BANGKOK
De Pattaya à Bangkok
Vendredi 16 Août 1974
On devait quitter Pattaya à 10h 30, au lieu de l'après-midi, comme il était inscrit dans le programme, eh bien, à cause des problèmes d'argent. On n'avait (enfin, Somsak) plus de quoi payer notre déjeuner à Pattaya.
Et voilà qu'à 6 hres et quart du matin j'étais réveillée, mais j'ai du me rendormir jusqu'à 7h 45. Petit déjeuner sur la terrasse de la chambre à 8h 30. Sur nos trois terrasses, ensemble, à la même heure, et avec notre rose toute fraîche sur la table.
On fait les valises, et on va faire quelques photos sur la plage et dans le jardin de l'hôtel, où il y a des fleurs magnifiques.
Nous quittons notre belle chambre à regret, et Pattaya, et nous prenons la route.
Nous passons par BANG SAEN, la plage préférée des Thaïs, alors que Pattaya est la plage pour touristes. Là aussi il y a des palmiers, mais en vrac, pas alignés comme à Pattaya, et la plage et la route qui la longe, sont de vrais bric à brac, avec les carrioles de nourriture, et les enseignes. Cela rappelle nos plages du nord tant la mer est grise et tant le vent souffle... bon, s'il n'y avait pas les palmiers...
Nous avons, à nouveau, des sueurs froides, causées par la conduite de notre chauffeur. Il commence par renverser un cycliste, un Thaï assez âgé, sans mal, et ensuite, chaque fois qu'il double, je tremble.
Arrivée à Bangkok
On arrive au First Hotel à 13h 30 (2h 30 pour faire Pattaya - Bangkok, alors que tous les guides prévoient 1h30 de voiture). En arrivant, déjà, il n'y a personne qui représente Jumbo pour nous accueillir. Puis on nous apprend que nous ne logerons pas cette nuit au First mais à l'hôtel Continental. Nous déjeunons au First, puis on nous transfert au Continental.
Continental Hotel
413 Sukhumvit Road
Là, grosse déception : dans ma tête j'avais confondu le Continental Hotel avec le Siam Intercontinental, le plus bel hôtel de Bangkok, qui est le grand luxe, ce que je trouvais, pour ma part, tout à fait normal pour nous dédommager de tous les ennuis et les hôtels plus ou moins bien, au cours du voyage.
L'hôtel Continental est minable. La réception est potable, mais les chambre, et les draps laissent à désirer (c'est une autre sorte de taches sur les draps, cette fois-ci). La vue par la fenêtre... c'est la Zône.
En fait, ce qui s'est passé, c'est que la Thaï Airways a eu deux de ses vols annulés, et a dû héberger ses passagers, et comme le First hotel est un hôtel d'Etat, il a été réquisitionné, et toutes les réservations ont été annulées. Il a donc fallu trouver des hôtels de remplacement pour nous tous.
Shopping
On se change et on part faire du shopping, pendant qu'André part à l'ambassade du Laos, pour tenter d'avoir un visa de dernière minute, et partir pour le Laos la semaine suivante.
Nous, nous allons, tout d'abord, louer des places au National Theater, pour assister à des danses le lendemain. On a raté Toiteen au Wat Pô, qui n'était pas là. Nous allons ensuite acheter de la soie :
Chez Betty
236, Silom Rd.
On fait une razzia de soie. Elle nous avait dit qu'elle nous ferait des prix si on en achetait beaucoup et... nous achetons sans compter.
Pour les poupées, on y renonce. Les vêtements sont jolis, mais elles ont des visages vraiment trop laids, et elles sont toutes pareilles.
Puis les gars nous entraînent dans une bijouterie, New Road, au coin de Silom Road, où ils veulent acheter des couverts en bronze doré. Et nous nous laissons tenter aussi.
Le soir en rentrant, j'apprends que Toiteen est passée me voir à l'hôtel (elle a dû aller au First, puis au Continental), et on s'est encore raté. André a réussi à avoir ses visas pour le Laos. Et il a rencontré Wolf, le représentant de Jumbo, qui lui, croyant qu'on allait arriver dans l'après-midi comme prévu, s'est pointé à l'hôtel à 17 hres... pour nous accueillir !
