RETOUR

YAZD

La ville moderne

On devait se retrouver à l'hôtel à 16 hres pour aller ensemble au musée de l'eau (le Water Museum). Ne voyant pas mes compagnons revenir, je décide de partir seule vers le Musée de l'eau que nous avions prévu de visiter. Je laisse pour eux un message à la réception.


Bon, pour m'y retrouver dans ce dédale de ruelles au sol de sable, c'est très dur, car tout se ressemble.

Je dois demander mon chemin rien que pour rejoindre la grande avenue Imam Khomeini, la grande artère de la ville. Les gens que je croise ne parlent pas l'anglais. Je me sers de mon traducteur Google de mon téléphone.

J'arrive sur la grande avenue. Je redemande mon chemin (j'ai une petite carte) et je prends des points de repère pour mon retour. C'est vrai que lorsqu'on marche à pied et qu'on repère son chemin, on apprend bien à connaître une ville.

Je réalise que notre hôtel est vraiment situé au coeur de la ville ancienne, historique, et qu'en fait, il y a toute une partie, immense, dans cette ville de Yazd, qui est moderne, avec de la circulation, des tonnes de boutiques, et quelques autres monuments.

Premier point de repère...
La Tour de l'horloge !



Mais ce n'est que le "premier" carrefour. Pour me rendre au musée de l'eau je dois atteindre le "deuxième" carrefour, là où se trouve un immense complexe historique, le Amir Chakhmaq Complex.

Au passage une grande mosquée
La mosquée Mullah Ismall



C'est l'une des plus grandes mosquées de la province de Yazd, construite par le mollah Mohammad Ismail Aqdai au 19 ème siècle. Elle est en stuc et en briques. La coupole de la mosquée n'a aucune décoration extérieure. Elle est haute de 15,6 m.
J'ai vu des photos de l'intérieur sur le web depuis, ça avait l'air pas mal, j'aurais du y renter...

Le musée de l'eau

Le musée de l'eau est installé dans l'enceinte d'une ancienne maison qadjar.
C'est un musée didactique, qui explique le principe des qanats.



Les qanats

Les habitants de la région s’installèrent dans des huttes pour ensuite créer d’importantes cités d’argile, alimentées par des qanâts. Les qanats sont un système d'irrigation toujours utilisé à Yazd et dans l'ensemble du pays. Ce sont des tunnels souterrains, parfois longs de près de 100 km, qui acheminent en pente infinitésimale l’eau captée dans des sources ou des nappes phréatiques. L’eau provient du massif de Shir-kouh (la Montagne du Lion, en persan) qui culmine à 4055 m.

Ils la transportent sur une centaine de kilomètres, à une profondeur de 100 mètres sous la roche et le sable. Ils font moins d’1m de large et un mètre ou deux de haut. Certains sont, paraît-il, à 100 mètres de profondeur.

Les qanats existent depuis des millénaires et on voit parfois dans le désert la trace que laisse en surface l’excavation de la terre, comme des terriers de taupe alignés jusqu’à l’horizon.

Quand on arrive par avion sur Yazd, on aperçoit une longue suite de vastes cercles creusés dans le désert et espacés de quelques dizaines de mètres les uns des autres. Ce sont les puits d’accès d’un "qanât", l’un des canaux souterrains

Les qanâts appartiennent à des propriétaires auxquels les exploitants louent sur une base horaire l’eau utilisée pour irriguer les jardins des vallées fertiles. Ils sont l’objet d’un soin particulier permettant d’assurer le transport de l’eau dans de bonnes conditions. Les équipes de maintenance sont constituées d’hommes habitués à l’inconfort des étroites galeries, pour y éliminer sable et sédiments. Disposées tous les 5 km, deux équipes de trois hommes s’enfoncent sous terre, emportant avec eux cabestans, cordes, pioches et lampes à huile. Le travail de ces hommes, généralement âgés, est si pénible que la relève par des plus jeunes se fait attendre, mettant en danger la pérennité de ces installations, indispensables à l’irrigation et à l’alimentation en eau potable de la région.


