BALI


JOUR 8 - Lundi 11 Août 1975

Réveil à 6 hres. Départ en groupe pour une excursion de la journée, à 8 hres, avec quatre minibus.

1) CELUK : le village des orfèvres

2) MAS : sculptures sur bois

3) La grotte de l'éléphant (déjà vue). Pluie à verse.

4) KLUNGKUNG

Comme on a vu un babi guling (cochon de lait rôti à la broche) en passant à GIANGIAR sur le marché, on revient sur nos pas pour le manger. C'est dégueulasse ! Trois petits morceaux de porc, des boyaux, de la peau, et du riz. Cela m'écoeure. Et ils veulent nous en demander 400 roupies ! Et le chauffeur pousse à la consommation. Alors que les locaux, eux, payent 100 roupies. C'est la grosse engueulade. On décide de payer 200 roupies.

Les chauffeurs nous laissent en rade au lieu de nous conduire à la crémation prévue.
Notre tour leader, Christine, arrive avec le guide.
Le guide arrange ça pour 250 roupies le repas (en calculant 200 rps pour le plat + 50 rps pour le riz).

Une crémation

Avec cette histoire, on arrive à la crémation avec 1h 1/2 de retard. Il ne faut pas oublier que les Balinais sont majoritairement Hindouistes, et procèdent à la crémation de leurs morts.

Mais ils en sont seulement à la préparation. Les femmes arrivent petit à petit avec les offrandes.
Trois tours sont dressées. On y dépose les paquets d'os enveloppés dans un drap blanc. Plusieurs paquets dans une même tour. Le prêtre bénit les os, et on offre les offrandes.

On va ensuite au cimetière. Il y a de nombreux bûchers. Une vraie asphyxie. Les yeux pleurent. Un monde fou. C'est comme une kermesse. Les gens vont d'un endroit à un autre. Il y a beaucoup de touristes, aussi. Et beaucoup de voitures.

On s'en retourne là où on était au départ. La procession se forme. Les femmes portent les offrandes. Les hommes sautent de joie. C'est la grosse foire. Cela dure jusqu'à 15h 30.

UBUD

On y va pour manger... c'est le meilleur nasi goreng que j'ai jamais mangé. Bien épicé, et pas sec. 250 roupies.

Ubud est connu comme étant le centre culturel de l'île. Une visite dans le quartier des peintres...
Les rues sont pleines de gadoue. Mais rien ne me plaît pour acheter.

BONA - Spectacle de danses

Ce soir on va assister à des danses dans un village à BONA. La route est coupée par les pluies. Il faut poursuivre à pied. Et, dans l'obscurité. De la gadoue, on s'enfonce. Le chemin est long. Pour trouver un peu de sol sec, il faut marcher dans l'herbe, sur les bas côtés, ou plutôt les "hauts" côtés, et en se tenant aux arbres.

On a des lampes à pétrole avec nous, moi j'ai ma lampe électrique. Mais on glisse et on s'enfonce beaucoup, et la boue colle aux chaussures.

Quand on arrive, on voit que c'est un grand rassemblement de... touristes, assis au 1er rang, et les gens du village, eux, sont debout, derrière les barrières.

Le Kecak

Également connu sous l’appellation de la danse des singes ou encore la danse du feu. Si dans les autres types de danses comme le legong et le barong on utilise un fond musical, un gamelan, pour le kecak il n’y en a pas, ce sont les danseurs eux-mêmes qui chantent a capella.

Très chouette. Une foule de danseurs. C'est drôle. Les personnages du Ramayana entrent en scène un à un. Il n'y a que du chant, sans orchestre, et c'est très rythmé. Avec des respirations.

Le Kecak

Le kecak a ses origines ici, dans le village-même de Bona. En 1930 la population de ce petit bourg du sud-est balinais fut touché par la maladie : ils vomissaient et avaient la diarrhée, les choses ont empiré quand ils se sont mis à vomir du sang et à avoir la fièvre. Beaucoup de personnes moururent.