Dîner
On apprend que le dîner a été arrangé à l'hôtel. De rage nous décidons aux voix de faire un extra, et d'aller dîner dans un restaurant vietnamien, et de nous le faire rembourser le lendemain par Jumbo.
Il s'appelle :
Le Vietnam
Cuisine vietnamienne et française
Au coin de Patong Road.
Nous prenons deux taxis. Le chauffeur a proposé à André d'aller voir des "blues movies" et des "live shows". Il a dit Ok, à 22 hres. Les trois gars étaient seuls dans leur taxi, et on ne leur a proposé ce genre de choses que lorsqu'ils ont été seuls, jamais quand une fille était à leurs côtés.
Le restaurant est sympathique. Ambiance feutrée. Cela calme mes nerfs qui s'étaient bien agités vu les ennuis que nous a causés Jumbo. Il y a des bougies sur la table, de la musique française (Guy Béart, Isabelle Aubret qui chante Ferrat) et ici, on parle Français. On y retrouve d'ailleurs des hôtesse de l'air et des stewards, en civil, de l'équipage qui nous avait emmenés de Paris à Abu Dhabi.
La nourriture est vraiment, comme les gars nous l'avaient prédit, excellente. D'abord une salade avec des carottes râpées dans une sauce rose sucrée. Puis des nems, petits morceaux de pâtés impériaux que l'on roule dans une feuille de salade avec une feuille de menthe, et que l'on trempe dans la sauce. On mange avec les doigts bien sûr. Puis un crabe, mais un crabe !!! Pas plein d'eau celui-là. Et que l'on peut dire avoir été "cuisiné", grillé à merveille. Et du riz.
Puis, un café irlandais flambé au Cointreau, et de l'alcool de riz (c'est la première fois que j'y goûtais et c'est délicieux, pas fort comme du Cognac ou du Calva). Après ce beau mélange (plus la bière) je suis paf. Et je termine en beauté ; j'ai mangé de la salade, et j'ai bu deux verres d'eau !
Le repas nous reviendra à 130 bahts chacun, environ 30 FF, alors qu'en France, si on avait mangé tout ça ...
En sortant du restaurant, il est 23 hres, et nous pensions que nos chauffeurs de taxi à qui nous avions dit 22 hres, n'auraient pas été là. Et c'est la surprise, ils sont là tous les deux, postés devant le restaurant. Ils ont attendu une heure ! On espérait bien ne pas les revoir. Comment s'en tirer ! Evidemment, c'est à moi que revient la tâche car je suis la seule à parler anglais, et c'est dur de parler anglais quand on est saoule. Alors je leur explique qu'on a dépensé trop d'argent, et qu'on n'en a plus, et qu'on rentre à l'hôtel. Ils nous répliquent : "not expensive, good price"... Ils ne sont pas contents et nous ramènent à l'hôtel. En route, le chauffeur me demande pourquoi nous avons dépensé autant. Je réponds "because it was good". Il nous dit qu'on n'a qu'à aller chercher de l'argent à l'hôtel. Très dur de s'en tirer. Et quand ils nous demandent combien on a dépensé au restaurant, là, nous nous concertons, et nous décidons de doubler la somme, et je sors : 1700 bahts. Ecoeuré le chauffeur ne dit plus un mot. Ce devait vraiment être une grosse somme aux yeux d'un Thaï. Nous nous en tirons, en payant 20 bahts au lieu de 15, et les chauffeurs partent en ronchonnant.
Retour à l'hôtel
Dans la chambre, séance de repassage, puis j'écris mes cartes postales, on n'est pas encore prêts de se coucher. cela nous mène à 1 hre du matin.Et alors, je suis dé-saoulée, et je n'ai plus envie de dormir. En plus, je me réveille dans la nuit, et je me rends compte que j'ai un mal de gorge terrible, j'ai attrapé froid au restaurant avec l'air conditionné. A chaque fois, tous les ans, je me fais avoir, et je reviens avec la crève. Et puis, il y a un cendrier sur la table de nuit qui me fait mal au coeur. Je me lève dans le noir et vais le poser sur les WC, pas par terre, parce que je crains qu'Anita ne marche dessus dans le noir. Au petit matin, en allant dans la salle de bain, elle s'est bien demandé comment ce cendrier était arrivé sur les WC !
