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En rouge les noms des temples, en bleu les noms des souverains.
Au début de notre ère les chefferies de l'ancien pays khmer se transformèrent petit à petit en royaumes, qui se fédérèrent graduellement à force de conquêtes et d'alliances.
Le Cambodge se compose alors de nombreux états princiers, souvent limités à une ville fortifiée, qui se combattent entre eux afin d’agrandir leur territoire.
Deux puissances deviennent dominantes dans la région :
→ L'état indien de Funan (+ sur l'empire Funan ☞ ICI ) centré sur le sud du Vietnam et le Cambodge
La capitale du Funan était située à
Vyadhapura (= la ville des chasseurs en sanskrit), près d'Angkor Borei.
→ Et l'état de Chenla (Tchen-la) dans le nord du Cambodge.
A partir du 6 ème siècle, le Funan a commencé à décliner, et Chenla et le peuple Môn ont conquis le territoire de Funan marquant le début de la période pré-angkorienne !
Le troisième et dernier roi du Chenla unifiée, Isanavarman I, crée, au début du 7 ème siècle sa capitale à Sambor Prei Kuk. Il a construit les temples pré-angkoriens de Sambor Prei Kuk. Ces ruines pré-Angkoriennes se trouvent dans la commune de Sambo, à environ 30 km au nord-est de la ville de Kampong Thom sur le chemin entre Phnom Penh et Siem Reap.
Il disparait vers 635-637. Sous le successeur d'Isanavarman I, Bhava Varman II, Chenla se désintégra en petits états belligérants, qui se feront la guerre. Il a été brièvement réuni sous Jayavarman I petit-fils d'Isarnavarman Ier, au milieu du 7 ème siècle. Sa capitale, Purandarapura n’a pu être située avec précision. Il est communément admis qu’elle devait être située dans la région d’Angkor, même si aucune inscription datant de son règne n’y ait été découverte.
Le royaume de Chenla s'effondra à nouveau après sa mort. Selon les récits, Chenla s'est finalement séparé en deux états rivaux, "Land Chenla" dans le nord du Cambodge/Sud Laos, et "Water Chenla" centré plus au sud à Kampong Thom.
Au début du 9 ème siècle a émergé au nord du grand lac Tonlé Sap, un pouvoir fortement centralisé : l'Empire khmer. Ces évolutions politiques vont de pair avec de nombreux changements dans la langue, l'écriture, le rituel religieux, l'architecture, la statuaire et une intensification des échanges avec l'extérieur, dont découlent de nouvelles productions techniques (métallurgie, céramique, etc.).
Jayavarman II (802-850) est considéré comme le fondateur du royaume d’Angkor
Jayavarman II, ancien prince khmer et guerrier, est le premier roi de l'ère angkorienne. Vers 790, après un long séjour à la cour royale de Java, il retourne au Cambodge pour unifier les états entre eux.
Il continue de pacifier les zones rebelles et d’agrandir son royaume. Après avoir conquis de vastes territoires autour du lac Tonle Sap, il s’établit dans la région moderne de Roluos et établit la première capitale de son empire à Hariharalaya.
En 800, Il retire son statut de capitale à Hariharalaya pour Mahendraparvata, une localité sur le plateau Phnom Kulen, où il fait célébrer en 802 le rituel magique pour libérer le Cambodge de la tutelle de Java. Plus tard, il refera de Hariharalaya sa capitale, à sa mort en 835.
Il déclare un "Kambuja" souverain et unifié sous un seul dirigeant, et il se déclare "monarque universel" du pays. Lors de sa déclaration sur la montagne Kulen au nord de Siem Reap, il légitime sa "royauté universelle" par l'établissement d'un culte royal, le culte du dieu-roi (devaraja) dans le brahmanisme.
Il légitime sa "royauté universelle" par l'établissement d'un culte royal, le culte du dieu-roi (devaraja) dans le brahmanisme. Désormais, le roi est la représentation de Shiva, le dieu supérieur de la trinité brahmaniste (Brahma, Shiva, Vishnou) et doit ainsi être adoré comme une divinité.
La cité de Mahendraparvata a été découverte sur le mont Kulen (Phnom Kulen = la montagne des Litchis) culminant à 487 m d’altitude, incarnant une forteresse naturelle, distante d’une quarantaine de kilomètres d'Angkor. Mahendraparvata a été repérée par les scientifiques sous une végétation luxuriante par le biais de la télédétection par laser (LIDAR). L’endroit est très difficile d’accès : au-delà de l’épaisse jungle présente, il n’y a aucune route et la zone est peu peuplée (quelques villages et ermites).
