HERÂT
Jour 16 - Dimanche 19 Septembre 1976
DE FARSI à HERÂT
Une étape longue, mais relativement moins difficile (soit-disant). 120 km de piste + 120 km mais de route asphaltée.
La piste secoue toujours autant. On croise encore une caravane, mais toute petite celle-là.
Arrêt le midi dans le village où se termine la piste et où commence la route.
En descendant des voitures, on est saisi par la chaleur, cette chaleur du désert, après tous ces jours glacials.
Un bruit lancinant est toujours présent dans ce village : celui du moulin à eau.
On déjeune dans une chaikhana, pas terrible.

Nicole, Marie-Claude, Catherine, Najib, Jean-Marie
Dans la chaikhana.
Départ sur... la route ! Enfin une route !
Premier barrage, premier péage. Rencontre avec un policier qui nous dit "Je suis Persan !".
Ensuite ça roule, c'est presque l'autoroute.
HERÂT
L'arrivée sur Herât est magnifique. De grandes allées ombragées, bordées d'arbres. On s'arrête pour manger nos melons en réserve, car on meurt de soif. Attroupement des enfants. On sort tous nos mots d'afghan.
C'est comme un retour à la civilisation de se trouver dans cette ville.
L'hôtel, le Mawafa Hotel, en plein centre, pas terrible comme propreté. Mais, un lit, une douche, que l'on accepte de prendre froide, pour pouvoir se doucher immédiatement, tellement on se sent sale... sans attendre 18 hres que l'électricité soit allumée dans la ville et chauffe l'eau de la douche.
Un petit tour dans les boutiques.
Que de choses alléchantes : chemises brodées, fourrures. Mais cela semble moins beau qu'à Kabul.
A 20 hres, le dîner. Le plus copieux qu'on ait jamais eu. Et quel régal ! Quelle cuisine !
Salade, riz, pommes de terre, poulet, aubergines, raisin, melon, je dois en oublier.
Plus mon extra : une petite bière à 100 afgh (10F) Et tout cela arrosé de vin italien !
Le soir nous allons à nouveau faire un tour dans la ville... dans les boutiques.
Jour 17 - Lundi 20 Septembre 1976
Visite de la ville
Herât est la troisième plus grande ville d'Afghanistan. Elle est située dans la vallée de la rivière Hari. On est à 650 km à l'ouest de Kaboul. C'est une oasis de verdure en plein désert, avec des allées de pins et de nombreux parcs. La ville est habitée par de nombreux groupes ethniques : pachtounes, perses, ouzbeks, turkmènes, baloutches et hazaras.
Herât se trouve à un très important carrefour de routes caravanières sur la route de la soie. Ses frontières avec l'Iran et le Turkménistan lui ont valu un statut de site stratégique. Herât est une ville "à l'iranienne", l'influence de ce pays voisin y est plus sensible que celle de l'Afghanistan.
Herât remonte à des temps très anciens, il est vraisemblable que la ville se soit organisée à partir d'une fondation achéménide (7e-4e siècle avant J-C). Des envoyés du district sont représentés sur les bas-reliefs des tombes royales achéménides de Naqsh-e Rustam et de Persépolis (521 avant J-C) en Iran, repérables à leur tenue de style scythe (tunique et pantalon rentrés dans des bottes hautes) et un bashlyk torsadé qui leur couvre la tête, le menton et le cou...
À la période islamique la ville s'est considérablement développée, sous les dynasties tahirides, samanides et ghorides, et s'est embellie. Conquise par Gengis Khan en 1220, la population de la ville fut impitoyablement punie pour s’être rebellée en 1221/22. Selon les chroniqueurs musulmans la totalité des habitants furent alors massacrés.
Elle ne tarda pas à retrouver pourtant sa prospérité et devint sous Tamerlan (1336-1405) et ses successeurs une capitale prospère et un centre artistique et culturel dont le rayonnement s’étendit dans tout le monde islamique et au-delà vers la Chine, l’Inde et même l’Europe.
La Grande Mosquée d'Herât
Elle est un élément majeur du patrimoine de l'Afghanistan.
La Grande Mosquée du Vendredi a été construite par les Ghurides sous le règne du sultan Ghiyath al-Din Muhammad Ghori, qui a posé sa fondation en 1200 de notre ère. Détruite et reconstruite... 13e/15e siècles...
La structure fondamentale de la mosquée de la période ghouride a été conservée, mais des parties ont été ajoutées et modifiées. Elle a pris son aspect actuel au cours du 20 ème siècle.
■ Le chaudron de bronze, l'atelier de céramiques, les minarets...
■ La tombe de je ne sais plus qui...
Je suppose que c'est le tombeau de Jami, un célèbre poète soufi, puisqu'il se trouve à l'intérieur de la mosquée.
■ ... Et la cour où l'on se roule par terre pour savoir si on est un bon Musulman...
■ Le moulin à eau
■ L'après midi nous partons à 15 hres pour le bazar qui se trouve derrière la mosquée.
Quala Iktyaruddin, la Citadelle Interdite
Au retour, vision de la Citadelle d’Alexandre le Grand qui date de 330 ans avant J-C.
Fondée par Alexandre le Grand lors de sa marche vers l'est après la bataille de Gaugamèles, la forteresse a été détruite et reconstruite à de nombreuses reprises à travers l'Histoire. En état de destruction avancée et menaçant ruine totale dans les années 1960 du fait de prédations féroces des matériaux de construction la constituant.
Le soir : théâtre !
D'abord une pièce de théâtre qui racontait l'histoire d'une jeune fille ayant des problèmes avec ses parents au sujet du choix de son fiancé. C'était très comique.
Puis un spectacle du genre cirque, avec des acrobates, des trapézistes, des clowns et un orchestre.