PUL-i-KHUMRI

Jour 5 - Mercredi 8 Septembre 1976

mon circuit


DE MAZAR-i-SHARIF à PUL-i-KHUMRI


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D'abord la steppe, monotone.

TASH KURGAN

Le nom Tash Kurgan vient d'un vieux village sur la route de la soie qui signifie "forteresse de pierre".
Tangi Tash Kurgan est une gorge, 135 km de route reliant de Kholm à Pul-i-Khumri. La route est très étroite.

On fait un arrêt aux grottes de Tash Kurgan

Puis on s'arrête au bord d'un torrent, comme une piscine "aménagée". Ça coûte 50 afgh pour s'y baigner. Certains endroits sont recouverts de vase, et on s'enfonce. Certains endroits sont remplis d'herbes qui s'emmêlent dans les jambes. Et à d'autres endroits il y a un courant très fort. Il faut donc savoir où se baigner.

Il y a un restaurant au bord de la piscine où l'on déjeune. Riz et légumes, pas de viande ici. Et on goûte à l'alcool afghan : la "grappa". Une sorte d'eau de vie.


TAKHT-e-ROSTAM

On va visiter le site archéologique bouddhiste de Takht-e Rostam, à 2 km au sud de Aybak, dans la province de Samangan. C'est le site pré-islamique le plus impressionnant d'Afghanistan, un stupa, sur la colline, creusé en profondeur dans la montagne, à 3 km au sud-ouest au-dessus de Samangan.


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Le nom afghan Takht-e Rostam (= le trône de Rostam) fait référence à une figure légendaire de la Perse antique, Rostam.

Il est raconté que Rostam voyagea dans le royaume de Samangân et séjourna auprès du roi à cet endroit et il y aurait épousé Tahmina.

Après l'islamisation de l'Afghanistan, alors que la connaissance de l'objectif initial du stupa s'était perdue, le site pris le nom de Takht-e Rostam.


Le site a été complètement abandonné après la conquête musulmane du pays.
Il a été découvert en 1824 et fouillé en 1959-1960 par une équipe japonaise dirigée par Seiichi Mizuno.

Il a une place importante en tant que témoignage de la présence bouddhiste en Afghanistan, construit au moment où la région faisait partie intégrante de l'empire indo-sassanide et était un centre de rayonnement important pour le bouddhisme. Il est daté du 4 ème/5 ème siècle après J.-C.

Il est différent de tous les stuppas que j'ai vus jusqu'à présent, qui, eux, se dressent en hauteur au dessus du sol. Là, on descend dans un trou, au pied du stuppa, et on en fait le tour.



la forme du stupa de SAMANGAN
Le stupa de Takht-e Rostam


Contrairement aux autres stupas, il n'a pas été monté au-dessus du sol, mais il a été creusé dans le sol, dans un style qui ressemble aux églises monolithiques d'Éthiopie.

Il fait 8 m de haut pour un diamètre de 28 m.
Au sommet se trouve un Harmika (une petite plate-forme carrée) sculpté dans la pierre, qui abritait autrefois des reliques du Bouddha.



La tranchée entourant le stupa a une profondeur d'environ 8 m. Un chemin mène au fond de la tranchée, où les moines bouddhistes faisaient autrefois le tour du stupa dans le sens des aiguilles d'une montre.

Sculpté à l'intérieur des murs extérieurs de la tranchée se trouve un monastère bouddhiste avec cinq grottes individuelles et plusieurs cellules monastiques pour la méditation. De petits trous dans les toits permettent à un peu de lumière du jour d'entrer dans les grottes.


On re-descend la colline à pied. Il y a une école bouddhiste, construite au creux de la montagne, ainsi qu'une galerie de marchands, et plein d'alvéoles creusées dans la montagne pour les moines.

On rencontre des Turkmènes aux yeux bridés (leur origine mongole... ) qui se laissent prendre en photo et qui s'amusent à se faire prendre en photo autant que nous.


SURKH-KOTAL

On va visiter le site archéologique de Surkh-Kotal, également appelé Chashma-i Shir ou Sar-i Chashma, un site archéologique dans la partie sud de la région de la Bactriane, à une trentaine de kilomètres des ruines de la forteresse de Balkh, et à environ 18 km au nord de la ville de Puli Khumri.

