LE RETOUR
De Srinagar à New Delhi
Dimanche 23 Septembre 1973
Matin
Dernières courses le long du fleuve.
Je ne me laisse pas tenter par les coffrets en papier mâché car cela ne me plaît pas tellement, et c'est très cher.
11 hres : Départ pour l'aéroport.
Auparavant, il faut passer par toute une séries de pourboires : le domestique, le cuisinier, le shikara-driver.
Et ils n'en ont jamais assez ! On est l'usine à money.
Et évidemment, l'avion a près de ... deux heures de retard. Horreur, une caravelle ! Pas d'air, pas d'espace !
On fait une escale à PATHANKOT, un arrêt de 25 mn. Puis on atterrit à Delhi.
Dans l'avion, j'ai discuté avec mon voisin de siège, car on avait un point commun : je travaille à l'INSEE, et lui, travaille dans les statistiques.
Arrivée à Delhi
Retrouvailles avec notre chauffeur Sikh, Darbarath.
Et nous retrouvons notre hôtel, le Claridge.
Claridge Hotel
Nous avons une super chambre (la 239), encore plus belle que les autres. Elle comporte la chambre, la salle de bain, plus un salon avec deux gros fauteuils, un canapé et une table basse. Elle se situe juste au dessus de la première chambre que nous avions eue, et elle donne donc sur la rue, au dessus de l'entrée de l'hôtel.
La soirée
Nous avons décidé de faire de notre dernière soirée au Claridge, une soirée indienne.
Tout le monde revêt son sari, ou sa chemise indienne, et même le chef du groupe, porte son turban.

Le sari, ce n'est pas évident : nous descendons au restaurant, comme... des Chinoises : par petits pas, car nous sommes complètement coincées dans ce sari, et celà sous le rire des serveurs.
Il doit y avoir quelque chose qui cloche. C'est que nous avons fait un tour de trop...
Nous nous éclipsons dans la dressing-room, et grâce à une âme charitable qui nous aide, nous revenons bien plus à l'aise.
Je suis assez fière de danser en sari, d'abord des slows, puis... un rock, du jamais vu... L'écharpe dégringole, il vaut mieux l'épingler. A vrai dire, je n'ai jamais vu les Indiennes en sari danser au Claridge's, mais seulement des Occidentales.
Et grande surprise : ce soir là, Miss Mandy alla plus loin dans son strip-tease !
DELHI
Lundi 24 Septembre 1973
Dernier jour à Delhi, libre.
Matin
Piscine : mal commencé : une averse. Tout le monde s'abrite.
Mais bien vite le soleil revient, et j'attrape mes derniers coups de soleil.
Après-midi
Nous partons à six vers Connaught Place, en taxi, faire nos derniers achats, et les derniers marchandages.
Puis on se sépare. Avec François, nous décidons de retourner à la Mosquée de la Perle. Nous attendons un peu car il y avait un service en cours. De nouveau je dois revêtir la robe longue musulmane.
Puis nous nous promenons dans les rues du Old Delhi. Pour une fois, je me sens plus à l'aise, malgré la pauvreté et la saleté. J'ai l'impression de retrouver l'Inde que j'avais perdue depuis Kathmandu.
Nous nous dirigeons vers le Fort Rouge. Sur le chemin, il y a un attroupement, c'est une espèce de cirque : un type fait des cercles à vélo. On n'y comprend rien à ce spectacle. Les femmes se trouvent d'un côté du cercle et les hommes d'un autre.
Je me retrouve être la seule femme au milieu des hommes...
Puis nous traversons un bidonville. Derrière nous le soleil se couche derrière la mosquée, la mosquée a l'air en flammes.
Pour la première fois je trouve un monument de Delhi, beau.
On arrive sur les pelouses qui entourent le Fort Rouge. Par hasard nous tombons sur un spectacle étonnant.
Des musiciens formant quatre ou cinq cercles sont en train de répéter. Un mélange de jazz et de fanfare, très curieux, des violons, des accordéons, des tambours, et des clarinettes. Il n'y a jamais de fin aux morceaux, tout s'enchaîne. Là encore il n'y a que des hommes, et les regards sont autant portés sur nous que sur l'orchestre (je porte une robe mini, et décolletée !...). Je réalise alors que je vais quitter l'Inde dans quelques heures, et la gorge me serre. Un taxi nous reconduit à l'hôtel.
Dernière soirée
On tombe sur Eric, l'accompagnateur du Touring Club.
Avec son groupe, ils ont eu des problèmes de vols, la piste de Khajuraho était toute inondée.
On quitte l'hôtel à 22h 30 avec notre chauffeur Darbarath, direction l'aéroport.
Le vol de Delhi à Paris
On décolle à minuit quinze.
Vol Alitalia - DC 8
Très confortable. Silencieux, et de la place.
L'avion vient de Tokyo, puis est passé par Bangkok. Il y a même une hôtesse japonaise.
C'est un vol de nuit.
➣ Vol Delhi - Athènes
Escale à Athènes (de nuit), changement d'équipage.
Des stewarts italiens terribles ! On en oublie les Sikhs !
➣ Athènes - Rome
Arrivée à Rome à 10h 45.
De Delhi jusqu'à Rome, le voyage a duré 10h 30.
On reste en transit pendant 3 hres à Rome, et on change d'avion.
➣ Rome- Paris
En DC 9. Encore de beaux stewarts.
Le temps est moche mais se lève juste à temps pour que nous découvrions les Alpes, le lac de Genève...
Je trouve ça mieux que l'Himalaya !!
Arrivée à Paris
A 10h 15. On nous annonce 10° au sol !
On ne réalise pas bien, et on blague dans le car d'Air France sur les vaches sacrées et le chauffeur Sikh.
Rédigé au retour entre septembre 1973 et juin 1974
Jocelyne P.