Les crémations se succédaient dans la journée et les temples ainsi que les lieux sacrés se vidaient petits à petits car la majorité des gens ayant perdu un ou plusieurs êtres chers à leurs yeux, n’étaient plus autorisés à entrer dans les temples, car selon la tradition hindoue, les familles endeuillées sont considérées comme impures et n’y ont accès qu’après quelques jours. De plus, compte tenu du nombre important de morts, les cérémonies dédiées aux défunts ne pouvaient plus se tenir dans les temples.

Face à la situation, la plupart des habitants devinrent de plus en plus casaniers, par peur de contracter la peste. Ne sachant plus à quel Saint se vouer, les habitants ont donc pensé qu’en faisant du bruit, ils pourraient chasser la peste de leur village.

Un soir, une voix humaine prononçant « chak-a-chak-a-chak » se fit entendre par un homme et celle-ci le plongea dans une transe si profonde qu’il se mit à danser dans tous les sens. Suite à ça, la maladie commença à se dissiper pour finalement disparaître du village de Bona.

Depuis ce jour, les habitants du village dansent le kecak pour éloigner les maladies.
Et grâce au kecak, le village attira de nombreux opérateurs touristiques...

Les personnages principaux dans le kecak sont :

→ Rama : le prince
→ Sita : l’épouse de Rama
→ Ravana : le démon
→ Lakshmana : le frère de Rama
→ Sugriva : l’ami du prince et roi du royaume des singes
→ Hanuman : le commandant de Sugriva

kecak

Le Sanghyang ou danse de transe

Le Sanghyang est une danse sacrée balinaise basée sur la prémisse qu'une force invisible pénètre dans le corps d'une personne en transe. Le "Sanghyang" est l'esprit divin qui habite le danseur en transe. La force, identifiée comme hyang, est un type important d'entité spirituelle dans la mythologie indonésienne. Le Sanghyang commence toujours au temple où l'on met les danseurs en transe, sous l'assistance du Pemangku, le prêtre du temple.

Le Sanghyang était à l'origine une danse rituelle visant à éloigner les mauvais esprits du village.


➣ On assiste d'abord au Sanghyang Debari, la danse des anges.

Deux fillettes de 10/11 ans dansent en étant en transe. Quand les danseurs qui sont assis se mettent à chanter le ketchak, les fillettes s'excitent et puis s'écroulent à terre. Deux femmes viennent les relever. Cela se répète trois ou quatre fois. Il y a un choeur chanté de femmes, entrecoupé des chants du ketchak des hommes.

Le Sanghyang Debari

Deux jeunes filles (avant l'âge de puberté) s'agenouillent devant un bol rempli d'essences très parfumés. Le Pemangku apporte un sacrifice aux dieux des temple et prie pour une protection spéciale pour le villiage pendant la cérémonie de transe.

Derrière les filles sont assises les femmes qui chantent la mélodie de Sanghyang, dans laquelle les nymphes du ciel sont appelées à descendre pour danser dans le corps des deux jeunes filles.

Les yeux fermés les jeunes filles se bercent en avant et en arrière jusqu'à se qu'elles tombent en transe dans la fumée blanche. Les femmes leur apportent des couronnes de fleurs, les mettent sur leurs épaules et les amènent au lieu de danse.

Le choeur féminin et masculin entre, Elles dansent avec les yeux fermés complètement en harmonie et avec légereté une danse de legong rêvée.

Des que le chant s'arrête elles tombent par terre comme mortes.

Avec l'eau bénite et avec des prières le prêtre les réveille de nouveau.
Revenues à leur état normal les danseuses ne peuvent se rappeler ni répéter ce qu'elles ont fait pendant la transe.


➣ Le Sanghyang Jaran ou la danse du feu

Puis, ils allument un feu avec des noix de coco, un peu d'essence, puis ils écrasent pour que cela devienne des braises. Un homme-oiseau entre, et pénètre sur la braise en l'envoyant se balader de tous côtés. Puis il marche, saute. On rassemble les braises, et cela recommence plusieurs fois jusqu'à ce qu'elles soient presque éteintes. A la fin, le type s'écroule, et on le ranime avec de l'eau. le choeur des hommes accompagne cette danse.

