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Ce que j'ai mangé en Iran en 2016

Je suis végétarienne, et je m'attends à de grosses difficultés pour me nourrir en Iran. J'ai beaucoup voyagé dans les pays musulmans, et je sais : ils adorent la viande !!! Je mange un peu de poulet quand je n'ai pas de choix.
Alors, qu'est ce qui m'attend ?

Nous avons été invitées chez des Iraniens. C'était très copieux.





Le petit déjeuner (sobhaneh)

Le petit-déjeuner est plus salé que sucré. Il se compose la plupart du temps de : pain, confitures, miel, beurre, fromage (le "panir", un fromage de type feta à base de lait de brebis ou de vache), œufs et concombres. Il s’accompagne de thé.

Le café ? hum.... difficle... je déteste le thé et j'ai besoin de mon café dès que je me réveille.... Alors j'avais apporté des sachets de café soluble, mais pas assez. J'en ai trouvé à acheter au bazar de Téhéran (mais beaucoup moins bon), car je me suis vite rendue compte que je ne trouverai pas souvent de café au petit déjeuner des hôtels. J'en ai trouvé quelque fois mais le plus souvent tellement mauvais que j'ai utilisé mon nescafé !




Le fromage ça peut être du très bon fromage comme sur les images ci-dessus, mais ça peut être aussi de l'industriel.


Le pain

* Le pain iranien (nâan ou noon), ce sont de grandes galettes plates cuites dans des fours traditionnels pendant quelques minutes. Et il y en a de différentes sortes, des bonnes et des pas bonnes.



* Sangak : pain de forme ovale cuit sur des pierres de petite taille.
* Tâftoun : fin, souple et rond, accompagne souvent les chelo-kababs
* Lavâsh : fin, croustillant et rond ou ovale, des feuilles très minces pouvant se conserver plusieurs jours.
C'est la plus vieille forme de pain connue
* Barbari : se mange plutôt pour le petit-déjeuner, épais et de forme ovale
* Shirmal : fait exactement comme le barbari, sauf que du lait est utilisé à la place de l'eau, et qu'un peu de sucre est ajouté.
On le mange au petit déjeuner ou avec du thé.
* Gisu : un pain d'origine arménienne doux, aussi consommé le matin ou avec du thé au cours de la journée.



On trouve du pain, très courant, mais je n'aimais pas du tout ce pain, tellement cela ressemblait à de l'élastique.


Le riz

Tous les repas s’accompagnent d’une montagne de riz.

Le riz dont raffolent les Iraniens est un riz cuit avec des pommes de terre au fond, que l'on fait en quelque sorte cramer. Mais c'est beaucoup plus subtil. Ce riz traditionnel nous l'avons mangé une fois chez Soheila.




Après l’avoir fait cuire dans de l’eau bouillante, ils le remettent dans la casserole, sans eau et avec des tranches de pommes de terre au fond. Ils le font ainsi sécher pendant 30 min (avec un linge sous le couvercle).

Cette méthode permet aussi d'obtenir une couche de riz croustillant au fond du plat de cuisson appelé tah-digh (littéralement "fond du pot"), les pommes de terre deviennent croustillantes. Cette cuisson du riz est la plus raffinée et difficile.

Il y a quatre méthodes principales pour cuire du riz en Iran :


* Chelow : le riz est cuit à demi dans de l'eau bouillante, puis égoutté afin que le riz finisse de cuire à la vapeur. Cette méthode donne un riz exceptionnellement aéré dans lequel les grains son séparés et ne collent pas.

* Polow : le riz préparé de la même manière que le chelow, mais après l'égouttage du riz, d'autres ingrédients sont ajoutés et ensuite cuits ensemble à la vapeur.

* Kateh : le riz est cuit jusqu'à ce que toute l'eau soit absorbée. C'est aussi le plat traditionnel du Gilan. Les grains sont plus collés mais restent légers, grâce à la finesse du riz utilisé.

* Damy : le riz est cuit pratiquement de la même façon que le kateh, sauf que la chaleur est réduite juste avant l'ébullition et un torchon est placé entre le couvercle et le plat de cuisson pour éviter que la vapeur ne s'échappe. Le riz est ainsi moins collant.

Les plats typiques



Une carte de restaurant


Le menu de base le plus courant dans les petits restaurants c'est riz + brochette de poulet, éventuellement avec salade (concombre et tomate).

Le Baademjan (kashke bademjan), je m'en suis "gavée" et ensuite j'en ai eu un raz le bol. Il faut dire que je n'avais pas tellement de choix de plats végétariens que moi, je pouvais manger.

