Afghanistan 1976

3 septembre - 24 septembre 1976

C'était les années 70, les années hippy.
Aller en Afghanistan était la suite logique de tous les voyages en Asie.
J'ai adoré l'Afghanistan.
Les paysages sont grandioses, les gens y étaient super gentils et accueillants.

On a visité une grande partie du pays, du nord au sud, de l'est à l'ouest. Avec deux Toyota + un camion Was pour les bagages et cinq chauffeurs, on a pris la très dure piste du centre qui franchit parfois des cols au dessus des 4000 m. On devait parfois marcher à pied parce que c'était trop dangereux pour nous de rester dans la voiture.
On dormait sous de grandes tentes collectives. J'ai eu très, très froid la nuit.
Et on était en plein mois du Ramadan.


L’Afghanistan est un pays d'Asie centrale sans accès à la mer. Il est entouré par le Pakistan, la Chine, le Tadjikistan, le Turkménistan, l’Ouzbékistan et l’Iran.

Le pays est un carrefour de l'Asie, il a vu passer de nombreux peuples par son territoire. C'était un point de passage important sur la route de la soie et les conquérants qui souhaitaient prendre le contrôle de l'Inde y passèrent : Cyrus le Grand, Alexandre le Grand, Gengis Khan, l'empereur Babur, etc.

Cette région a été cependant le noyau de vastes empires, comme l'Empire bactrien, l'Empire kouchan ou encore l'Empire ghaznévide.

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C'est un pays montagneux avec des plaines au nord et au sud-ouest. Le point le plus haut est le Nowshak (7 480 m).
De grandes parties du pays sont arides, et l'eau potable est limitée.
L'Afghanistan a un climat continental, avec des étés chauds et des hivers froids.
Il est fréquemment sujet aux tremblements de terre.

Les villes principales de l'Afghanistan sont Kaboul, Herât, Jalalabad, Mazar-i-Sharif et Kandahâr.



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Mon circuit


DE PARIS à KABUL

Vendredi 3 Septembre 1976

Aéroport d'Orly.
Vol Ariana de Paris à Kabul - FG 708
Départ 20:00 en boeing 720 !
Oui c'est petit. Max. passagers : 149. Il n'y a pas beaucoup de touristes, encore, vers l'Afghanistan !

Ariana Afghan Airlines, la compagnie nationale afghane.
L'avion arrive en retard, et nous ne décollons qu'à 21h 30.
Avion, équipage, nourriture... pas terribles.
Un seul repas du genre british dans toute la tradition : petit pois, pommes de terre, salad cream...
Une escale à Téhéran. Duty Free shop horriblement chère, et rien d'intéressant, même le caviar !

Le vol a été court à ma grande surprise, seulement huit heures.

L'Afghanistan vu d'en haut : des montagnes aux formes bien particulières.


Quelques extraits


Samedi 4 Septembre 1976 - A Kabul

L'hôtel Intercontinental, est situé sur une colline d'où on découvre tout Kabul. Piscine et bain de soleil...

L'après-midi, je vais dans les magasins de Kabul. J'essaye un tchador tout noir, ça s'appelle un "tchadri" ici... et j'étouffe là-dessous ! .


Hotel Intercontinental de Kabul - Image d'internet


Lundi 6 Septembre - De Kabul à Mazar-e-Charif

Départ pour Mazar-e-Charif, la ville sainte des Chiites.
Deux Toyota dyna + un camion Was pour les bagages et cinq chauffeurs. Les kilomètres sont crevants, que de la montagne.

A 18h 30, on s'arrête, le ramadan se termine à cette heure-là pour la journée, les chauffeurs vont manger dans une chaikhana en plein air. La chaikhana est bourrée de monde. Ils sont tous assis, calmes, l'assiette remplie de nourriture devant eux, mais ils attendent. Et à 18h 45 précises, ils se jettent tous sur la nourriture. Il n'y a que les hommes qui mangent, car les femmes, elles, mangent dans les camions.




