DELHI
Samedi 8 Septembre 1973
➣ Vol de Jaipur à Delhi, boeing 737, 1 heure de vol.
Hôtel Claridge
A Delhi, nous retrouvons le climat chaud et humide que nous avions à Bombay.
Nous logeons à l'hôtel Claridge, le grand luxe. Une chambre formidable (la n°140) donnant au dessus de l'entrée de l'hôtel.
A Delhi, nous avons un car luxueux (pour l'Inde) et un chauffeur en accord : un Sikh, avec un magnifique turban vert, habillé tout de blanc. Il nous suivra pendant tous nos déplacements en car.
Ayant quelque temps libre avant le dîner, nous allons faire les boutiques à Connaught Place, qui sur la carte, ne paraît pas très loin. Eh bien, ce sera la première et la dernière fois que nous y irons... à pied. En fait, une bonne heure de marche.
Et surprise, à Delhi, ça drague fort. Nous n'avons jamais été autant accostées de cette façon-là en Inde jusqu'à présent.
En plus, j'ai laissé libres sur mon dos mes cheveux blonds, ça ne doit pas arranger les choses. Les hommes se retournent à mon passage.
Nous prenons la Janpath qui traverse de merveilleux espaces verts. Delhi est la ville "british" par excellence.
Il y a de grands parcs verts.
Nous apercevons la Porte de l'Inde, et nous la trouvons moins belle que celle de Bombay.
La Porte de l'Inde, cela fait déjà 2,5 km depuis notre hôtel !
Puis le Parlement.
Nous sommes surpris de voir qu'il y a beaucoup moins de mendiants ici, qu'à Bombay, surtout dans le quartier que nous traversons, très résidentiel. J'ai l'impression de retrouver la civilisation, je respire mieux. Quand je repense à ce que j'ai vu, avant !
Connaught Place a été construite par les Britanniques entre 1929 et 1933. Les boutiques de Connaught Place sont formidables. Enfin, je trouve ces fameuses tuniques indiennes brodées qui coûtent un prix fou en France. Je commence à bien me débrouiller dans le marchandage, j'achète des tuniques pour 13 roupies, et une robe longue pour 17 roupies. Il y a plein d'Occidentaux ici, des européens et des américains. Nous revenons en taxi (3 roupies) à l'hôtel pour le souper.
Le soir, au souper, c'est le grand service. La nourriture est excellente. Il y a un orchestre et une chanteuse. Le soir, l'hôtel fait office de cabaret. Et nous souperons ainsi tous les soirs... en musique. On y danse même. Les serveurs draguent fort, eux aussi !
Puis nous finissons la soirée au bar, après avoir été dans une boutique de l'hôtel où j'ai commandé une petite robe longue en coton brodé or que l'on me fera sur mesures.
Dimanche 9 Septembre 1973
Grande visite guidée de Delhi
New Delhi est la capitale de l'Inde. C'est une ville nouvelle créée au début du 20 ème siècle par la volonté des Britanniques de déplacer la capitale du Raj britannique alors à Calcutta, vers une position plus centrale et symbolique. Les bâtiments du gouvernement et les résidences officielles rappellent l’architecture coloniale britannique.
Old Delhi fait environ le quart d'un cercle, avec le Fort Rouge comme point central. Elle a été fondée par Shâh Jahân en 1639. Elle était remplie de demeures des membres de la cour royale, de mosquées, et de jardins. La vieille ville est entourée d'un mur d'enceinte et de 14 portes. Dans la période moghole, les portes étaient verrouillées la nuit. Une partie des portes ont disparu, mais la plupart sont toujours présentes.
Elle est restée la capitale des moghols jusqu'à la fin de la dynastie moghole. Les gouverneurs moghols et les sultans turcs construisirent plusieurs merveilles architecturales comme la plus grande mosquée de l’Inde, Jama Masjid, et le Fort Rouge.
Le matin
■ Le Parlement
■ Les bâtiments ministériels
■ Le mémorial de ?
■ Le temple hindou (portrait de Vishnou - et curieusement, on y trouve la croix gammée, ancien symbole de félicité)
■ La tombe de Gandhi.
C’est la pierre tombale en marbre sur l’endroit où la dépouille de Ghandhi a été incinérée le 31 janvier 1948.
(Le sol dallé est brûlant, même sur la passerelle en bois qui est installée)
■ La mosquée Jama Masjid. Chef-d'œuvre de l'architecture moghole.
Commandée en 1644, elle fut le dernier monument érigé par Shah Jahan à la fin du 17 ème siècle.
■ Le complexe du Qûtb Minâr dans la banlieue sud .
■ La tour d’Ashoka penchée.
■ Le pilier de fer.
Il mesure plus de 7 m de haut pour 50 centimètres de diamètre, pèse près de 6 tonnes, et malgré la rigueur du climat (mousson) ne s'oxyde jamais. Si on arrive à en faire le tour avec ses bras, on a de la chance pour toute sa vie... Il y a là, un Indien qui vous aide à étirer les bras, et si on y arrive, il faut lui donner un backchich).
Il a la particularité de présenter une forte résistance à la rouille due à une couche uniforme d'un composé de fer, d'oxygène et d'hydrogène appelé "misawite" qui le protège des effets du climat de Delhi.