C'est simplement une purée d’aubergines servie avec du fromage fermenté et de la menthe. Cela ressemble un peu à la purée d’aubergines que l'on sert parmi les mezzés du Moyen Orient. Mais ici il y a de la crème, dedans.

Elle contient des noix, de l'huile d'olive, de l'ail, des aubergines, de la menthe, du curcuma, de l'oignon et du petit-lait liquide ou déshydraté. Parfois on y ajoute du safran et des pistaches.





Le Fesenjun, j'ai détesté. C'est du poulet servi avec une sauce épaisse aux noix (+sucre, cannelle et safran, selon) et à la grenade, ce qui lui donne une couleur noire. Et parfois il y a de la viande hachée...




Ça c'est une espèce de ragoût de choux, mangé à Tabriz.



L'un des rares plats que j'ai bien aimé, a été le Kookoo.
Pour dire, c'est simplement une omelette ! Une omelette épaisse faite avec beaucoup d'herbes, de la pomme de terre, des légumes.


Le chicken kebab

Je peux dire que j'en ai mangé !!!!!! Moi qui ne mange pas de viande, le poulet a été très souvent la seule option pour manger.

Kebab, cela signifie seulement que c’est cuit au barbecue. Ça peut être du poulet ou du mouton. On le menge soit avec du riz ("chelow kabab" (littéralement riz et kabab), soit avec du pain ("nan-e kabab", littéralement pain et kabab), ou avec du poulet grillé (joojeh kabab).

Je prenais donc les... brochettes de poulet. Souvent trop sec, parfois accompagné d'un sachet de sauce citron, sans intérêt, et du riz sec, aussi.



Les légumes se font remarquer par leur minimalisme le plus complet.
Mais le pain, le riz... il y en a en quantité !







Au restaurant dans le train de nuit


Les brochettes sont énormes.
Pour ça, ils aiment la viande !!!!

Les soupes

J'ai pris beaucoup de soupes, oui, parce qu'elles étaient très bonnes. Végétariennes pour moi, bien sûr.
Soupes avec pleins de choses dedans – haricots rouges, pois chiches, lentilles, prunes, et vermicelles.
Il n'y avait pas de viande, heureusement










Dans le récipient rectangulaire, derrière, ce sont des... olives !

La soupe, excellente

Les poissons

Moi qui adore le poisson, je n'ai pu manger du poisson que dans le nord, à Tabriz. C'était du poisson de rivière, probablement de la truite, pas plus cher que les autres plats, et je me suis bien régalée.



Très rares salades

La salade se présente sous 2 formes :

→ une salade de tomates-concombres
qu'on appelle communément la Salade "Shirazi".

→un assortiment d’herbes aromatiques aux goûts très prononcés que l’on mange sans sauce.

Elle est également parfois servie avec un bol de yaourt avec de la menthe et parfois du concombre (ça ressemble vraiment au tzatziki grec).

Mais elle est jamais un plat en soi, juste accompagnement des autres plats.
Celle-ci elle était "exceptionnelle, mangée dans le nord, mais dans le quartier arménien de Tabriz.
Et c'était un plat en soi. Qu'est ce que je me suis régalée.



Do you like pizza ?

Nous demandent nos nouveaux amis iraniens (On est dans le nord)... ... Yes...

Pizzas iraniennes. Rien de ressemblant avec les pizzas d'Europe, pas du tout de tomates !

Je cite ce que j'ai lu : "une préférence croissante née parmi la jeune génération pour la cuisine de style américain a conduit à de nombreux restaurants de pizza, steak, hamburger et poulet frit, mais la nourriture occidentale est souvent préparée différemment (la différence est plus notable pour la pizza)"... Ah ah ah !!!

Bon, c'est pas comme les pizzas qu'on mange en Europe, mais c'est mangeable. Et ça change du chicken kebab ! Ça fait du bien. Dommage qu'il manque la petite bière.



Des patates et un oeuf dur

A Tabriz il y avait dans la rue cette échope. Pour changer du poulet/riz...

Ils cuisaient la chair d'une pomme de terre mélangée avec un oeuf dur écrasé, tout ça "en sandwich" bien sûr, à manger au milieu d'une énorme galette de pain iranien.

Cela a fait du bien de changer un peu de nourriture (les pommes de terre... miam miam), mais c'était pas très copieux... Je suis restée sur ma faim.


