Cameroun 1982

Le Nord et l'Ouest

Du Samedi 18 Décembre
Au Vendredi 31 décembre 1982

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L'HISTOIRE DU CAMEROUN

Résumée jusqu'en 1982


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Du temps des Carthaginois

Le Cameroun a peut-être été atteint vers le 5 ème siècle avant J.C. par les Carthaginois.
Hannon, explorateur carthaginois du 6 ème siècle avant J.C., est chargé par Carthage de franchir les Colonnes d'Hercule (le rocher de Gibraltar), pour fonder des colonies ou peupler des comptoirs déjà existants. Son périple a été transcrit sur une stèle déposée dans le temple de Ba'al-Hammon à Carthage. Il y fait allusion à une montagne appelée le Char des Dieux, et qui pourrait en effet être le Mont Cameroun. + ☞ ICI

Mais rien de certain ne peut être dit à ce sujet, pas plus qu'à celui des mystérieux Sao, une population qui aurait vécu dans la partie Nord du pays au 10 ème siècle, basses vallées du Logone, du Chari et de la Yoobé sur un territoire qui correspond aujourd'hui à une partie du Cameroun, du Tchad et du Nigeria actuels. + ☞ ICI

Les Peuls

L'histoire de cette région ne semble pouvoir s'écrire de façon assurée qu'à partir du moment où les Peuls, venus du Nord se sont mêlés, d'abord pacifiquement, aux populations locales du Nord-Cameroun au 17 ème siècle.

Le sultanat de Bamoum a été fondé au 18e siècle par Tcharé (= Nacharé), fils d'un chef Tikar émigré. Sa capitale en était Foumban, à l'ouest du Cameroun. Les successeur de Tcharé agrandiront son territoire jusqu'à la rivière Noun. Le Bamoum va constituer dès lors un rempart à l'avancée des peuls qui menacent depuis le massif d'Adamaoua, mais devra renoncer, au moins partiellement, à son indépendance à l'installation des Allemands en 1902.

Les Européens au Cameroun

Le territoire de Cameroun fut connu des Européens vers la fin du 16 ème siècle après le voyage de découverte qu'y fit Fernando Pó, navigateur et explorateur portugais parti sur la côte ouest de l’Afrique. + ☞ ICI

En 1472, il est le premier Européen à débarquer sur l'île de Bioko (Guinée équatoriale) qui sera rebaptisée en son honneur 20 ans plus tard par les colons portugais (elle gardera ce nom jusqu’en 1979).

Il reconnut également l'estuaire du Wouri au Cameroun qu'il appela « Rio dos Camarões » (la rivière des crevettes), appellation d'où provient le nom Cameroun.(1472)

Fernando Pó nomma ce pays Camarão (= crevette, en portugais) ou Rio dos Camarões (= Rivière des Crevettes), en raison de l'extraordinaire abondance de crevettes qu'on y rencontre. Dès l'année 1700, on y trouve établies plusieurs factoreries.

19 ème siècle

Au début du 19 ème siècle l'éveil et le développement sans précédent du prosélytisme musulman a commencé à toucher toute la région sahélienne. Sous l'impulsion du mystique soufiste Usman Dan Fodio (1754-1817), qui depuis Sokoto, puis du pays Haoussa, a proclamé en 1804 la guerre sainte, les peuls s'emparent du pouvoir dans plusieurs des pays qui les ont jusque là accueillis.

Après le retrait de Fodio, en 1809, Adama, son successeur poursuit ses conquêtes. Il s'empare (avec difficulté) du vieux royaume du Mandara, fondé au Nord du Cameroun au 15e siècle, passé sous le joug du Bornou au 16e siècle, et de nouveau indépendant au 18e siècle.

Puis, à partir de 1822, Adama accentue sa pression sur une grande partie du Nigéria et du Cameroun jusqu'au plateau de l'Adamaoua (anc. Foumbina), qui lui doit son nom. Ce sera une occasion du réveil des populations locales. Les Tikar, les Bamileke et les Bamoum. Les Tikar seront plus ou moins soumis aux Peuls. Les Bamileke se réfugient sur la partie centrale du plateau camerounais où ils s'organisent en chefferies. Quant aux Bamoum, ils auront sans doute le destin le plus connu grâce au système d'écriture qui y est inventé à la fin du 19e siècle.

Nicall explora la contrée en 1833.
Quatre ans plus tard, Billeh, roi de Bembia, céda à l'Angleterre le territoire de Victoria (région du Mont Cameroun) et obtint en échange d'être reconnu roi du pays.