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J'avais dessiné...


Mardi 7 Septembre 1976 - Khulm

Nous visitons Khulm. C'est un village célèbre pour son bazar, qui date du 5 ème siècle, un village de yourtes en terre jaune. La route est poussiéreuse. Il y a des carrioles à chevaux ornés de pompons rouges.


Au bazar de Khulm


Mercredi 8 Septembre 1976 - Mazar-i-Sharif

Nous allons voir la mosquée bleue puis la mosquée verte. Les gens sont en train de prier.
Des enfants vendent des crêpes à l'heure où prend fin le Ramadan, à la sortie de la prière.


Mazar-i-Sharif - Devant la mosquée



Jeudi 9 Septembre 1976 - De Pul-i-Khumri à Bamyan.

Après un bout de route goudronnée, la piste commence à n'en plus finir. Sur les sièges arrière de la Toyota, les cahots sont nombreux.

On s'arrête dans un village de yourtes. Les habitants sont des "Hazaras". A la campagne, les femmes ne sont pas voilées. On nous demande des médicaments, surtout du collyre et de l'aspirine.



Bâmyân

On loge dans les "Bâmyân Yurts", un hôtel de yourtes, vue sur la fameuse falaise aux Bouddhas. Salle de bain commune. Les WC sont sales. les douches n'ont pas d'eau chaude. On se douche à l'eau froide... glaciale. Et on caille, car déjà à 18 hres il fait froid. C'est le début de nos nuits grelottantes d'Afghanistan. On est ici à 2700 m.
On s'équipe : deux pulls + Kway pour commencer.
Pour dormir Il fait un froid glacial.
J'ai grelotté toute la nuit.

Les Bouddhas de Bâmyân
Le lendemain matin, on part visiter les Bouddhas. Les Bouddhas de Bâmyân datent de l'époque de Kanishka et de ses successeurs, entre le 1 er et le 3 ème siècle. Les monastères furent creusés dans la falaise, et bien longtemps avant que l'Islam ait conquis l'ensemble du pays. Le plus grand Bouddha date du 5 ème siècle, il faut 53 m de haut. Le petit date du 3 ème siècle, et fait 35 m. Ils se trouvent sous des échafaudages. Cela fait 3 ans qu'ils sont sont sous les échafaudages.

On grimpe à l'intérieur des deux Bouddhas. Les marches du petit Bouddha sont les plus tuantes. On en sort avec de sérieuses crampes. On est tout de même à 2700 m et je commence à souffrir de l'altitude.



Samedi 11 Septembre 1976 - Bâmyân - Vallée de Foladi

Nous visitons la vallée de de Shah Foladi, située près du site de Bamyan. Il y a des troglodytes et des fresques bouddhistes, des rochers rouges. On grimpe. C'est de l'escalade et c'est dur.
Je manque de souffle, et ça glisse.
La descente est encore plus difficile.


Vallée de Foladi


Dimanche 12 Septembre 1976 - Band-i-Amir

C'est de la piste, la vraie. On est cahoté de tous côtés, comme on le sera par la suite, tout le temps. Cette étape est pourtant courte : 3 hres de routes (enfin... de piste).

Band-i-Amir. La découverte des lacs dans la descente vers la ville de Band-I-Amir est époustouflante.
Tout y est irréel.

On loge sous de grandes tentes militaires, cinq sous la tente. On dort sur des matelas en mousse, pas très épais. Il y a des bidons d'eau et des cuvettes pour se laver, mais on préfère le petit cours d'eau, quoique l'eau y soit bien froide. Les sanitaires se trouvent soit derrière un abri de pierres, soit à l'hôtel où l'on prend nos repas, mais c'est toujours pareil : un trou creusé et qui empeste.

A 17 hres, le vent se lève et il fait froid. Après le dîner (il faisait 2° nous a-t-on dit, ce qui prévoit du zéro dans la nuit)... Manger dehors par 2°... je ne l'avais jamais fait, dormir sous une tente par zéro degré, non plus !



