SRI LANKA

3 avril - 28 avril 2002

RÉCIT DE MES 12 JOURS À NEGOMBO


Jour 2

Mercredi 17 Avril 2002

J’ai bien dormi, même avec une fenêtre sans double-rideaux, ni volets, moi, qui d’habitude ne peux pas dormir si ce n’est dans le noir complet. Ici, je dormirai tout le temps très bien, même dans une mi-obscurité seulement.

Je n’ai même pas entendu les coqs. Je me suis réveillée vers minuit une première fois, puis à 4 hres. Mais j’ai quand même réussi à dormir jusqu’à 7h15.

J’ai pris mon temps pour mon petit déjeuner. Fabrice a dû conduire Bruno à 5 hres du matin à l’aéroport.

Un tour à la plage

Je vais à la plage à 10 hres, et y reste jusqu’à 11h15. Il y a beaucoup de touristes aujourd’hui, des Hongrois, étonnant, je ne savais pas que les Hongrois avaient un faible pour Sri lanka, et il y a aussi... beaucoup de vendeurs de plage. Bon, je ne suis pas trop embêtée, car j’arrive à m’en débarrasser rapidement. Ils ne sont pas collants, tant qu’on ne commence pas à discuter avec eux.

Je marche le long de la mer jusqu’à la deuxième crique, vers la droite. Une décharge à caca sépare les deux criques. Je suis bien chaussée, en chaussures plastiques. De l’autre côté, ce ne sont que barques et baraques de pêcheurs . Je prends quelques photos. Il y a des méduses sur la plage.

Puis je rentre à la résidence. Fabrice m’a laissé un mot, (car lui travaille, moi je suis en vacances, et on... se croise !).
Il me disait qu’il m’appellerait vers midi. Il est midi moins cinq. J’attends jusqu’à 12h 30, ne sachant pas s’il va revenir déjeuner ou pas. Mais comme il n’appelle pas, je sors chercher à manger, car hier à 13h45, il n’y avait plus rien au restaurant. Je prends un vegetable fried rice pour 100 Rp.

Il y a des ouvriers, qui font un bruit dément avec une perceuse dans la résidence, ils réparent je ne sais pas quoi. Donc, pour éviter le bruit, avant de manger, je vais faire une séance de natation dans la piscine, espérant que ce vacarme se terminera pour l’après midi où j’aimerais bien me reposer, dans ma chambre.

À la piscine, on me passe un appel de Fabrice au téléphone : il me dit qu’il compte rentrer vers 18 hres, ce qui est tôt pour quelqu’un qui travaille... habituellement jusqu’à 22 hres.

Je continue à nager encore un peu. Les corbeaux viennent boire l’eau de la piscine, et ne se soucient pas que je sois là en train de nager, ils doivent me prendre pour un poisson.

Il est 14 hres quand je monte déjeuner. Je mange mon fried rice, mais c’est tellement copieux (il y en a pour deux !) que je n’arrive pas à tout manger, il y a bien 1 kg de riz, ce n’est pas possible !

À 14h 45, la perceuse recommence, alors que j’étais presque avec l’envie de dormir.

Balade le long du canal

À 15h 45, je décide de sortir, de marcher un peu. Je demande comment je peux aller vers le canal. Il suffit de suivre mon allée vers le côté gauche, en marchant à l'opposé de la direction de la plage.

Le canal partage la ville en deux, et s'en va vers le sud, vers la capitale, Colombo.

On l'appelle le canal hollandais. On dit que c'est au cours de la colonisation que les Hollandais construisirent le canal qui traverse la ville, parallèlement à la côte, pour faciliter le transport.

Mais il existait déjà à l'époque de la colonisation portugaise et il paraît même que dans l'Antiquité et sous le règne de Parakrama Bahu au 15 ème siècle, les Cinghalais avaient déjà un canal, utilisé comme moyen de transport de marchandises. Cependant, les Hollandais l'ont agrandi et l'ont rallongé jusqu'à Puttalam, au nord du pays.

Je m’enfonce, l’allée est toute bordée de maisons, cachées sous une forte végétation.




