BANGKOK
Dimanche 4 août 1974
Surprise : la température et l'humidité sont ici très supportables, c'est un contraste avec l'Inde. Et Bangkok est une vraie ville, avec des trottoirs. La végétation que l'on voit entre l'aéroport et la ville, est déjà extraordinaire. Les rickshaws ici sont à moteur, et pas tirés par un homme à vélo, mais par un homme assis sur une sorte de vespa : ce sont les samlo. On trouve ce moyen de locomotion dans toute l'Asie, mais selon le pays il change de nom.
Dans le bus qui nous conduit de l'aéroport à l'hôtel, enfin je rencontre une fille qui est inscrite sur le même circuit que moi. Je me sens mieux.
L'hôtel où nous descendons est le First Hotel, Petchburi Road, ce qui est assez éloigné du centre historique, là où se trouvent les temples. L'hôtel n'est pas extraordinaire (évidemment, comparé au Claridge's de New Delhi !...) simplement potable et propre, et le personnel est sympathique.
First Hotel
2, Petchburi Road
Bangkok 4
Tel : 813 322
câble : FIRST HOTEL BANGKOK
Les rickshaws ici sont à moteur, et pas tirés par un homme à vélo, mais par un homme assis sur une sorte de vespa : ce sont les samlo.On trouve ce moyen de locomotion dans toute l'Asie, mais selon le pays il change de nom.
Les voitures, elles, sont du style anglais, ou américain.
Après-midi
A peine installés, nous partons à la découverte de Bangkok. Comme il est prévu de visiter les temples en groupe, nous prenons un premier contact avec Bangkok, en allant vers le plus populaire et le plus typique endroit : le marché du week-end, qui n'a lieu que le samedi et le dimanche, justement.
Nous prenons un taxi, et malgré mon expérience dans le marchandage acquise l'an dernier, je n'arrive qu'à le faire descendre son prix de 25 bahts à 20 bahts, en sachant bien que je me fais encore avoir, mais comme nous sommes quatre ! Le taxi nous fait passer devant le Wat Phra Keo, que je reconnais car je l'ai vu en image dans les magazines que j'ai absorbés avant mon départ. Il nous dépose juste devant le Wat Po !
Nous voulions aller au week-end Market, mais je crois que notre chauffeur a voulu nous montrer les temples... et il nous a déposé bien loin du week-end Market !
Dès que nous descendons du taxi, nous recevons une grosse averse, et voilà, la première ! je ne suis pas inquiète, je dis aux autres que ça ne va durer que cinq minutes, puis s'arrêter, que nous n'avons qu'à nous abriter sous un porche et attendre.
Nous nous abritons donc au milieu d'autres Thais. Nous aidons une maman à sortir du taxi, bien encombrée avec son bébé, et qui nous raconte qu'elle est hôtesse dans un hôtel. Mais c'est que l'averse se prolonge. On est là depuis une demie-heure. J'apprends que la mousson en Thaïlande, ce n'est pas comme en Inde. En Thaïlande, quand ça tombe, cela dure.
La rue se remplit. Voilà pourquoi les trottoirs sont si hauts pour des gens qui sont si petits. Les enfants s'amusent à patauger dans cette rivière improvisée. les voitures, quand elles passent, éclaboussent de partout.
On commence à trouver le temps long. Alors, on prend nos chaussures à la main, et on traverse pieds nus la première rue. Une étape de franchie ! Puis nous continuons ainsi, pieds nus, de porche à porche. Nous avons beaucoup de mal à trouver ce marché, nous tournons en rond. Et la grosse difficulté dans ce pays, c'est que les gens ne parlent pas anglais, et il est bien difficile de trouver sa route. je prendrai ensuite, l'habitude de demander mon chemin aux écolières et aux étudiants, qui se reconnaissent à leurs uniformes, parce que eux sont censés apprendre l'anglais.mais bien souvent j'aurai des surprises quant à leur élocution et leur compréhension dans cette langue.