Dans ce musée, on peut voir une série d'objets permettent de mieux appréhender le travail indispensable à la maîtrise de la précieuse ressource en eau, outils des puisatiers, des récipients et la maquette d'une citerne. on peut accéder à un qanât situé au sous-sol. Le sardab est une pièce qui servait à l'époque à conserver les aliments et les fruits. Egalement, des documents juridiques du 19 ème siècle relatifs à la propriété des qanats.

J'arrive enfin au musée de l'eau. Et je retrouve les autres, qui ont bien eu mon message laissé à la réception, et ils sont venus... en taxi... ce qui fait qu'ils sont arrivés avant moi. Ils me disent que cela ne vaut pas la peine de payer encore une entrée pour visiter ce musée. Je ne prends la photo que de la cour.



Amir Chaqmaq Complex

On est en face de ce fameux Amir Chaqmaq Complex, dont on n'a pas compris à quoi il servait.
Parait-il, aux commémorations du martyre de l'imam Hossein, les processions du deuil de l’Ashourâ
(Dans le monde chiite, l’Ashourâ marque la commémoration du massacre de l'imam Hussein).


Husayn Ibn Ali, petit-fils du prophète Mahomet, fils d'Ali et de Fatima et le troisième des douze imams du chiisme duodécimain.





La date de la fondation remonte à l’époque des Timourides (15e siècle), les descendants de Tamerlan, c’est-à-dire il y a plus de 500 ans. Il porte le nom d’un gouverneur de Yazd, Amir Chaqmâq (Jalal-al-Din Amir Chaqmaq (ou Tchakhmâgh), qui fit construire une mosquée en hommage à l'imam Hussein, au 16 ème siècle.




Il a été rebâti à l’époque Qajar (19 siècle).
Les galeries autour de la place ont été ajoutées au 19e afin de délimiter l’espace d’un tekiyeh.


Un tekiyeh est un endroit où l'on jouait des tragédies religieuses, notamment le Ta'zieh qui commémore le martyre de l'imam Hussein.



Un spectaculaire fronton à trois niveaux des tribunes



Sur le côté droit du portail, on voit une structure en bois de très grande taille.
C’est un nakhl, une structure en bois utilisée comme représentation symbolique du cercueil de l'Imam.


"Nakhl" signifie "palmier", car il est supposé que le corps de l'imam Hussein ait été déplacé après sa mort à l'ombre d'un palmier, ou parce que son corps a été transporté à l'aide d'un cercueil composé de branches d'un palmier que l'on trouvait à Karbala à cette époque.


On peut y monter pour y voir les plus beaux panoramas sur la ville de Yazd, dit-on.
Il comprend une mosquée avec un escalier en colimaçon, et au centre deux très grands minarets, un caravansérail, un tekyeh , un établissement de bains, un puits d’eau froide, et une confiserie.

La nuit, le bâtiment est superbement éclairé avec un éclairage orange dans les alcôves.




Suite aux détériorations les grandes parties du complexe ont été reconstruites et rénovées au cours des 18e et 19e siècles, pour les empêcher de s'effondrer. La mosquée, d’époque timouride, a été complétée par de belles ornementations d’émail d’époque qâdjâre au 19 ème siècle. Parmi les rénovations les plus récentes, les arcades, et le retrait du caravansérail. Les tribunes latérales d’origine, qui avaient disparues, ont été reconstruites en 2005.

Là encore, entrée payante. Un couple français croisé dans la rue sur mon chemin et qui en revenait, m'avait dit que le 2 ème étage étant en restauration et donc fermé, cela ne valait pas la peine de le visiter vu que ce qui vaut la peine c'est de voir le panorama de là-haut. On décide de ne pas entrer, et je n'ai pris que quelques photos de l'extérieur.




Je crois que c'est l'entrée du bazar

La Tour de l'Horloge

On revient à pied, en prenant le temps, en s'arrêtant pour voir le boulanger préparer le pain...
Il fait nuit. La Tour de l'Horloge est illuminée.




Ce que je ne savais pas c'est que sur la place de la Tour de l'horloge débouche la rue qui mène juste sur la place de la Masjed Jameh, qui est toute proche de l'hôtel. Et j'avais donc fait un énorme détours à l'aller en passant par le dédale des petites ruelles de sable de la vieille ville pour rejoindre la rue Imam Khomeini pas si éloignée que cela.