Le "Fast food"

Oui ça existe mais ce n'est pas du tout du Mac Donald ! (rappelez-vous, ils haïssent les Américains)

Sur la photo, c'est à Téhéran. j'ai mangé une escalope de poulet (oui, encore) avec des frites et un petit peu de salade. Il y avait plein de jeunes Iraniens dans cet endroit.





Les frites iraniennes... sans commentaire... dégueulasses... C'est à Téhéran que j'ai mangé des frites.


Les gâteaux et les sucreries

Les Iraniens n'ont pas une tradition du dessert en fin de repas et en général le repas se termine par des fruits et surtout du thé. Mais !!! les sucreries ou tout autres gourmandises (en particulier fruits secs) se mangent tout au long de la journée. Et je peux vous dire qu'ils aiment ça !!!

Ils mangent également beaucoup de crèmes glacées, dans la rue...

Une spécialité se nomme le Paloodeh. Et ça j'ai aimé.

Le Paloodeh est une crème glacée à base de vermicelle de riz, faite d'amidon de riz, qui prend la forme de nouilles, préparée avec du jus de citron et de l'eau de rose, sur laquelle on verse du sirop, à l'origine préparée dans la région de Shiraz. Elle est aromatisée avec des "Sharbat" (eau sucrée aromatisée aux fruits), qui peut être de différentes saveurs. Le "Shirazi Paloodeh" est la meilleure Paloodeh en Iran.



A Shiraz, la spécialité est l’halva : une pâte jaune, à la texture semblable à de la pâte d’amande, faite à partir de graines de sésame et de miel. Je connaissais, j'en ai acheté et oui, c'était bon.

Partout, les baghlava, oui, c'est bon. C'est ce que l'on a offert aux Iraniens qui nous invitaient, et ça a eu l'air de bien leur plaire.

La pâtisserie est très bonne et on distingue une différence entre des gâteaux sec ("chirini-e-khosk") et des gâteaux à la crème crème ("chirini-e-tar", littéralement pâtisserie mouillée).

A Fuman et à Massouleh, on a découvert la spécialité du coin, des "traditional cookies" qu'ils disent, qui sont très très bons.
Ça s'appelle des Kolucheh. Ils sont faits de farine de blé, d'eau, de sucre, et d'un blanc d'oeuf. A l'intérieur ils sont fourrés d'une pâte de noix. Il y a aussi de la cannelle.



kolucheh



Boutique de gâteaux...

Gâteaux fourrés à la figue



Délicieuses dattes de Bam

Les "gaz" (ou nougat iranien)


Et tout ce que l'on nous distribuait dans les bus, ou les avions





Ce que j'ai bu en Iran en 2016

De l'eau !

L'alcool est illégal en Iran, et vraiment interdit : on n'en trouve pas et je n'en ai même pas trouvé quand j'ai été invitée chez des Iraniens.

Ils boivent beaucoup de sodas, de jus de fruits.
J'ai parfois pris des sodas gazeux sucrés du genre Sprite. Ça désaltère d'avantage, je trouve.

Et ils boivent du thé !... Je ne peux pas boire de thé, je déteste.

Alors ce que j'ai aimé ! :

Le Mojito... (sans alcool)

C'est préparé comme le Mojito cubain mais... sans le rhum.
Et bien sûr celui qui est préparé et pas celui qui est en can ou en bouteille de verre, parce que c'est aussi "industrialisé"...

La limonade

J'ai aimé aussi ce qu'ils appellent "limonade" qui est vraiment un jus de citron sucré préparé sur place.




Mojito

Mojito industrel

Limonade


Le thé glacé au safran

C'est une nouveauté pour moi, ce n'est pas du thé (je l'aurais senti...) mais une infusion froide.
Ce que l'on appelle souvent en anglais "herbal tea".




Infusions froides

Infusion de safran

La bière !!!

J'ai essayé...

En France il existait la "Tourtel" bière sans alcool, que j'ai déjà bue et que j'ai trouvé correcte.
Mais en Iran, la bière sans alcool... c'est DÉGUEULASSE .

J'ai commencé par tester une bière importée de Russie, "Baltik", qui a été "buvable", mais la dernière que j'avais bue a eu un goût de pharmacie qui m'a dégoûtée pour toujours (en Iran).

J'ai testé une autre marque, "Istak", iranienne, mais le goût très malt m'a complètement déplu.



Les restaurants

Les salles des restaurants sont parfois magnifiques. Certains restaurants communs se trouvent en sous-sol, ce qui n'est pas agréable du tout, mais certains ont été aménagés dans des lieux historiques, et là...

On mange parfois assis à des tables, ou parfois à terre, assis sur des tapis (la façon la plus traditionnelle).