Je grelotte, c'est vraiment la crève, et je dors très mal.
_____ Deuxième jour _____
Samedi 17 Août 1974
J'ai mal dormi. La chambre donnait sur la rue, et dès le petit matin, il y a eu un de ces vacarmes ! Je suis réveillée depuis 5h 20 ! Et Anita aussi s'est réveillée à cause du bruit. Mon mal de gorge est toujours présent.
Nous sommes prêts à 8h 45, car nous comptons aller visiter le Palais Royal et le Wat Phra Keo, puis aller au théâtre à midi assister aux danses. Et la voiture de Jumbo qui doit transférer nos bagages du Continental Hotel au First Hotel, n'est pas encore là. la colère monte. On essaye de téléphoner. Personne n'est encore arrivé au relais Jumbo. Et c'est notre dernier jour à Bangkok, nous avons beaucoup de choses à faire.
A 9h 30, en rage, nous décidons d'embarquer les bagages dans trois taxis, et on débarque en fureur au First Hotel. Il n'y a qu'une Thaïe, là, et je lui explique en anglais, qu'il faut qu'elle aille payer les taxis.
Anita, au dernier moment, vient de décider qu'elle ne prendra pas l'avion ce soir. Elle, a encore une semaine de vacances avant de reprendre le boulot, et elle a décidé de partir avec les gars au Laos. Du coup, ils vont tous à l'ambassade du Laos pour essayer d'avoir les visas. Et moi, je pars visiter le palais avec M. et Mme Angles..
Le Wat Phra Kheo
En fait de trois heures qu'on avait prévues pour la visite, en une heure, on a tout fait. Le Wat Phra Keo, pour moi, est le plus beau temple que l'on ait vu.Il est immense. Il comprend plusieurs bâtiments dans la cour, et il y a des statues de démons gigantesques à chaque porte.C'est dans ce temple que se trouve le Buddha d'émeraude, dans une chapelle. Il est vraiment minuscule, et très haut perché.
Sur le chemin de la sortie, je demande mon chemin à une Thaïe, qui nous entendant parler Français, se met à parler avec nous, car il est bien plus difficile d'avoir des occasions de parler le Français par rapport à l'Anglais. Malheureusement, nous devons être au théâtre à midi moins le quart et nous sommes pressés.
A la porte du temple, se trouve l'un de ces fameux vendeurs de "mérites" qui vend de petits oiseaux en cage, que l'on achète pour leur rendre la liberté, et ainsi obtenir un mérite du ciel... (et que le vendeur rattrapera pour de nouveau le mettre en cage !).
Je passe à nouveau devant le Wat Pô, pour prendre Toiteen, car nous avions une place de théâtre pour elle. Je commence à être reconnue au Wat Pô par les gardiens de l'entrée, et, par les camarades eux aussi vendeurs, de Toiteen. Malheureusement, ils m'apprennent qu'elle est malade. Je suis désolée. Nous ne serons pas arrivées à nous revoir.
Spectacle au National Theater
Nous prenons un taxi jusqu'au National Theatre, qui se trouve de l'autre côté de Pramane Ground. J'arrive à l'avoir pour 5 bahts, mon record. En fait je savais que c'était le prix car la veille un taxi nous avait crié "5 bahts" pour nous y emmener, et nous avions préféré marcher.
C'est tout de même assez loin du Wat Pô. C'est long de traverser la place, et ensuite il faut passer devant l'Université, le musée, et enfin le théâtre.A cause des sens uniques, notre taxi nous dépose assez loin, et nous devons tout de même marcher.
Nous arrivons au théâtre à 11h 30. Nous étions très inquiets, car Anita qui avait les billets de tout le monde, dans sa précipitation d'aller à l'ambassade du Laos, ne nous les avait pas donnés. Ils ne sont pas là dans le hall d'entrée. Un tour aux toilettes, et en revenant, ouf, Henri et Philippe sont là, avec les billets. André et Anita, ont gardé les leurs, et arriveront plus tard. J'essaye de revendre le billet que j'avais acheté pour Toiteen, mais je n'y arrive pas, car les gens recherchaient en général deux places. Comme midi approche, nous entrons. midi, c'est une drôle d'heure pour un spectacle !