La pluie a fini par cesser. Par une ruelle nous arrivons au bord d'un klong, où se trouve un embarcadère d'un ferry. Cela coûte 3 bahts. Mais ce ferry-là va dans la mauvaise direction ! Alors nous retournons sur nos pas.
Le week-end market
Enfin, nous trouvons le marché. je commence par m'acheter des chaussures appropriées pour le pays, ou plutôt la saison, ce que les Thaïs, eux-mêmes, portent il n'y a rien de mieux : des nu-pieds tout en caoutchouc (et même décorés). Idéales pour la pluie et la chaleur (elles sont aérées). je les obtiens à 16 bahts, alors que le prix de départ était de 20 bahts. J'ai regardé une femme thaï qui à côté de moi achetait une paire presque semblable, et elle payait 15 bahts. Je crois, en fait, avoir acheté des chaussures d'hommes, car toutes les autres étaient trop petites !
L'odeur de nourriture dans ce marché est insupportable : une odeur de poisson séché à laquelle je ne m'habituerai jamais.On est tenté d'acheter un hamac, très bien tressé, mais en corde, ce qui risque de gratter. On fait le tour du marché. la foule et les odeurs nous en font ressortir.
Le marché aux fleurs
Nous cherchons ensuite à trouver le Marché aux fleurs, qui n'est pas loin. Il se trouve le long d'un klong. Mais comme c'est la fin d'après-midi, les vendeurs remballent leurs fleurs sur leurs bateaux en lançant le spots de fleurs du quai vers la barque, avec une adresse et une précision incroyable. les fleurs sont encore magnifiques, et nous nous extasions devant les plantes vertes qui sont, en France, de miniatures plantes d'appartements.
Arrivés au bout du klong, nous sommes épuisés, et décidons de rentrer à l'hôtel. Nous nous trouvons au coin d'un klong et des "Champs Elysées" de Bangkok, la Rachadamoen Rd. Nous prenons un taxi, pour 20 bahts, cela devient notre tarif "acceptable". Une course longue comme celle-ci doit en fait coûter entre 15 et 20 bahts, une petite course entre 5 et 10 bahts.
On est en pleine rush-hour. heureusement que les compteurs ne tournent pas comme dans les taxis parisiens. Le temps passé ici dans le taxi n'a pas d'importance. Nous reniflons à plein nez les odeurs des pots d'échappement.
Des enfants se faufilent entre les voitures pour essayer de vendre des colliers de fleurs aux chauffeurs. les voitures, en effet, ici, arborent toujours sur le pare-brise avant, un collier de fleurs, sorte de protection des dieux, tout comme notre Saint Christophe.
Soirée
De retour à l'hôtel, nous dînons à 20 hres : steak archi dur, frites et haricots verts à moitié crus, pas fameux.Nous apprendrons ensuite qu'il s'agissait d'un "repas continental", et plus jamais nous ne re-commencerons cette expérience, nous préciserons bien, si nécessaire, que nous voulons un "thaï meal". On nous sert un verre d'eau rempli de glaçons. Je demande un coca-cola. Le coca arrive lui aussi rempli de glaçons ! Je demande à ce que l'on me retire les glaçons. le pauvre serveur n'y comprend rien. Et moi j'apprends qu'il faut préciser tout de suite "a coca without ice, in the bottle" si on ne veut pas se retrouver avec un verre empli de glaçons.
Nous repérons, enfin, qui est le reste du groupe du circuit. Nous voyons trois garçons assis à la table voisine, qui nous apparaissent à première vue bien âgés pour nous, mais nous nous trompions, et nous deviendrons d'excellents amis.
Nous sortons un instant et nous nous promenons dans la rue de l'hôtel. Il est 22 hres, et les boutiques sont en train de fermer. Puis nous allons nous coucher.
_____ Deuxième jour _____
Lundi 5 août 1974
Matin
Jim Thompson's House
Nous voulons aller visiter Jim Thompson's House, que le guide décrit comme étant le seul musée valable de Bangkok. C'est une maison thaïe achetée par un Américain, au siècle dernier, et où il a réuni de très nombreux trésors artistiques.
