Marie-Galante est une Île essentiellement rurale où la culture de la canne est omniprésente.
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Aux Antilles les colons cultivèrent d’abord le tabac, l’indigo, le coton, le café, le cacao.
Puis la canne à sucre prit rapidement le pas sur les autres cultures. Pendant 200 ans, la production de sucre a créé la richesse et le patrimoine des colonies des Antilles françaises.
De cette économie bâtie sur le travail d’Africains asservis il reste des vestiges.
Les transports
* Grand-Bourg vers Capesterre (11 km environ) - Trajet A/R : Station au parking de la gare maritime de Grand-Bourg.
* Grand-Bourg vers Saint-Louis (9 km environ) - Trajet A/R : Station en face du collège de Grand-Bourg.
Mais surtout, c'est la rareté :
Le matin, toutes les 15 / 20 minutes environ.
L'après-midi, toutes les heures environ......
Pas d'horaires précis.....
Pas de bus le mercredi et le samedi après-midi, le dimanche et les jours fériés.
Sinon : Les taxis ☞ VOIR
Alors on a fait ce qu'on pu en marchant à pied.
On appelle "Habitation" les anciennes propriétés des maitres, c'est à dire les anciens moulins à sucre.
L'habitation sucrière ne se contentait pas d'exploiter de vastes champs de canne, c'était aussi un véritable établissement pré-industriel, très en avance sur son temps.
La canne, une fois coupée, ne supportant pas le transport, tout le processus de production devait être réalisé sur place. Les moulins à bêtes servant à broyer les cannes à sucre pour en tirer le jus, les chaudières pour cristalliser le sucre, un alambic, situé en contrebas de la sucrerie, et des bâtiments annexes, construits au coeur même de la propriété, comme les"cases à nègres".
En savoir + ☞ La vie quotidienne des habitations sucrières
Sur cette gravure du 19e siècle, le double système de fabrication est illustré par deux cuves à vesou
situées au centre (le vesou est le moût extrait de la canne à sucre).
Les sucs sont ensuite cuit dans les chaudières que l'on distingue à droite et à gauche de ses cuves.
Puis amené dans les rafraîchissoirs, à gauche.
Une visite très intéressante que nous avons faite a été celle de l'Habitation Murat. On y est allé à pied, elle se trouve sur les hauteurs de Grand-Bourg. On a traversé les champs de canne à sucre, et on s'est perdu de temps à autre.
Cette habitation est l’une des toutes premières sucreries. Fondée au milieu du 17 ème siècle par Antoine Luce, un notaire d’origine champenoise, et rachetée en 1807 par Dominique Murat, elle devint en 1839 avec ses 307 esclaves, la plus puissante plantation de canne à sucre de Guadeloupe. L’abolition de l’esclavage en 1848, la concurrence d’usines sucrières plus performantes, et bientôt l’effondrement du cours du sucre, lui seront fatal.
Il y avait la grande maison de maitre, et derrière, dans le fond de la propriété, les cases des esclaves, que l'on appelait aux Antilles "la rue Case Nègres" (voir le livre et le film du même nom). Devant la maison du maitre se trouvaient le moulin et l'usine à sucre.
L'Habitation Murat se trouve sur une colline verdoyante d'où l'on a un panorama jusqu'à la mer.
Le maître pouvait ainsi voir et surveiller tout son domaine.
L'Habitation Murat est l'une des toutes premières sucrières de Guadeloupe, dont le fondateur est probablement Antoine Luce, un notaire d’origine champenoise arrivé à Marie-Galante en 1657. En 1665, l’habitation compte déjà onze esclaves âgés de neuf à trente-six ans.
La famille Luce quitte l’île après les attaques des Anglais en 1665. En 1807, c’est Dominique Murat, originaire d’Aquitaine, qui après son mariage avec une créole marie-galantaise, rachète la propriété, la modernise et la dote de nouveaux bâtiments. Ces travaux de modernisation et de restauration sont achevés en 1814.
La légende prétend que ce serait Jeanne Laballe, ancienne élève des beaux-arts et épouse de Dominique Murat, qui aurait dessiné le château au début du 19 ème siècle.
C'était la plus grosse plantation de canne à sucre de la Guadeloupe. Connue alors sous le nom de "Bellevue la Plaine", elle comptait 207 esclaves en 1839.
Entre 1807 et 1839, Le nombre d’esclaves ne cessa de prospérer, passant de 114 à 307 captifs entre 1807 et 1839. Ils vivaient dans de petites cases à Nègres, dont il reste quelques vestiges. Construites en branchages tressés (gaulettes) et revêtues d’une toiture en paille de canne ou joncs des marais, cette centaine de cases à Nègres étaient situées sous-le-vent derrière la mare au nord-est de la maison de maître.