Le Sanghyang Jaran

Dans le Sanghyang Jaran un garçon est mis en transe. Il monte un cheval de paille en dansant autour d'un feu de pelures de noix de coco, et le traverse sans se brûler.

Dans un état de conscience "normal" le danseur de Sanghyang Jaran ne peut pas marcher sur charbons ardents. Cet état de transe lui permet d'être en relation avec de monde des dieux, et le contact avec la personne divine qui les "habite" pendant la transe lui permet d'accomplir ces "miracles".

En fin de danse c'est le prêtre qui ramene le danseur à la "réalité"
Ensuite, se forme une procession qui amène les médiums sur le lieu de danse.

Source : https://www.balirustique.com/comprendre-bali/nos-traditions/danses-balinaises


Pour s'en retourner, on nous a guidé, ce qui fait que le chemin est quand même moins boueux, et plus rapide.
Ah si on l'avait connu ce chemin pour arriver !

On arrive à l'hôtel à 21 hres, très fatigués.


JOUR 9 - Mardi 12 Août 1975

Pas en forme du tout. Tellement fatiguée que je me suis rendormie sur le matin à 6hres et jusqu'à 7 hres. Je me suis réveillée parce que quelqu'un a frappé à la porte, et j'étais en plein mauvais rêve. Pas la forme du tout. Je ne sais pas quoi faire. Je n'ai envie de rien. Personne n'est bien décidée, d'ailleurs.

Et voici, qu'à 9 hres, tombe l'averse, et quelle averse ! Cela ne s'arrête pas. L'eau monte.

Vers 11 hres ça s'arrête. On part vers Kuta. Le chemin est boueux. On trouve un bemo. On va à la banque, puis on déjeune.
Le premier restaurant à droite en face de la route de Legion. Il est excellent. Fresh fish, genre tranche de thon, avec des pommes de terre sautées pour 250 roupies + fried banana à 50 rp très bon, et + banana pancake pour 50 rps, moins bon parce que la banane n'a pas été cuite avec la pâte. Le repas : 4,50 FF

Une partie d'entre nous s'en va à Denpasar. moi, je n'ai pas envie du tout. Je reste à Kuta, et je fais mon shopping seule.
J'achète des ensembles, des tissus, une chemise de nuit, une sculpture sur bois (13 FF).

Il est 14h 30. je vais jusqu'à la plage. Elle n'est pas mal, mais je n'ai pas pris mon maillot de bain.

Je vais manger un avocat avec french dressing (1FF) et je bois un salak juice (75 rps).

Et je m'en reviens à 15 hres. Il n'y a pas un bemo qui passe. par contre, six dans l'autre sens. Je rentre à pied !
Une heure à pied, et les motos qui n'arrêtent pas de passer sur cette route.

A deux minutes de la pancarte, je rencontre Jo qui me prend sur sa moto. Je suis harchi chargée. Dans le petit chemin, inondé, je suis obligée de descendre. Au niveau des rizières, je m'enfonce. J'y laisse ma chaussure, obligée d'aller la chercher à la main, car elle s'enfonce dans la boue.

Arrivée à l'hôtel vers 16 hres. Douche etc.


JOUR 10 - Mercredi 13 Août 1975

Le matin, le ciel est gris, mais on part quand même sur la route. Grosse averse.

BATUBULAN

On assiste à une danse du Barong, sous la pluie.

Le Barong ou danse du Kris

Le Barong est une créature mythique représentant le Bien et les Forces existant sur Terre.
Son opposé est Rangda, reine des Sorcières, qui représente le Mal.

Les Balinais croyent que le Bien et le Mal co-existent, l'un à coté de l'autre. C'est pourquoi, dans l'histoire, qui se concentre surtout sur Barong et Rangda, il n'y aura pas de vainqueur.

La danse commence généralement par un prélude qui n'a en fait aucun rapport avec l'histoire. L'histoire comprend sept scènes. C'est "long" !

Retour en bemo.

On rentre tôt, à 14h 30. Vers 15 hres, on va un peu sur la plage de derrière l'hôtel.

Le soir, on ressort à l'Asia : crab omelett et fruit salad.
Un bemo collectif nous ramène.