D'après le plan elle se situerait pas très loin de notre hôtel, et nous partons à pied. Elle n'était en effet pas très loin mais avant de la trouver... Nous ne trouvons pas. Nous demandons notre chemin à une jeune femme portant un bébé, elle rebrousse chemin, nous accompagne jusqu'à l'arrêt du bus, nous donne le n° du bus et nous dit de descendre à Silom Road.
Puis elle nous quitte, mais elle revient en courant pour nous dessiner le plan du trajet qu'emprunte le bus, avec toujours le bébé dans les bras... Nous sommes stupéfaits de tant de gentillesse. Seulement, malheureusement, cette brave femme nous avait indiqué le trajet dans le sens opposé de notre but ! Nous faisons ainsi notre première expérience de bus à Bangkok. Il est à Bangkok un excellent moyen pour ce déplacer, du moment que vous ayez, au préalable, repéré le chemin sur une carte, et que vous vous repériez au passage avec les temples ou les noms des grandes artères. Le bus va extrêmement vite et ne coûte que 75 satongs (même pas 20 centimes) pour n'importe quelle longueur de trajet.
N'ayant aucune idée de à quoi ressemble la Jim Thompson's House, nous passons devant une magnifique maison blanche au toit de style thaï, et nous décidons de descendre aussitôt à l'arrêt qui suit. Il y a un immense jardin, et nous n'y croisons que de jeunes thaïs à l'allure d'étudiants. J'ai un doute et j'arrête deux jeunes. on a du mal à se faire comprendre en anglais. Ils sont souriants, gentils, rient tant qu'ils peuvent, mais ne comprennent absolument rien, ou comprennent tout de travers.
C'est là que nous comprenons que cette magnifique maison blanche est tout simplement une université. Nous nous sommes trompés. En fait, Jim Thompson's House n'est pas près de Silom Rd, comme cette brave femme nous avait indiqué, mais bien plus près de l'hôtel Asia, exactement là où nous nous trouvions.
Nous reprenons donc un autre bus jusqu'à l'hôtel Asia. On commence à être très à l'aise avec ce moyen de transport. (Les grands hôtels sont aussi de bons moyens pour trouver son chemin, car au moins tout le monde connaît leurs noms.
De l'hôtel Asia nous marchons au hasard des ruelles, en demandant notre chemin je ne sais combien de fois. Mais personne ne semble connaître la Jim Thompson's House. Je crois que beaucoup de personnes comprennent que nous cherchons la maison d'un Monsieur qui s'appellerait Mr Jim Thompson. Peu de gens devaient savoir qu'il s'agissait d'un musée.
A force de tourner, de marcher, et n'arrivant pas à nous faire comprendre en anglais, nous entrons dans un hôtel, et là, enfin, on trouvera quelqu'un qui parle bien anglais ! Ce fut le cas.
Et on remarche. On prend un espèce de sentier. mauvaise direction. On nous indique qu'il faut prendre le prochain. On continue et, enfin, on finit par la trouver cette maison. Il faut dire qu'elle est bien cachée, cette maison, au fond d'un sentier, qui donne de l'autre côté sur la grande avenue, mais il faut le trouver, et les cartes ne sont pas assez détaillées.
Il est 11h 30. Nous avons rendez-vous à midi à l'hôtel pour que l'on nous emmène dans un restaurant en ville. Nous faisons donc une visite express. La visite est guidée. dans chaque pièce se trouve un guide (une femme) différent. Là c'est une Américaine, je pense, à son accent, qui explique que telle pièce est de style thaï, cette autre birmane, que le petit détail de cette peinture... Et cela n'en finit pas, c'est ennuyeux. Il y a un intérêt : la magnifique vue sur le klong. Nous voyons l'heure passer et nous quittons la maison.
Grosse averse
Et c'est la course. une averse se met à tomber. Comme nous avions rendez-vous à midi à l'hôtel, il n'est pas question d'attendre que la pluie cesse. Nous retirons nos chaussures, et nous courons sous la pluie, on a un parapluie pour deux, et ça ne sert pas à grand chose. Le chemin à pied, est en fait assez long. Les thaïs sur notre passage rient tant qu'ils peuvent. Nous arrivons trempés à l'hôtel et grelottant sous l'air conditionné. On doit tordre nos robes, nous sommes trempées jusqu'au slip.