La salle est très grande. Nous avons de bonnes places, qui nous paraissaient bien de côté sur le plan, mais qui sont assez centrales. André et Anita nous rejoignent à temps, juste avant le début du spectacle. Ils ont réussi à avoir leurs visas, ils sont allés trouver l'Ambassadeur, jusqu'à chez lui ! et il a été charmant.
Le spectacle est plutôt du théâtre chanté et dansé que des danses proprement dites.D'après ce que nous comprenons (car tout est en Thaï..) il s'agit de l'histoire d'une princesse enlevée, qui a un enfant avec son ravisseur, et puis, on se retrouve dans un repaire de briguants et de naufragés, ivres (?), et cela se termine en apothéose par l'apparition d'un monstre gigantesque. Les danseurs dansent et parlent.
Les mômes qui sont assis derrière nous, nous regardent de tous leurs yeux. L'orchestre est sur le côté de la salle, et ce sont des chanteurs et des chanteuses qui chantent dans un micro, à la place des danseurs. Le décors reste le même et est symbolique : une espèce de long tonneau qui tourne, représente les vagues de la mer. A un moment la scène s'obscurcit, et il y a une projection de film dans un coin de la scène, qui retrace les songes de la princesse endormie (c'est mon interprétation...).
Le spectacle dure 2h 15. C'est très long ! Et j'en ai vu certains qui commençaient à dormir parmi nous. Les photos sont interdites. Il y a un panneau à l'entrée de la salle. Mais avec nos pellicules ultra-sensibles... seulement il a fallu que M.Angles utilise un flash !!! Et nous avons été repérés, et quelqu'un s'est approché de nous et nous a dit que c'était interdit. Tout le monde d'ailleurs s'était retourné quand le flash est parti. Et il s'en est suivi une annonce au micro, à l'entracte, rappelant en Anglais que les photos étaient interdites. Evidemment l'audience est d'avantage Thaïe qu'occidentale. Je n'ai vu qu'un groupe de 4/5 personnes étrangères autour de nous, des Français, je crois.
A la fin, autre surprise : on joue l'hymne national thaï, et tout le monde se lève, comme en Angleterre ! Le pays n'a pourtant jamais été colonisé par les Anglais ! Et l'hymne national thaï est une très belle musique, romantique à souhait, très douce.
Déjeuner
Après ce long spectacle, il s'agit de manger : il est 14h30 ! Nous entrons dans la première gargote que nous trouvons. Première difficulté : ici on ne parle que le thaï. Alors nous montrons du doigt ce que nous voulons manger : du riz, et un peu de toutes les préparations de viandes, et des sauces. Ils ont été bien étonnés de voir que nous mangions les mêmes choses qu'eux, et que nous savions composer un menu thaï. De ce fait, nous sommes accueillis avec une extrême gentillesse de la part de ces gens, une femme et une ribambelle d'enfants. Nous payons pour un plat de riz et de viande, 4 bahts, et 2 bahts pour un coca. En se nourrissant dans les restaurants locaux, notre nourriture reviendrait vraiment pas chère. (en tout 1F50). Mais un détail : jamais nous n'avions mangé de tout notre voyage une cuisine si épicée, nous voulions de la cuisine locale... ici c'est du réel.
Milieu d'après-midi, nous rentrons au First Hotel. Dernières cartes postales. Carte d'embarquement à remplir. Les gars et Anita ont pris des chambres à l'hôtel avant de partir pour le Laos, et je me sens seule à partir en les laissant là eux, qui continuent le voyage.
Invités chez Somsak
Nous sommes invités chez Somsak à boire le café, vers 16 hres, mais c'est en fait à 17h 30 que nous y arrivons. Nous avons voulu prendre le bus, et Somsak habite au fond d'un soi qui donne dans l'avenue principale. Le bus s'est arrêté dans l'avenue, et la longueur du soi n'en finissait pas. Enfin, voilà le n° 77, et Somsak est dans le jardin, il nous fait des grands signes.
A l'entrée, sur les marches, nous laissons nos chaussures, comme dans toute maison thaïe. La maison est ultra moderne, au milieu d'un jardin tout vert. Nous sommes reçus dans une véranda qui fait salon, entourée de moustiquaires, des nattes par terre, un canapé, des fauteuils, une table basse. Il y fait très bon.
