Cameroun 1982

Le Nord et l'Ouest

Du Samedi 18 Décembre
Au Vendredi 31 décembre 1982

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LE NORD CAMEROUN

Jour 3 - Lundi 20 Décembre 1982

DE DOUALA À MAROUA



Douala. J'ai bien dormi. J'avais demandé un réveil à 7h 15.

Petit déjeuner : un croissant, un pain aux raisins, 1/4 de baguette avec beurre, confiture, et trois tasses de café au lait extra.

Nous allons tout d'abord au bureau des Cameroun Airlines pour nos démarches. Là on nous dit qu'il n'y a toujours pas de places dans l'avion.

Alors palabres... Le gars téléphone : "Et la famille machin, ils sont confirmé ?"... Il raccroche le téléphone, raye sur la liste de la liste des passagers la famille machin, et lentement y inscrit tous nos noms à la place. Chose réglée !

De retour à l'hôtel nous téléphonons du bureau du gérant du Novotel, M. Langlois, à Jacques Maillot, le Directeur de Nouvelles Frontières à Paris. M. Langlois nous confie le n° de la ligne directe de Maillot, ce qui est une bonne chose.

Ils règlent tous les deux leurs problèmes de paiements, et Maillot nous dit qu'il ne doit plus y avoir de problèmes, que le télex a été envoyé en... Octobre (... mais n'est jamais arrivé), que c'est "Nord Cam Tour" qui va s'occuper de nous dans le Nord, et "Transcap" dans l'Ouest. Deux agences différentes, c'est pratique ! Et qu'il va faire le nécessaire auprès des Cameroun Airlines à Paris. Bon !...


Départ pour l'aéroport

Il a fallu payer notre transfert parce que Langlois en a marre de... nous entretenir...
On arrive avec beaucoup d'avance. Quand l'enregistrement débute on est presque les premiers.
Et voilà que.... On n'est pas sur la liste !!! Et derrière, dans la queue, ça pousse, c'est la bagarre...

On demande à voir le chef d'escale car le gars à l'enregistrement ne veut rien entendre.
Mais voilà le chef d'escale qui passe par là, et là il nous reconnaît... Et tranquillement, ils prend nos billets, les coche, et nous remet nos cartes d'embarquement (sans qu'on soit sur la liste !), mais ouf !

Passage en salle d'embarquement.

L'avion devait décoller à 13h 30. A 13h 30 il n'avait toujours pas décollé de... Yaoundé...
On attend. On grignote les quelques vivres françaises que nous avions encore.

L'avion est là. Il est 15 hres. On décolle.


Le vol

C'est un Boeing 737. Il est plein.

Entre Douala et Yaoundé on survole une forêt touffue. Je comprends pourquoi on m'avait dit qu'il n'y a pas de route entre ces deux villes, et qu'il faut y aller en avion. Mais il faut arriver 3 hres à l'avance pour être sûr d'être sur la liste des passagers...

Après 20 mn seulement de vol, on atterrit à Yaoundé. Ah oui, parce que l'avion il s'arrête dans toutes les villes. C'est un omnibus.
L'atterrissage sur Yaoundé est très beau. La terre est rouge, et les maisons sont basses et rouges, contrastant avec une végétation tropicale de bananiers. Pas de gratte-ciels. Une ville qui n'a pas changé, qui semble être une petite bourgade. j'aurais ben aimé connaître. Je trouve Yaoundé bien plus sympathique (vue d'avion) que Douala.

Il est 15h 35. On nous annonce 30° au sol.

L'escale : à chaque ville c'est une attente de 45 mn.

A 16h 15 on re-décolle.

17 hres - Arrivée à N'Gaoundéré.
De petites montagnes pointues, comme des cônes, la terre est rouge, c'est sec, le paysage semble paisible et accueillant.

17h 25 - re-décollage


Avec Yannick Noah

L'avion s'est un peu vidé.

Dans l'avion, un groupe de jeunes, t-shirts américains et cheveux longs, fait beaucoup de bruit. Par la suite j'apprendrai qu'il s'agit de Yannick Noah et de sa bande d'amis qui sont en vacances au Cameroun, sa soeur, son beau-frère, ses copains. Ils font un circuit avec, eux aussi, l'agence "Nord Cam Tour" au Nord Cameroun, et on les retrouvera aux étapes dans les mêmes hôtels que nous.