Il fut le premier souverain à unifier les royaumes rivaux du Cambodge. Un pouvoir royal central fut ainsi consolidé et renforcé dans un Cambodge uni à l'aide de cérémonies religieuses spécifiques. On attribue notamment à Jayavarman II l'introduction de traditions chorégraphiques javanaises, en particulier de ballets royaux destinés à montrer la puissance royale.
Il règna au moins jusqu'en 830. Il reviendra vivre à Hariharalaya à sa mort en 835.
+ sur ☞ https://sciencepost.fr/cambodge-decouverte-dune-cite-perdue-anterieure-a-angkor
Les successeurs de Jayavarman II :
→ Jayavarman III (834-877) fils et successeur de Jayavarman II
→ Puis Indravarman I (877-890) cousin de Jayavarman III, fils d'un certain Prthivindravarman. Il fait construire à Hariharalaya, sur les ruines de l’ancienne capitale de Jayavarman II, un temple d’État, le Bakong, le plus petit des temples, le Preah Kô (= "taureau sacré"), consacré en 880, et un réservoir, le Baray de Lolei.
Indravarman I consacre en 881 le symbole de la religion dominante du temple, l'hindouisme, un lingam appelée Sri Indresvara, ce nom étant la combinaison entre le nom du roi et du nom de Shiva.
C'est à la fin du 9 ème siècle que le grand roi Yasovarman Ier fonda une cité connue aujourd'hui sous le nom d'Angkor.
C'est lui, aussi, qui posa les bases d'un empire centralisé, maillant le vaste territoire khmer.
Il est le fils et successeur de Indravarman Ier.
En 889, Indravarman I meurt et son fils Yasovarman I lui succède (889-910). Il construit le temple de Lolei dont le nom est parfois utilisé par abus de langage pour désigner le site entier de Hariharalaya). Yasovarman I est le dernier roi qui à avoir vécu à Hariharalaya.
Yasovarman I construit un nouveau temple royal, le Phnom Bakheng , le premier grand temple de la région d'Angkor.
A la suite d’une confrontation violente avec son frère pour le trône, il quitte le palais royal à Roluos en cendres et déménage sa capitale, en 893. II fonde une nouvelle ville sur le site d'Angkor Thom au nord de l'actuelle Siem Reap et la baptise Yasodharapura.
Yasovarman Ier couvre également son royaume d’ashramas (des ashrams) qui font autant office de gîtes d’étape pour les voyageurs que de monastères, tous bâtis sur le même modèle et qui vont s’étendre du Vat Phou (de nos jours au Laos) au nord, à la région de Kampot au sud, en passant par Prey Veng et Prachinburi (actuellement en Thaïlande).
Ces évolutions sont difficiles à dater, et furent sans doute progressives, les historiens les ont longtemps associées au règne de Jayavarman II (802-850), premier roi de l'ère angkorienne. Pourtant, on sait aujourd'hui que ce roi ne régnait pas à Angkor proprement dit.
la capitale Yasodharapura survit jusqu'aux année 1170 quand elle est mise à sac par les envahisseurs du Royaume de Champā.
Une ère d'expansion territoriale, politique et commerciale a suivi le retour à Angkor. La cours royale a construit plusieurs monuments importants comprenant Ta Keo, Banteay Srey, le Baphûon, et le Baray occidental .
Les rois de l'époque ont exercé leur force militaire, le roi Rajendravarman a par exemple mené des campagnes réussies contre l'ennemi oriental du Champa au milieu du 10 ème siècle.
Après neuf années de bouleversement politique, le roi Suryavarman I a pris le contrôle du royaume en 1010. Il conduisit les Khmers à de nombreuses victoires militaires importantes, notamment la conquête de l'Empire Môn à l'ouest, capturant une grande partie de la Thaïlande moderne et ramenant ainsi toute la partie occidentale du vieux Funan sous contrôle khmer.
Un siècle plus tard, le roi Suryavarman II (1113 à 1150) mena plusieurs campagnes couronnées de succès contre l'ennemi oriental traditionnel des Khmers, Champa, dans le centre et le sud du Vietnam.
Au début du 12 ème siècle, sous Suryavarman II, l'empire était à son sommet politique et territorial. A son apogée, Suryavarman II réalise le monument à l’architecture la plus spectaculaire d'Angkor, Angkor Wat, ainsi que d'autres monuments tels que le Thommanon, Banteay Samré , Beng Melea.