Somsak nous présente son épouse : une splendeur, tout le monde reste bouche bée. Elle a de grands cheveux bruns et porte une combinaison pantalon. Somsak nous apprend qu'elle est enceinte de deux mois. Il nous présente aussi son ami Laotien, qui est très beau aussi. Il a des traits beaucoup plus européens, et il parle parfaitement le Français. Il nous dit avoir travaillé à Paris à la radio, pour des émissions vers l'extérieur.
Somsak a acheté de la bière (spécialement pour nous certainement, car aux repas, nos amis thaïs n'en prenaient pas, et nous, nous en prenions toujours). Il y a des petits gâteaux d'apéritif. Et il nous a mis sur le tourne-disque, des disques français, et récents), Johnny Halliday, Sylvie Vartan, Frédéric François !), qui tournent deux fois avant de changer. C'est très chouette. Cette maison est très agréable à vivre.
Nous devons les quitter car nous avons rendez-vous pour aller au restaurant. Somsak nous appelle un taxi, et il négocie le prix pour 10 bahts (pour 6 personnes car Philippe on l'a... perdu)... deux devant à côté du chauffeur, trois derrière, et moi, derrière allongée sur tout le monde. Et tout cela pour 10 bahts. Bravo, qu'est ce que nous, nous nous faisions voler par nos taxis !
A l'hôtel je me change pour me mettre en tenue de voyage : jeans, sabots, blouson. Et crac, la zip qui craque... obligée d'aller rechercher la valise, et d'en sortir un autre pantalon... C'est toujours au moment du départ...
Dîner
Et, on attend, à nouveau... Enfin, Jumbo se décide à nous conduire au restaurant. Ils ne s'énervent jamais. Une heureuse surprise qui nous fait bien plaisir : c'est Somsak 2, notre premier chauffeur, que nous aimions tant, qui nous conduit au restaurant, et qui reste dîner avec nous. Là, on nous gave (dîner d'adieu !), et on se retrouve au même restaurant que le groupe Jet Tours..
Du riz mélangé, du crabe, du poulet frit, des beignets, du poisson, du flan au lait de soja avec de la salade de fruits.
Je n'en peux plus.
Vol reporté
20h 30 : nous quittons l'hôtel. Tous viennent nous accompagner à l'aéroport : Anita, Phlippe, André, Henri, et même Somsak. Pierre et Wolf viennent aussi. L'ambiance est aux rires dans le car, mais on est bien triste.
Arrivés à l'aéroport, on nous apprend que l'avion n'est pas encore parti de Hong Kong. Cela nous promet au moins 3 à 4 heures d'attente, il faut bien qu'il fasse Hong Kong - Bangkok, après avoir décollé.
Les autres nous quittent et repartent vers la ville. Nous, les passagers, on nous fait manger dans l'aéroport. Je n'ai pas faim, je ne peux vraiment rien avaler, sauf la glace (pour mon mal de gorge et ma gourmandise).
A 22 h30, l'heure prévue pour l'envol, on nous annonce que nous partirons que... le lendemain... à 5 hres du matin !
Et puis c'est démenti, on ne partira que demain, mais à 10 hres du matin !
Air France nous conduit dans un hôtel de Bangkok pour y passer la nuit. C'est le Mandarin Hôtel, pour une fois, un hôtel de très bonne catégorie. Je me pose la question, comment Air France peut-elle trouver des chambres dans un hôtel de Bangkok pour autant de passagers, à 11 hres du soir.
Au Mandarin Hotel
Mandarin Hotel
662 Rama IV Road
Je me retrouve seule dans une chambre. Les chambres single sont terriblement tristes et froides et dépouillées par rapport aux chambres doubles. Il est minuit moins le quart. D'habitude je n'étais pas couchée... Je prends le téléphone et j'appelle Anita (qui n'était pas couchée et venait de rentrer) et je lui raconte notre aventure.
Puis j'essaye de dormir, j'étais crevée de ma journée, mais la chambre donne sur la rue, et le bruit m'empêche de dormir. Je prends un mogadon, et je m'endors.