Une allée permet de longer l’eau. Quand j’arrive à un croisement de routes, il me faut demander mon chemin.
Mais les gens dans ce coin, ne comprennent pas beaucoup mon anglais.




J’arrive à un pont. C’est ça le canal ?
De petites embarcations des pêcheurs y sont ancrées.
Il est tout envahi par la végétation, en son fond, il n’y a plus d’eau.




Je continue encore un peu devant moi. Je passe devant une mission religieuse sur la gauche, et j’entends un gros “tut tut” : c’est le train qui passe sur la voie ferrée, en face de moi, et qui me ferme le chemin. Je n’ai pas trop envie de traverser la voie ferrée comme cela, il n’y a pas de barrière...

Je retourne sur mes pas. J’ai fait vite.

Il est encore très tôt pour me rapatrier à la maison. Je me dirige vers la rue principale du village, en marchant un peu plus loin vers la droite. J’achète du liquide vaisselle dans un autre petit supermarché, et une éponge à un autre (pas évident à trouver, une éponge), ainsi qu’une eau minérale. J’ai trouvé une boutique qui vend l’eau à 25 Rp alors que les autres la vendent à 35 Rp. Quand je pense qu’on les payait 80 Rp sur le sites archéologiques ! Je comprends que les chauffeurs avaient pris l’habitude d’en acheter, de les mettre dans une glacière et de nous les revendre à 50 Rp, c’était bénéf pour eux, mais nos chauffeurs étaient tellement gentils, que c’était un plaisir de leur faire gagner un peu d’argent.

La pluie menace

Le ciel devient menaçant : normal, il est 17h30. Je rentre donc.

Quelques moments après, les nuages remplissent le ciel, la mer, au loin, devient toute noire. Les corbeaux croassent encore plus fort quand arrive la pluie. La pluie tombe. Mais cette fois, elle n’est pas trop forte, et il n’y a pas de tonnerre, ni d’orage. Et, à 18 hres, le soleil réapparaît. Cette fois-ci, ça a été une toute petite pluie.

Apéritif sur la terrasse

Vers 18h 15, la voiture de Fabrice arrive. Je me mets à la fenêtre : d’en bas, il me trouve toute bronzée, normal, on s’est à peine vu depuis deux jours !

On prend un petit apéritif (j’ai trouvé à acheter deux bières au supermarché cet après-midi. En fait ils n’ont pas le droit de vendre de l’alcool, mais ils sont allés les acheter au bar d’à côté et me les ont revendues). Et j’ai des noix de cajou salées.

Apéritif sur la terrasse et magnifique coucher de soleil, une grosse boule rouge sur la mer, puis, un ciel rougeoyant au milieu des nuages, extraordinaire.



Dîner chez “Bijou”

Fabrice a donné rendez-vous à un de ses copains, Georges, (Jorge !) un Portugais de Lisbonne, qui travaille pour Airbus à l’aéroport, pour que nous dînions ensemble chez “Bijou”.

En fait, au coin de la rue, dans la rue principale, il n’existe que deux restaurants, sur la gauche : “Bijou” et un Italien, ainsi qu’un bar sur la droite, le Rodéo, à la musique tonitruante, où se retrouvent les expats du coin.

Je mange une “chief salad” (en fait des crudités, avec un peu de jambon, et un œuf dur), mais très bonne, cela me fait du bien de manger pour la première fois une salade, qu’est-ce que je trouve ça bon.

Georges, le copain de Fabrice, est marié à une Portugaise qu’il a connue à Macau, où elle est notaire, et il a un tout petit enfant. Elle, vit toujours là bas. Cela fait deux ans que lui, vit à Negombo, et il n’a plus que deux semaines à y rester, car il part pour la France le week-end qui va suivre mon départ, il doit faire un stage chez Airbus à Toulouse, passer un examen, pour un futur poste à Hong Kong, bien plus proche de Macau.

J’ai maintenant l’impression de revivre le film “L’année de tous les dangers” au milieu de tous ces expats !

Pour le week-end qui vient, Fabrice n’est pas sûr de pouvoir se libérer : il y a des clients espagnols qui débarquent la semaine prochaine.

On se couche vers 23 hres.

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