Le pilier de fer aurait été érigé en l’honneur de Vishnou par le râja Kumarâgupta Ier de la dynastie des Gupta qui régna sur l'Inde du Nord de 415 à 455. Il aurait été ensuite installé à Delhi par Ânand Pâl,le fondateur de la dynastie râjpute des Tomara en 1052.
Il n’a pas subi de corrosion en plus de 1600 ans, sous un climat humide de moussons ! Il s'agit d'un des rares vestiges antérieurs à l'islamisation du site.
J'attendais au coin de la rue, et je me trouve à côté d'un groupe de femmes musulmanes qui me regardent avec insistance. Je me rends compte que c'est ma mini-robe qui les étonne. Je suis surprise de les voir s'approcher de moi, et d'essayer de communiquer avec moi. Je leur lance : "European dress !". Elles ne parlent pas l'anglais mais je crois qu'elles ont compris.
A notre échange fait de gestes et d'expressions, je comprends qu'elles comparaient ma robe à leur tunique (de longueur comparable) qu'elles, portent par dessus leur pantalon, et qu'elles s'étonnaient, donc, de me voir... "sans pantalon".
L'après-midi
■ Le fort rouge (vautours dans le ciel, qui se noircit d'ailleurs, présageant une bonne averse de mousson. Il y a une galerie marchande avec d'intéressantes boutiques)
Le Fort rouge a été construit par l'empereur moghol Shâh Jahân entre 1636 et 1648. Il s'agit d'un gigantesque complexe aux murs d'enceinte coiffés de tours, qui renferme de nombreux palais impériaux, édifices en marbre et mosquées. Il doit son nom au grès rouge utilisé pour sa construction.
Le fort est aussi le lieu depuis lequel le premier ministre de l'Inde s'adresse à la nation chaque 15 août (l'Inde a acquis son indépendance le 15 août 1947). Il est le symbole de l'indépendance de l'Inde.
■ La mosquée de la perle (Moti Masjid)
Une mosquée en marbre blanc à l'intérieur du complexe du Fort Rouge.
Elle a été construite par l'empereur moghol Aurangzeb de 1659 à 1660.
Aurangzeb n'aimait pas manquer ses prières et la Jama masjid était trop éloignée pour lui...
On doit revêtir une robe des plus folklos pour y pénétrer : décence, décence... Les genoux des dames doivent être cachés, et il faut attendre parfois la fin de la prière, car alors l'entrée est interdite aux visiteurs.
J'ai trouvé, dans l'ensemble, les monuments de Delhi plutôt laids. Je n'ai d'ailleurs presque pas pris de photos. Ils sont en grès rouge et je n'y ai trouvé aucune beauté artistique.
Soirée de danses
Krishna dances
Dans un théâtre de la ville où se produit une troupe d'étudiants et leurs professeurs.
Nous avons des places excellentes, au premier rang, et la possibilité de mitrailler de photos. Le spectacle est magnifique. C'est l'histoire de Krishna, l'enfant terrible de l'Inde, aux amours capricieuses. J'ai trouvé la chorégraphie très moderne, cela me rappelait "Hair". Les costumes et les éclairages étaient super (notamment, Krishna, à un moment, et son ombre marquée par un spot rouge). La fin fut en apothéose.
Dîner à l'hôtel
A cause de ce spectacle, nous avons dîné à 22 hres. Cabaret, dîner, et vu l'heure, nous nous trouvons là, surprise ! au moment d'une démonstration de danse du ventre : Mandy, une Vietnamienne, ou Thaïlandaise, plutôt qu'Indienne, et qui se produit à l'hôtel depuis plus de deux ans, parait-il, tous les soirs.
Nous y aurons droit tous les soirs en effet, ainsi qu'à son striptease (incomplet... "à l'indienne").
Nous avons passé une très agréable soirée. Il y avait beaucoup de monde. Le grand luxe !
Lundi 10 Septembre 1973
Journée libre à Delhi
Le matin
Nous prenons notre petit déjeuner... dans notre chambre, sur la table basse du salon.
Très agréable réveil, sans se presser, et servis.
Et de 11 hres à 13 hres, c'est la piscine, pour attraper notre dose de coups de soleils...
Aujourd'hui est une journée de repos et de vacances.
L'après-midi
Je reste à l'hôtel, je fais mon courrier. Je vais chercher ma robe longue commandée à la boutique de l'hôtel, que l'on m'avait faite sur mesures.
J'échange mon adresse avec celle de la vendeuse de la boutique. Elle s'appelle Pamela Singh, elle est en fait étudiante et travaille là pour gagner sa vie, un cas pas très répandu en Inde, car en plus, elle vit indépendamment de sa famille. Elle me demande, avec un peu d'hésitation si je n'ai pas de vieux cosmétiques, et des soutien-gorges à lui vendre... Car il faut dire que les soutien-gorges en Inde sont plutôt du siècle dernier, au vu des boutiques. Elle le voudrait avec de la dentelle ! et doublé. Ne pouvant lui céder mes affaires personnelles, le voyage n'étant pas arrivé à sa fin, je lui promets de lui en envoyer dès mon retour en France. Et elle, elle me dit qu'elle m'enverra un sari. J'ai bien envoyé des soutien-gorges à mon retour, mais, je n'ai jamais reçu de nouvelles de Pamela Singh, je n'ai jamais su si elle avait reçu les soutien-gorges et les cosmétiques.
Puis je finis l'après-midi à la piscine. Mais le soleil a disparu.
Le soir
A nouveau, nous avons droit au cabaret et au striptease.