_____ Troisième jour _____
Dimanche 18 Août 1974
Un jour supplémentaire non prévu au programme
Je me suis réveillée à 7h 45. J'ai passé une nuit pas trop mauvaise. C'est la première fois depuis longtemps que je dors si tard. J'attends 9 hres pour me décider à téléphoner à M. et Mme Angles dans leur chambre.La réception ne m'a toujours pas appelée pour m'informer de notre départ prochain, et je suis inquiète. Je téléphone donc, et on me dit que la chambre de M. et Mme Angles ne répond pas. J'explique alors que je dois prendre le vol AF 195, et que je voudrais savoir quand on part, et qu'on ne m'a pas réveillée... On me dit alors que l'avion décolle à... 18h 15...
Je crois mal comprendre, il est difficile parfois au téléphone de comprendre l'Anglais, et je dis que je descends à la réception. Mais aussitôt mon téléphone sonne : c'est Monsieur Angles qui m'appelle de la réception, car ne parlant pas l'anglais, il a dû descendre pour demander de l'aide à une Française pour me téléphoner.
Eh bien, en effet, nous partons bien à 6h15 pm ! 18h15 ! Et je descends les rejoindre pour prendre mon petit déjeuner. dans le hall de l'hôtel se trouve un panneau : Vol AF 195 Pick-up 15h 30 - Departure : 18h 15 !!!
Je suis très inquiète car mon père doit m'attendre à Paris, et pour prévenir à mon travail. Mais comment envoyer un télégramme, c'est si compliqué. J'ai téléphoné à Air France à l'aéroport... et j'y renonce.
J'ai téléphoné au First Hotel pour essayer de joindre Anita et les gars, mais on m'a dit qu'ils étaient déjà partis. Je savais qu'ils devaient ce matin, passer à la gare pour acheter leurs billets pour le Laos, puis aller visiter le Palais Royal.
Le Palais Royal
Alors, avec M. et Mme Angles, nous partons au Palais royal, à nouveau, pour essayer de retrouver les copains. Nous y allons en bus, bien sûr, nous n'avons plus beaucoup de bahts, le bus c'est économique et c'est rapide. Le n° 25 est direct, et avec les temples on se repère facilement. Maintenant je connais Bangkok comme ma poche !
Nous pénétrons dans l'enceinte et dès l'entrée, sur qui tombe t-on ? Notre bande, qui arrive par l'autre entrée. C'est vraiment le destin. Le Palais royal et le temple sont immenses, c'était risqué de vouloir les retrouver là, et voilà, juste à l'entrée !
Folle de joie de les revoir. Ils ont voulu, eux, passer ce matin à l'hôtel Mandarin, mais croyant que je partirais à 10 hres, c'était inutile. Quand je leur annonce que nous ne partons que ce soir !
Et je découvre que hier, quand nous avons visité le lieu, nous n'avons vu que la moitié de ce qu'il y a à visiter. Nous avions bien visité le Wat Phra Keo, mais pas le Palais royal. Et nous n'avions pas eu le petit guide de la visite que l'on distribue gratuitement à l'entrée. Autre surprise : la visite que je croyais être gratuite le dimanche (c'est écrit dans les guides) coûte 15 bahts comme les autres jours. Donc, nous visitons et re-visitons.

Puis à midi nous nous séparons, pour de bon cette fois. Eux vont chercher une petite gargote pas chère pour déjeuner, et nous, notre repas est payé par Air France, à l'hôtel, au luxueux restaurant du Mandarin.Repas standard pour tout le monde, continental : steak frites (les frites sont très bonnes pour une fois) et haricots verts blanchis, et glace. Dans le fond, ce n'est pas mauvais de re-goûter à notre petite cuisine.
Après-midi
Que faire en attendant 15h 30 ? Nous allons faire un petit tour près de l'hôtel. Nous découvrons une église, toute blanche, toute moderne. Nous entrons : intérieur stylisé, une grande croix blanche, des bancs ressemblant plutôt à une salle de spectacle. On se déchausse, bien entendu. Nous croyons voir une église catholique et on nous dit que c'est une église protestante : unique en Thaïlande !
Ensuite, nous restons jusqu'à 15 hres au bord de la piscine, rageant de ne pas pouvoir nous baigner (car les maillots sont partis à l'aéroport, avec les bagages... enregistrés).