BAND-i-AMIR
Jour 8 : Dimanche 12 Septembre 1976
Band-i-Amir, qui signifie "barrage de l'émir" est un ensemble de six lacs au cœur des montagnes de l'Hindou Kouch. Ils se siruent à 75 km à l'ouest de la ville de Bâmiyân, près de la localité de Yakaolang (Yakawlang, 2714 m).
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Les lacs s'étagent entre 2 971 m et 2 887 m d'altitude. Ils sont séparés par des barrages naturels constitués de roches carbonatées. Les montagnes environnantes atteignent 3 832 m d'altitude. Non loin, au sud, au centre d'un cercle formé par Bâmiyân, Band-e-Amir, Panjaw et Beshood, la chaîne du Koh-i Baba culmine à 5 500 m d'altitude.
Ces lacs sont endigués, tout comme les lacs de Plitvice, par des barrages en travertin naturellement formés, des murailles rocheuses hautes de plus ou moins 300 m, résultat de l'activité de sources aux eaux enrichies par la dissolution de carbonates contenus dans les roches marno-calcaires. Les sources ont lentement déposé ces carbonates (notamment de calcium) sous forme de barrages beige clair de travertin, qui retiennent aujourd'hui l'eau des lacs.
La couleur bleue des lacs est due à la clarté de l'air ainsi qu'à la pureté de l'eau. La teneur élevée en minéraux provoque également ces couleurs intenses et variables des eaux du lac.

Il y a six lacs
D'est en ouest : lac Zulfiqar, Pudina, Panir, Haibat, Qambar et Gholaman.
⤳ Le plus grand est le Band-e Zulficar (="le lac de l’épée d’Ali") qui mesure environ 6,5 km de long. C’est le lac que l’on voit du plateau en arrivant.
⤳ Le Band-e Haibat est le plus profond, environ 80 m de profondeur.
⤳ Le Band-e Panir est le plus petit. Il mesure 1 hectare seulement avec un diamètre de 100 m.
⤳ Le Band-e-Pudina est également petit.
⤳ Le Band-e Qambar est également petit et peu profond.
Jour 9 - Dimanche 12 Septembre 1976
DE BÂMYÂN à BAND-i-AMIR
De l'hôtel de Bâmyän on descend jusqu'au village dans le camion.
C'est le seul parcours qu'on fera sur le camion, car c'est trop dangereux.
Ensuite, c'est la piste, la vraie !
On est cahoté de tous côtés, comme on le sera aussi par la suite, tout le temps.
Cette étape est pourtant courte : 3 heures de route (de piste), seulement.
Arrivée à BAND-i-AMIR
La découverte des lacs dans la descente vers la ville de Band-I-Amir est époustouflante.
Band-I-Amir, tout y est irréel.
Même le village est un village de western tel qu'on nous l'avait décrit.
On loge sous de grandes tentes militaires. Nous, nous sommes cinq dans la tente. On dort sur des matelas en mousse, pas très épais. Il y a des bidons d'eau et des cuvettes pour se laver, mais on préfère le petit cours d'eau, quoique l'eau y soit bien froide. Les sanitaires se trouvent soit derrière un abri de pierres, soit à l'hôtel où l'on prend nos repas, mais c'est toujours pareil : un trou creusé et qui empeste.

Gamin à Band-i-Amir
L'après-midi, on nous emmène assister à un bouzkachi... pour touristes... Minable.
Puis on part à pied le long des lacs. Une petite peur : des aboiements de chiens nous fait craindre une rencontre avec les molosses, et nous nous saisissons de pierres plein les mains. Ce n'était que le chien d'un touriste...
On ne se lasse pas de se promener dans ces paysages.

Il fait terriblement froid
Vers 17 hres on rentre car le froid commence à se faire sentir, et pour la toilette, c'est la limite.
Le soir, le vent glacial se lève et souffle fort.
Le froid est indescriptible. Je me mets sur le dos tout ce que je peux me mettre comme vêtements.
On trouve un petit salon attenant à l'hôtel où un poêle est allumé. Il y fait chaud. C'est là le seul endroit où l'on puisse avoir chaud. Il y a des cassettes de musique, du thé, des coussins, un bon poêle, des Afghans et, du haschich.
Il fait froid sous la tente. J'ai du mal à respirer quand je suis couchée. On est à 3 000 mètres ici !
Jour 10 - Lundi 13 Septembre 1976
Malade
Je ne suis pas bien. Je n'ai pas digéré mon repas d'hier soir. J'ai mal au coeur et j'ai eu froid toute la nuit.
Nous partons en voiture pour voir le 5 ème lac. La voiture nous conduit le plus loin possible, mais ensuite la pente est trop raide, il faut grimper à pied. On marche, pendant des kilomètres. C'est un plaisir, tout est calme, immense et beau. Les lacs sont verts sur le rivage. On va droit devant, toujours plus loin, car on ne se lasse pas de voir cette nature.

Je n'ai pas mangé à midi, je me sentais vraiment mal, et je me suis couchée.
Je voulais monter à cheval cet après-midi, mais mes jambes me lâchent.
Vers 15 hres, je pars à pied me promener le long de la cascade, cherchant de pierre en pierre comment traverser l'eau, et je me retrouve tout au bord du lac, qui a... des vagues, il est agité comme une mer !
Najib et Jean-Marie font du cheval.
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J'ai tout de même fait un peu de cheval, 10 minutes, au pas. Je voulais un cheval tranquille, mais pour tranquille il l'était !
Un tout petit cheval pas haut, pas large, et qui n'avait vraiment envie d'avancer.
A 17 hres, le vent se lève et il fait froid.
Soirée
Il faisait 2 degrés nous a-t-on dit... ce qui prévoit du zéro degré dans la nuit...
Manger dehors par 2°... je ne l'avais jamais fait de ma vie...
Et dormir sous une tente par zéro degré, non plus !
Après le dîner nous entendons de la musique afghane. Cela se passe dans un des petits hôtels. C'est le même genre de soirée qu'à Bâmyân, où les Afghans font danser les touristes. Ici, il y a plus de touristes qu'il y avait dans le petit hôtel de Bâmyân. Il y a un bon poêle, il y fait chaud. Les touristes de Band-i-Amir sont très sympathiques. C'est le genre jeune, ou hippy. Les jeunes se parlent, échangent leurs expériences.
Les touristes "select" ne viennent à Band-i-Amir que pour la journée, mais n'y passent pas la nuit. Car pour dormir, dans les hôtels il n'y a que des salles communes, ou alors il y a les tentes (plus chères : 15F la nuit) où on dort dans des duvets à même le sol.
Encore une dure nuit à passer. Comment décrire comment je suis habillée pour dormir !!! Chemise, maillot de corps, pull angora, pull de laine, pyjama, collant de laine, bas de pyjama, gants de laine, cagoule de laine... Je me plonge à l'intérieur de mon duvet, avec en plus dessus deux couvertures et mon poncho.