Définitivement abandonnée à la fin du 19 ème siècle, à l'abolition de l’esclavage, devant la concurrence de la betterave et l'introduction de la machine à vapeur. Naissent des usines centrales. Peu à peu on assiste à l'effondrement des cours mondiaux du sucre equi vont précipiter la fin de la rentabilté de l'exploitation.
Extrait de ☞ http://www.esclavage-memoire.com
Quand on y est allé, l'Habitation Murat n'était pas du tout organisée pour la visite touristique, ce qui lui donnait un charme d'authenticité et de découverte. Il n'y avait absolument personne.
Manquent un peu les explications concernant les bâtisses que l'on voit, c'est vrai, mais comme j'avais lu beaucoup de descriptions sur la vie des maitres et esclaves (au Brésil), j'ai pu concrétiser le reflet de toutes ces descriptions.
Depuis notre visite l'Habitation Murat a été restaurée, et transformée en un 'Ecomusée"... qui se visite...
☞ https://www.ot-mariegalante.com/habitation-murat
Mais nous, nous y étions seuls, et cela a fait toute l'émotion de cette visite.
Fred, notre propriétaire, voyant que nous n'avions pas de voiture, est venu nous chercher à la maison, et nous a fait faire presque le tour de l'île, des distilleries au moulin de Bézard, en terminant par Capesterre.
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On s'est arrêté à la Distillerie Bielle, la préférée de Fred. Elle est bien placée en plein cœur de l’île, au carrefour des trois principales villes de l'île. Elle a été fondée à la fin du 19 ème siècle. Elle est la deuxième distillerie de Marie-Galante avec une production de 330 000 litres de rhum agricole et de liqueurs dérivées. Forte d’un domaine de plusieurs hectares, elle comprend un moulin à vent, une sucrerie, des champs de cannes à sucre...
Construite sur le site d'un ancien producteur de café du 18 ème dont elle a gardé le nom, la distillerie Bielle a vu le jour à la fin du 19 ème Siècle.
Son rhum vieilli dans ses propres chais, s'est vu plusieurs fois récompensé au Concours Général Agricole dont notamment 3 médailles d'or en 2016 pour deux de ses Rhums Vieux et sa liqueur Bois Bandé par exemple.
On trouve dans sa gamme de produits, des rhums blancs embouteillés à 59° ou 56° et même un dernier né, le "Rhum Rhum" à 46°. Et dans la gamme des rhums bruns : deux rhums à 42° vieillis en fût de chêne de 9 et 10 ans d’âge, et deux commercialisés en brut de fût de 14 ans (une rareté) à 49,8° et de 6 ans à 55,5°.
Une spécificité de la distillerie : ses liqueurs à base de rhum et parfumées aux arômes naturels (et locaux bien entendu) de noix de coco, café, chocolat, shrubb et bois bandé.
Le site ☞ http://www.rhumbielle.com
La balade dans le domaine nous emmène dans le passé avec son ancienne "sucrotte" et ses machines à vapeur restaurées à l’identique à l'arrière de la distillerie.
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Nous nous sommes arrêtés ensuite à la distillerie Poisson-Père Labat.
Mais elle était fermée, seule la vente fonctionnait.
Située au bord de la N9 près des plages du littoral Ouest, entre Grand Bourg et Saint Louis, la petite distillerie artisanale POISSON avec à peine 300 000 litres de rhum fabriqués par an, est pourtant un incontournable de Marie-Galante.
Sucrerie fondée en 1860 par la famille Poisson, le domaine sera transformé en distillerie en 1916 quand il sera racheté par Edouard Rameau, descendant de colons du 18 ème siècle. Ce dernier y ajoutera une machine à vapeur et un alambic en cuivre, et baptisera son rhum sous le nom de "Père Labat", en mémoire d’un missionnaire français installé sur l’île à la fin du 17 ème siècle.
L’alambic, et la machine à vapeur arrêtée depuis peu, sont toujours en place. Les chaudières à sucre sont encore dans leur maçonnerie et les bâtiments aux murs épais ainsi que la maison principale en bois témoignent de leur ancienneté. Malgré quelques modernisations nécessaires de son matériel, elle utilise encore des procédés de fabrication traditionnels.
Le rhum "Père Labat" dévoile une robe légèrement dorée, gage de son vieillissement dans de bonnes conditions, un nez sucré et épicé et des saveurs parfumées qui se révèlent progressivement en bouche. Le rhum de 8 ans d’âge est considéré comme l’un des meilleurs rhums vieux du monde.