Mardi 14 Septembre 1976 - Band-i-Amir
Réveil à 5 hres. Il fait froid. Il fait nuit.
A l'intérieur, on grelotte. Dehors, on grelotte. On dort avec tous nos vêtements sur le dos, et on les garde pour sortir. On déjeune dans le petit salon car il fait vraiment trop froid pour manger dehors. Quand on part, le jour se lève. Et, surprise... le sol est recouvert de... givre !



Mardi 14 Septembre 1976 - LAL. Un campement entouré d'une enceinte de pierres. Des bidons d'eau, des WC en dur mais aussi primitifs. Une chèvre. Je me lave en maillot de bain. Il fait bon encore au soleil, mais l'air est froid.

Je descends tout de même au village pour acheter un chèche local en tissus très fin comme de la gaze (75 afgh), une nécessité pour la piste contre la poussière.


Sur la piste du centre


Jeudi 16 Septembre 1976 - De Caghcaran à Jam

Le paysage devient montagneux. Il y a des torrents de tous côtés. A la fin on abandonne les véhicules pour grimper à pied, une piste faite de cailloux. On marche 2 km à peu près. Et au bout, à un détour, on voit apparaître le haut du minaret de Jam, la récompense. On se croit être les premiers à découvrir ce minaret, on s'imagine la première fois que quelqu'un est arrivé là. Jam, c'est l'un des plus beaux sites d'Afghanistan, et le minaret l'une des plus belles oeuvres d'art, par sa beauté et son isolement.

On nous avait dit qu'on pouvait dormir sur la terrasse de l'hôtel, mais il va faire tellement froid cette nuit qu'on dormira dans les chambres. Un lit après tant de jours sous la tente, une chambre qui ressemble à un hôpital, des lits qui se touchent, et tout blancs. Mais on nous avait dit aussi qu'à Jam, les lits sont remplis de puces. Alors, on se garde bien d'ouvrir les lits, on dort au dessus dans nos duvets. Toilette au bord de la rivière. WC dans la nature. On est dans un hôtel, mais les WC, ce n'est pas prévu. Et comme il y a du monde partout, il faut attendre la nuit pour y aller dans la nature.

Il y a un anniversaire à souhaiter. Alors ce soir, gueuleton. On a sorti les conserves : les quenelles, les fruits au sirop, le raisin. Et on a dansé. On a mangé avec nos chauffeurs et avec les Afghans de l'hôtel. On a bu du vin. On s'est promené sous les étoiles. Jamais je n'avais vu autant d'étoiles briller si fort.



Samedi 18 Septembre 1976 - Farsi

Sur la route entre Shahrak et Farsi on a eu une grande chance : on a croisé une caravanes de nomades de 50 familles, interminable. On est descendu des voitures, après autorisation, on s'est planté là, et on a mitraillé de photos. Les chameaux, surtout ceux de tête, étaient les plus ornés, les enfants sur les chameaux, les poulets, les ânes...

A Farsi c'est le dernier campement. Pour se laver, un mince filet de rivière, à quelques centaines de mètres du camp. WC, derrière le talus. Repas sous la grande tente. On sort le cassoulet en conserve.


Sous la tente - Dernier campement à Farsi
A Farsi A Farsi

Dimanche 19 Septembre 1976 - De Farsi à Herât

120 km de piste + 120 km de route asphaltée. La piste secoue toujours autant. On croise encore une caravane, mais toute petite celle-là. On déjeune dans une chaikhana, pas terrible.


Dans une tchaikhana entre Farsi et Herât
Sur la piste
Bowling à Kabul

Jeudi 23 Septembre 1976 - Retour à Kabul

Shopping toute la journée.
Un saut dans la piscine.
Fin de soirée au... bowling... jusqu'à 1 hre du matin !

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Les photos étaient en diapositives.
J'en ai tiré sur papier très peu. Mais, j'ai écrit...

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