En 1848, Beecroft étudia la région et quelques conventions nationales eurent lieu en 1856.

Dix ans après, Gustave Mann de Brunswick explora en partie le Cameroun, et la même année (1860), la maison Woermann de Hambourg y établit la première factorerie allemande. Burton réussit la première ascension du Mont Cameroun (Mongo-ma-Loba, 4191 m) en 1861, après une tentative manquée de Merrick.

Alors que le fleuve Cameroun n'a jamais encore été remonté par un Européen au-delà de 80 km de son embouchure, en 1883, l'explorateur Rogozinski put remonter le cours du Mungo jusqu'à une distance de 230 km de son embouchure. Le 15 septembre de la même année, il découvrait une cascade de 60 à 80 m de hauteur au milieu d'un pays rempli d'innombrables troupeaux d'éléphants. Au 5° degré de latitude Nord, il découvrit de même un grand lac circulaire ayant 20 kilomètres de diamètre.

Le Cameroun colonie allemande (de 1884 à 1916)

Le 14 juillet 1884, le drapeau allemand flottait à Cameroon Towns devenu Kamerun pour les Allemands et plus tard Douala, et ce territoire devint sous protectorat allemand du Kamerun.

L'Allemagne envisage de se bâtir un grand empire africain, qui relierait, à travers le Congo, le Kamerun à ses possessions d'Afrique orientale.

Le Cameroun devient allemand le 12 juillet 1884 à l'issue de la signature du traité germano-douala par les commerçants allemands et les chefs douala de la côte du Cameroun.

L'annexion allemande fut opérée par Gustav Nachtigal, consul général d'Allemagne, envoyé spécial du chancelier du Reich Otto von Bismark, le 15 juillet 1884, au milieu du plus profond secret, le traité avec les chefs locaux ayant été signé à minuit.

Il prit officiellement possession de ce territoire qui devint un protectorat allemand.

La signature de cette convention vint mettre fin à une ère où, paradoxalement, c'est l'Angleterre qui avait toutes les faveurs des populations côtières, qui réclamèrent en vain leur prise en charge par cette puissance coloniale.

L'Allemagne s'est progressivement installée au Cameroun auquel elle donnait le statut officiel de protectorat.

Mais toute la population ne reconnut pas le traité. Les partisans de l'influence anglaise résistèrent aux Allemands qui bombardèrent les villages révoltés. Depuis lors le pays fut divisé, les uns tenant pour les Anglais, dont la langue est la seule parlée avec les étrangers, les autres pour les Allemands. La situation était d'autant plus tendue que les Duallas (Douala)monopolisaient les échanges avec les Européens, qu'il fallut avoir recours à leur entremise, qu'ils empêchèrent les approvisionnements et se montrèrent fort soucieux de leur monopole.

La situation se maintient telle jusqu'à la Première Guerre mondiale, jusqu'à son expulsion par les troupes britanniques et françaises, en 1916.

Première Guerre mondiale

L'entrée des troupes alliés à Yaoundé le 1er janvier 1916 marque la fin de la colonie allemande. Au terme de la Première Guerre mondiale la colonie allemande est partagée en deux territoires confiés par des mandats de la Société des Nation (SDN) en 1922.

A la France (pour les quatre cinquièmes) : le Cameroun français (Cette partie était la plus vaste (431 000 km²), mais était peu peuplée (environ 2 000 000 d'habitants). La capitale du Cameroun français fut transférée à Douala.

Le reste à la Grande-Bretagne : le Cameroun britannique.

La tutelle (1946-1960)

Après la Seconde Guerre mondiale, l'ONU change le statut du Cameroun qui, de protectorat, devient mis en tutelle.

L'indépendance

En 1958, un gouvernement d'autodétermination est créé dans la partie française, avec à sa tête Ahmadou Ahidjo.
Le 1er janvier 1960, le Cameroun sous tutelle française devient indépendant et prenait le nom de République Unie du Cameroun.

Ahmadou Ahidjo deviendra président du pays en 1960, qui est s'agrandit en 1961 de la partie sous administration britannique (mais perd le Nord, rattaché au Nigéria).

Le régime se durcit à la suite des mouvements insurrectionnels qui agitent le Cameroun dans les années qui suivent. En 1966, un régime de parti unique est instauré. Ahidjo quitte ses fonctions en 1982 et laisse la place à Paul Biya, son ancien premier ministre, qui rapidement poussera l'ancien président à l'exil au Sénégal où il mourra.

Source, entre autres ☞ http://www.cosmovisions.com/ChronoCameroun.htm