Nous sommes en retard mais les autres n'étaient pas partis.
Déjeuner
Nous allons déjeuner dans un restaurant mi thaï - mi chinois proche de l'hôtel. Ce n'est pas terrible. On nous laisse seuls nous débrouiller, et nous ne savons que commander, ce qu'on mange en premier, comment on mélange les plats... Nous découvrons aussi pour la première fois les serviettes traditionnelles de ce pays.Dans tous les resaturants, chics ou pas chics, le rouleau de papier hygiénique, coupé ou non, posé au milieu de la table.
Après-midi
Le klong rural
Promenade sur le klong rural (80 bahts). Formidable. la végétation tropicale est extraordinaire : palmiers, bananiers... plus d'une heure en bateau. attention, ne pas se mettre à l'avant car on reçoit toutes les éclaboussures du bateau. Nous voyons une femme qui coupe des queues de lotus, et nous demandons ce qu'on en fait : eh bien on les cuisine et on les mange. Notre "marinier" coupe des fleurs au passage et nous les offre.
Au bout de la promenade, on s'arrête dans un endroit fait pour les touristes, où l'on peut boire (pour plus cher qu'ailleurs) et où l'on vous montre des cobras, comment on retire le venin, et on nous le fait toucher, c'est tout lisse, il n'y a pas d'écailles. Ensuite, pour 200 bahts ! on vous propose le combat du cobra et de la mangouste. tout le monde est bien excité à cette proposition, à part Anita et moi, car ayant toutes deux passé un mois en Inde; nous avons déjà été attrapées par ce piège à touristes, et laissons les autres tenter leur expérience.
Nous nous en retournons par la rivière vers 17 hres. Et c'est bien ce que l'on nous avait dit : il vaut mieux faire cette promenade l'après-midi car, une fois la chaleur passée, les gens sortent devant leurs maison, et on peut ainsi assister à la vie quotidienne. C'est l'heure du bain. les gens et les enfants nous font des signes de la main sur notre passage. Ils sont tous très gentils et très souriants. ils se lavent les cheveux, s'arrosent de seaux d'eau.
Dîner
Nous allons dîner dans un restaurant thaï très chic au milieu d'un grand jardin. Moi qui m'étais équipée pour l'air conditionné, évidemment j'y crève de chaud. ce sera toujours le même problème : à l'hôtel on gèle et dans la ville on crève de chaud. Et je ne saurai jamais à l'avance où on va manger.
Ce restaurant s'appelle :
Chit Pochana
Sukhumvit Soi 20
La nourriture est excellente. On nous apporte plein de plats sur la table, que l'on mange au hasard avec le riz. J'ai goûté à tant de choses sans savoir ce que c'était, mais, entre autres, il y avait, des cuisses de grenouilles pimentées, un mélange d'ananas et de poulet à l'intérieur d'une écorce d'ananas, des brochettes de poulet dans une sauce au curry sucrée ! une soupe de crevettes avec des feuilles de citronnier, et comme dessert, une salade de fruits avec un flan à la farine de soja. Tout cela était délicieux et raffiné.
_____ Troisième jour _____
Mardi 6 août 1974
Matin - Le marché flottant et le Wat Arun
Le marché flottant de Bangkok
Réveil matinal : nous voulions aller au marché flottant avant... la ruée des touristes, et nous devons nous réveiller à 5h 30 pour partir à 6h 30. Nous croisons sur notre chemin un moine qui va mendier sa nourriture. On ne voit ça que si on se lève tôt ! Il porte sur le ventre un énorme bol noir, qui pour les Thaïs signifie la souffrance qu'a eue leur mère pour les enfanter.
On embarque sur le fleuve, dans une barque, au niveau de l'Hotel Oriental, à Oriental terrasse.

On emprunte d'abord la large voie de la rivière, la Chao Phraya.
Il y a des bateaux qui sont en fait des house boats. Il y a des ferries (taxis sur l'eau).

