Vendredi 19 Avril 2002
Je me suis réveillée trop tôt, à 6h30. Les corbeaux croassent beaucoup et les coqs sont réveillés.
Le ciel est tour gris. J’essaye de rester au lit jusqu’à 8 hres. J’ai déjà entendu le train passer au loin deux fois, il turlututute à mort, puisqu’il n’y a pas de barrière.
A 7h 45 le jour est levé et il fait beau, comme d’habitude et j’entends les cloches des églises dans le lointain.
La rue est très animée ce matin : les femmes, élégamment habillées partent travailler (il est 8 hres), des hommes roulent à bicyclette, (hier ils circulaient dans la rue à bicyclette avec le parapluie ouvert, sous la pluie averse, c’était drôle ce jeu d’équilibriste), et il y a des enfants. Un marchand ambulant fait sonner sa clochette et vend dans sa caisse, je ne sais quoi.
Je reste un peu sur le balcon, à écrire, car l’air est doux, et les couleurs du paysage sont magnifiques (après la pluie d’hier). Mais les corbeaux croassent terriblement. Je commence beaucoup à en avoir marre de ces cris de corbeaux.
Il y a beaucoup de bruit dehors ce matin : j’entends de la musique Sri Lankaise par la fenêtre, un camion décharge des cailloux, et les corbeaux, derrière tout ça, continuent à croasser.
A 10 hres, je suis prête pour aller à la plage. Je poste mes dernières cartes postales.
J’arrive tôt à la plage. Je m’installe sur le sable et je bronze.
Je retrouve Maria Goreti à qui je donne les bics pour ses enfants. Elle me raconte qu’elle achète ses paréos 250 Rp et qu’elle les revend 400 ou 350 Rp et parfois 500. les bons jours elle peut en vendre trois.
C’est un bon salaire ici, même 300 Rp, ils peuvent vivre une semaine là dessus.
Puis, c’est mon vendeur de singes et d’éléphants qui rapplique. Ils me connaissent tous maintenant, et ils viennent discuter. Je conseille au vieux monsieur de vendre autre chose que ses statuettes de singes qui n’ont pas vraiment leur place dans nos appartements européens.
Et mon copain “sourd et muet” ensuite, aujourd’hui accompagné par un plus jeune. Ils me montrent un prospectus, sur une école pour sourds et muets, et une liste de noms de personnes de tous les pays qui ont donné de l’argent pour cette école. Je ne sais pas si c’est du solide, ou un prospectus pris là par hasard. J’ai lu que certaines personnes se servaient de ce stratagème pour... gagner de l’argent.
Je rentre à la résidence. Il y a trois mecs avec appareil photo qui sont là. Madou me saute dessus dans l’escalier et me dit qu’elle espérait mon retour, car elle aimerait que je pose avec elle pour les photos que ces photographes professionnels sont venus prendre de la résidence, afin de faire le magazine publicitaire de l’hôtel.
Alors, j’essaye de m’arranger au mieux que possible, car je sors de la plage ! Je suis habillée de ma jupe-sarong Sri lankaise, et elle trouve ça très joli et très bien pour la photo. Je la porte avec un T. Shirt vert assorti. Je pose à la réception, avec elle, la clé en main, comme si j’étais une cliente (ce que je suis), puis je nage dans la piscine pour les photographes.
Je voulais aller m‘acheter des boissons, mais du fait que je suis déjà dans la piscine, je décide de changer mon plan, et de continuer à nager, jusqu’à 13 hres.
Je remonte dans ma chambre, et redescends, pensant aller faire mes courses, mais je tombe sur Fabrice qui arrive juste, et qui, il est vrai, m’avait dit, qu’il passerait vers midi.
Du coup, nous allons déjeuner ensemble au Brown’s Beach Hôtel, l’hotel de Negombo que j’ai préféré : beau gazon, belle plage (mais personne dans la mer, et drapeau rouge) et belle piscine.
Une chose étonnante : il y a autour de petites tables, des jeunes filles japonaises, avec des femmes professeurs Sri Lankaises, qui sont leurs professeurs d’anglais. Les Japonaise viennent pour étudier l’Anglais, ici, au Sri Lanka. Pourquoi est-ce une destination d’études pour les Japonaises ? Cela doit être moins cher peut-être.
Nous déjeunons face à la mer. Je prends des crevettes avec quelques feuilles de salade, tout cela citronné à merveille, très bon. Fabrice mange un énorme sandwich... accompagné de frites ! Exactement ce que j’avais eu au Trans Asia de Colombo, mais en plus gros.
Il me dépose à la résidence à 14h 30, et repart travailler.
Je sors faire quelques courses au supermarché du coin. Il ne fait pas si chaud que les autres jours à la même heure. L’orage a dû bien nettoyer hier soir.
À 15 hres, je reste me reposer à la maison. Je fais de la lessive, je me repose, et je lis, et je voudrais faire du repassage, ensuite.
Il est 16h 30, et voilà que le tonnerre commence à gronder. Le ciel devient nuageux, la mer s’assombrit comme d’habitude. Pas question de repasser avec l’orage.
Je profite, vite, avant que la tornade éclate, de monter sur la terrasse, et de prendre quelques photos de ce ciel menaçant au dessus de la forêt de cocotiers qui m’entoure.
Mais une tornade, presque commence à souffler, et je redescends vite.
Puis le tonnerre, les éclairs. J’ai vraiment peur toute seule dans mon appartement, tout en haut, alors qu’ils sont tous en bas. Je descends et demande aux employés de la résidence, si je peux rester avec eux.
Pendant une heure, on discute, je joue avec Lachlan. Il y a en un parmi eux qui parle très bien l’anglais (celui qui s’est occupé de mes papiers d’enregistrement), et qui a de la conversation. Il a envie de savoir plein de choses sur la vie en France. Donc, le temps a passé très vite, ainsi.
Il est 18 hres quand je remonte à mon appartement. Vers 19 hres, la pluie se calme petit à petit.
Surprise ! à peine sortie de la douche, il est 19h10, et Fabrice est déjà là ! Son bureau a été inondé, il ne peut plus y travailler pour aujourd’hui, l’eau a traversé le toit, la table et les dossiers sont trempés.
Le mauvais côté, c’est que demain il va devoir aller inspecter les dégâts, car il ne peut pas laisser tout sens dessus dessous, et donc, plus question de voyager ensemble pour le week-end à Trincomalee. Donc, on restera à Colombo.
19 hres passées. Le train lance de gros tut tut tut. L’électricité s’arrête et repart... passage sur générateur, je m’y suis habituée.
Le soir, Fabrice a préparé la bouteille de Chablis que j’ai apportée de France, bien glacée. Avec le saucisson sec, les noix de cajou, et des languettes de fromage Sri lankais, on se fait un bel apéritif sur la terrasse, au son de la musique brésilienne, des grillons, et de la pluie qui tombe doucement.
On se boit la bouteille de Chablis à deux. Et après tout ce qu’on a mangé en amuse-gueules, on n’a plus envie d’aller dîner au restaurant. Alors Fabrice propose de faire des pâtes. (Pour faire passer le tournis causé par le vin, c’est très bien).
C’est lui qui veut cuisiner. Il y met des tomates, une profusion d’épices de toutes sortes, pas mal, une vraie cuisine ! Mais les pâtes (made en Australie) ont un drôle de goût. C’est sûrement la farine qui est différente. Et malgré la sauce qui elle, est bien cuisinée...