Arrivée à Maroua

L'avion, lui, repart vers Garoua, et retourne ensuite à Douala.

Il est dans les 18 hres. L'aéroport de Maroua est une petite bâtisse au milieu de la brousse. Le calme, le jour qui tombe, les bruits de la nuit. Une ville qu'on aime déjà, qui change tellement de Douala.

On avait décidé de s'imposer quoi qu'il arrive pour entrer dans les bus de "Nord Cam Tour".

Devant l'aéroport, la bande de Noah fait beaucoup de bruit, met le transistor à fond, se met à danser, et les Camerounais autour aussi se mettent à danser...

On finit par se faire accepter dans un bus. On pense que tout va s'arranger...
Trajet vers la ville. La nuit tombe, les couleurs sont très belles.

Il fait nuit quand nous arrivons au Novotel. L'autre partie du groupe est là (eux, étaient arrivés à prendre le premier vol en partance). Malheureusement nos ennuis ne sont pas terminés parce que "Nord Cam Tour" n'a toujours pas reçu le télex de confirmation de Maillot...


NORCAM TOUR
BP 134
Maroua RUC
Tel : 29 10 48
Xavier Tijedra (directeur d'exploitation NCT)


Il faut dire que les télex à Maroua sont... en panne. Déjà, nous, on avait essayé de téléphoner depuis le Novotel de Douala au Novotel de Maroua, et sans y arriver. Et il faut que les télex arrivent d'abord à Garoua, pour ensuite être transmis à Maroua... Et encore faut-il le savoir en France !

Les autres, l'autre partie du groupe, ils ont été hébergés la nuit précédente au Novotel, mais le Novotel ne veut plus d'eux. Et ils se sont débrouillés eux-mêmes pour trouver huit boukarous (des bungalows, ou plutôt des cases) dans un hôtel africain, pas mal pour un hôtel africain, mais quand même ! C'est loin d'être comparable au Novotel.

Les réservations n'étant pas arrivées au Novotel, et comme on est en pleine période des fêtes de fin d'année, il est complet ! (Il n'y a que 52 chambres ici, ce n'est pas les 300 chambres de Douala !). Et de toute façon comme le télex il est cassé, eh bien, on n'a pas de place !


Maroua est une ville très étendue, 5 km du nord au sud et d'est en ouest.
La ville s'étale sur les deux rives du mayo Kaliao, à son confluent avec le Zileng.

C'est une ville musulmane. Il y a un grand marché le lundi.

Elle est divisée en 60 quartiers foulbés (peuhls) islamisés, un quartier bornouan, et 15 quartiers animistes.

Le centre de la ville est réservé à l'habitat foulbé tandis que les quartiers animistes se trouvent sur la périphérie.


Au Relais du Kaliao

Relais du Kaliao

Nous partons donc pour le Relais du Kaliao, situé tout près. On y va à pied, en suivant le mur. Il se trouve près du Mayo Kaliao (la rivière de Maroua, qui est complètement... à sec, c'est un grand trou, le lit du fleuve, et il n'y a pas une goutte d'eau dans la rivière.



C'est très paisible. on est en pleine campagne, en pleine brousse, tout semble désert autour. Le centre ville est assez éloigné, il est nécessaire de prendre un taxi pour y aller.

Les chambres sont assez grandes, sans moquette, sans meubles pour poser les sacs et les affaires, salle de bain sommaire, pas de carrelage, un lavabo, une douche froide (ce fut le plus dur) et il faut prendre des précautions contre les moustiques, il n'y a pas de climatisation ici.

Mais surtout, au milieu de paillotes... une boîte de nuit "La Calebasse", la meilleure boîte de nuit de Maroua dit-on, le temple des Africains. Alors on n'a pu s'endormir qu'à 2 hres du matin, quand ça a été terminé !


Le dîner

Une énorme côte de porc, des frites, des haricots verts, et un yaourt. On en a tant qu'on veut. Et on avait faim ! Pas eu de déjeuner à midi, juste un triangle de sandwich dans l'avion, car il n'y a pas de repas servi à bord des lignes intérieures au Cameroun.