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Le zurkhâneh est un gymnase traditionnel où des athlètes, appelés pahlavân (héros, en persan), s’entraînent au rythme d’un tambour, avec divers accessoires.
L'apogée des Zurkhaneh est sous la dynastie Safavide, alors que le chiisme duodécimain devient religion d'état.
Il déclina par la suite puis ressuscita un regain d'intérêt au début du 20 ème siècle.
De nos jours cette pratique se perpétue dans les zourkhâneh (qui signifie "maisons de force"), où les pahlavân s’entraînent en vue de pratiquer des exercices physiques.
Le Zurkaneh est un ancien sport iranien, appelé Varzesh-e Pahlavani ou Varzesh-e Bassani, dont l'origine remonte à il y a près de 2000 ans. Le mot Zurkhaneh signifie littéralement "maison du pouvoir" et se réfère à la fois, au sport lui-même, et à l'endroit où il est pratiqué.
On raconte qu'Alexandre, après avoir conquis l’Empire achéménide et dissout l’armée perse, interdit tout exercice en arme. C’est ainsi que les soldats de Perse furent forcés de pratiquer la gymnastique, la lutte et la manipulation de massues, clandestinement, pour continuer malgré l’interdiction à s’entraîner au combat.
Après la conquête arabe, sa pratique devint un temps clandestine et représenta alors une forme de résistance culturelle. Avec l'islamisation progressive de la société perse, cette résistance se mua en un soutien des valeurs chiites face au sunnisme.
Il s’agissait à l’époque d’une préparation physique au pahlavâni, la lutte iranienne, un art martial ancestral d’Iran, mêlé de spiritualité chiite et mystique, de célébration de rites tirés autrefois du mithraïsme (religion préislamique iranienne) rivale de la chrétienté auprès des Romains de l’Antiquité - et des héros nationaux.
Les pahlavân doivent non seulement posséder des qualités physiques mais également humaines, morales et spirituelles pour pratiquer ce sport : courage, abnégation, et surtout foi et fidélité absolue au prophète et aux imams.
La zourkhâneh de Yazd est l’une des plus réputées. Elle a été aménagée près du Tekiyeh d’Amir Tchakhmâgh, sous le dôme d’une ancienne glacière. L'entraînement se déroule sur la partie haute d'une vieille citerne à eau au centre de laquelle a été construit un terrain rond. La pièce elle-même est ronde et voutée, puisqu'elle a été littéralement placée dans la citerne.
Elle est ouverte chaque soir au public qui s’installe autour de la fosse où se tiennent les exécutants. Voilà ce que je peux lire.
Oui, mais encore faut-il la trouver !
Mercredi 4 Mai 2016
Je stoppe un premier taxi. Il n'a pas l'air vraiment de me comprendre. J'en stoppe un second. Celui-ci est nettement mieux. Quand je lui dis "Zurkaneh", oui, il sait ce que c'est. Mais il ne sait pas "où" cela a lieu. Il demande à plein de gens. Il nous emmène assez loin, via des allées de terre. On a l'impression d'être... dans la banlieue de Yazd !
Quand enfin, on arrive devant une porte où c'est bien écrit "Zurkaneh"...
C'est fermé pour cause de fête, demain !
On ressort de ce dédale.
Et c'est en fait dans la rue Imam Khomeini qu'on la trouve... pas loin de l'Amir Chaqmaq Complex.
C'était inutile de s'engouffrer dans les petites ruelles comme on l'a fait !
L'entraînement est en cours. On est bien accueilli, et on peut prendre des photos.
Les spectateurs sont assis sur des bancs ou sur des tapis autour du terrain central.
Il n'y a pas beaucoup de spectateurs. Que des Iraniens, des Iraniennes, et quelques enfants.
Certains des pratiquants sont jeunes mais d'autres ne sont pas du tout jeunes.
On m'invite à m'installer plus en bas, ce qui m'arrange car je peux mieux filmer.
Les chants sont prenants et on dirait presque de la transe.
Au centre de l'arène, les danseurs-gymnastes font des pompes, des étirements ou tournent très rapidement sur eux-mêmes, évoquant les danses rituelles des derviches tourneurs, à tour de rôle, bras écartés, tandis que les autres les encouragent et l'accompagnent en dansant aussi. Un étrange mélange de rythme et de rituel.
Puis ils réalisent des démonstrations de force, manipulant de lourdes masses de bois, les mil, et les kabbâdeh, ces énormes boucliers dont la paire, portée à bout de bras, pèse 100 kg.
Ces exercices sont rythmés par des chants rituels et par le tambour d’un meneur. Les chants sont autant profanes que sacrés, mêlant poèmes du grand Hâfez de Chiraz et textes du Shâhnâmeh, la grande épopée iranienne.
Mais c'est presque fini. Il était 19h 30, presque 20 hres quand on est arrivé, et ils nous convient à revenir... pour la prochaine séance... à 21 hres... La prochaine fois, on saura y aller...
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