Le Moulin Bézard se trouve dans les environs de Capesterre.
C'est l'un des derniers et des plus originaux exemples de la centaine de moulins qui étaient présents sur l'île de Marie-Galante.
Témoin de l'époque de l’activité sucrière à Marie-Galante, il a été inscrit aux Monuments historiques depuis le 25 juillet 1979.
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Il date du 19 ème siècle. Il aurait été construit vers 1840 — mais possiblement entre 1800 et 1820 — pour l'exploitation mécanique du broyage de la canne à sucre d'une habitation sucrière avec une mécanique fondue à l'usine Nillus du Havre. C'est le premier moulin de Marie-Galante à posséder un mécanisme extérieur, à trois rolles horizontaux protégés par un auvent, sur le mode des moulins de la Caraïbe britannique.
Sa datation reste imprécise mais la présence d'une petite étoile identique à celle trouvée sur la tombe de SERVANT Vital décédé en 1818 à Capesterre, laisse penser que sa construction aurait eu lieu entre 1800 et 1820. Et c’est bien là ce qui le rend unique puisque ce si vieux moulin a conservé ses ailes, sa charpente et tout son appareillage d’origine a été remis en état de marche.
Il a cessé d'être utilisé à partir de 1920 et a été fortement endommagé par l'ouragan Betsy en 1956. Restauré en 1995, l'ensemble de la charpente en bois a été refaite intégralement, les quatre ailes et la machinerie extérieure pour le broyage de la canne.
Inaugurée en janvier 2003 la nouvelle distillerie attenante au vieux moulin se distingue au loin par ses couleurs vives et ses lignes pures. Elle abrite une unité très performante, totalement intégrée à sa plantation.
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Le rhum agricole Domaine de Bellevue est élaboré à partir des meilleures qualités de cannes à sucre de la plantation, et recherché par les connaisseurs pour son intense arôme de terroir et son parfum fruité de canne fraîche. Sa qualité exceptionnelle lui a valu plusieurs médailles d’or et d'argent au Concours général agricole.
A Marie-Galante, les rhums agricoles blancs titrent à 59°C ! Le rhum Domaine de Bellevue ne déroge pas à cette règle mais se décline également en 50°C et en punchs. Le Domaine de Bellevue dispose de cubis de 3 l et 4, 5 l pour un transport plus pratique. Ils se rangent même dans les coffres à bagages des avions ! Ah ah ah !
Fred nous a aidés dans les achats de rhum, de farine de manioc... J'ai goûté à la kassav, cette succulente galette à base de farine de manioc, fourrée ici à la confiture et au sirop batterie, qui a donné son nom au fameux groupe de musique Kassav'), une spécialité de Marie-Galante, pour agrémenter le rhum.
Le sirop de batterie (ou sirop batterie) est un concentré du jus de canne cuit obtenu par évaporation. Le nom "batterie" vient de la cinquième et dernière chaudière utilisée pour fabriquer le sucre dans les anciennes sucreries.
Fourrée à la confiture de coco 160 g de farine de manioc |
Dans un saladier, versez la farine de manioc, la cannelle et le sucre de canne. Prélevez le zeste de citron et ajoutez-le dans le saladier. Ajoutez progressivement l’eau tout en pétrissant la pâte. Vous devez obtenir une boule homogène. Prélevez des petites portions de pâte et aplatissez-les avec un rouleau à pâtisserie. Vous devez former des galettes de 8 cm de diamètre. Prenez une première galette. Recouvrez-la d’une couche de confiture de coco. Recouvrez avec une seconde galette. Faites de même jusqu’à épuisement des ingrédients. |
Versez l’huile de coco dans une poêle et faites chauffer. Lorsque la poêle est bien chaude, disposez les Kassav dedans. Faites cuire environ 8 min sur chaque face. Les galettes doivent être bien dorées. Laissez tiédir et dégustez.
Capesterre, c'est un petit bourg de 3500 habitants niché dans une baie.
L’accès par les hauteurs dévoile un panorama magnifique sur une palette de bleus turquoises dégradés des eaux, les toits rouges et oranges des habitations et le vert profond de la végétation.
La baie est protégée par une barrière de corail, et les eaux sont calmes.
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Cette petite bourgade est au nord-ouest de Marie-Galante, délimitée au sud par la rivière de Saint-Louis et au nord par une haute falaise. Elle est enserrée au fond d’une baie, près de longues plages et de mangrove.
C'est un petit village de pêcheurs aux cases colorées et aux maisons en bois.
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