encore du retard, je pense à mes rêves de baignades dans la mer, qui vont... tomber à l’eau. Et c’est demain notre départ.
Et voilà, en revenant sur nos pas, on découvre une toute petite, mais toute petite pancarte indiquant : "Sobo Badé". C’est le nom de notre hôteL Une pancarte si petite, pas étonnant qu’on ne l’ait pas vue. Ce n’est pas du tout bien fléché cet hôtel. Où va-t-on atterrir !
TOUBAB DIALO
L'Espace Sobo Badè... c'est là où nous dormons. Bizarre vision que cet hôtel. Un truc à la Gaudi !

À l’entrée de l’hôtel, les vendeurs de souvenirs sont installés. On les largue en une minute, on est excédés par les ventes, on a tout déjà acheté qu’on leur dit !
Un jardin, un arbre de Noël au milieu. Des cases en dur, une réception en dur. L'espace Sobo-Badè ainsi nommé, car les hôteliers semblent avoir voulu faire près de ce village de pêcheurs une sorte d’oeuvre d'art (Bof !)... Le projet avait été lancé par un Français d'origine haïtienne, prénommé Gérard. Le nom Sobo-Badè vient des noms de deux dieux vaudous.
![]() Mais quelle architecture !!!! |
Sobo Badè Il y a depuis mon passage un site web ! |
On va tout de suite voir à quoi ressemble la mer :
une petite plage en contrebas, et là, installés... une bande de vendeurs de souvenirs...

Du côté opposé, il y a une autre petite plage, des enfants s’y baignent, pas de vendeurs, il me semble qu’il y ait des vagues.


Je reçois la clé de « ma » chambre, car ce soir j’ai droit à la chambre individuelle. Nos chambres ne se situent pas là où nous sommes arrivés, mais de l’autre côté de la rue. Il faut tirer les bagages (heureusement ça roule), grimper un escalier très étroit, et là Olivier me prend mon sac en main, parce que c’est dur-dur.
Les chambres sont en deux niveaux sur des bâtiments qui entourent une scène de spectacle. Parce qu’il ne manquait plus que cela : un groupe de danseurs Français et Sénégalais est en train de répéter, avec la sono à tue-tête. Ma chambre donne juste au-dessus. Oh la crise ! Le djembé à tue-tête. Il paraît que cela va s’arrêter à 18 hres (en fait à 19 hres).
Il semble que cet hôtel, appelé « Espace » est à destination de stages de danse contemporaine, on peut apprendre à jouer des instruments africains, ou de la poterie etc. On m’a dit qu’ils étaient actuellement en train de répéter le spectacle de Noël.
La plage...
Je suis très énervée, envie de me reposer, et ce bruit est insoutenable. Je décide de tenter aussitôt une petite baignade, avant que le soleil ne se couche. Vite changée, maillot et paréo, Je me dirige vers le "centre" de l'hôtel pour me renseigner auprès du personnel pour savoir quelle la meilleure des deux plages pour se baigner. On me dit que la plage où sont les enfants est meilleure.
Je pose mes sandales et le paréo sur les rochers, et tente de rentrer dans la mer. L’eau est trop froide pour moi. Il y a aussi du courant. Je ne vais pas plus loin. Arrivent Isabelle et Cécile, qui, elles, se baignent.
Une chambre très inconfortable
Je retourne à ma chambre. Alors ma chambre ! Un énorme lit, ou plutôt deux lits simples accolés, à un niveau du sol d’au moins 40 cm, je ne sais pourquoi, avec une moustiquaire à installer au-dessus. Le sol de carreaux rouges, un peu crados, comme on en voit dans les cuisines, du genre tommettes. La salle de bain ! ouahou ! Un lavabo et derrière un rideau une douche, avec une poire de douche, mais aussi un seau d’eau.
Il faut lire la pancarte qui est sur la porte, à l’intérieur de ma chambre :
Bienvenus à SOBO BADÉ - Vous êtes dans la chambre 12. 1 - Attention au feu éloignez des matelas, serviettes, moustiquaire, rideaux, bougie, gaz, tortillons 2 - Attention aux robinets : les laisser fermés en cas de rupture d’eau. 3 - Si vous avez besoin d’eau chaude, merci de le signaler à la réception |
Danse :
Initiation et perfectionnement à la danse |
Les WC sont à l’extérieur, mais pas trop loin de ma chambre. Prendre ma douche, me laver les cheveux (lavés la veille mais à l’eau salée, et c’est la dernière nuit avant le vol de retour)... Pas de lumière dans cette chambre, une seule petite lampe rouge, comme dans une boîte de nuit ! L’eau de la douche par la poire est un ridicule filet. Pour me rincer les cheveux, et pour ma dernière nuit au Sénégal, eh bien je reviens à la tradition de la douche au seau ! J'ai beaucoup plus d’eau pour rincer mes cheveux ainsi.
Je me serais bien passée de cet inconfort pour la dernière nuit. En plus, c’est de l’eau de puits comme dit la pancarte, alors l’eau de puits, j’ai vu à Madagascar ce que cela donnait sur mes cheveux.
Et puis le ventilo ne marche pas. Je vais à la réception pour demander de l’aide. Je reviens accompagnée, et le gars me règle tout ça, une histoire de prises défaites, de boutons-interrupteurs cachés, une ampoule de cassée. Le ventilo marche, mais il ne fait pas très clair dans ma chambre.
Vers 20 hres, Olivier frappe à ma porte pour m’avertir qu’on ne mange pas à l’hôtel mais dans un restaurant qui se trouve à la sortie de l’hôtel. Il tombe au bon moment, car en installant ma moustiquaire sous le matelas, j’ai découvert une espèce d’énorme scarabée dans mon lit, vers les oreillers, qui détale à toute vitesse. Je suis en train d’essayer de le tuer avec ma bombe insecticide. Olivier me donne un coup de main. Je lui demande qu’est-ce que c’est, lui, me répond "un cafard" ! Gros comme cela !!! En fait, les autres me diront que ce devait être un grillon, car parait-il qu’il y avait des grillons dans les chambres... Pas sûre...
Dîner
Restaurant auberge Le Mimosa
Je me rends au restaurant : il faut remonter l’allée de terre qui conduit à l’hôtel. On n’aura pas vu grand chose de ce Toubab Dialo.
On s’installe autour d’une grande table rectangulaire. Le cadre est assez agréable. Je prends des brochettes de lotte avec une sauce aux oignons, servie sur la table, très bonne. Des haricots verts, et quelques pommes de terre sautées.
Je n’ai pas faim, mais je mange quand même. Je rentre avec un énorme ventre gonflé, et en plus les WC sont dehors, j’espère ne pas avoir besoin de me lever dans la nuit. Il n’y a pas de chasse d’eau dans les WC, il faut utiliser le seau.
Bon, je me suis endormie, après m’être retournée mille fois avant de trouver le bon emplacement dans ce lit où il y avait bien l’espace, mais une grande faille entre les deux matelas, alors obligée de ne dormir que sur l‘un.
J'ai gardé un très mauvais souvenir de cet hôtel.