Angkor Wat a été construit comme le temple-état de Suryavarman II et peut-être comme son temple funéraire. D’ailleurs, de vastes scènes de bataille de ses campagnes contre Champa sont enregistrées dans les superbes bas-reliefs sur le mur sud d'Angkor Wat.
Vers la fin du 12 ème siècle, suite à des conflits internes, à des états rebelles dans les provinces et des campagnes infructueuses contre les vietnamiens, l’empire commence à s’affaiblir.
En 1165, au cours d'une période turbulente où les princes khmers et chams complotaient et combattaient ensemble et les uns contre les autres, un usurpateur nommé Tribhuvanâditya-Varman s'empare du pouvoir à Angkor. L’héritier légitime, le futur Jayavarman VII qui était en train de combattre le long de la frontière avec le Champa, décide de s’exiler avec sa famille dans ce pays.
En 1177 l'usurpateur a été tué dans l'une des pires défaites subies par les Khmers aux mains des Chams. Champa, allié avec certaines factions khmères, a lancé une attaque navale sur Angkor suivi d’une attaque terrestre. La ville est alors attaquée, brulée et occupée par le peuple Cham.
Jayavarman VII est le dernier grand roi de l'empire khmer. Il régna de 1181 à 1218 ou 1219 (?).
Les Chams ont contrôlé Angkor pendant quatre ans jusqu'à ce que le légendaire Jayavarman VII lance une série de contre-attaques durant plusieurs années. Après la défaite Cham en 1181, Jayavarman VII fut déclaré roi. Rompant avec près de 400 ans de tradition, il fait du bouddhisme mahayana la religion d'état et lance de grands projets pour bâtir les monuments d'Angkor.
La campagne de construction de Jayavarman VII a eu lieu à un rythme effréné ! Des centaines de monuments ont été construits en moins de 40 ans. Les œuvres de Jayavarman VII comprennent les célèbres visages de pierre Bayon , sa capitale Angkor Thom, les temples de sa capitale Ta Prohm, Banteay Kdei et Preah Khan , et des centaines d'autres.
Jayavarman VII a également mené une lutte militaire agressive contre Champa. En 1190, il a capturé le roi Cham et l'a amené à Angkor. Il annexa tout le Champa, élargissant ainsi l'empire khmer jusqu’au sud du Vietnam.
La prodigieuse campagne de construction de Jayavarman VII représente également la fin de l'empire khmer car aucun autre grand monument n'a été construit après sa mort en 1220.
Son successeur, Indravarman II, a poursuivi la construction de certains monuments de Jayavarman VII avec un succès limité.
Bien que la construction de monument se soit arrêtée, la capitale Angkor reste très active pendant des années. L'hindouisme fait son retour sous Jayavarman VIII à la fin du 13 ème siècle, au cours duquel la plupart des monuments bouddhistes d'Angkor furent systématiquement défigurés. Des milliers d'images de Bouddha ont été enlevées, certaines images de Bouddha ont été grossièrement changées en lingas hindous et en bodhisattvas. On peut en voir des exemples au temple de Ta Prohm et Preah Khan.
Jayavarman VIII a également construit le monument final brahmanique à Angkor, la petite tour East Prasat Top à Angkor Thom.
Après la mort de Jayavarman VIII, le bouddhisme est revenu au Cambodge mais sous une forme différente. Au lieu du bouddhisme Mahayana, le bouddhisme Theravada a pris racine et reste la religion dominante au Cambodge à ce jour.
Par la suite, Angkor a subi des invasions répétées par les Thaïlandais venant de l'ouest. Après un siège de 14 mois sur Angkor en 1431, le roi Ponhea Yat déplaça la capitale d'Angkor à Phnom Penh en 1432, notamment afin de faciliter les échanges commerciaux du fait de la proximité avec le Mékong. Après ce déménagement, la capitale du Cambodge a déménagé plusieurs fois, d'abord à Lovek puis à Oudong, avant de s'installer définitivement à Phnom Penh en 1866.
« Si l’histoire de la civilisation khmer ne se résume pas à la seule période angkorienne et si Angkor n’incarne pas à elle seule la richesse, la diversité et la grandeur de l’art khmer, ce sont bien elles qui ont fasciné les occidentaux lorsqu’ils découvrent en 1860, la mystérieuse capitale enfouie sous la végétation. Le livre d’Henri Mouhot "Travels in Siam, Cambodge, Laos and Annam" contribua fortement à la renommée de cette partie du monde et à l’afflux des premiers touristes. »
Source : adapté de ☞ L’histoire des rois d'Angkor