Puis on laisse la rivière et on emprunte les klongs. Ils sont bordés de maisons sur pilotis, et la vie s'y affaire. C'est le matin. Les femmes prennent leur bain ou font la lessive, se lavent les dents dans l'eau du klong. Il y a une ou deux barques de marchandes, mais j'attends de voir le fameux "marché flottant".
Et j'apprends que le le fameux "marché flottant" de Bangkok, c'est ça, une ou deux barques, car celui qu'on voit sur toutes les photographies se trouve à 100 km de là, et il faut une journée pour y aller. A Bangkok, il ne reste plus rien. Les barques à moteur transportant les touristes faisaient tellement remuer l'eau que les Thaïs ne pouvaient plus vendre. Déception.
Du coup je prends en photo les quelques barques que je vois. Sur les berges, des tas de temples et des petits autels aux esprits, gardiens des maisons. On nous fait évidemment passer par les boutiques pièges à touristes, mais nous sommes rodés, un tour express pour faire plaisir au guide, et on repart... sans rien acheter.
De nouveau nous empruntons la rivière.
Le Wat Arun
Sur le retour de cette promenade, on visite le Wat Arun ou temple de l'aurore, car il est situé de l'autre côté de la rivière, et difficilement accessible, sans bateau. Il se nomme ainsi parce qu'il est blanc et les murs sont recouverts de petits miroirs qui scintillent avec le soleil. Il y a de très hautes marches, et de très hauts chedis. C'est l'un des plus beaux, car il n'est pas bariolé de couleurs.
Avant de rentrer à l'hôtel nous nous promenons dans New Road, la rue des boutiques, allons visiter un "supermarché" thaï, où nous nous informons sur le prix des vins français, et où l'on trouve, entre autre, tous les petits gâteaux pour l'apéritif, du nescafé, des coupons de soie...
Le déjeuner
Le restaurant où nous allons est le :
Sorndaeng Thai restaurant
Près du T.A.T.
Près du Monument de la démocratie.
Un restaurant à ne pas retenir, car la cuisine n'y est pas formidable.
Nous devions retrouver là un autre groupe de Jumbo, et un guide. Mais ne trouvant personne au restaurant, nous essayons de leur expliquer que nous faisons partie d'un groupe Jumbo, mais ils ne comprennent rien. Nous nous sommes installés, et on nous a pris pour des touristes normaux. On nous a proposé mille plats avec tous sourires. On a toujours dit OK. Mais voilà que notre guide thaÏ nous retrouve. Alors les sourires ont disparu, ils ont compris qu'ils ne pouvaient plus nous rouler.
Après-midi : Le Wat Pô - Le temple du Bouddha d'or (Wat Traimit) -
Le temple de marbre (Wat Benchamabophit)
Le Wat Pô
A la porte deux gardiens de pierre. Nous pénétrons dans un musée où se trouve un gros Buddha doré.
Il y a des dizaines de stupas en enfilade.
Mais mon but est la recherche de Toiteen, une jeune Thaïe. Je lui avais écrit pour lui annoncer ma visite à Bangkok, mais je n'avais jamais reçu de réponse : elle m'a avoué qu'elle avait été très embarrassée car elle ne savait pas si j'étais une fille ou un garçon... Jocelyne n'est pas un prénom connu en Thaïlande, et comme j'avais écrit en anglais, il n'y avait pas d'accord au féminin !
Elle est adorable. Elle nous fait asseoir, nous offre des bananes grillées, délicieuses, de l'orangeade, et elle est étonnée que nous aimions cela. Elle nous explique qu'elle a maintenant terminé ses études à l'université (et cela dans un Français parfait) et qu'elle vend des cartes postales pour se faire de l'argent, et acheter un commerce car elle aime beaucoup vendre. Nous lui promettons de venir la chercher à notre retour de circuit.
Ensuite, nous allons voir le "Reclining Buddha" le Bouddha couché. C'est le point fort du temple, une statue immense dont la tête seule remplit le cadre de ma photo. Par contre nous ne trouvons pas la galerie des Bouddhas décrite dans le guide.