Pour y arriver il faut prendre une piste. Ça secoue.



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Il a été découvert seulement en 1951, il a été fouillé entre 1952 et 1966 par le professeur Schlumberger de la Délégation Archéologique Française en Afghanistan. C'est le principal site fouillé de l'empire Kouchan. Il y avait là des constructions monumentales réalisées sous le règne des Kushans.



Le nom "kouchan" désigne soit l’une des cinq tribus des Yuezhi, soit l'une des cinq principautés soumises par les Yuezhi.

Les Yuezhi atteignirent le royaume hellénistique des Gréco-Bactriens dans le territoire de la Bactriane (extrême nord de l’Afghanistan et Ouzbékistan) autour de -135 et déplacèrent les dynasties grecques locales qui se réinstallèrent dans le bassin de l’Indus (dans l’actuel Pakistan), dans la partie occidentale du royaume indo-grec.

L'empire kouchan (env. 1er siècle av. J-C / 3 ème siècle après J-C) a connu son apogée sous Kanishka (127–152). Il comprenait une grande partie du Tadjikistan et de l'Ouzbékistan, la partie orientale de l'Afghanistan, tout le nord du Pakistan et de l'Inde jusqu'au Bangladesh.

L'empire kouchan
L'empire kouchan


Surkh-Kotal aurait été édifié sous Vima Kadphisès (v. 110–127) et restauré une trentaine d'années plus tard par son fils Kanishka (127–152). On y a découvert des inscriptions en bactrien précisant qu'elles avait été effectuées en l'an 1 du règne ou de l'ère de Kanishka.

Les fouilles ont permis de mettre au jour une statue représentant Kanishka (en fait, la statue était privée de tête et d'une partie du torse). Elle a été transportée au musée de Kaboul peu après sa découverte.

Cette ville était autrefois une importante cité zoroastrienne. Ce temple, était destiné à célébrer un culte du feu. L'équipe de fouille a mis au jour une pierre ressemblant à une enclume de 2 m de haut, qui aurait été l'autel d'un temple du feu datant du 6e siècle avant notre ère. Il ne s'agissait probablement pas d'un culte "mazdéen", mais plutôt d'un culte indien ou iranien se rattachant peut-être au "feu dynastique kouchan".

À la fin du 3 ème siècle, ou au début du 6 ème, les monuments de Surkh Kotal ont été détruits par un incendie. Le site a été provisoirement réoccupé puis définitivement abandonné.

Les artefacts les plus célèbres de ce site sont ces inscriptions qui a révvèlent une partie de la chronologie des premiers empereurs kouchans, la statue du roi Kanishka et l'autel du feu.

Le site de Surkh-Kotal se compose d'un haut édifice central surmonté d'un temple dont il ne subsiste que quelques vestiges, auquel on accède par un escalier très raide.


La grimpette est raide, une escalade vraiment crevante. À certains endroits la pente est vraiment raide.
Et qu'est ce qui se trouve là-haut ? Des ruines !!

Il y a un Bouddha (?) couché, tellement estropié, qu'il faut admettre "en théorie" que c'est un Bouddha.

Au retour, le passage inondé que l'on était arrivé à franchir à l'aller, cette fois-ci ne pardonne pas.
Bon, la voiture s'est enlisée ! Tout le monde pousse les voitures, les pieds dans la gadoue, les vêtements complètement éclaboussés.


PUL-i-KHUMRI

On est à 920 m d'altitude, à 200 km de Mazar-i-Sharif, et à 214 km de Kaboul.
Pul signifie le pont. Pul-e-Khumri doit son nom au pont construit par la princesse Khumri.

Hotel textile Club


C'est une ville de textiles, l'hôtel s'appelle le "textile Club". Il est plutôt minable. Des chambres à deux lits dans une pièce toute blanche, des draps sales, des douches communes sales.

Le camion qui transporte nos bagages est en retard. (Il a eu quelques pépins techniques).
Et, donc, on attend nos bagages...

Le soir, nous dînons de riz, poulet et viande "bourguignon".