Le temple du Bouddha d'or (Wat Traimit)
Il est situé à côté d'une école, et il est gardé continuellement par des soldats.
Le Buddha d'or, une énorme statue, pèse 5 tonnes d'or
Le temple de marbre (Wat Benchamabophit)
C'est l'image qui m'a toujours fascinée en regardant des magazines sur Bangkok. Je le trouve très beau, d'une grande pureté. Il se trouve au milieu d'un jardin. Il y a un petit pont. A l'intérieur se trouve une réplique du Bouddha Jinara (doré) de Phitsalunok, et une galerie de bouddhas de bronze, parmi lesquels un bouddha ascétique, décharné.
Nous rentrons à l'hôtel, K.O. et déçus que la visite ne nous ait pas emmenés jusqu'au Wat Phra Keo. Nous programmons donc cette visite pour notre retour.
Dîner
Nous allons dîner dans un restaurant chinois (un vrai, très différent des restaurants chinois de Paris, qui, eux, mélangent toutes les cuisines d'Asie, excepté... la vraie chinoise !). Il s'appelle :
Mapple Leaf Kitchen
(la feuille d'érable)
602/116
67 Petchburi Road
Opposé au Paramount Theater
Tel : 57336 - 513256
A conseiller. C'est de la cuisine mandarin. Le cadre est très agréable. On commence par nous donner une serviette éponge humide glaciale, c'est une habitude dans les restaurants de Thaïlande (enfin, les bons restaurants) au début et à la fin des repas, pour se rafraîchir, un délice. On mange bien sûr avec des baguettes.
Ce que l'on a mangé :
D'abord des crudités, très épicées, puis des peaux de canard laqué que l'on enroule dans une crêpe avec un petit oignon, et que l'on trempe dans une sauce, tout cela avec les baguettes. Je me fais remarquer en laissant tomber la peau du canard en plein dans le verre de mon voisin ! Ce qui fait que le serveur m'apporte aussitôt... une fourchette et une cuiller. Vexée, je ne toucherai pas aux couverts et je continuerai à me servir des baguettes.
J'avoue, à l'inverse des autres, ne pas avoir tellement aimé cette peau de canard, qui craque sous les dents, et est très grasse.
On continue avec des noodles (longues et larges), puis de la viande de canard (moi qui n'aime pas le canard, eh bien, j'en mange...) et moi qui n'aime pas le thé, et déteste jusqu'à son odeur... eh bien, j'en ai bu quatre verres pleins !
Le clou de ce repas, c'est... les oeufs vieux de 21 à 23 mois pourris (des oeufs de deux ans, pourris, quoi, avec en primeur un foetus de poussin). Ils sont noirs au milieu et gélifiés. Ma copine à qui l'on y fait goûter la première, sans lui avoir dit ce que c'était, ne trouve pas ça mauvais... Puis on nous dit ce que c'est, ce qu'elle a mangé. Et pour nous, c'est plus difficile. Je prends mon courage et avale une moitié d'oeuf, avale littéralement, car je crois que du fait de savoir ce que je mangeais, cela me tournait sur le coeur, et je crois que je m'en souviendrai toute ma vie.
Puis il y a un poisson qui est servi entier avec sa tête et sa queue. Il a une couleur noire. Malgré cela, il est très bon. On le trempe dans une sauce un peu sucrée.
Et on termine par la traditionnelle soupe au goût de citronnelle, qui est délicieuse et étanche bien la soif.
Comme dessert, des beignets de bananes que l'on doit tremper (à regret à notre avis) dans un saladier d'eau rempli de glaçons, on nous dit que c'est pour faire durcir le caramel qui recouvre les beignets. Nous ne le faisons pas, car nous trouvons que les beignets sont très bons comme ça, sans les tremper dans l'eau.
Et nous apprécions la serviette humide à la fin du repas.
En conclusion, je crois que je préfère la cuisine Thaïe à la cuisine Chinoise. Les Chinois ont des inventions quant à la nourriture que j'ai beaucoup de mal à apprécier... peaux de canard et oeufs pourris !